Forum de FilmDeCulte

Malgré l'adoration que j'ai pour certains des films des cinéastes cités (Drive, Watchmen, Inception pour Nolan que tu cites dans un autre message, Requiem for a dream), j'aimerais vraiment me reprendre des claques dans la gueule. Elles sont si rares ces dernières années. Je ne parle pas de "simples" très bons films auxquels je mets 6/6, mais de trucs qui te file la banane, le sourire. Il y en a eu 3 ou 4 ces dix dernières années. C'est peu quand même.

En même temps, je ne sais pas s'il y en avait plus les décénies précédentes. J'ai l'impression que oui mais c'est une impression "après-coup".

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
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Non mais dire que la génération actuelle est à "se flinguer" c'est un lieu commun, c'est du passéisme. Chaque génération n'est pas nécessairement capable de voir les talents qui l'entourent, il faut du recul.

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CroqAnimement votre

Surtout qu'un certain nombre de talents émerge quand même, une belle génération scandinave, des talents en Europe de l'Est, les gars de Bordeline aux Etats-Unis, et des réals coréens prêts à frapper fort. Après, c'est clair qu'aux Etats-Unis - le cinéma dominant - la génération d'avant a quasi disparu: Spike Jonze ne tourne plus ou presque, David Gordon Green s'est mis la tête dans la beuh, Richard Kelly est perdu...

Oui mais il reste des gens comme Harmony Korine (même si Mr Nobody était naze), Sofia Coppola, Wes Anderson, le prochain Charlie Kaufman va être énorme (lu le scénar et c'est assez balaise) etc... Il y a de quoi faire quand même.

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CroqAnimement votre

C'est surtout que j'ai du mal à voir émerger cette génération actuelle, en fait. Après je suis pas en mode tragique, cette impression doit dater de 4-5 ans seulement où j'ai du mal à lister les vrais nouveaux cinéastes ; mais ça peut n'être qu'un petit passage à vide. Comme dit Cosmo, il me manque juste des grandes claques dans la gueule. J'imagine aussi que, vu le peu de choses qui nous arrivent du Japon par exemple, ces cinéastes existent.


lol !

Pas encore vu ce film, mais chez Carax dés le départ il y a une misanthropie et une mélancolie qui est aussi d'inspiration autres que le cinéma, le littéraire et le musical sont très important, c'est assez marqué par Céline il me semble et ça dépasse juste le cinéma qui en est qu'un vecteur... C'est pas l'Etat des choses et la mort du cinéma n'est pas la mort centrale

Là quand même ça me semble assez central vu tout ce qui tourne autour de l'acteur (c'est lui qui a un dialogue dans la voiture qui déroule texto cette idée, d'ailleurs), par la structure même du film (un sketch = un genre, même si c'est plus fin que ça) et par l'avalanche constantes de références cinématographiques (jusqu'à la musique de Godzilla !). Après, c'est peut-être d'avantage un discours lié à sa propre filmo (= "j'arrive plus à m'enthousiasmer"), mais de fil en aiguille on retrouve l'idée générale de cinéma mourant.

Non mais il y a aussi le fait que j'ai l'impression que tu n'es pas dans l'actualité, que tu vois assez peu de films contemporains. Du coup tu as une vision assez limitée (et je dis pas ça péjorativement). Ce que tu dis est purement théorique (comme trop souvent avec toi). Tu parles d'un passage à vide, quel passage à vide ? Il y a des films bons et moins bons, il y en a toujours eu. Des réalisateurs qui déçoivent et d'autres qui surprennent. En quoi aujourd'hui c'est différent d'il y a 10 ans, d'il y a 20 ans ? Vraiment je trouve ce discours totalement stérile. Pourquoi parler de "génération" ? Pourquoi faudrait-il qu'il y ait une quelconque génération ? Qu'est-ce que ça peut bien foutre ? Une fois de plus qu'est-ce que ça apporte au médium cinéma ce genre de discours ? Il faut voir les films et c'est tout. Ce qu'il va en rester, l'avenir et l'histoire du cinéma nous le dira mais peu importe au moment de les voir. Moi je trouve parfaitement mon compte au cinéma aujourd'hui. Je prends des claques régulièrement, je vois de grands films etc...

