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On passera sur une entrée en matière pas très heureuse (un flash-forward plastiquement joli, tout en contre-jour, mais à effet narratif "désamorçant" fort mal venu), suivi d'un générique des plus lourdingues (musique atroce et séquence de bagnole interminable) pour se concentrer sur la suite.

La suite, à savoir, une très bonne idée de situation scénaristique (une bonne femme une peu cinglée, ne supportant pas que son quartier se soit dépeuplé au point d'être à l'abandon, et que son immeuble, vidé, soit promis à la démolition, décide d'y faire s'installer, de force, des familles), et une exploitation jusqu'au-boutiste de cette idée (à un faux-pas flash-back/rêve complètement inutile près).



Balagueró jongle avec adresse entre suspens, gore, ironie dramatique, chouettes retournements de situation, et parvient à maintenir une ambiance dérangeante du début à la sadiquement jubilatoire fin.

Techniquement très soigné, belle photo, belle lumière et mise en scène efficace, pour couronner le tout (malgré quelques tics de caméra agitée), et ce en dépit d'un montage pas toujours heureux.

Voilà, c'est une réussite modeste, mais parcourue d'excellents passages (l'incident déclencheur sans pincettes, la gouttière puis le fil à linge, l'ascenceur, la fin), notamment quelques jolies pistes almodovariennes (j'aime beaucoup la façon dont la tortionnaire se comporte, tentant d'engager des discussions de voisinnage avec ceux qu'elle séquestre... la séquence où la séquestrée rentre dans son jeu et prétend soigner le mannequin, puis va à la cuisine préparer à manger, et toutes deux discutent comme de vieilles copines, voilà, c'est ce passage en particulier qui pourrait sortir d'un Almodovar).