Forum de FilmDeCulte

Mélange (opposition) entre l’ancien (Léone) et le moderne (Trinita), Mon nom est personne alterne presque logiquement le sublime et le pathétique. Sublime lorsque Léone prend le volant, livrant un véritable discours sur le cinéma, le western, la mort du vieil Ouest, la relève des héros par les trublions, discours renforcé par un monologue final d’une beauté incroyable et émouvante ("C’est ton siècle, ce n’est plus le mien"). Pathétique lorsque le film s’abaisse à des gags qui sont plus du niveau d’un Cul et chemise que du premier Trinita (cela dit, il semble que certains gags pourris sont bien dus à Léone !). Lors de la première apparition de Terence Hill (qui fait suite à une scène à forte tendance Peckinpah – auquel le film fait plusieurs fois référence), au demeurant excellent dans le film, Film Freak me lance « c’est parti pour les gogoleries ». Et c’est tout à fait ça : d’un côté la petite et très sympathique musique très Trinita, les grimaces, les pets, les pipis, de l’autre l’ampleur opératique, les grands espaces, Henry Fonda, le héros fatigué face à la Horde sauvage… Les plus beaux moments sont ceux dans lesquels Fonda entre dans la légende, les plus intelligents sont ceux où Léone livre un discours sur le héros (notamment via la voix de Hill), mais le réalisateur échoue totalement lorsqu’il veut faire du Trinita. Parce que le premier Trinita est meilleur que la plupart des scènes « pouet pouet » de Mon nom est personne, et ça Léone ne l’a sans doute pas totalement compris, lui qui était "consterné" par ces films. En outre, l'histoire est quand même sacrément compliquée pour pas grand chose...
4.5/6

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Ps : je rêve de voir un jour au cinéma un putain de western de ce genre, tourné par un réalisateur d'aujourd'hui. J'en ai un peu marre, à force, des westerns parodiques (Mort ou vif), poétiques (Dead Man), des Impitoyable / Costner / etc. Un bon vieux truc tourné en Espagne, et qui sent la poussière, le soleil, la crasse, les fayots, les caches-poussières, etc.

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Voilà, Cosmo a bien résumé le truc...le film est bicéphale, comme si Leone avait tourné un film et qu'un producteur véreux était venu rajouter des blagues...

Mais tout ce qui touche à l'iconisation ("Dans les livres d'Histoire!!!") et à la passation (la dernière séquence qui renvoie à la première en remplaçant le flingue par un doigt dans le cul!) est absolument extraordinaire.

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FF, je te confirme que Léone a bien produit Un génie, deux associés, une cloche, et aurait co-écrit et co-réalisé le film.
Par ailleurs, le réalisateur du film (Damiano Damiani) a reçu deux fois l'Ours d'or à Berlin !

Prochaine séance !!

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Il passait ce week end sur la TNT.

Le peu que j'en ai vu, c'était chaud papa.

Pas revu depuis 10 ans, par peur d'être déçu. Un des films culte de mon adolescence.

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Tennis de Table Bordeaux

Dans les bonus du DVD, Tonino Valerii affirme que Léone est en vérité derrière quelques-unes des scènes pouet-pouet, comme celle de l'urinoir, et que c'est bien lui qui a réalisé les meilleurs séquences.

Oui c'est ce qui m'amuse le plus à postériori : l'image qu'on peut facilement avoir du film et de sa production serait totalement opposée de la réalité.

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Très juste analyse, Cosmo. C'est justement ce mélange des genres "le sublime et le pathétique" qui fait le charme du film et lui donne ce petit aspect légèrement décalé. Si "Il était une fois dans l'Ouest" est la quintessence du western et l'hommage absolu, "Mon nom est Personne" en est la parodie grinçante traversée d'un souffle épique qui nous remet en selle toutes les fois où Trinita pointe le bout de son nez.

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"Le cinéma, c'est le sang, les larmes, la violence, la haine, la mort et l'amour"
Douglas Sirk

Mr Chow et noisette faites quelque chose, je vous confonds avec vos avatars, là

Tout à fait, mais pour moi, le problème vient du fait que Trinita était pathétique aux yeux de Léone uniquement. Du coup, sa démonstration tombe un peu à plat.