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CroqAnimement votre

Je pense que son oeuvre est mortifère tout court, de Mauvais Sang à Pola X, tout en allant titiller du sublime, de la pulsion très radicale au milieu (inceste dans Pola X)... Dans "les amants" c'est apaisé par fatigue (Binoche voulait que ça se termine bien je crois vu l'expérience du tournage!). Il n'y a qu'à voir comment le cours de "Tokyo!" aussi s'est orienté sur la peine de mort japonaise, on avait rarement vu ça à l'écran (il y a Godzilla là aussi tiens )...
Après peut-être que celui là joue plus le genre de requiem de musée (ça me fait un peu peur avant d'y aller quand même)

Et moi pas. C'est pas plus théorique que ça, c'est un constat. Effectivement, je vais moins voir le cinéma contemporain, parce que ça a fini par m’essouffler de me déplacer pour ressentir la moitié de pas grand chose. Et c'est vrai que si je continuais à y aller plus, je pourrais faire mes propres découvertes et sans doute trouver de quoi me satisfaire.

Posons-le autrement, si tu préfères : dans ce que met en avant la presse ciné, je ne trouve plus autant de raisons de sauter au plafond qu'il y a 4 ou 5 ans. Encore une fois, je suis pas en mode passéiste, je dis pas "le cinéma sera jamais comme avant", je constate le relatif calme des années en cours, avec la certitude que ça va redémarrer (et une certaine impatience). Quelles grandes révélations chez les cinéastes pourrais-tu me citer dans les 5 dernières années, par exemple ? Mon impatience elle est surtout là.


Non mais ça va t'inquiètes, le référentiel est pas étouffant, à part deux trois trucs.

C'est stérile parce que purement personnel et que tu fais des généralités sur la "génération" actuelle qui a du mal à émerger. Pour moi ça ne veut strictement rien dire. C'est du blabla justement pour remplir les pages de la presse cinéma. C'est de la théorie stérile qui ne parle pas des films mais qui se complait dans une opinion supposée répondre à une tendance de la cinéphilie qui est pour moi totalement à côté de la plaque.
Parle moi des films, des cinéastes là ça voudra dire quelque chose. Il y entre 500 et 600 films qui sortent par an en France (contre 300 dans les années 90), il y a une génération, elle existe largement. Les faits sont là. Il suffit de se déplacer dans les salles.

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CroqAnimement votre

Mais en quoi c'est particulièrement personnel ? En quoi c'est plus personnel que ton propre point de vue ? Je vais dire "ok, je suis pas objectif, tous ces cinéastes que j'apprécie moyennement sont en fait de grosses révélations, génial" ? Non, désolé, je ne le ressens pas comme ça.


Je te le propose encore : cite-moi des grandes révélations des 5 dernières années. On parle des cinéastes, là.


Cette quantité n'a rien à voir, et n'a jamais rien eu à voir, avec la qualité d'un cinéma national. Si tu veux me faire dire qu'il y a de jeunes cinéastes qui sortent des films, oui, évidemment. Mais ça n'en fait pas automatiquement des génies.

Le discours est plus lié au spectacle (le film pourrait inclure le théatre d'ailleurs) et à l'état de l'art en général, avec une invitation des spectateurs à réfléchir par un autre biais là dessus (autre que l'identification). C'est surtout un film qui parle des masques qu'on peut porter en société et de manière générale ça revient à montrer le travail de l'acteur.
Tout ça dans une vision décadente des choses.

Sinon le cinéma mourant de Carax c'est aussi l'expression de sa frustration de réalisateur parce que c'est globalement un réalisateur maudit qui n'a jamais réussi à faire les projets qu'il voulait. Je bouquinais un livre sur lui au MK2 Bibli et il avait des projets hyper ambitieux (une love story sur la lune, une version de Tintin avec Binoche , le perso de Merde dans un genre de Belle et la Bête à New-York...). Je pense aussi que de son point de vue, son propre cinéma est mourant et en bout de course. Holy Motors c'est un peu à chaque rendez-vous les soubresauts de son cinéma qui s'éteint. C'est ce qui le rend beau aussi.

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CroqAnimement votre

Non mais une fois de plus moi je te dis, recentre sur les films et les cinéastes mais me sors pas une banalité totale du style, cette génération c'est à se flinguer. C'est certes ton opinion mais quelle intérêt elle a, de mettre toute la production dans le même panier ? A quoi ça sert ? Est-ce que tu parles de cinéma là ? A mon sens, non.



Michelangelo Frammartino (La Quattro Volte), Alistair Banks Griffin (Two Gates of Sleep), Klipper, Vernier (Commissariat), Esteban Sapir (La Antena), Hitoshi Matsumoto (Dai Nipponjin), Kornel Mundruczo (Delta), Asgar Farhadi, Mia-Hansen Love, Bories, Chagnard (Les Arrivants), Kore-Eda, Antoine Boutet (Le Plein Pays).... Les premiers noms qui me viennent en tête.



Bien sûr que la quantité n'a rien à voir avec la qualité mais c'est simplement le signe qu'il y a des propositions dans les salles chaque semaine. Libre à toi d'aller les découvrir, d'aller les chercher.

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