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MessagePosté: 23 Jan 2025, 11:30 
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Autant je suis assez d'accord sur la représentation/actualisation du vampire dans les promesses que le film délivre dans son exposition. (en gros jusqu'à la rencontre avec Orlok) autant ensuite, j'ai trouvé que ça ne jouait plus que sur le dialogue et que ça échouait à justement matérialiser ce rapport à la luxure, comme tu le dis si bien. (au-delà de quelques idées du type la robe de mariée)

Je n'arrive pas à mettre le doigt dessus mais l'approche de la chair par Eggers me semble complètement théorique : elle est là sur le papier mais détachée dans ce visuel assez travaillé. Sans aller jusqu'au regard de vieux lubrique du Coppola, il y avait peut-être autre chose à tenter (quoi ? je ne sais pas)

L'autre manque pour moi c'est que le décor ne sert à rien d'autre que de décor, justement. La peste, c'est des mecs qui portent le cercueil dans le fond et basta : il y a bien la mort des enfants mais encore une fois c'est là sur le papier mais ça ne devient jamais palpable, là où même dans le Murnau, il y a un jeu avec le pourrissement progressif de la nature, qui du coup rejoint la corruption d'Ellen, elle qui déplore qu'on cueille une fleur. On a vraiment l'impression chez Murnau qu'elle fait partie de cette nature -quand elle joue avec le chat au milieu des fleurs-. Il y a aussi ce passage, je crois dans le Eggers mais ça ne m'a pas fait le même effet, on dirait que le dialogue est là juste au niveau de l'intrigue pour appuyer le sous-texte, puisque Ellen est déjà sur le mode dépressif dès le début... bref, faudrait que je le revois.

Il n'y a peut-être que le passage dans la campagne profonde avant d'arriver au château qui donne le sentiment d'y être, sans le décalage imposé par la tonne d'effets visuels ou sonores que le film ne se prive pas d'utiliser (Déjà-vu a noté sur Letterboxd cet abus qui donne l'impression de climax sans tension successifs, je le rejoins tout à fait sur l'impression de gavage)

Müller a écrit:
C’est exactement le même mal que dans The Witch. Ou que dans L’Exorciste, d’ailleurs.


J'y ai aussi beaucoup pensé et je trouve que la greffe ne prend pas : peut-être à cause de tout le visuel très empesé d'Eggers là où le Friedkin reste très sobre et fait monter la sauce progressivement pour garder toutes ses cartouches dans le final.

Mais je le rematerai à l'occasion, grosse déception pour moi en attendant.

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MessagePosté: 23 Jan 2025, 20:19 
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JulienLepers a écrit:
Je n'arrive pas à mettre le doigt dessus mais l'approche de la chair par Eggers me semble complètement théorique : elle est là sur le papier mais détachée dans ce visuel assez travaillé. Sans aller jusqu'au regard de vieux lubrique du Coppola, il y avait peut-être autre chose à tenter (quoi ? je ne sais pas)


Je me trompe peut-être dans ce que j'interprète d'où tu veux en venir, donc n'hésite pas.

On pourrait balayer le tout avec l'argument massue que oui, c'est une approche "cérébrale".

En réalité, ce n'est pas la luxure (en tant qu'assouvissement pulsionnel du désir) qui est au coeur du film, mais comment Ellen y résiste. Le mariage est un obstacle parmi d'autres, donc insuffisant seul pour contrer la menace. Menace qui s'en trouve d'autant plus exaspérée, et donc agressive. Les personnages passent le dernier tiers à chercher ce qu'ils peuvent faire d'autre pour se débarasser de cette emprise, après avoir cherché auparavant à bien l'identifier et la caractériser.

On assiste en fait à un film sur des gens qui essayent de comprendre ce qui se passe, par la médecine d'époque (saignées, corsets, ether), par le folklore et l'occultisme (Von Franz) et par l'introspection et l'anamnèse (Ellen). Tout cela alors qu'un monastère reculé au fin fond de la pampa, et dans une moindre mesure un camp de tziganes, ont tout compris.

L'occultisme et la sorcellerie ne sont jamais qu'une histoire de contrôle et d'influence. Contrôler telle entitée invoquée par tel rituel, influer sur telle circonstance matérielle... Ce n'est pas pour rien que les services de renseignements britanniques ont recruté Aleister Crowley, rien qu'au niveau symbolique il y a beaucoup de points communs entre l'espionnage et l'occulte en matière notamment de recours à l'infiltration, la recherche d'influence et le culte du secret. De manière plus contemporaine, en Afrique notamment, la sorcellerie est utilisée comme intimidation et contrôle par la peur, un système d'influences invisibles et terrifiantes sur la réalité.

