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MessagePosté: 22 Juil 2013, 15:10 
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Coucou ! (Oui, je suis encore en vie et apparemment personne n'a pensé à me ban donc...).

Je suis venu par curiosité voir ce que tout le monde en pensait (je continue à valoriser les avis lu ici, ne serait-ce que pour la passion que certains dégagent), et, en fait, ça ne fait confirmer le dualisme inhérent à ce genre de blockbusters.

Je suis profondément divisé, tiraillé, entre la joie d'avoir -enfin- vu un film où des robots géants tabassent des aliens avec une DA réussie et des scènes d'action qui resteront des exemples de démesure et de lisibilité (j'ai d'ailleurs appris que la Weta prépare un Evangelion live, et je suis tout émoustillé), de voir un film sans plus de prétentions que celles qu'il offre ; et d'un autre côté de revoir encore et encore les mêmes défauts de la plupart des blockbusters sortis ces dernières années, à savoir le manque de construction (du scénario, des personnages, des dialogues, etc...). J'espérais plus, j'espérais mieux, j'y croyais, et je me suis retrouvé face à face avec mes contradictions : d'un côté le geek convaincu et nostalgique de l'enfance qui chope une quasi-érection, de l'autre le spectateur blasé par des recettes usées jusqu'à la corde qu'on nous ressert jusqu'à l'indigestion.

Que Del Toro assume la simplicité, c'est bien. Cela doit-il pour autant l'empêcher de remettre en cause les poncifs dont son film est pétri ?
Les clichés dont on nous a rebattu les yeux et les oreilles et les petites fantaisies insupportables (le chien, le duo de scientifique, Ron Pearlman...) ?

Etre simple empêche-t-il d'être original ?

Effectivement, beaucoup ici ont parlé de l'enfance, d'un film finalement adressé à l'enfant intérieur... Et ben l'enfant intérieur vieillit lui aussi, l'enfant intérieur voudrait voir autre chose.

Bref, je ne m'attendais pas à un chef d'oeuvre mais je suis déçu. Et tiraillé entre l'envie de mettre 5/6 en oubliant tous ces défauts et celle de lui mettre 1/6 parce que j'en ai marre. Du coup je mets 3, en espérant une amélioration possible.

PS : j'y suis allé avec des gens sont je savais pertinemment qu'ils n'aimeraient pas le film pour voir leur réaction après : je n'ai pas été déçu. pour eux, aucune "Suspension of Disbelief", ils ne sont rentrés dans le film a aucun moment et l'ont vu comme on verrait un nanard. Une question d'héritage je suppose.
La comparaison avec Transformers a été bien entendu vite sur la table, et effectivement, il en ressort que la saga Transformers est peut-être finalement plus "grand public" que ce Pacific Rim.

Merde.

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MessagePosté: 22 Juil 2013, 21:13 
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Je vais être dans la tendance globale : c'est assez jouissif pour l'action pachydermique (bien que filmé sans génie, avec des idées amusantes mais pas grandioses, assez convenues) et totalement à chier pour le reste. Pourtant au niveau de l'univers, y'avait des idées, du potentiel...
3/6

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MessagePosté: 22 Juil 2013, 21:35 
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C'est pas vraiment la tendance globale.

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MessagePosté: 22 Juil 2013, 21:39 
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Schtroumpf sodomite
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lol, oui, je m'en suis rendu compte en mettant ma note dans le tableau.

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MessagePosté: 22 Juil 2013, 22:36 
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Mais c'est clairement la tendance globale hors du forum :(.

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MessagePosté: 22 Juil 2013, 22:47 
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C'est évident.

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MessagePosté: 23 Juil 2013, 00:38 
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Si l'on se fie à la populace (http://www.allocine.fr/film/fichefilm_g ... 91289.html) il s'en sort plutôt bien en fait...

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MessagePosté: 23 Juil 2013, 00:50 
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Pas encore lu le reste...