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Entierement d'accord.

Mon nom est personne est le chef d'oeuvre du film spaghetti.

Certaine personne pense que le film a ete realise par Sergio Leone. Mais non tout le merite revient a Tonino Valerii.

Certes, Sergio Leone a filme la scene de l'urinoir et celle ou Henry Fonda face la horde de chevaux.

Cela dit, je suis un grand fan de Sergio Leone. Ci dessous , ma petite contribution

Lieux de tournage de "il etait une fois dans l'Ouest" et "le bon , la brute et le truand"

http://www.youtube.com/watch?v=LwIJiSXgYjQ
http://www.youtube.com/watch?v=yjDBUL_zhqs

-Herve

Léone avait tort. Trinita a sa place dans l'univers du western même s'il n'a évidemment rien à voir avec les personnages du maître. Trinita, c'est un peu l'électron libre et Léone s'y est emmêlé les pinceaux.




Tu m'inquiètes, Baptiste, arme-toi d'une loupe ou achète-toi des lunettes à double foyer .....

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"Le cinéma, c'est le sang, les larmes, la violence, la haine, la mort et l'amour"
Douglas Sirk

Co-réalisé, c'est sans doute abusif. Leone déclare n'avoir réalisé que la scène du pré-générique. Il a trouvé le film si mauvais qu'il s'est juré ne plus produire de western.

(Mais bon, c'est ce qu'il raconte dans le bouquin de Somsolo. Il précise aussi que pour Mon nom est personne, il n' a fait juste le début, la fin et la scène de la bataille. Cela reste assez vague).

Les western spaghetti et moi, ça fait deux. Hormis IL ETAIT UNE FOIS DANS L'OUEST que j'ai vu deux fois à l'adolescence + quelques rattrapages style LE BON... au lycée, j'ai jamais trop exploré ce pan de la cinéphilie. Et ne pensant pas suffisamment Bud Spencer, j'ai jamais vu les TRINITA et encore moins PETIT PAPA BASTON.

La projection ce matin au Max Linder du légendaire MON NOM EST PERSONNE était l'occasion de combler une partie de ce manque.

Ce qui m'a immédiatement plu, c'est l'aspect méta du récit, les personnages devenant l'incarnation de leurs genres respectifs. D'un côté Henry Fonda, classe, sérieux, désabusé, représentant le "vrai western" classique. Et en face son fan, l'histrion Terence Hill, qui a grandi en l’idolâtrant le vieux cow-boy, qui a une conscience aigüe de la place de Fonda dans le panthéon, mais prend néanmoins tout à la légère, important dans le western des blagues et frasques proches du cartoon.

Bref, on a l'impression d'avoir deux films en un tant l'ampleur tonale est grande. A certains moments on se met à la place de Fonda qui devait se demander ce qu'il foutait là tant le film va loin dans la connerie. Et pourtant il y a un fond sérieux qui ressurgit toutes les dix minutes. Tonalement c'est all over the place, à l'instar de ce score de Morricone tour à tour bondissant, épique, comique, et dont les "contradictions" sont rarement plus apparentes que dans cette reprise de la Chevauchée des Walkyries au KAZOO.

J'ai emmené mon fils le voir et à travers ses yeux j'ai bien senti l'inutile complexité du scénario. Franchement ils avaient besoin d'autant brouiller les pistes au sein d'un récit aussi élémentaire ? Rien pité à ces histoires de feu Nevada, feu Red, à cet exploitant de mines d'or illégale, à cette Horde Sauvage qui va devoir affronter Fonda mais traverse le village en lui passant devant sans le calculer. Même le début est confus: moi j'ai cru que le petit à qui on met un savon dans la bouche c'était Terence Hill enfant alors que pas du tout.

Mais le film tire son épingle du jeu par son icônisme, le charisme pur de Hill dès sa première apparition, et une fin jolie même si elle tire GRAAAAVE en longueur (le speech là, interminable, apprenez à finir les gars).

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Liam Engle: réalisateur et scénariste