Forum de FilmDeCulte

Damn, j'ai quand même hâte de le voir là...

Après mes vacances de m'enfile le Carax, le Pixar et TDKR.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Très particulier mais difficile de rester neutre devant ce film. C'est mon premier Carax donc je peux pas trop parler des auto-références mais globalement, si j'ai été un peu refroidi aussi bien par la scène d'ouverture que celle de clôture, j'ai trouvé tout ce qui était au milieu intrigant. Dans le bon sens du terme. Ca donne envie d'essayer de comprendre malgré une narration en "sketches" tous très différents, essayer de faire un lien, essayer de trouver une logique.

Certaines des scénettes sont magnifiques, d'autres vaines, d'autres trop étranges pour vraiment marcher, mais je suis resté scotché à chaque fois.

Je sais pas comment ça va vieillir, mais pour l'instant c'est 5/6.

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I am the constant. You were always a variable.

Gros inculte que je suis, j'ai découvert grâce à Holy Motors l'existence ce physiologiste et pionnier du cinéma:



http://www.youtube.com/watch?v=kMh7GI9pEIY

L'homme machine (Etienne-Jules Marey, 1885). Pas mal mais quand même un peu redondant sur la fin. 4,5/6.

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The Necks : Body

Matte la fin de la dernière course de Speed Racer !

Si j'étais un chat, je pense que j'aurai sacrifié 8 de mes 9 vies tant j'avais envie de me flinguer pendant le film.

Bon, j'exagère, j'ai pas trouvé ça si insupportable, et j'ai connu des films plus courts qui m'ont paru bien plus long, mais au demeurant ça reste un film qui m'a laissé sur le bas-côté. "L'impression d'être une vache qui regarde passer le train" comme disait Bliss.

C'est le genre de film dont je sors en pouvant dire un cliché "c'est intéressant". Et c'est à peu près tout.
J'ai beau plus ou moins saisir les thématiques semées ça et là au gré des segments disparates, j'avoue avoir du mal à voir où Carax veut en venir dans son trip qui m'a paru parfois s'apparenter à la pire compile possible de films d'étudiants poseurs.

Je m'attendais pas à aimer mais je ne m'attendais pas à un tel rejet.
Je pensais (naïvement?) que ce serait inégal et que je pourrais davantage apprécier certaines séquences, et j'y ai cru pendant l'intro, avec son imagerie onirique métafilmique, mais même les essais que je trouve élégants d'un point de vue purement plastique (la motion capture et ce corps qui disparaît) sont immédiatement ruinés par le mauvais goût (la vision des deux créatures reptiliennes qui baisent en CGI foireux).

Je ne doute pas que les décrochages sont voulus mais je trouve ça...facile...quelque part.
Et même quand les scènes adoptent une narration plus conventionnelle, j'en viens à me demander si les dialogues sont délibérément ineptes (la scène entre Lavant vieux et mourrant et la jeune femme).
A ce titre, difficile de ressentir quoi que ce soit face à la séquence avec Kylie Minogue, entre les répliques qui schlinguent le stéréotypes et la chanson aux paroles pathétiques. Encore une fois, il est évident que Carax cherche joue avec les codes de différents genres, mais je ne trouve pas le jeu très malin. Et tout ce qui précède me paraît tellement hermétique que je reste froid face à la poésie factice de la scène, malgré le joli choix de décor.

Loin de moi l'idée d'exiger que chaque film soit user-friendly, mais à ce niveau-là, j'ai vraiment du mal.
Eva Mendes en burqa avec Denis qui bande, les singes, les bagnoles qui parlent, la ref aux Yeux sans visage...ce n'importe quoi ne me touche pas, je trouve ça bien trop grossier. Je ne sauve pas grand chose donc à part le personnage et un ou deux furtifs passages (l'entracte accordéon marche bien).
Alors l'exercice n'est pas vain mais pfoooo...

1/6

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J'ai d'abord trouvé ça enthousiasmant, puis finalement assez décevant.

Je trouve pas que ce soit le bordel et le grand n'importe quoi foutraque, dans le sens d'un chaos stérile et épuisant. On peut certes considérer que cette structure en sketchs est surtout l'occasion de dérouler un trop plein d'idées, comme un cinéaste qui serait rempli de trouvailles accumulées avec les années et qui les déballerait toutes d'un coup, pêle-mêle. Mais dans les scènes en soi, prises seules, il y a quand même des idées de cinéma grandes, précises, nettes. Je n'en suis pas, comme c'est le cas chez beaucoup de cinéastes français contemporains qui m'intéressent, à chercher les miettes et à combler les trous. Si la propension au saccage menace (infligeons le pire à la top model, humilions la fille dans la voiture...), il faut vraiment attendre le dernier tiers du film (la scène chiante avec le vieux, les singes...) pour que j'aie vraiment l'impression que ça commence à tourner à vide.