Je pourrais quasi mettre le même commentaire que pour Man of Steel. Ou que pour les Star Trek. Ou que pour pas mal de blockbusters depuis quelques années... Ne serait-ce que pour leur tendance, une fois encore, au rollercoaster sensoriel abstrait. La plupart des scènes, volontairement illisibles, se jouent dans un bain d'éléments ambigus (nuits/éclairs, air/pluie/sous l'eau, décharge fluos dans le noir, chair/feu/acide/métal...). On a laissé encore une fois tomber le figurant, résumé ici à un abri bien théorique... Le héros-robot détruit la moitié de la ville en arrêtant le monstre, et on va faire comme si on avait rien vu : le chaos demandé par le film ne peut plus gérer la variable humaine, et le champ de bataille résume le monde.


Bien du mal à voir, du coup, en quoi Pacific Rim se singularise, sinon comme prochain maillon de la chaîne menant vaillamment le blockbuster vers le spectacle promis de l’anéantissement total.

On retiendra sûrement ces quelques blockbusters actuels comme un point de saturation, où les films ne parviennent pas vraiment à s'accomplir au-delà de cette charge jusqu’au-boutiste, déraisonnable jusqu'à l’écœurement. Del Toro est solide, on sent que le chaos ne se résume pas au n'importe quoi, mais cette impression persistante de séance de cinéma en mode mixer évoque finalement d'avantage l'impuissance, la peur de ne pas impressionner le spectateur, l'impression de limite bientôt atteinte ("et après avoir tout détruit, on fera quoi ?"), que l'accomplissement d'un fantasme hollywoodien qui se concrétiserait enfin.

Le matériau dramaturgique, humain, prend une tournure encore une fois un peu plus basique - et je l'entends vraiment au sens littéral, pas péjoratif : élémentaire, iconique, presque pop (ce qui se joue déjà dans le film de super-héros). Del Toro je l'ai pourtant toujours trouvé assez fort là-dedans. Les relations et personnages dans Hellboy étaient ultra-simples, résumables à quelques traits, mais touchaient aussi par-là à une certaine essence qui les faisaient irradier d'une aura primitive : amour paternel, amour romantique, camaraderie, répulsion phobique. Là ça me semble vraiment trop aride pour fonctionner : le trait de personnalité principal de la scientifique, c'est d'être asiatique. Y a des limites.

Ce qui me frappe, au final, c'est les moyens déchaînés pour des résultats si crispés. On a un film qui veut opérer à l'échelle de planète, qui détruit des cités entières pour faire valoir qu'il joue à ce niveau-là, mais qui ne parvient par exemple que très modérément à être mondial. Alors que la collaboration de quelques humains à travers le monde aurait suffi à étendre l'espace de la planète dans l'imaginaire du spectateur (ça ne se retrouve que dans l'imagerie : un noir autoritaire qui fronce les sourcil, une asiat timide, un allemand psycho-rigide - chouette). Comment la démonstration de force a pu à tel point prendre le pas sur le simple pouvoir de création, d'évocation, d'émulsion d'un montage, d'une structure narrative, bref, de quelque chose qui peut exister autrement que par sa présence littérale, figurée, vérifiée à l'écran ? C'est dingue de faire ce reproche à Del Toro, qui est un vrai réal, qui le prouve régulièrement sur ce film, mais qui avec ses potes commence vraiment à perdre de la grammaire à force de ne plus explorer que ce sillon de la démesure, avec un acharnement à œillères qui frise l'autisme.


Il prend un peu pour tous les autres ce pauvre Pacific Rim, mais je sors de la séance épuisé en ne gardant aucune émotion en tête, aucune véritable image à laquelle me raccrocher, aucun personnage ou moment qui m'aurait touché, rien qui pense, aucun goût en bouche. A l'image de ce que sont ces scènes de drifting pour les personnages, le film n'est plus résumable qu'à ce flux confus qui s'assimile au gavage : les voir l’œil et le nez saignant à la sortie de leur séance tient de la mise en abyme.

