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MessagePosté: 25 Nov 2011, 17:53 
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Inscription: 19 Juin 2007, 16:19
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Je la trouve mimi. Enfin si elle est pas du forum tant pis, là j'ai re-insisté pour combattre la censure et l'oppression du Chauve.

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MessagePosté: 30 Nov 2011, 09:12 
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Karloff a écrit:
La séquence New York New York est la plus belle du film, pourtant...

Je ne sais pas si c'est la plus "belle", mais c'est en tout cas cette scène qui redéfinit brusquement la forme du film en cassant ostensiblement un rythme à la régularité jusqu'ici parfaite et en sondant littéralement (et longuement) les visages... manières de dire "finie la petite vie de débauche insouciante, maintenant la caméra va te pénétrer".
C'est du moins de cette manière que je l'ai ressentie et ça m'a d'autant plus calmé que la suite ne fait que conforter cette intention de scruter, de gratter, de frustrer aussi
(le beau et long rapprochement de Brandon avec sa collègue en plusieurs séquences, interrompu sans ménagement à son point d'exergue)
avec les mêmes outils sensoriels que pour Hunger (longs travellings quasi-imperceptibles) mais en moins ostentatoires et avec une attention infinie aux vacillements que transmet en sourdine cet acteur de génie qu'est Fassbender.
Bref, je me suis pris ma claque hier soir pour tout un tas de raisons, certaines évidentes, d'autres pas encore bien éclaircies... j'ai été plus pétrifié par le maniement du hors-champ et du non-dit (le passé du personnage ? ses relations antérieures ? son enfance ?) que par toute image ou mot cru - et il y en a quand même -. McQueen jongle avec des extrêmes comme déjà pour Hunger, mais plus volontiers dans ce qu'il filme que de la façon dont il le filme... il arrive ainsi en un peu plus d'1h30 à capter une déshumanisation tout en débouchant sur l'émotion la plus intime, la plus humaine, la moins facile à communiquer et cela sans pathos ni fioritures. Un grand film comme je l'espérais.

6/6


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MessagePosté: 05 Déc 2011, 19:07 
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Hey mais.... cette musique, là, qu'on entend dans la bande-annonce, là (ce morceau qui fait penser à La Ligne Rouge)... Volontaire ou non, on dirait un bruit de... branlette!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 08 Déc 2011, 09:30 
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J'ai été surpris de trouver ça plus "efficace" que prévu.

Finalement c'est beaucoup moins un trip hors du monde que HUNGER et je me suis surpris à trouver le film un peu signifiant: on fait durer un plan pour "créer de l'intensité", on cadre le personnage au centre du plan pour marquer son isolation, etc, etc.

Rien de très grave, et des procédés assez répandus qui me dérangent pas vraiment, mais je m'attendais à quelque chose de peut-être plus décalé, libre, je sais pas.

Ensuite sur le fond je suis un peu dubitatif aussi. Est-ce que le film est en fait hyper complexe ou hyper simple ? En tout cas je me suis bien laissé porter par le personnage principal, y a un côté envoûtant dans l'univers qui marche vachement bien.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 08 Déc 2011, 09:37 
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Robot in Disguise
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Inscription: 13 Juil 2005, 09:00
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Localisation: Paris
sponge a écrit:
Je la trouve mimi. Enfin si elle est pas du forum tant pis, là j'ai re-insisté pour combattre la censure et l'oppression du Chauve.


Je me suis posé la même question ! Mignonne la fille.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 08 Déc 2011, 10:37 
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Je viens de relire la critique que j'avais écrite (ailleurs ...) sur "Hunger", il y a quasiment trois ans tout pile. J'avais trouvé la mise en scène et le montage particulièrement puissants, mais le tout assez creux et poseur. Aujourd'hui, mon souvenir d' "Hunger" est plus négatif, et je ne me souviens plus que des effets hyper-voyants et appuyés du film.

