Forum de FilmDeCulte

Salaud !

Je trouve ce moment très ironique. Carax semble se détourner de la modernité pour revenir vers la beauté du cinéma muet. Sinon, film-somme sur lequel il est difficile de poser un sens (on peut y lire l'amour de Carax pour le cinéma mais également de la vie), plus à savourer comme un trip poétique et surréaliste à la Breton ou à la Dali. Vu le nombre de séquences et de styles disparates, j'avais peur de faire face à un film à sketches inégal mais le collage forme un tout, quoique varié, assez homogène. Après, on peut toujours avoir sa séquence favorite (celle du meurtre chinois pour ma part, l'accordéon ou la fin avec les limousines ou le singe) mais j'ai été subjugué par la puissance du langage cinématographique de Carax. C'est d'une force d'évocation et d'une liberté assez réjouissantes. Ca déborde d'idées de cinéma et de génie.
5,5-6/6

En y repensant, je suis assez d'accord sur le fait qu'Holy Motors soit une balade légèrement inégale dans les ruines des projets avortés de son auteur depuis toutes ces années, une sorte de best-of d'inédits si je puis dire. L'encensement général jouera sûrement en faveur de Carax, qui aura peut-être plus de facilité à monter ses futurs projets. Je trouve que c'est une bonne nouvelle qu'il se remette sur les rails, ce retour de Carax dans le cinéma français.

_________________
The Necks : Body

Comme j'ai vraiment la flemme d'écrire sur ce film qui m'a bien peu titillé les sens, je me contenterai de dire que j'ai vécu à peu près la même séance que FF. Pas de détestation, pas de rejet... une curiosité continue... continuellement déçue. Pas d'émotion, pas de choc formel. Objet froid, peu incarné et très calculé dans son délire. Gros bof.

2/6

Le film n'est que rarement un délire, c'est même plutôt assez concret, très terre à terre finalement.

Terre à terre, c'est pas vraiment ce qui m'est venu devant le segment "Merde" (même si j'étais préparé pour avoir vu - subi - Tokyo !), exemple parmi d'autres...

EDIT : Par délire, j'entends "fantaisie"...

J'incluais ce segment dans le rarement, c'est le seul qui fait vraiment "coupure" d'ailleurs. Le film tend à s'unifier par la suite, prend un rythme plus lent.

Des coupures, ou "ruptures", il y en a quand même un paquet à un niveau plus micro que le segment "Merde"... l'impression permanente d'essayer de danser avec quelqu'un qui ne trouve jamais son tempo. Bref, je suis resté à quai de son... whatever it is

Deux jours après la séance, je ne sais toujours pas si j'ai vraiment adoré le film ou s'il me laisse froid; s'il est appelé à devenir un classique ou s'il ne sera que le symptôme ultime de l'étrangeté insaisissable du style de Carax.

Le constat est le même que beaucoup ici. Je ne peux qu'être émerveillé par tant de séquences magiques, tant d'images à couper le souffle qui se placent d'emblée au-dessus de toute production actuelle en termes de pouvoir d'évocation, d'épure et de mystère. Quand "monsieur Oscar", au matin, quitte sa résidence, dont la blancheur se découpe nettement sur le ciel bleu; lorsque deux êtres s'enlacent et s'entrelacent en combinaison, avant d'apparaître monstrueux en images de synthèse; etc. Mais en même temps, je ne peux qu'être désarçonné par la direction que prend le film dans son entier, par sa cohérence. Y'en-a-t-il seulement? Oui, film sur les acteurs et le cinéma, film sur le pouvoir et sur les fantasmes, mais n'est-ce pas trop éparpillé, trop "vignetté"? Je n'irais pas jusqu'à dire comme certains que le film est dénué d'émotion mais celle-ci est très subtile, diffuse, elle tient davantage au projet esthétique, à la maestria du panorama qui est fait de la condition humaine, qu'aux personnages eux-mêmes. Ce pourrait être un défaut, en même temps que la preuve d'un film de pur cinéma, chose très rare et précieuse. A la vision du film, j'ai plusieurs fois été saisi de frissons devant la pureté du dispositif, l'absence de fioritures tant scénaristiques que visuelles (montage, plans). Le projet de désincarnation des personnages (ou plutôt l'incarnation sans cesse replacée ailleurs du héros et de sa chauffeuse, et l'incarnation-éclair des autres) met lui aussi en lumière l'idée plutôt que l'émotion, en tout cas que l'émotion de type empathique ou d'identification. On a clairement affaire à un projet de démiurge qui nous convie à un voyage au-dessus des êtres, et non pas en les êtres.