La luxure c'est la luxure, c'est se branler ou baiser aussitôt qu'on en ressent l'envie et sans jamais rien assouvir réellement. C'est vraiment pas compliqué et très superficiel. Comment un personnage se démène contre la luxure et sa manifestation monstrueuse et invasive, c'est déjà plus consistant, ça peut être (et c'est, pour Ellen) le combat d'une vie entière. C'est ce qui explique selon-moi ce côté très froid : une lutte intérieure et la manière dont elle se manifeste dans les échanges entre personnages qui ne comprennent et ne se comprennent chacun qu'au fur et à mesure. Et en tant que spectateur, j'ouvrais les yeux à tout cela au même rythme que les personnages, et c'est de là que j'ai ressenti une véritable tension, pas dans le suspens plus classique autour de l'invasion monstrueuse et des moyens concrets pour l'anéantir.

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MessagePosté: 24 Jan 2025, 10:09 
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J'avais du mal avec Eggers jusqu'ici, mais cette fois je me suis laissé emporter par la classe folle du film. ça fait très longtemps que je n'ai vu des Dracula/Nosferatu donc le côté "redite" que certains pointent ne m'a pas vraiment gêné, en revanche j'ai adoré cette plongée dans le 19ème siècle et le soin apporté à absolument tout et qui offre cette magie du cinéma qui donne l'impression "d'y être": L'impression de se retrouver 200 ans en arrière à se promener soit même dans ces rues allemandes, d'à moitié mourir de froid dans la montagne ou de se perdre dans un camp tzigane. Le design du Comte, le jeu sur les ombres, la voix, tout ça n'est surement rien de nouveau en soit mais tout y'est magnifique ici et on sent l'envie de créer une expérience immersive forte et marquante. J'aime que le film soit beau mais sale à la fois, sans plus vraiment savoir quand j'étais dégouté ou émerveillé. Enfin le personnage d'Ellen est sublime, cette relation avec Nosferatu c'est tellement l'imaginaire de pulsions qui existent en chacun de nous que je comprends tout à fait que le cinéma ait du mal à résister à s'en emparer et à vouloir régulièrement retourner y puiser des images aussi iconiques.

5/6


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MessagePosté: 24 Jan 2025, 18:50 
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Müller a écrit:
JulienLepers a écrit:
Je n'arrive pas à mettre le doigt dessus mais l'approche de la chair par Eggers me semble complètement théorique : elle est là sur le papier mais détachée dans ce visuel assez travaillé. Sans aller jusqu'au regard de vieux lubrique du Coppola, il y avait peut-être autre chose à tenter (quoi ? je ne sais pas)


Je me trompe peut-être dans ce que j'interprète d'où tu veux en venir, donc n'hésite pas.

On pourrait balayer le tout avec l'argument massue que oui, c'est une approche "cérébrale".

En réalité, ce n'est pas la luxure (en tant qu'assouvissement pulsionnel du désir) qui est au coeur du film, mais comment Ellen y résiste. Le mariage est un obstacle parmi d'autres, donc insuffisant seul pour contrer la menace. Menace qui s'en trouve d'autant plus exaspérée, et donc agressive. Les personnages passent le dernier tiers à chercher ce qu'ils peuvent faire d'autre pour se débarasser de cette emprise, après avoir cherché auparavant à bien l'identifier et la caractériser.

On assiste en fait à un film sur des gens qui essayent de comprendre ce qui se passe, par la médecine d'époque (saignées, corsets, ether), par le folklore et l'occultisme (Von Franz) et par l'introspection et l'anamnèse (Ellen). Tout cela alors qu'un monastère reculé au fin fond de la pampa, et dans une moindre mesure un camp de tziganes, ont tout compris.

L'occultisme et la sorcellerie ne sont jamais qu'une histoire de contrôle et d'influence. Contrôler telle entitée invoquée par tel rituel, influer sur telle circonstance matérielle... Ce n'est pas pour rien que les services de renseignements britanniques ont recruté Aleister Crowley, rien qu'au niveau symbolique il y a beaucoup de points communs entre l'espionnage et l'occulte en matière notamment de recours à l'infiltration, la recherche d'influence et le culte du secret. De manière plus contemporaine, en Afrique notamment, la sorcellerie est utilisée comme intimidation et contrôle par la peur, un système d'influences invisibles et terrifiantes sur la réalité.

