C'était le season finale lundi soir.
Comme pour les derniers épisodes de chaque saison, les scénaristes crachent leurs tripes pour essayer de trouver un moyen d'entremêler et d'exorciser via le cas médical tout ce qui a pu traverser l'année. C'est ici particulièrement bien trouvé, le tout dopé par le choix d'un décor gentiment mental amenant à explorer les derniers traumas d'un héros en ruines. Le final, bien qu'un peu pirouette, arrive à se frayer un chemin pour trouver sa propre originalité :
La saison, dans son ensemble, fut pas des plus trépidantes.
La série ne lasse pas, car elle conserve mordicus ses qualités d'exécution, à commencer par sa mise en image. Ça se réduit certes un peu à un mélange d'image contrastée, de vague iris lumineux et de faibles profondeurs de champ, mais sans qu'on puisse parler d'une véritable mise en scène, les cadres arrivent eux aussi toujours à réveiller le côté saillant, violent des situations. C'est à la fois alerte et élégant, et tout le temps. La série continue de chercher des cas permettant de faire cohabiter un traitement médiéval/archaïque des corps (encore une belle scène de torture dans celui-ci) avec des déductions finement cérébrales et un environnement high-tech. Les acteurs sont bien (13, qui transcende vraiment un rôle ingrat), l'écriture soignée.
Mais bon, au-delà des signes qui témoignent d'une certaine fatigue (les épisodes spéciaux à répétition), la série exploite peu ses possibilités de renouvellement. La saison 4, avec son équipe à écrémer petit à petit, arrivait à faire durer sur toute une saison quelque chose qui renouvelait la totalité des interactions habituelles, qui créait une vraie dynamique sur plusieurs épisodes. La saison 5, puis celle-ci, se contentent de remplir l'espace vide entre une ouverture et un final fracassants... C'est d'autant plus dommage que le postulat posé en début de saison 6 (House va essayer d'être "gentil") est finalement pas tellement utilisé ; on sent guère de différences, peut-être par souci de subtilité (car le travail en ce sens est là, mais bien trop discret) : le résultat laisse en tout cas sur sa faim.
Je prendrai un énorme plaisir à regarder la suite, mais en l'état je pense que ça pourrait être plus ambitieux.