La scène à Hong Kong, parce que cartographiée de force par la présence d'immeubles lumineux, sort sans doute du lot. On peut aimer la façon dont le pitch absurde est plutôt intelligemment déplié. Et en jouant au cinéphile fétichiste et formaliste, on choppe certes des plans par-ci par-là, dans le grand chaos illisible. Mais c'est bien trop agressif et oppressant pour que je prenne mon pied, tout ce foutoir tendant à présent moins au ballet formel qu'au chaos assourdissant. Il est sans doute temps de tourner la page et d'amener les blockbusters vers autre chose.


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MessagePosté: 23 Juil 2013, 01:26 
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Banni du forum ;)

Citation:
Le matériau dramaturgique, humain, prend une tournure encore une fois un peu plus basique - et je l'entends vraiment au sens littéral, pas péjoratif : élémentaire, iconique, presque pop (ce qui se joue déjà dans le film de super-héros). Del Toro je l'ai pourtant toujours trouvé assez fort là-dedans. Les relations et personnages dans Hellboy étaient ultra-simples, résumables à quelques traits, mais touchaient aussi par-là à une certaine essence qui les faisaient irradier d'une aura primitive : amour paternel, amour romantique, camaraderie, répulsion phobique. Là ça me semble vraiment trop aride pour fonctionner : le trait de personnalité principal de la scientifique, c'est d'être asiatique. Y a des limites.

Paradoxalement, je suis d'accord avec toi pour dire que les personnages auraient pu avoir plus de contenance (sur la personnalité asiatique mouais :? ), mais en même temps le matériau dramaturgique, humain, est totalement transféré dans le système pilotes/robots. Je trouve que c'est la grande idée du film (cf texte chronicart), celle qui amène le plus de mélancolie ou d'émotion (la scène du premier combat), de rendre ces carcasses finalement "vivantes". Je pinaille mais après je suis d'accord avec toi, si la psychologie des personnages avait été plus poussée (comme dans Hellboy 2), le résultat aurait été plus riche.


Citation:
un allemand psycho-rigide

Ah, là on a un problème de vocabulaire. " Une personne psychorigide est généralement perçue comme froide, logique, cartésienne, désespérément raide et dénuée de fantaisie, d'impulsivité et d'affectivité." J'ai du mal à voir en quoi le fils (si c'est lui dont tu parles) est psychorigide



Citation:
dans le grand chaos illisible. Mais je trouve que tout ce foutoir est à présent moins un ballet formel qu'un chaos assourdissant, et qu'on en tire bien trop peu de fruits.

T'es sur que t'es pas tombé dans la salle de Transformers 2 ;)
Plus sérieusement, l'impression que tu décris est exactement celle que j'éprouve envers du Bay (en plus du côté crétin de ces films) et je trouve justement que Del Toro arrive suffisamment à se démarquer. Rien que par le découpage, je trouve au contraire les scènes très lisibles, même si la profusion de détails donne l'impression qu'on loupe des trucs. De manière générale, la mise en scène me régale ici par rapport à Bay ou Snyder.


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MessagePosté: 23 Juil 2013, 01:34 
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C'est marrant parce que justement y avait la BA du prochain Bay avant, et en sortant je me disais "merde, à côté ça a l'air presque calme". Bay sur les Transformers, j'ai jamais caché que j'y voyais une limite. Après, malgré la parenté de surface, j'ai l'impression que c'est pas tant que ça le même trip (qu'on préfère l'un ou l'autre). Je sais pas trop pourquoi, faudrait se pencher dessus. Chez Bay, y a une fascination primaire pour la destruction, ça tient toujours du ravissement, d'une catastrophe "dansée". Je sais pas si c'est exactement la même logique que la démesure choc de ces blockbusters récents.

Pas très convaincu par le texte de Chronicart, sinon. Je trouve pas que Del Toro exploite tant que ça cette fusion et symbiose, qui est surtout l'argument de la première scène. Ça dessine sans doute un bel arc sur le papier, mais j'ai l'impression qu'il s'en tape un peu, ça ne revient jamais comme enjeu dans l'action, ce n'est pas l'affaire d'un climax, etc.

Abyssin a écrit:
En quoi est-il psycho-rigide? " Une personne psychorigide est généralement perçue comme froide, logique, cartésienne, désespérément raide et dénuée de fantaisie, d'impulsivité et d'affectivité."

