Forum de FilmDeCulte

Entièrement d'accord.


Merci.


Typiquement la scène où je me suis dit "ok ça y est le film décolle".
C'était le vol le plus court du monde.

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Vous vivez sur la planète Paris sur-informé. A Cannes, j'étais surpris du nombre de journalistes qui ne savaient pas ce qu'il se passait en Iran.

C'est toujours compliqué, les films qui ont un programme politique en résonnance avec l'actualité. Ils font l'objet soit de l'indulgence des personnes intéressées par le sujet soit de la sévérité de ceux qui jugent seulement de la qualité purement cinématographique de ce qu'ils voient.

Or on est là dans un cas intéressant d'un film qui me semble aller au-delà du cahier des charges illustratif en resserrant le champ sur un foyer familial, échelle la plus à même de traduire ce qu'est le totalitarisme qui veut pénétrer les âmes et les rapports sociaux jusqu'aux plus fondamentaux d'entre eux.
Le thriller psychologique est assez bien mené, sans trop d'effets putassiers, parce que la matière est suffisamment forte sans avoir besoin d'en rajouter. Quelques belles scènes d'intimité, comme ce rasage par la mère de son époux.

Ce personnage de la mère endosse l'essentiel des dilemmes moraux du film (envoyer le père en prison ou renoncer à s'émanciper), il est la ligne de départage entre les deux camps. Mais de ce fait, il est le seul personnage qui tient ses promesses narratives dans la mesure où les filles d'un côté, le père de l'autre, agissent de plus en plus mécaniquement et avec de moins en moins d'épaisseur. Le film finit par s'essoufler dans cette mécanique qui manque de richesse et de pouvoir d'évocation, tout est cloisonné, pas grand chose ne décante.

J'ai néanmoins été convaincu par la séquence de suspense dans la maison de vacances, dont la géographie créé un labyrinthe. Et l'enfant qui est plus ingénieux que le père infanticide, et arrive à l'embrouiller en déroulant un fil d'Ariane (littéralement: les cordons des haut-parleurs), ça me semble une référence assez évidente à Shining. Sauf que Rasoulof éprouve le besoin de redoubler cette séquence avec une dernière scène dans un labyrinthe cette fois-ci devenu littéral à l'écran. Il s'amuse visiblement avec ce jeu des personnages qui se ratent sans cesse alors qu'ils sont proches, mais il perd l'occasion de clôturer son film à temps et ressasse. Dommage.




Justement, non, si le pistolet, c'est le pouvoir, alors le film est cohérent en établissant que la jeunesse et les femmes essaient de s'emparer du pouvoir autant physique que symbolique, et que le régime lui veut l'en empêcher. Le régime iranien ne se méprend pas quand il réprime le soulèvement: il a bien vu le danger d'une évolution des moeurs qu'il combat de toutes ses forces.

Je spoile, flemme des balises.

Quand tout le monde te vend un choc, un chef-d'oeuvre, un film majeur et que tu te retrouves devant ce film que j'ai trouvé globalement très mal écrit, assez grossier dans sa démonstration et bizarrement construit, tu tombes de haut. C'est un curieux film qui commence en une forme de chronique et après quasi 1h30 bifurque brutalement avec un évènement de scénario qui fait plonger le film dans un thriller domestique très théâtral qui fait un peu Haneke du pauvre. J'ai vraiment eu du mal à accrocher à ce film dont je vois évidemment un peu trop le programme politique de synthétiser dans le foyer familial l'antagonisme des femmes et des hommes en Iran. Comment des femmes voulant simplement vivre en liberté sont opprimées par des hommes sous les ordres "divin" d'une force supérieure absurde et totalitaire.

Mais je trouve les personnages faibles, le père est un loser dès le début, jamais inquiétant ou suffisamment brutal pour qu'il me fasse craindre pour les personnages féminins (et je ne parle pas nécessairement de violence physique mais de présence, de regard, je sais pas). La mère je n'y crois pas du tout elle passe en un claquement de doigts en femme soumise et respectueuse des institutions à rebelle contre son mari, qui l'insulte. Et comme FF je trouve tellement dommage que le propos du film soit amoindri par le fait que ce soit bien une des filles qui ait volé l'arme, tout ça pour une espèce de twist un peu cheapos.

Quant au climax dont le décor génial est bien utilisé j'y ai vu une espèce de course-poursuite comique mais je sais pas si c'est voulu, je trouve vraimen tout un peu forcé, limite ridicule (la mort du père, mort de méchant lambda avec la chute dans le trou un peu too much (même si le dernier plan à de la gueule). Enfin dernier plan même pas parce que le film nous repasse des images des émeutes des confrontations au cas où l'on n'aurait pas bien compris le propos du film.

Bref pas vraiment convaincu même si j'ai pas passé un moment désagréable mais assez étonné à postériori des réactions délirantes à Cannes. D'ailleurs après avoir vu celui-ci et le Audiard confirmation que c'était un Cannes vraiment minuscule cette année.

3-4/6

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CroqAnimement votre

Je pense surtout que l'année était faible non ? Car aux prochains Oscars à l'exception de Conclave (qui est moyen d'ailleurs), les favoris sont les films présentés sur la Croisette.

Oui en effet c'est plutôt ça.

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CroqAnimement votre

Ceci dit, je regarde mon top 15 et pour l'instant... j'ai un seul film qui était en compétition à Cannes cette année et c'était la Palme d'or. Bcp aimé le Jia Zhang Ke et Grand Tour aussi mais c'est vrai que c'est rare d'en avoir aussi peu.

Perso j'en ai 3 mais en effet c'était pas une année de dingue..

Pas spécialement emballé par celui-ci.. (vu un seul Rasoulof, BMC).

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

2024 dans l'ensemble est une année faible.

Quand on fera le top années 2020, je doute que beaucoup de gens aient des films de cette année dans le leur.

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J’en aurai.

Des films que t'es tout seul à avoir vu?

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J’ai un témoin.

THE ZONE OF INTEREST sera dans le top 5 de la décennie.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

C'est un film de 2023.

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Pas pour nos amis belges comme Arnotte.