La luxure c'est la luxure, c'est se branler ou baiser aussitôt qu'on en ressent l'envie et sans jamais rien assouvir réellement. C'est vraiment pas compliqué et très superficiel. Comment un personnage se démène contre la luxure et sa manifestation monstrueuse et invasive, c'est déjà plus consistant, ça peut être (et c'est, pour Ellen) le combat d'une vie entière. C'est ce qui explique selon-moi ce côté très froid : une lutte intérieure et la manière dont elle se manifeste dans les échanges entre personnages qui ne comprennent et ne se comprennent chacun qu'au fur et à mesure. Et en tant que spectateur, j'ouvrais les yeux à tout cela au même rythme que les personnages, et c'est de là que j'ai ressenti une véritable tension, pas dans le suspens plus classique autour de l'invasion monstrueuse et des moyens concrets pour l'anéantir.



OK, j'ai pas d'autres arguments à t'opposer que je me suis fait chier comme un rat mort passé la rencontre Hutter/Orlok, mais c'est cool d'avoir développé.

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MessagePosté: 25 Jan 2025, 10:27 
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Müller a écrit:
C'est ce qui explique selon-moi ce côté très froid : une lutte intérieure et la manière dont elle se manifeste dans les échanges entre personnages qui ne comprennent et ne se comprennent chacun qu'au fur et à mesure. Et en tant que spectateur, j'ouvrais les yeux à tout cela au même rythme que les personnages, et c'est de là que j'ai ressenti une véritable tension, pas dans le suspens plus classique autour de l'invasion monstrueuse et des moyens concrets pour l'anéantir.


Mais comment on peut "ouvrir les yeux au même rythme que les personnages" quand cette histoire a été rabattue 100 fois en mieux? Désolé de la question provocante mais j'avoue être assez étonné de cette phrase. Le film a le plus grand mal à créer une tension autre que très classique donc peu surprenante. Justement, comme on connaît déjà tous le pourquoi de cette malédiction, ses tenants et ses aboutissants, voir les persos se démener pour comprendre laborieusement ou lutter contre cette prise de conscience, ça m'a été plutôt pénible, personnellement. Je trouve pas que ça aboutisse à des personnages très intéressants. D'autant que l'imagerie convoquée par Eggers est au fond assez sage (même si classe et bien réalisée, mais ça suffit pas).


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MessagePosté: 25 Jan 2025, 14:41 
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Baptiste a écrit:
Mais comment on peut "ouvrir les yeux au même rythme que les personnages" quand cette histoire a été rabattue 100 fois en mieux?


Parce qu'on a pas le même point de départ.

Déjà le "rabattue 100 fois en mieux" concernant cette histoire, je n'en ai pas l'expérience en tant que spectateur. C'est même l'inverse.

Ce n'est pas l'histoire qui a suscité chez moi de la tension et de l'immersion. J'étais comme tout le monde en mode ah oui, le voyage pour la signature, check, les tziganes, check, le château dans les montagnes, check, le serviteur fou, check, le bateau, check etc. Tout ça m'était familier et sans surprise.

Ce sont les thèmes qu'Eggers a choisi d'explorer, ceux aussi qu'il a choisi d'éviter, qui m'ont plu. C'est là que j'ai trouvé de la tension, matière à réfléchir et interpréter, parce que ça se démarque à la fois du roman et, plus franchement, de ses adaptations au cinéma.

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MessagePosté: 25 Jan 2025, 16:55 
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Ça s'excite sur l'Ombre du Vampire ici ? Pas de vague est mieux.
En feuilletant le film, je suis étonné de ce penchant d'Eggers pour les plans que j'appellerais frontaux, il filme une porte ouverte, et les acteurs comme s'il avait une porte ouverte/fermée/grillagée devant lui (quand ce ne sont pas des acteurs devant une porte ouverte/fermée/grillagée). Ça a l'air un peu trop connement systématique la mise en image.


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MessagePosté: 25 Jan 2025, 17:05 
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Et tu t'y connais en connerie systématique.

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MessagePosté: 25 Jan 2025, 17:43 
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Je m'interroge en voyant son film : y a-t-il toujours une porte ou un pilier dans un film en face du spectateur, est-ce inévitable, ou c'est juste lui ?
Si oui, pourquoi ? Le mec est obsédé par la rectitude de son cadre et par le fait que l'acteur doive se trouver au centre du cadre ?


Ça a l'air très grossier niveau mise en scène.