Je trouve que "Shame" est bien plus libre, moins étouffant, moins contrôlé, du moins en apparence, puisque les différentes scènes "relâchées" semblent hyper cadrées aussi, hyper réfléchies. Je pense par exemple à la scène du restaurant, "naturelle" en apparence, mais qui prend en réalité la forme d'un plan-séquence, d'où une impression aussi de "performance" de la part des acteurs, et du réalisateur qui les dirige. Il y a finalement peu de scènes qui ne sont pas marquées par la volonté (de McQueen mais aussi de Fassbender et de Mulligan, tous les deux superbes - allez, il faut un Oscar pour Fassbender !) d'en mettre plein la vue. C'est dommage.

A la limite, j'aurais préféré que McQueen assume cela et fasse un film radical du début à la fin, à la manière du premier quart d'heure, particulièrement brillant, plutôt que de chercher à cacher son envie d'impressionner sous un vernis naturel, ce qui paradoxalement renforce cette envie. McQueen n'est jamais meilleur que lorsqu'il se contente de filmer l'architecture froide des rues de New-York, des appartements luxueux et des bureaux d'affaires, et les hommes qui en sont prisonniers. Au contraire, il se perd un peu lorsqu'il décide de filmer autre chose, et surtout lorsqu'il cherche à faire avancer son récit, à nouer les extrémités, à créer des liens entre ses personnages. C'est un réalisateur trop cérébral pour ça, ou peut-être trop pudique aussi. On dirait qu'il n'ose pas quitte une bonne fois pour toutes ses habits de plasticien pour balancer cash ce qu'il a sur le cœur. Le personnage incarné par Fassbender l'intrigue mais ne semble pas le toucher. Pareil pour celui de Mulligan. Je n'ai rien contre cette approche clinique à la base, appréciant énormément certains films dans cette veine-là, mais j'ai un problème avec le fait de chercher durant certains moments à ne pas faire clinique et à faire sentimental. Je n'y crois pas, je trouve ce cinéma trop mystificateur.

"Shame" me parait donc, comme pour "Hunger", bien trop poseur et toc pour que je puisse réellement y accrocher. Cependant, McQueen me parait sur la bonne voie, je vois de vrais progrès réalisés depuis son premier film. Il lui reste cependant à progresser, soit en se dirigeant vers une veine plus cash, plus sentimentale aussi, soit en radicalisant encore plus son cinéma et en filmant des personnages-fantômes hyper référencés. Pour le moment, il se tient sur un équilibre trop instable pour me convaincre totalement.

4,5/6


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MessagePosté: 09 Déc 2011, 11:12 
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Bon, faut que je rattrape Hunger, mais en attendant...

Sensation d'un film qui n'est au final qu'une exposition pure et dure, même pas une boucle, juste un tableau.
Film excessivement agressif, nous imposant jusqu'à la nausée un déluge de chair, de sang, mais agressif aussi sur le plan moral.

Très bien réalisé, certes, avec des acteurs immenses, certes (Fassbender tue tout), mais au final je suis resté avec un goût amer en bouche. Quelque chose m'a empêché de me faire emporter par le film. Je suis resté trop spectateur malgré les plans très proches (la caméra "à fleur de peau").

Bizarre.

En attendant que j'arrive à bien tout identifier, ce sera un 4-4.5/6

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MessagePosté: 09 Déc 2011, 12:24 
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Marlo a écrit:
Il lui reste cependant à progresser, soit en se dirigeant vers une veine plus cash, plus sentimentale aussi, soit en radicalisant encore plus son cinéma et en filmant des personnages-fantômes hyper référencés. Pour le moment, il se tient sur un équilibre trop instable pour me convaincre totalement.


Son prochain est un film beaucoup plus classique sur l'esclavagisme (mais qui n'en reste pas moins passionnant).

Sinon je suis assez déçu par le film qui me chauffait à mort et qui logiquement n'est pas à la hauteur de mes attentes. En même temps c'est paradoxal puisque je n'avais pas aimé Hunger malgré la mise-en-scène impressionnante. Mais je sais pas le sujet, le cast et l'accueil du film lui avait résérvé une place de choix dans mon top de fin d'année.