Bizarre, maniaque, crispé, taré, ce que tu veux.


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MessagePosté: 23 Juil 2013, 01:48 
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Tom a écrit:
On retiendra sûrement ces quelques blockbusters actuels comme un point de saturation, où les films ne parviennent pas vraiment à s'accomplir au-delà de cette charge jusqu’au-boutiste, déraisonnable jusqu'à l’écœurement. Del Toro est solide, on sent que le chaos ne se résume pas au n'importe quoi, mais cette impression persistante de séance de cinéma en mode mixer évoque finalement d'avantage l'impuissance, la peur de ne pas impressionner le spectateur, l'impression de limite bientôt atteinte ("et après avoir tout détruit, on fera quoi ?"), que l'accomplissement d'un fantasme hollywoodien qui se concrétiserait enfin.

Là, sur ce point, je pense vraiment que tu te méprends complètement.
Tu es en train de tomber dans le piège du mec qui va voir chaque film avec sa petite grille de pensée prête-à-appliquer même si ça colle pas.
Juge l’individualité, un hommage sincère au genre, n'essaie pas de l'intellectualiser vulgairement dans un courant...

Citation:
Le matériau dramaturgique, humain, prend une tournure encore une fois un peu plus basique - et je l'entends vraiment au sens littéral, pas péjoratif : élémentaire, iconique, presque pop (ce qui se joue déjà dans le film de super-héros). Del Toro je l'ai pourtant toujours trouvé assez fort là-dedans. Les relations et personnages dans Hellboy étaient ultra-simples, résumables à quelques traits, mais touchaient aussi par-là à une certaine essence qui les faisaient irradier d'une aura primitive : amour paternel, amour romantique, camaraderie, répulsion phobique. Là ça me semble vraiment trop aride pour fonctionner : le trait de personnalité principal de la scientifique, c'est d'être asiatique. Y a des limites.

Il devrait y avoir des limites à la mauvaise foi aussi.
Tu néantises tout ce qui fait le perso de Mako et qui est le coeur du film, tu as dormi durant la scène de son souvenir d'enfance ou...?

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MessagePosté: 23 Juil 2013, 01:52 
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Localisation: Fortress of Précarité
Tom a écrit:
Pas très convaincu par le texte de Chronicart, sinon. Je trouve pas que Del Toro exploite tant que ça cette fusion et symbiose, qui est surtout l'argument de la première scène. Ça dessine sans doute un bel arc sur le papier, mais j'ai l'impression qu'il s'en tape un peu, ça ne revient jamais comme enjeu dans l'action, ce n'est pas l'affaire d'un climax, etc.

C'est pourtant ce que raconte tout le film : collaborons pour surmonter la tragédie. Ca s'articule même jusque dans les persos des scientifiques.
Partageons nos traumas, LITTÉRALEMENT (via le Drift), pour les vaincre.
Chaque "orphelin" retrouve un binôme.

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MessagePosté: 23 Juil 2013, 03:33 
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Film Freak a écrit:
Tu néantises tout ce qui fait le perso de Mako et qui est le coeur du film, tu as dormi durant la scène de son souvenir d'enfance ou...?


Pas moi en tout cas. J'ai trouvé que c'était la meilleure scène du film. Mais ça ne suffit malheureusement pas. Ppourquoi on exploite ce trauma de Mako dans la première partie du film, et qu'ensuite on l'évacue comme si ça n'avait même pas été mentionné. Par exemple, on ne sait même pas comment Mako surmonte son trauma.

Je comprends ce qu'amène Tom à ce niveau. Le partage des traumas n'est que trop illustratif. On ne va pas au fond, et ça ne fait certainement pas partie du coeur du film.