Mais comme déjà suggéré, je mentirais si je disais que j'avais tout saisi, que j'ai trouvé un sens supérieur à absolument tout ce qui se passe à l'écran. Il est temps de convoquer Godard, référence plus légitime que jamais tant ce film est de la part de Carax, me semble-t-il, un geste godardien: "Il n'y a rien à comprendre, tout à prendre." Et indéniablement, si l'on se laisse aller à prendre ce qu'il y a à l'écran comme pure sensation, on ressort troublé de l'expérience. Le goût intervient après comme un élément négligeable.

5.5/6

Tout est dit.

_________________
I am the constant. You were always a variable.

Mouais. Le goût est quand-même pas négligeable pour ma part. C'est quand même sacrément jouissif par moments (le meurtre du double, les singes,...). Y a quand même un véritable plaisir à regarder les trips surréalistes de Carax mais c'est vrai que c'est une oeuvre qui demande à vieillir et c'est difficile de porter un jugement définitif maintenant.

J'adore Denis Lavant donc je ne pouvais pas manquer ce film... Mais décidément Carax n'est pas pour moi.

Il y a de belles scènes dans le film (mais rien de réellement enthousiasmant pour ma part) mais que de choses énervantes aussi...
Pour certaines scènes... j'ai l'impression que Carax veut faire du bizarre pour faire du bizarre, sans qu'il n'y ait rien derrière (mention spéciale à la dernière scène).
Pour d'autres c'est juste chiant (le vieux) ou sans trop d'intérêt (le père et sa fille).

Au final le film n'est pas désagréable à voir, je suis content de l'avoir vu... mais mon sentiment final hésite entre foutage de gueule ou film bancal et moyen.
Peut-être ai-je raté les références sur certaines scènes... mais bon... tout ça me semble quand même hyper vain.

J'ai un peu la même impression...
Ces dernières années le seul film qui m'ait vraiment "hanté" (au point de ne penser qu'à ça pendant plusieurs jours et d'être "obligé" de le revoir) c'est Drive.
Beaucoup de bons films... mais peu de claques.
Avant Drive je dois remonter à "4 mois, 3 semaines, 2 jours", c'était en 2007...

Quand je regarde la fin 90 ou le début des années 2000... il y en avait plus.
Après ça vient peut-être de moi, peut-être que j'étais plus facilement impressionnable à l'époque... parce qu'il y a des claques de l'époque qui n'arrivent plus à m'émouvoir autant quand je les revois.

Je serai avec Freak sur ce coup-là... Ce film m'a laissé de marbre. En repensant aux accueils délirants à Cannes "CARAAAAX! LA PAAAALME!!", j'ai regardé ça d'un œil consterné. Ca reste ""intéressant"", dans le sens où c'est un OFNI, mais pfouhlala ça m'est passé 3km au dessus de la tête. Ca juste pas ma tasse de thé. Et j'ai également ressenti de la déception: au vu de la BA et de l'affiche, je m'attendais à un vrai TRIP quoi, un peu comme Oncle Boonmee... Hormis la première scène, rien de tripant, juste des espèce des sketches à la limite du nanar-branlette-pour-snobs (c'est mon ressenti). Je n'ai pas pu n’empêcher de trouver ça fort creux et terriblement vain. Je sais que ça ne l'est pas forcément, mais je déteste quand un cinéaste donne l'impression d'avoir fait un film pour son nombril.

1/6

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Avec ce film je me dis que la seule chose de bien avec Carax, c'est qu'il en refera pas un avant 10 ans. Insupportable.
1/6

_________________
N'écoutez pas Film Freak