Forum de FilmDeCulte

Pour le coup dans le Doillon, je trouve que le décalage entre l'âge des gosses et leurs dialogues rhomeriens est assez énorme pour permettre, si on le souhaite, une telle vision du film (c'est d'ailleurs l'idée de la l'adaptation, à la base, cette transposition bizarre). Pas sûr que ce soit le cas dans le Assayas...

Tu me ruines mon entrée, là!

Lol, allez Baptiste, j'attends quelqu'un susceptible de me convaincre d'y aller !

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Ce soir, parce que là même si on dirait pas, je suis au boulot

Oui peut-être mais on est dans une chronique quand même. Une chronique de la jeunesse des années 70, on les voit dans des fêtes, on les voit vivre quoi. Et il y a un paradoxe entre le regard amoureux d'Assayas sur ces jeunes et leurs idéalismes et l'image qu'il en reste, morose et sinistre. Moi leur jeunesse me fait froid dans le dos personnellement.

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CroqAnimement votre

Vous avez du pot, j'étais tout content d'avoir enfin internet au boulot l'autre jour, et je vois que le forum est bloqué pour "sexual/mature content".

Ha bah c'est du joli.

Je trouve pas. Pour moi c'est une formule plus conciliante justement, moins agressive que "T'as pas compris" (ou, pire, "T'as rien compris"). Ca implique que l'autre a compris quelque chose d'autre du film mais peut-être pas l'essentiel (après c'est peut-être la faute du réal de pas avoir assez mis en avant ladite chose, mais c'est pas ça le débat).

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Ca revient au même franchement.

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Oui c'est clair, déjà je me vois mal dire à quelqu'un "t'as pas compris". On confronte juste des opinions. En plus si à la limite je m'étais contenté d'un "c'est de la merde" sans argumentation je pourrais comprendre mais là j'ai argumenté, j'ai expliqué donc dire que je suis "passé à côté" c'est dire que je n'ai pas compris le film, ce qui pour moi est présomptueux de la part de celui qui le dit (en gros j'ai tout compris pas toi) et insultant quant à mon appréciation générale (je n'ai pas été capable de comprendre l'essentiel). Bref.

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CroqAnimement votre

Voilà, c'est ce que j'avais répondu quand on m'avait dit "t'es passé à côté du film" en parlant de La Graine et le mulet.


Oui, pour moi c'est valable si derrière le mec "prouve" en quoi t'es passé à côté/ce que t'as pas compris.

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J'aime dans Après Mai probablement tout ce qu'Art Core rejette. Mai 68 est un événement dont la postérité et l'impact réels ne sont toujours pas déterminés de façon consensuelle par les historiens: les uns y voient le début de l'individualisme et son débouché commercial, la société de consommation, les autres y voient le renouveau de la lutte sociale.
Mais dans l'imaginaire collectif, dans les séries, le cinéma, le divertissement, Mai 68 est souvent le symbole de l'émancipation en soi, une manière de dire stop à l'ennui et de prôner un esprit de fête permanent. J'ai ainsi parfois l'impression que ma génération a simplement retenu de Mai 68 le droit à la fête et le rejet du travail, ce sur quoi en gros Sarkozy a prospéré en 2007, alors que finalement Mai 68 c'est aussi un bouillonnement d'idées, des débats esthétiques, politiques, une remise en cause de l'ordre moral non pour faire le rebelle mais simplement parce qu'on estime qu'il y a des valeurs plus profondes que l'hypocrisie délétère de la bourgeoisie. Et cet esprit n'est pas là en principe pour tout détruire mais pour porter un regard critique sur le passé et pour l'essentiel, retrouver les fondements d'une société saine.

Et c'est tout ce que je retrouve dans Après Mai. Le film n'est pas épicurien, il ne célèbre pas la fête, la drogue, le sexe, ne les condamnent pas non plus (encore heureux), car ce n'est juste PAS le propos. Ils sont présents mais toujours au bord du cadre, menacés d'en sortir à tout moment parce qu'en fait marginaux. Assayas se focalise sur la résurrection du moment politique et esthétique qu'a été Mai 68, via le discours de jeunes qui sont volontairement décrits comme de purs intellectuels; il écarte tout le reste. Que ces jeunes soient fantasmés ou réels, ils représentent cette tranche de mai 68 qui est probablement pour moi la plus intéressante, celle de la réflexion existentialiste, qu'est-ce que moi petit jeune qui suis curieux mais faible et a priori ignorant, je peux faire et je dois faire? Et la réponse réside dans le travail et la conviction. Les deux peintres sont tout sauf romanticisés, ils ont une voix monotone, sont moches ou déglingués physiquement (yeux d'insomniaque), doutent constamment sur le cours des événements mais ils ont une chose, une belle chose prometteuse: l'objectif qui devient mode de vie de travailler une matière et un esprit qui leur permettra de donner un sens à leur vie et à la collectivité dans laquelle elle s'épanouit. Quitte ensuite à se rendre compte qu'il faut se débarrasser de la hype de la rébellion incarnée par le mouvement hippie, parce qu'on se rend compte que la meilleur manière d'être subversif c'est de d'abord tout savoir des Anciens pour transformer le système de l'intérieur (la danseuse qui renonce à ses danses sacrées hindoues et finit par s'inscrire au concours de la Julliard School). Et puis le lien entre émotion et intellect est bien là, mis en valeur par le dernier plan qui révèle l'idée fixe du héros, à partir de laquelle toute son envie créatrice se construit: son premier amour. Après Mai revêt donc les habits du film légèrement naïf, loin d'être parfait dans sa description, parfois moche et malhabile, mais toujours cohérent, suivant une ligne directrice du début à la fin, et plutôt à contre-courant des dogmes enseignés aujourd'hui. Le film défend un idéal de discussion, d'esthétisme et de spiritualité, qui, bien que parfois caricaturé dans cette histoire, est le bienvenu dans la production actuelle, et me convient tout à fait. (bon désolé c'est de la merde ce texte, c'est pas précis du tout)

4,5/6

En fait, c'est valable lorsque le mec en face est EFFECTIVEMENT passé à côté. Ce qui n'est pas exclu et n'a rien d'insultant.

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Oui mais justement, faut le "prouver", il ne suffit pas de dire "t'es passé à côté".

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On peut aussi dire à quelqu'un qu'il a tort sans avoir forcément le temps ni l'énergie à perdre pour le lui prouver. Ca dépend un peu de la personne que tu as en face aussi et de l'estime que tu as pour elle. Si je te montre un film qui me tiens à coeur et que tu passes à côté, je prendrai le temps de te l'expliquer, de souligner certains détails, etc. Parce que je t'estime, mon ami !
Alors qu'Art Core, s'il passe à côté, j'en ai rien à branler.

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Ouais enfin ça n'aura pas de poids alors.

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