Forum de FilmDeCulte

aka Pour une poignée de dollars



Deux bandes rivales, les Baxter, trafiquants d'armes, et les Rojo, qui font de la contrebande d'alcool, se disputent la suprématie et la domination de la ville de San Miguel, au sud de la frontière américano-mexicaine. Un étranger, vêtu d'un poncho, arrive à dos de mulet dans cette petite ville et s'immisce entre les deux bandes. Proposant d'abord ses services aux Rojo, l'étranger va très vite tirer profit des deux camps à la fois.

Comme pour tout remake, même officieux, il est intéressant de voir les divergences que choisit de faire le second cinéaste et dès le générique, Leone annonce son programme : l'animation cristallise le western dans ce qu'il a de plus iconographique et la musique de Morricone, un univers à elle seule, inscrit le film dans une dimension lyrique.

S'il demeure quelque chose de désabusé dans l'histoire héritée de Kurosawa, j'ai trouvé le film tout de même moins cynique. Bien que Leone choisissent de faire d'un camp celui du shérif, rajoutant une couche sur la corruption, il l'égratigne beaucoup moins que ne le faisait Akira avec son homologue japonais tandis que les Rojo bénéficient d'une nouvelle scène où ils déguisent en soldats américains pour massacrer des mexicains, plus doubles que jamais. Et quand ils massacrent les Baxter, le découpage expressionniste accentue leur violence.

Ça reste donc une peinture d'un monde assez pourri, peut-être plus ouvertement que dans Yojimbo, mais la forme plus opératique confère au récit (auquel je n'adhère pas tellement plus que pour son modèle) une dimension plus...héroïque, en un sens. L'Homme sans Nom d'Eastwood est encore plus iconisé que ne l'était le ronin de Mifune et moi qui était en manque de gros plans pour les films des années 40-50 récemment découverts, notamment les Ford, me voilà servi! L'intensité et l'intimité apportée par ces cadres de plus en plus serrés sur les visages est une véritable valeur ajoutée. Ces plans t'agrippent, focalisent ton émotion.

C'est pas simplement un glow up pour Leone après Le Colosse de Rhodes, c'est carrément sa naissance. Et la renaissance d'un genre.

Et dans mon souvenir, ça ne fait que s'améliorer.

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Totalement

Cela dit, je préfère Le Bon, la brute et le truand à Il était une fois dans l'Ouest. Pour le moment.

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Je parlais de progrès entre celui là et celui d'avant. et entre celui là et celui d'après. Et il y a encore un grand progrès avec le bon, la brute et le truand.