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MessagePosté: 25 Jan 2025, 21:45 
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Ça veut dire quoi "feuilleter" un film ?


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MessagePosté: 25 Jan 2025, 22:48 
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tu passes en revue au hasard des photogrammes ?


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MessagePosté: 26 Jan 2025, 09:06 
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Et ça te permet de donner ton avis ça ?


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MessagePosté: 26 Jan 2025, 10:21 
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Non mais ça donne une idée de la composition des plans et de l’ambiance.


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MessagePosté: 26 Jan 2025, 10:27 
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Müller a écrit:


L'occultisme et la sorcellerie ne sont jamais qu'une histoire de contrôle et d'influence. Contrôler telle entitée invoquée par tel rituel, influer sur telle circonstance matérielle... Ce n'est pas pour rien que les services de renseignements britanniques ont recruté Aleister Crowley, rien qu'au niveau symbolique il y a beaucoup de points communs entre l'espionnage et l'occulte en matière notamment de recours à l'infiltration, la recherche d'influence et le culte du secret. De manière plus contemporaine, en Afrique notamment, la sorcellerie est utilisée comme intimidation et contrôle par la peur, un système d'influences invisibles et terrifiantes sur la réalité..


Si Crowley fut jamais espion, tu ne crois pas que c'est plutôt du fait qu'il pouvait monnayer un réseau de connaissances à la fois mondaines et décadentes, ou sa germanophilie apparente, plutôt que dans l'espoir de mobiliser réellement un pouvoir occulte ?
Quant à la sorcellerie, pour aller vite, Mauss et Hubert on écrit une brique dessus, inaugurale pour la constitution de l'anthropologie comme discipline, et la lient à une contrainte sur le réel (quand la religion concilie) mais plutót motivée par le désir frustré que le pouvoir. Elle confère plutôt une apparence de contrôle qu'un pouvoir réel, et rend légitimes une impuissance ainsi qu'une dévaluation (qui sont finalement ses vrais secrets).
Elle est le seuil extérieur du symbolique plutôt que son contenu.

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Dernière édition par Vieux-Gontrand le 26 Jan 2025, 19:52, édité 2 fois.

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MessagePosté: 26 Jan 2025, 12:42 
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Vieux-Gontrand a écrit:
Si Crowley fut jamais espion, tu ne crois pas que c'est plutôt du fait qu'il pouvait monnayer un réseau de connaissances à la fois mondaines et décadentes, ou sa germanophilie apparente, plutôt que dans l'espoir de mobiliser réellement un pouvoir occulte ?


Si ça peut te rassurer, je ne pense pas que Crowley ait eu des "pouvoirs occultes", si tant est que ces choses-là existent. Il est par contre bien établi que certaines franges des services de renseignements ont porté au cours du 20ème siècle un intérêt répété à ces questions. Un intérêt pratique qui dénote une connivence entre ces deux milieux dans le rapport au secret, à la duplicité et à la recherche de contrôle. Dès le règne de la reine Elizabeth I, son conseiller John Dee a été suspecté par des dignitaires étrangers d'être aussi un espion. Donc ce n'est pas très nouveau.

Vieux-Gontrand a écrit:
Quant à la sorcellerie, pour aller vite, Mauss et Hubert on écrit une brique dessus, inaugurale pour la constitution de l'anthropologie comme discipline, et la lient à une contrainte sur le réel (quand la religion concilie) mais plutót motivée par le désir frustré que le pouvoir. Elle donne plutôt une apparence de contrôle qu'un pouvour réel et légitime en fait une impuissance et une dévaluation (qui est finalement son vrai secret).
Elle est le seuil extérieur plutôt qu'un contenu du symbolique.


C'est un sujet exploré chez Frazer aussi dans Le rameau d'or et bien d'autres intellectuels et chercheurs par la suite. Il va sans dire que leurs analyses et hypothèses, aussi fines soient-elles, sont distinctes des réalités vécues par les populations encore sous l'emprise de la croyance en la magie en général, et la sorcellerie en particulier, croyance dont nos cultures n'ont plus aucun reste. A force je donnerai peut-être une seconde chance à The Witch, mais le fait est qu'Eggers dépeint pour la seconde fois avec Nosferatu un univers dans lequel les forces du mal sont ce qu'elles sont, tout à fait littérales. Il ne se contente pas de recréer décors, costumes et parler, mais un packaging culturel complet dans lequel cette menace a les comportements et effets que leur prêtaient nos ancêtres.

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