Forum de FilmDeCulte

Ouep, je me suis immédiatement senti à la place du mec, j'ai ressenti toutes les émotions qu'il pouvait vivre à ce moment-là.

Sinon, pour l'anecdote, au delà de la beauté du plan, mon émotion est aussi venue du fait que je ne les imaginais pas dans cette position face à la table, en bon occidental je les imaginais inconsciemment assis sur une chaise (et non pas assis par terre, ou à genoux, je sais pas), le geste de la fille m'a donc vraiment scié ensuite, c'était totalement inattendu et HSS a su le cueillir parfaitement.

Les cadres, les zooms avant/arrières pendant les plans-séquences (ex: scène remarquable sur la forme de la discussion à quatre à propos du SDF, et le zoom sur celui-ci à travers la vitre, mais aussi la scène du poème, comme Zad et Marlo l'ont dit, et d'autres), les photos pour faire parler les deux amis qui se souviennent, l'écriture tant narrative que des dialogues...

Oui et non. Oui parce qu'effectivement, on est tous plus ou moins morveux dans nos relations amoureuses (enfin, tous...). Mais après c'est au niveau de l'aura des personnages, leur présence devant la caméra, leurs rires que je trouve gamins et grossiers, le burlesque trop assumé dans leur caractère... Et le réal (le perso, pas HSS) je comprends pas comment il peut s'intéresser à la meuf, à la limite moi j'aurais tout misé sur la plus belle, là)
Et puis la lâcheté de l'autre perso principal est assez sinistre, d'ailleurs le couple qu'il forme avec la femme à la robe bleue est sinistre. Et globalement, je trouve le film glauque derrière son vernis burlesque. A la fin, le beau gosse a tout gagné, le réal a tout perdu, et l'autre on devine qu'il va continuer sa vie médiocre d'alcolo dépressif, qui va possiblement tromper sa nouvelle femme, tout en étant incapable de la quitter à cause des moments de joie réguliers qu'elle lui donne.

Bon après troisième vision, il y a pas à dire je crois que vraiment c'est un de ses plus faibles (bon trio avec son premier et La femme est l'avenir de l'homme, j'ai un peu peur de revoir Les femmes de mes amis)... Il y a de belles choses, mais c'est vraiment un exercice qui se traine en fait, 1h56 pour ça c'est bien trop long. Le gros problème vient de son audace en fait, le fait qu'il mélange ici ses deux récits au lieu de les faire succéder comme plus à son habitude : c'est une belle tentative d'aller vers une autre structure mais je trouve ça un peu pénible, en sus des commentaires des deux personnages principaux attablés. Tout les chassés-croisés sont appuyés (quand on compare avec La province de Kangwon...), le truc de la casquette est assez didactique... Je garde du film essentiellement toute le jeu de drague entre Moon so-ri et Kim Sang-kyung, quelques répliques même si elles sonnent souvent un peu plus démonstratives, les lieux historiques qui ont vraiment une aura comme dans Haewon...
On a le sentiment que c'est le film qui épuise une première partie du cinéma de HSS (ou deuxième après Conte de Cinéma), avec Oki's Movie il change encore d'approche). La toute fin est quand même très belle (le poème et les promesses dans le car, la fin de conversation, le rire titre, le thème musical du générique de fin... on ne sait vraiment pas quoi ressentir entre mélancolie, apaisement, légèreté...)

sur arte mercredi 14 (à 23H45), et à priori en replay arte+7

http://www.arte.tv/guide/fr/048902-000/ha-ha-ha

Et c'est l'un de ses meilleurs, n'en déplaise à Mr Chow.