Forum de FilmDeCulte

Deux petites filles viennent s'installer avec leur père dans une grande maison à la campagne afin de se rapprocher de l'hôpital ou séjourne leur mère. Elles vont découvrir l'existence de créatures merveilleuses, mais très discrètes, les totoros.


Je suis en train de me refaire quelques films de Miyazaki histoire de voir si ils ont toujours une place de choix dans mon coeur.

Mon voisin Totoro oui en tous cas! Ce que j'aime particulièrement dans ce film c'est la façon très étudiée sans en avoir l'air dont Miyazaki, à partir d'un cadre champêtre et intimiste imposant son rythme contemplatif à l'histoire, développe ses deux niveaux de lecture: l'un purement merveilleux destiné aux enfants avec son petit lot d'apparitions toutes restées cultes (les noiraudes, Totoro, le chat bus), l'autre dans une dualité réalisme/onirisme destiné aux adultes. Mon voisin Totoro décrit avec une simplicité exemplaire ce qu'il se passe dans l'imaginaire de deux petites filles d'abord euphoriques de se retrouver à l'air pur de la campagne, puis confrontées aux premières angoisses de la vie. Miyazaki crée ainsi tout un bestiaire bienveillant et accompagnateur clairement à l'opposé du manichéisme de la plupart des films d'animation de l'époque, du moins ceux qu'on avait l'habitude de voir outre-atlantique. Ce bestiaire a un tel capital sympathie qu'on a forcément envie d'y croire même si on sait la réalité toute autre, et c'est aussi la grande force (la force tranquille pourrait-on dire) de Miyazaki de savoir à la fois émerveiller d'une part l'enfant par sa fantaisie singulière et d'autre part l'enfant qui sommeille en l'adulte en le faisant replonger dans son passé avec toutes ses peurs primaires et ses craintes qui construisent en partie l'adulte: le noir, le sexe opposé, l'éloignement, la perte et la mort. Le cinéaste aborde tous ces sujets avec une infinie tendresse qui passe par une place importante accordée aux petits détails et par ce graphisme chatoyant qui sera sa marque de fabrique connue aujourd'hui de tous. J'ai redécouvert cette belle scène où l'on voit dormir les deux soeurs après avoir reçu le télégramme indiquant que leur mère se porte mal: le choc doit être si assomant chez les deux filles que celles-ci ne peuvent plus rêver, elles ne peuvent plus s'échapper en faisant apparaître ces fantômes salvateurs issus de leur imagination. C'est le genre de scène qui montre que derrière son apparente simplicité, chaque détail du film compte. 6/6 à vie et grand film sur l'enfance.

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The Necks : Body

Je me souviens être tombé dessus à la télé il y a quelques années. Je n'étais pas du tout attiré par l'animation japonaise (vraiment pas!) mais j'ai adoré ce film. Dans le même style, j'ai aussi beaucoup aimé les Enfants loups l'année dernière. J'aimerais bien en découvrir d'autres mais plutôt des films où le fantastique est limité, ou en tout cas où il n'empêche pas un certain réalisme dans les thèmes. Des conseils peut-être?

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Pour ce qui est du "fantastique limité" chez Miyazaki tu as Kiki la petite sorcière, Le château dans le ciel, Porco Rosso et Ponyo sur la falaise. Pompoko de Takahata aussi, où le fantastique est traité justement avec beaucoup de réalisme, très contestataire. Sinon plus récemment tu as Arrietty le petit monde des chapardeurs qui est une petite merveille du studio Ghibli, d'un autre réalisateur par contre.
Pour ce qui est du "réalisme" il faut voir tous les autres films de Takahata, surtout Le tombeau des lucioles et Omohide Poroporo. Puis le sublime Si tu tends l'oreille du regretté Kondo...En fait je viens juste de citer quasiment toute la filmographie du studio Ghibli mais il faut bien dire que, comme je le disais dans mon top, le succès de certains films de Miyazaki a éclipsé quelques grands films reposant beaucoup moins (voire pas du tout) sur le merveilleux.

Sinon dans un autre genre mais toujours des musts de l'animation japonaise si c'est que tu recherches, tu as les films de Satoshi Kon et de Mamoru Oshii. Pour le premier ça fait longtemps que j'en ai plus vu ou revu donc c'est plus très frais dans ma tête et je ne m'avance pas trop (dans mon souvenir il aime bien brouiller la frontière entre la réalité et la fiction, user des mises en abymes etc) mais pour le second je viens de rattraper récemment son dernier film The Sky Crawlers et c'est juste une grosse tuerie SF.

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The Necks : Body

De Kon, je n'ai vu que Paprika et assez émerveillé par la générosité du film. Bof pour The Sky Crawlers, j'aime bien l'atmosphère mais je trouve ça un peu ennuyeux et bien en dessous de ses Ghost in the Shell.

Merci pour les conseils, ça devrait m'aider à me repérer!

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