Et bien j'en suis sorti assez décontenancé. C'est un film avec des choses magnifiques et d'autres totalement horripilantes. Commençons par la séquence qui fait débat. La séquence New York, New York, chanté en intégralité, mal chanté, mal cadré, séquence de pure pose totalement sans intérêt qui m'a sorti du film violemment. C'est à l'image du film, un collage de choses superbes et d'autres moins. Je regrette que le film ne m'ait pas plus pris à la gorge. Je m'y suis un peu ennuyé par moment je dois dire.

Et puis quelque chose me gêne un peu dans ce film. Je ne comprends pas de quoi il parle. Il montre le sexe de manière tellement maléfique (que ce soit du point de vue de Fassbender ou de Mulligan) qu'il en devient assez gênant. De même l'espèce de phrase informative que lâche Mulligan (we're not bad people, we've just been raised in the wrong way) est hyper lourde dans ce qu'elle sous-entend (ils ont été violés ?). Le film est trop monosémique dans son étude du mal. Il manque d'aspérité, de points de vue différents etc... Le film m'a d'ailleurs beaucoup fait penser à Two Lovers. En plus d'y retrouver ce New-York, froid, anxiogène et dépressif, il y a ce même dégoût de la chair, ce même antiérotisme total et ce personnage principal qui a un problème avec le corps féminin, qui ne sait comment l'appréhender sainement.

Fassbender est très impressionnant, la manière dont il commence à craquer peu à peu est vraiment belle. Je n'avais pas pensé au rapport à American Psycho que pointe Freak du doigt et effectivement c'est bien vu, c'est un peu ça. Même vie totalement vide, même violence rentrée (qui s'exprime différemment), même depression à fleur de peau.

Un film complexe, riche sans vraiment l'être dont j'ai du mal à parler concrètement, je ne sais pas trop quoi en dire en réalité. L'ayant vu hier soir je peux déjà dire qu'il vieillit bien et que je garde en mémoire le meilleur mais malgré tout, il m'a laissé un goût bizarre, pas forcément agréable.

4.5/6

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MessagePosté: 09 Déc 2011, 12:25 
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DPSR a écrit:
plans brefs mais scotchants comme celle d'un magazine de cul utilisé comme un scrap book


Je vois pas de quoi tu parles là par contre.

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MessagePosté: 09 Déc 2011, 12:27 
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Localisation: Fortress of Précarité
Quand il range ses magazines, y a une espèce de montage super cut de gros plans de pages des revues avec un bruit de pages.

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MessagePosté: 09 Déc 2011, 12:28 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Ah ouais, j'ai trouvé ça assez banal comme effet.

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MessagePosté: 09 Déc 2011, 12:36 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
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. Je ne comprends pas de quoi il parle

Pour moi, il parle tellement de 2011... sinon le parallèle avec Two Lovers est très bien vu. Deux films que j'adore d'ailleurs.


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MessagePosté: 09 Déc 2011, 13:07 
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Inscription: 28 Juil 2005, 10:08
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Localisation: 26, Rue du Labrador, Bruxelles
Moi je ne lis plus rien mais j'ai confiance en Karloff. :)

Je le vois mercredi prochain.

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MessagePosté: 09 Déc 2011, 13:37 
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Successful superfucker
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Inscription: 28 Déc 2006, 21:20
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Art Core a écrit:
Et puis quelque chose me gêne un peu dans ce film. Je ne comprends pas de quoi il parle. Il montre le sexe de manière tellement maléfique (que ce soit du point de vue de Fassbender ou de Mulligan) qu'il en devient assez gênant. De même l'espèce de phrase informative que lâche Mulligan (we're not bad people, we've just been raised in the wrong way) est hyper lourde dans ce qu'elle sous-entend (ils ont été violés ?). Le film est trop monosémique dans son étude du mal. Il manque d'aspérité, de points de vue différents etc... Le film m'a d'ailleurs beaucoup fait penser à Two Lovers. En plus d'y retrouver ce New-York, froid, anxiogène et dépressif, il y a ce même dégoût de la chair, ce même antiérotisme total et ce personnage principal qui a un problème avec le corps féminin, qui ne sait comment l'appréhender sainement.