Le concept et là, mais Del Toro renonce à l'exploiter pour nourrir son scénario. C'est ça qui est dommage

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"marre du retour infini de ce topic"


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MessagePosté: 23 Juil 2013, 04:09 
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Film Freak a écrit:
Tom a écrit:
On retiendra sûrement ces quelques blockbusters actuels comme un point de saturation, où les films ne parviennent pas vraiment à s'accomplir au-delà de cette charge jusqu’au-boutiste, déraisonnable jusqu'à l’écœurement. Del Toro est solide, on sent que le chaos ne se résume pas au n'importe quoi, mais cette impression persistante de séance de cinéma en mode mixer évoque finalement d'avantage l'impuissance, la peur de ne pas impressionner le spectateur, l'impression de limite bientôt atteinte ("et après avoir tout détruit, on fera quoi ?"), que l'accomplissement d'un fantasme hollywoodien qui se concrétiserait enfin.

Là, sur ce point, je pense vraiment que tu te méprends complètement.
Tu es en train de tomber dans le piège du mec qui va voir chaque film avec sa petite grille de pensée prête-à-appliquer même si ça colle pas.
Juge l’individualité, un hommage sincère au genre, n'essaie pas de l'intellectualiser vulgairement dans un courant...

Pourquoi pas?
Il faut quand même avouer que beaucoup de blockbusters récents revisitent les mêmes scènes de destructions gigantesques de mégalopoles (on ne va pas faire la liste), ducoup c'est un peu normal de les comparer sur ce point. Surtout que ces scènes prennent de plus en plus de place dans le scénario.
Une des premières questions qu'on pose à Whedon à propos du prochain Avengers porte sur "l'échelle" du film. Genre le truc obligatoire.
Je comprends que les gens saturent un peu.

D'ailleurs ça ne m'etonnerais pas que les studios de SFX reutilisent les mêmes simulations d'immeubles qui explosent d'un film a l'autre :D.


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MessagePosté: 23 Juil 2013, 08:18 
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Messages: 8088
Film Freak a écrit:
C'est pourtant ce que raconte tout le film : collaborons pour surmonter la tragédie. Ca s'articule même jusque dans les persos des scientifiques.
Partageons nos traumas, LITTÉRALEMENT (via le Drift), pour les vaincre.
Chaque "orphelin" retrouve un binôme.


Est-ce que ça "raconte" justement, ou est-ce que c'est juste réduit à l'état d'idée basique qu'on a bien compris en 30 secondes quand même? Parce que justement c'est un peu ça, tout se réduit à des idées de ce genre malgré les potentiels. Les deux scènes de pathos qui ne marchent pas du tout à mon sens parce qu'elles sont vraiment "énaurme" pour pouvoir agir très rapidement (les deux frères comme pour pouvoir en 5 minutes intégrer "graphiquement" au spectateur l'idée du choc, la gamine seule dans les ruines avec sa chaussure rouge...). J'ai le sentiment que ça s'arrête à ça...

Même un film qui ne va pas très loin comme Dark City, en développant un tant sois peu les personnages de Sutherland et Sewel réussit une très belle scène brève où le docteur s'injecte en souvenirs : le film a pris le temps de développer pour en arriver là avec des images mentales qui ont pris le temps de se développer. Dans Pacific Rim il y a comme le sentiment que le Drift fait partie du "bestiaire", avec son barnum d'images "flash" caricaturales et des éléments supposés acquis par des années de SF cyberpunk... Mais du coup on n'a pas le temps d'avoir le sentiment d'expérimenter ses sensation, et quand avec les deux scientifiques on
va dans des délires potentiels limites à la Lofvecraft en se branchant sur les monstres et leur intelligence collective, là aussi le film n'en fait rien, juste un élément de show
.

Del Toro ne prends pas le temps de traiter le Drift (lui même dit qu'il voudrait le faire dans le prochain film), et tout doit être ingurgité dans le concept dés le pré-générique et via une seule grosse scène émotionnelle... La seule petite ouverture poussée dans le traitement,
c'est quand on revient au détour d'une conversation dans le souvenir de Mako en flash-back via Becket pour démasquer un peu le personnage d'Elba, et encore là aussi ça vire au pure symbolique, mais toutes les scènes de Drift en elle-même...
. Le reste le film ne se donne jamais le temps... Du coup ces éléments ambitieux apportent plus de frustration qu'autre chose.


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