Forum de FilmDeCulte

Zombie/si on peut appelé ca comme ça

Etrangement, avoir vu Cloverfield avant m'a aidé à rentrer plus rapidement dans le film. Parce que ce principe, tu l'as vu et digéré il y a deux mois, et que ça a marché, sur moi, comme la recette de la bombe sous le fauteuil, en attente fébrile de l'explosion. Bref, moi, dès les scènes de caserne j'étais déjà au taquet niveau tension puisque j'attendais la suite façon lalala dansons sur un volcan. Et je ne savais rien du film (enfin le strict minimum: caméra subjective + zombies).

Pour tout le reste, je n'ai jamais réellement trouvé ça flippant, c'est à dire un pur sentiment de peur rapport à l'atmosphère ou à ce qui se passe sur l'écran, mais c'est plutôt une poussée d'adrénaline non-stop pendant 80 minutes. Y'a peut-être un léger moment de flottement au début dans l'immeuble, et puis cette grosse vieille que j'ai l'impression de voir déjà courir dans L'Armée des morts, mais sinon, je crois que je compte tout simplement sur mes doigts les films qui, ces dernières années, ont eu un pouvoir immersif sur ma personne aussi fort. Je mets Cloverfield dedans aussi d'ailleurs. Je n'ai pensé à rien d'autre sur toute la longueur, et de ce point de vue-là, je trouve le tour de manège extrêmement réussi, extrêmement efficace.

Au niveau de la rigueur avec laquelle le procédé est employé, je suppose, comme dans Cloverfield, tu pourras toujours retourner le truc pour en voir les coutures. Mais comme pour n'importe quel film en fait. Je trouve le saut de foi pas très difficile à faire et tout est mené avec un tel punch, un tel souffle, que ça ne m'a pas posé de problème. Et encore une fois, la démarche d'identification, par la caméra subjective, par le son, par la situation au sujet de laquelle personne n'a de réponse, par l'immeuble entièrement coupé du reste de la ville, tout ça va en avant dans la démarche d'un genre qui compte depuis toujours sur le fait que tu dois flipper avec le personnage (c'est pas le "spectacle" d'un film d'action, le "spectacle" d'un musical etc). Là, tu en es un peu un.

J'ai eu peur à l'arrivée du magnéto, genre la connerie énorme avec la voix du mec qui s'éclaircit et qui nous raconte tout façon Père Castor. Il n'y a que des bouts donc ça va, mais finalement ça me semble dispensable vu le décorum (et moi, les peintures pastel des Marie-Madeleine, je trouve ça naturellement inquiétant ).

J'ADORE cette toute fin, la façon dont les deux réalisateurs filment l'apparition de ce monstre étrange, et je trouve, contrairement au reste qui n'est qu'hyper efficace (genre c'est déjà une restriction), là le film sort de ses rails pour se confronter à un tout autre chaos, dans le noir, mettant particulièrement en valeur le monstre et lui donner une dimension mythique, comme Shyamalan a pu le faire à la fin de La Jeune fille de l'eau par exemple, cette façon de saisir le merveilleux, au sens premier du terme, de l'apparition, comme si elle venait de naitre sous tes yeux, et qu'il ne s'agit pas seulement d'un autre zombie ou juste d'un monstre qu'on te filme au milieu de la carrée. Je sais pas si je suis clair mais dans mon esprit ça l'est. Tout ce passage-là, je le trouve génial génial génial.