Forum de FilmDeCulte

Dans la situation sombre de l'Iran d'aujourd'hui, une jeune femme avocate à qui on a retiré sa licence de travail, est enceinte de quelques mois. Elle vit seul car son mari journaliste est entré dans la clandestinité. Elle décide alors d'avorter, et de quitter le pays mais sans l'autorisation de son mari, aucun hôpital ne veut assurer cette opération. Jusqu'au jour où...

Réalisé dans des conditions plus que clandestines, le nouveau Rasoulof est un petit miracle qui fait froid dans le dos de film noir-témoignage de la surveillance du régime iranien. D'une absence d'espoir complètement poignante, où on évite de croiser les regards si ce n'est par envie d'intimidation, tout en étant un portait superbe d'une ville by night où l'aube ne se lèverait finalement jamais (Technikart parlait à Cannes de tableaux de Vermeer, c'est exactement ça), Au revoir est un film probablement aussi important sur l'épouvante de l'oppression que le documentaire à l'arrache de Panahi, qui n'a pu arriver à Cannes que planqué dans une clé USB cachée dans un gâteau envoyé à Costa Gavras.
5/6

Le carton racoleur à la fin de la bande-annonce indiquant que le réal était emprisonné aurait dû me mettre la puce à l'oreille parce que j'ai vraiment eu tout le long l'impression que ce film n'est distribué que pour ça.

Chronique inintéressante parce qu'elle ne montre strictement rien de nouveau sur la situation actuelle en Iran et ne propose rien d'un tant soit peu original dans le traitement, qu'il s'agisse du fond (quand je pense à l'excellence et la pertinence du scénario d'Une séparation pour parler indirectement du régime politique, ici c'est grossièrement frontal) ou de la forme ("alors moi je filme qu'en plans fixes", ça doit être pour illustrer la stagnation...je passerai sur les interminables plans à symbolique lourdingue sur la tortue qui galère dans sa cage à vouloir s'échapper ou ces scènes dignes d'un sketch des Inconnus où l'on se parle en voix off).

Récit au non-rythme et au non-attachement dû au vague dans lequel sont regrettablement conservés les enjeux et les motivations, tant et si bien que quand on nous balance une révélation sur la grossesse du protagoniste, ça fait complètement plouf, ça ne remue rien, ça ne change finalement rien...en fait, le film est à l'image de son personnage : il ne va nulle part.

2/6 pour le sujet, l'actrice, et quelques plans.

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Jusqu'au jour où...rien du tout.
Il se passe rien de plus que dans ce pitch...mais quelle arnaque...

Putain, Prix de la Mise en scène à Un Certain Regard...MAIS QUELLE ARNAQUE.

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Non mais quand même, ce qu'il ne faut pas lire.

Le mec risque six ans de prison et vingt ans d'interdiction de filmer. Il met en scène un film dans la semi-clandestinité qui critique le régime avant son procès en appel. Et toi tu parles d'ARNAQUE? Excuse-le de ne pas avoir mis de robots qui détruisent tout.

En plus, la mise en scène est le point fort du film. Il filme un univers pré-carcéral et étouffe par ses plans fixes composés avec une grande rigueur - avec souvent un hors-champ impossible à voir pour le personnage principal.

4/6

Je propose de poser la question de la différenciation de l'oeuvre et de l'artiste. Vous avez 4 heures.

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I am the constant. You were always a variable.

En l'occurrence, la mise en scène est très efficace, donc bon.

Moi je la trouve facile, et que ce soit fait dans la clandestinité, ça n'entre pas en compte dans l'appréciation d'une mise en scène.

Mais t'as raison, ridiculise-toi avec des "robots qui détruisent tout" etc.

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Tu peux aussi dire : "Ok, c'est courageux de tourner dans la clandestinité, sur un sujet comme celui-ci, surtout lorsque l'on est menacé, mais le film est quand même naze, dommage."

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I am the constant. You were always a variable.

Le film est fort, sa mise-en-scène en plans fixes et tout en hors-champ (métaphore d'un pays qui détourne les yeux) est puissante et la lumière est magnifique (plans de visages clair-obscurs fascinants). Il y a un desespoir assez pregnant qui traverse le film de part en part.
Mais malgré tout j'ai trouvé ça ennuyeux. La narration tout en ellipse m'a fait passer la première heure du film à essayer de recoller les morceaux des informations qu'on veut bien nous donner pour comprendre la situation. Du coup j'ai l'impression d'un film qui fait du surplace, qui n'avance pas, qui s'entrave lui-même et qui dès qu'il se met en marche (les 10 dernières minutes) retombe sur lui-même. Peut-être un autre symbole du pays mais qui n'a pas fonctionné chez moi.

Reste un beau film, courageux, tourné dans des conditions difficiles et l'actrice est très bien. Mais ça ne va pas plus loin pour moi.

3/6

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CroqAnimement votre

Joli compte à rebours

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CroqAnimement votre

DKAFZ

Aucun souvenir du film.... et c'était déjà la même discussion Film Freak.

Après on ne va pas se mentir, ce n'est pas le meilleur réalisateur iranien. Kiarostami c'est hors concours déjà. Asghar Farhadi me semble avoir une plus grande maitrise dramatique, Jafar Panahi fait passer plus de sa sensibilité, avec en plus un salutaire sens de l'humour et des ruptures de ton, Saeed Roustayi a une plus grande ambition formelle...

Alors moi ça va encore plus loin : je me souvenais même pas l'avoir vu ni même de son existence (et encore moins de cette discussion). Je pensais sincèrement que Les Graines... était le premier Rasoulof que je voyais.

Oui, clairement pas un cinéaste iranien qui me parle.

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J’ai découvert récemment Still Life de Sohrab Shahib Saless, référence revendiquée par Kiarostami, tu devrais jeter un coup d’œil Karloff, je pense que ça devrait te plaire.

Lerd fait en 2018 était bon, moins singulier mais aussi plus direct que les grands noms, laissant plus de place à l'acteur, une sensibilité qui pourrait aller vers le B au sens années 50 n'étaient le cadre et la photo soignées, jusqu'à en être froides. En effet le film était plus proche de Farhadi (paradoxalement réputé plus timoré politiquement quand Rqsoulof prend beauxoup de risques) avec ses pitch de mélos moralistes et parano que de Kiarostami ou Panahi me semble-t-il. Tous deux intègrent plus souvent l'appareil policier dans leur intrigues, comme un personnage à part entière qui finit par avaler les autres, quand l'enjeu de Kiarostami et Panahi est au contraire de s'y soustraire ou de montrer une subjectivité que la police ne prendra jamais (Kiarostami montre bien un procès dans Close Up mais la névrose et l'étrange humilité du prévenu, finissent par perdre le procureur lui-même. Cette douceur maladroite semble la conséquence logique du flottement et de la fragilité de son identité alors que le procureur la présente comme un remord).

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He pays penance to the air above him

N.O. - The Him