Forum de FilmDeCulte

Je sentais bien que c'était quelque chose qui me plairait: le sujet, le "concept" (l'illusion d'une seul plan continu par le collage invisible de plans-séquence), le réal, Roger Deakins...
Le genre de projet à découvrir sur le plus grand écran possible, à savoir la salle IMAX du Kinepolis Bruxelles.

La séance commence bien: en avant-programme, le "prologue" de TENET, tourné en IMAX. OHMYFUCKINGOD. On n'apprend (volontairement) pas grand chose, mais c'est d'une puissance... Ca ne dure même pas 10 minutes mais on a déjà le souffle coupé. Ca va tout déchirer.

Et puis ce 1917, qui est une putain de claque.
A mes yeux, la résussite est totale.
La prouesse technique, déjà annoncée, dépasse les espérances, elle est juste incroyable. Mais vraiment. C'est juste OUF ce qu'ils ont fait là. C'est extrêmement impressionnant, et réalisé par un réalisateur qui fait des merveilles quand il est inspiré, et par le meilleur DOP du monde, Roger Deakins, qui nous offre encore quelques beaux moments "typiquement lui", des moments d'une beauté exorbitante.
Cette "perf", c'est surtout un accomplissement esthétique global, motivé par cette idée géniale que la caméra est comme la Mort qui rôde et qui menace en permanence, et que tant qu'elle tourne, le coeur bat. Le cinéma, c'est la vie et couper, c'est mourir. #pignolage
Les trois quarts du film, j'étais littéralement on the edge of my seat, les mains jointes devant ma bouche béante et mes yeux écarquillés. On ne compte plus les moments de bravoures complètement dingues, où le(s) héros semble(nt) affronter tour à tour les quatre éléments, au fur et à mesure des obstacles, au fur et à mesure
J'entends des critiques qui déplorent un déficit d'émotion (si l'on se dit que la peur, l'angoisse, le stresse et l'empathie ne sont pas des émotions). Je les comprends mais ne suis pas d'accord: au final, une triple émotion vient très joliment boucler l'épopée. On rejoint donc in extremis la sphère de l'intime, et après presque deux heures de "survie" à couper le souffle - heureusement apaisée ici et là par des accalmies - c'est juste parfait.

Mention aussi à la BO de Thomas Newman, qui tout en gardant sa "patte" se permet quelques belles envolées épiques à la Zimmer, putain de frissons lors de ces moments-là.

Bref, coup de coeur absolu pour ce "survival" extraordinaire, spectaculaire en diable et d'une grande beauté.

A voir, donc, vous l'aurez compris, sur le plus grand écran possible.

C'est amusant de voir comment 1917 et Dunkirk se répondent: deux Guerres, deux survivals (l'un est solitaire, l'autre est collectif), deux rapport au temps différents (le plan-séquence tout-puissant, le montage tout-puissant).

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Très hâte ça a l'air génial.

_________________
CroqAnimement votre

Est-ce que, contrairement à Dunkirk, on y comprend quelque chose ?

Ya rien de particulier à "comprendre"... C'est aussi limpide que Dunkirk.

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Non mais sérieux...

_________________
N'écoutez pas Film Freak

J'ai rien dit.

Lol.

_________________
N'écoutez pas Film Freak

lol

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Je voulais y emmener ma fille de 10 ans, c'est un peu rude ou pas? Niveau soldat Ryan pour les scènes de combat?

Hmmm... A priori je dirais que c'est un peu jeune, 10 ans. A partir de 12-13, OK, mais 10, non.
Ya quand même deux-trois images bien sanglantes un peu malaisantes pour les enfants, et certains passages sont certainement trop impressionnants pour eux. In my opinion. Sinon, rien à voir avec le Soldat Ryan, niveau "action/guerre" on est plus proche de La Ligne Rouge en fait..

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Ça dépend, tu lui as montré Irréversible ou pas ?

Ca dépend de l'enfant. Pas vu le film mais à 10 ans je regardais déjà des trucs gores ou d'action sanglante, donc à toi de juger en fonction de sa réaction à d'autres films.

_________________

Voilà, exactement ce que je dis.

ça n'a pas l'air bon, ce faux plan-séquence qui précipite à travers une guerre toilettée à l'anglaise (si j'en crois la bande-annonce), aux airs de travelling avant vertigineux, qui tient plus du jeu vidéo (ça peut en faire l'intérêt) que du film. Curieux de savoir il y a combien de plans en fait.
Et je peux me tromper !

J'ai toujours trouvé le principe du film de guerre immersif complètement débile. Tu ne t'assoies pas devant un écran pour revivre la guerre (qui le voudrait?), mais pour vivre des émotions fortes (à ce prix, c'est comme se payer une visite à Disneyworld). Et au final, ça devient un terrain de jeu pour un réalisateur intéressé par la forme. C'est vraiment le sujet putassier par excellence. Heureusement, qu'en est sorti de beaux grands films spirituels comme The Thin Red Line et Apocalypse Now, films qui arrivaient à sublimer leur sujet.

Ma question. Est-ce que 1917 propose autre chose qu'une simple variation formelle sur la guerre?

(À noter que le film vient de remporter le prix du meilleur montage aux Critic's Choices. J'sais pas trop ce qu'implique comme travail de lier des plans séquences à vrai dire)

_________________