bmntmp a écrit:
Maintenant, au tour des nationalisations : bien ou pas bien ?
Il faut mieux ne pas renationaliser après avoir privatisé.
Le pire étant les industries automobiles et aéronautiques anglaises.
British Leyland, novateur dans les anées 50 (la Mini) n'allait plus bien du tout à la sortie des années 70,en particulier après l'acquisition de petit constructeurs plus petits, et concurrents entre eux avec des gammes vieillissantes.
Le consortium a été partiellement nationalisé en urgence par le Labour en 1975, et géré par l'équivalent de la caisse des dépôts de consignation (dont le boulot n'est pas de savoir comment construire et vendre des voitures).
Pratiquement 10 ans plus tard, sous Thatcher, le groupe n'a pas été renationalisé mais découpé et revendu. Les marques de luxe (Ford, Range Rover) à Ford (qui les a revendues après 20 ans à Tata), le reste, Rover à British Aerospace (avionneur public, mais lui-même en pleine restructuration, après avoir vécu une concentration industrielle similaire) formellement propriétaire, mais en fait devenu une sous-marque de Honda, pour être finalement vendue à BMW.
La dynamique de Stellantis est dangereusement proche, même s'il n'y pas de nationalisation, et cette fois-ci à l'échelle du continent.
Cela ne s'est pas bien passé non plus pour le Crédit Lyonnais en France, absorbé par le Crédit Agricole après 10 ans de nationalisation, marqué par la folie des grandeurs (expansion trop rapide en Europe, acquisition de la MGM, embrouille avec Tapie autour de la vente d'Adidas).
Un truc surprenant c'est qu'Alfa-Roméo, lors de son pic technologique, pourtant plutôt un constructeur haut de gamme, était nationalisée (assez tôt dans sa création, à l'époque de Mussolini) via un énorme consortium, l'IRI (au début chargé de liquider des actifs, mais qui a structuré l'économie italienne dans les 30 glorieuses) , qui a tenu 60 ans.
Mais finalement Rolls-Royce était aussi dans British Leyland après tout...il y a comme un petit décalage entre les justifications et les productions.
Dans le cas des autoroutes c'est un peu différent, l'état étant directement à l'origine de leur planification et de leur construction. Il s'agit en fait à la fois d'une infrastructure et d'un service.