Fassbender est très impressionnant, la manière dont il commence à craquer peu à peu est vraiment belle. Je n'avais pas pensé au rapport à American Psycho que pointe Freak du doigt et effectivement c'est bien vu, c'est un peu ça. Même vie totalement vide, même violence rentrée (qui s'exprime différemment), même depression à fleur de peau.


Je trouve ca au mieux simplet de rapprocher les deux films en y disant que le sexe est malefique. Pour moi, le sujet est qund meme limpide: montrer le sexe comme une addiction, comme si c etait un film sur la drogue ou les soirees gaming seul chez toi, et avoir une vite tellement reglee que tout le reste te passe au-dessus.

Et honnetement, le personnage de Fassbender n est pas malefique, le rapprocher du psychopathe serial killer d American psycho c est n importe quoi. Je pense que n importe quelle personne avec un physique potable a du fantasmer un ersatz de relation avec quelqu un qu il venait de rencontrer apres s etre rendu compte que sitot avoir baise avec il ne representait plus aucun interet si tu parles de la scene avec la collegue de bureau dans l hotel. Il y a une humanite refoulee dans Shame qu on ne trouve absoluement pas chez Bret Easton Ellis.

Ensuite quand tu dis que ca manque de points de vue different, le personnage de la soeur est qund meme aux antipodes, quand elle couche avec le boss de Fassbender tu sens bien que c est un peu la jouvencelle qui se fait avoir en fin de soiree. Si tu voulais un personnage epanoui qui vit bien sa sexualite ou une happy end love story, tu as tes films avec Sarah Jessica Parker. Et c est pas necessaire de se palucher sur un eventuel inceste ou un viol (parce que raised in the wrong way c est qund meme assez different de fucked by daddy every night), tu peux tout simplement supposer que les parents n etaient pas presents et qu ils ont une sorte d incapacite chronique a se projeter sur l autre et qu ils ne pensent qu a leur gueule.


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MessagePosté: 15 Déc 2011, 00:54 
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L'impertinent pertinent
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Inscription: 14 Juil 2005, 01:55
Messages: 11428
Localisation: Previously on Premiere
Voilà un cinéaste !

Je me suis complètement fait avoir par le pitch, que je pensais tout droit échappé d'American Psycho. Mais pas du tout. J'ai pensé quelques fois à Eyes Wide Shut, à The Thin Red Line (la zik de Harry Escott est un copié-collé du Journey to the line de Zimmer, donc forcément), mais le reste du temps le film avait son univers propre, dégagé de tout référent, et c'est un vrai tour de force que d'y parvenir, à une époque où tout le monde pousse au clin d'oeil et à l'hommage appuyé.

Je m'attendais à un film clinique, froid, conceptualisé jusqu'à l'os, alors qu'il est en réalité à fleur de peau, d'une hyper sensibilité ravageuse et d'une grande tendresse envers son héros, complètement renfermé dans ses pulsions. Aucune vulgarité, une justesse remarquable, avec de tous les plans, un incroyable Fassbender. Il m'a époustouflé... Je le trouvais belle gueule, bon acteur, mais je ne pensais pas qu'il saurait à ce point se fondre dans un personnage, et le remuer dans tous ses états avec autant de sobriété.

Et par-dessus son épaule, le regard méticuleux de McQueen, inattendu et doux, qui offre certains des plus beaux plans de l'année (celui du footing dans New York est sublime) et un enchaînement de séquences merveilleuses (toute la romance avec la black). De savants plan-séquences invisibilisés car parfaitement découpés, une gestion du tempo exemplaire, et ce malgré quelques petites secondes complaisantes ici et là, un poil chiantes. De vrais beaux et grands moments de cinéma, enrobés dans un écrin du meilleur goût, ni trop clinquant façon Drive, ni trop dirty pour faire indé à tout prix.

La grande grande classe.

5/6

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I think we're gonna need a helmet.


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