Non, ce qui me manque surtout, c'est l'élan, un mouvement général plus fort. La motion capture par exemple c'est une vraie idée de cinéma, il tient vraiment un truc, mais j'aurais préféré qu'il prenne la peine de lui fabriquer une scène qui pourrait donner des ailes à cette idée. Pas en rester au concept ! Certes, le talent de Carax fait qu'on en cueille déjà de beaux fruits, mais ça atteint le quart du potentiel émotionnel que ça pourrait avoir. Le problème du film se retrouve je trouve finalement beaucoup dans la photographie de Champetier : ça peine à jouir. C'est équilibré, réfléchi, mais tellement "contrit", peu généreux malgré le nombre impressionnant d'idées, malgré l'humour qui sauve la mise. Quand on arrive à la Samaritaine, quand on découvre ce putain de décor lugubre, putain mais ça pourrait donner une scène magistrale, ça pourrait s'envoler, toucher le ciel ! Et non ça reste un peu crispé, théorique (c'est quoi ce zoom dégueu et petit malin au climax, par exemple ?). La scène n'arrive pas à se déployer.

David, c'est pour toi, je vais ressortir un extrait d'un texte que Bergala adressait à Despleschin, au moment de la sortie de Léo. "Vous êtes sans doute un des cinéastes français qui ont le plus conscience de vivre et de créer dans une époque artistiquement faible, et vous avez depuis le début la phobie de ce cinéma français surinstallé (...). Mais pourquoi votre film est-il la trace de cette lutte plus qu'un film où l'emporterait l'évidence de la souveraineté du cinéaste qu'indiscutablement vous êtes ? Tout ce qui me plaît et me réconforte dans votre film (...), j'ai le sentiment qu'il doit le payer par un certain maniérisme et un volontarisme qui tiennent sans doute à la haute idée de cinéma qui est la vôtre, et qui vous sauve de toutes les mauvaises tentations hexagonales. Le problème, aujourd'hui, est que ceux qui ont le désir de sortir de l'aliénation sont quand même pris, autrement, dans l’aliénation". Et bien c'est exactement ça. Carax prouve maintes fois qu'il est un metteur en scène puissant, ça me donne envie de voir sa filmo, ça me motive. Mais le voir se lamenter sur la mort du cinéma, plus de deux décennies après les années 80 bordel, c'est juste à se demander si tous ces types ont vu ce que la décennie dernière a pu offrir de radicalement neuf - je sais pas, au hasard, Elephant ?

Après, tellement d'idées, tellement de pépites, et tellement peu de sorties qui m'enthousiasment cette année, qui sait, par défaut ça aurait sans doute sa place dans un top annuel. Mais en sortant je retiens quand même avant tout l'épuisement qui se ressent sur la longueur, ce cheminement laborieusement mortifère, plutôt que la somme des parties. Je crois que j'ai désespérément besoin de voir arriver des cinéastes jeunes et frais, confiants, idéalistes, premier degré. Parce que les années actuelles sont à se flinguer.


EDIT :

Et bien voilà, parfaitement résumé, c'est tout à fait ça. Les fulgurances sont fréquentes et nombreuses, mais ça change rien au problème.

Pour le coup, c'est toi qui fait ton Carax là.

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Tu vois qui ?

On parle de quoi au juste?
De bons films? De nouveaux cinéastes? De cinéastes qui proposent quelque chose de radicalement différent?
On cherche peut-être pas la même chose.

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Je dirais des cinéastes jeunes (genre pas la génération à son top dans les années 80-90, quoi), novateurs (donc pas juste les vaguement prometteurs), qui sont sur une pente assurément ascendante (donc pas shyamalan, pas van sant, pas joe wright, pas pixar...).

En gros, j'essaie de me demander en quel cinéaste j'ai une confiance absolue, et une vraie attente, pour un prochain film. Cuaron peut-être.

Pour moi, l'auteur émergeant des années 2000, c'est Nolan...mais même en étant un adorateur de son cinéma, j'irai pas dire que c'est formellement "novateur".
Aronofsky? (sur Requiem for a Dream, The Fountain et même Black Swan)
Ou alors il est déjà trop "installé" à tes yeux?
Nicolas Winding Refn? (sur Bronson ou Drive)
Edgar Wright? (sur Scott Pilgrim)
Zack Snyder? (sur tous ses films)
Michael Bay!


Jeune là aussi?
Parce que sinon, j'en ai plein.
Mais même dans les jeunes, y a plusieurs gars en qui j'ai confiance et que j'attends beaucoup (cf. les mecs cités et d'autres comme Del Toro, etc.).

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Dur de te répondre pour ces quatre là vu que j'en suis personnellement pas fan, ou en tout cas pas ce point. Mais on en parlait à la sortie de la séance, un pote me citait Nolan effectivement.


Ça va plutôt en s'épuisant de plus en plus là non ? (même si y a des pépites à chopper au passage)


Là ouep, effectivement. Vu que Drive, mais impression générale que le meilleur est devant lui, si j'écoute bien les discussions le concernant.


Je pensais au sens de l'expérience, vu que la plupart des réals font leur premiers longs à la trentaine (Weerasethakul est considéré comme l'un des jeunes de la décennie, il a quarante ans passés).

Bon, je vais aller me ressourcer dans Sorkin. Mais faudrait qu'on se fasse un topic "cinéastes prometteurs", ou qui tracent actuellement la voie en tout cas.

Ah moi je trouve que formellement il est toujours dans la recherche, même si les films sont moins bons.

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Déjà inspiré du film d'Alan Clarke qui, en soit, n'était pas non plus d'une folle originalité.

Il est temps d'accepter Tom : let it go...

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