Forum de FilmDeCulte

On va pas être d'accord. Sinon, j'ai maté vite fait un film écrit par Ellis. Je me souviens plus du titre, c'est l'histoire de serial killers. Le côté intéressant, c'est la manière dont il regarde les étudiants et capte leur fragilité et leur mélancolie ambiante (ça fait penser à moins que zéro). Le problème c'est que c'est filmé comme du Hollywood night, joué par des seconds couteaux et l'histoire criminelle banale et pas intéressante.

Et donc la réponse pour Déjà-vu ici : https://www.critikat.com/panorama/analyse/inland-empire-restaure-ou-altere/

Cet enculage de mouche, t'as l'impression que le film a été massacré et après tu vois une comparaison sur un plan il y a quasi aucune différence (c'est toujours aussi moche - j'aime beaucoup le film je précise).

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CroqAnimement votre

C’est quasiment philosophique oui.

Merci. Déso mais moi je ne veux pas d'un film formaté à l'IA :

C'est en effet complètement con d'augmenter la définition étant donné qu'il s'agit sûrement d'une interpolation basée sur les pixels du format originel, et qui vise justement à en préserver le rendu. Cela aurait un minimum de sens dans le cas d'un agrandissement d'une partie de l'image

En revanche cela permet sans doute de vendre à nouveau le film voire de l'équipement (télé 4K)

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

Tu veux dire que tu ne veux pas d'un film qui ne soit pas 100% généré par l'IA ?

Est-ce pertinent de dire que j’aimerais voir Top Gun: Maverick avec une résolution mini-DV ? Non.

C’est quand même chaud trois heures d’images qualité de camescope, entre les télénovelas mexicaines et le porno de la fin des années 90. J’ai encore des persistances rétiniennes de la peau grasse de Jeremy Irons.

Maintenant, l’idée expérimentale de se défaire de tous les aspects esthétiques et flatteurs du cinéma fonctionne. Pour Lynch, il fallait visiblement aller plus en profondeur encore qu’avec Lost Highway et Mulholland Drive, jusqu’à l’intrusivité, dans l’exploration d’un effondrement que #MeToo cherche à exposer depuis quelques années. Le camescope s’immisce partout, ne lâche rien, suscite immédiatement la familiarité et la proximité des films de famille (en plus des deux références évidentes citées plus haut, aussi glauque soit l’association) tout en contribuant entièrement à cette débauche de cauchemardisme labyrinthique qui n'a pour ainsi dire rien pour plaire. C’est comme le flash apocalyptique du futur dans Prince of Darkness mais sur 180 minutes de somme obsessionnelle. Aucune envie, ni pendant le visionnage, ni là en écrivant, de me livrer à une exégèse de ce qui se passe (qui, où, quand, comment) dans Inland Empire pour tenter vainement de recoller les morceaux. Ce qui ne veut pas dire que c'est n'importe quoi, on un délire arty parti en sucette.

Car pour entrer dans le vif du sujet, je renvoie à l’excellent message de Lohmann à la page précédente. La mécanique du traumatisme sexuel (chez l’homme comme la femme, pas de différence) est un thème d’une importance majeure qui apparaît chez Lynch à partir de Blue Velvet, sans pour autant n’y être qu’au stade embryonnaire. Il deviendra dès lors récurrent pour exploser dans Twin Peaks, toutes moutures confondues. C’est cette exégèse-là qui compte : il me paraît évident, criant même à ce jour que la narration brisée d'Inland Empire, encore une fois en doubles (mais pas que), renvoie à l’effraction psychique que produit le psychotraumatisme, ainsi qu’au phénomène de dissociation qui peut suivre pour tenter d’y survivre. Sauf que là, c’est poussé à l’extrême, ça envahit tout, jusqu’au cinéaste lui-même qui se défait de l’habillage magnifique qui avait fait sa carrière jusque là. Tout y est sur ce sujet capital dès les années 80 chez lui, il n’a pas progressé sur ce thème, il est juste allé toujours plus loin, changeant seulement son regard en dent de scie au gré, j’imagine, de son propre état (grosse descente de noirceur après Fire Walk With Me en gros jusqu'à ce film là). Une préscience et une acuité tout bonnement hallucinantes, sans équivalent à ma connaissance. Jamais "en avance sur son temps" n'aura été aussi à propos, je pense.

C’est certainement pas un film très agréable, et pas celui que je reverrai le plus souvent. Trop attaché à mon confort. Je projette à 100%, mais ça me donne vraiment l’impression d’un type qui devait aller le plus loin possible pour évacuer un truc, et revenir à l’incroyable beauté, notamment visuelle, et à un début d’espérance en une forme d'équilibre qui sont au coeur de la saison 3 de Twin Peaks.

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Looks like meat's back on the menu, boys!