Je trouve que les dialogues anachroniques, faisant référence à des sujets brûlants et qui surgissent au milieu de longs palabres à la coloration moyenâgeuse, font que la série sonne faux - tiraillée qu'elle est entre un escapism pur et un souci didactique digne des dernières saisons de
Plus Belle La Vie.
Par ailleurs, si je suis rebuté, c'est pour une raison de style, cette narration qui passe à travers de longs dialogues, opposant la plupart du temps deux protagonistes, et d'une lenteur infinie (alors qu'il paraît que la série n'est jamais allée aussi vite), au milieu de paysages ou de décors certes plutôt réussis me semble anticinématographique au possible. Il y a peu ou pas d'idées visuelles. Les dragons, etc, c'est encore du décorum.
Par ailleurs, il paraît que la série devient beaucoup plus manichéenne qu'elle ne l'était au début. Je ne sais pas trop quoi en penser mais je partage la position réac sur l'ambiguïté morale à la mode depuis les Sopranos au moins. De
Dexter à
House of Cards en passant par
Breaking Bad et autres, je n'aime pas l'idée qui consiste à confondre relativisme ou ambiguïté morale avec complexité. Je trouve ça d'ailleurs dangereux au point de trouver la théorie sciemment loufoque d'un ami, selon laquelle tout ça ne serait qu'un complot de la CIA pour justifier l'impérialisme américain et la politique du "il y a toujours plus méchant que nous", plus inquiétante que drôle.
SInon de ce que j'ai compris, cette qualité feuilletonnante, comme tu dis, se fait au mépris de toute cohérence psychologique.