Forum de FilmDeCulte

Angélique a soixante ans. Elle aime encore la fête, elle aime encore les hommes. La nuit, pour gagner sa vie, elle les fait boire dans un cabaret à la frontière allemande. Avec le temps, les clients se font plus rares. Mais Michel, son habitué, est toujours amoureux d’elle. Un jour, il lui propose de l’épouser.

Curieux projet que ce film porté par un trio dont le garçon joue son propre rôle autour de son frère et ses deux soeurs dans une histoire centrée sur l'histoire de sa propre mère qui joue le rôle principal, "entraîneuse" dans les bars qui flirtait avec les hommes contre l'achat de bouteilles de champagne. Et le supplément d'âme réside dans cette réunion de famille sur grand écran, de la nature de leur mère, qui n'a pas peur de se beurrer la gueule ou de tripoter un jeunot, cette nature qui passerait presque pour de l'effronterie car sans fard et sans filtre. On pourrait basculer dans les travers du gentil film naturaliste et tendre de province avec ses vrais gens et leurs retraites, leurs binouzes et leurs fautes de français, mais Party Girl a cette liberté d'avancer soudé qui donne à cette aventure collective un élan qui ne craint pas d'envoyer tout bouler et qui fait toute la différence.
4/6

Pas mieux, j'aime bien l'approche cassavetienne, trouve que le film s'améliore au fil du métrage.

4/6

Je souscris à tout ça mais j'ai quand même eu du mal à m'accrocher à ce personnage principal quand même assez détestable. Ca m'a un peu bloqué perso. Après j'aime bien ce mélange entre Cassavetes en effet et strip-tease (l'émission) avec des scènes assez touchantes de naturalisme simple (le mariage). Mais bon j'ai un peu de mal à déceler un vrai talent là-dedans, au delà de ce concept d'auto-fiction quasi documentaire (étonnant d'ailleurs d'avoir fait ce film à trois tant il est personnel au réalisateur de l'équipe).

3/6

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CroqAnimement votre

J'ai plutôt bien aimé, mais aussi d'accord avec Art Core. Ce qui est beau, c'est le projet en soi, c'est le personnage principal, surtout, ce sont les scènes où l'émotion te surprend tout d'un coup, mais pour le reste, pas du tout eu l'impression de découvrir de nouveaux cinéastes, et il y a quand même quelques acteurs faux ou passages un peu nuls... Mais bon, film assez attachant quand même, et respect pour ce "premier film".

3,5/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Je serais un peu plus positif que vous. Le film a d'abord tendance à énerver, quand on y reconnaît une sorte de flemme, cette façon de monter à la suite les bouts de rushes les plus vivants et de se dire que ça fera une scène... Bref, de ne pas construite grand chose. Le film, en fait, est très peu structuré ou même dramatisé. Il y a un fil rouge qu'il faudra regarder en face lors du final, bien sûr, mais peu d'accrocs véritables sur l'heure trente qui mène au mariage.

Ce qui fait le film, c'est cette actrice, pas pour elle-même mais pour l'amour débordant avec lequel elle est filmée, et qui exclut illico du tableau le regard "d'au-dessus" (pauvre peuple, pauvres pauvres...) qui traîne d'habitude autour de ce genre de projets (tension sociale ici intelligemment récupérée par le personnage que joue l'un des co-réals). Comme une clé-de-voute, la passion sincère qu'on les réals pour cette femme tient le film entier, le focalise, lui donne une raison d'être, l'empêche de s'affaisser sur l'univers qu'il filme, l'empêche d'aller chercher le détail mesquin...

Après, je doute que ce soit "mal élevé" (Nicole, sors un peu, c'est pas "mal élevé" d'aller filmer une vieille et/ou une pute, c'est juste 90% du cinéma d'auteur français). Mais dans la petite série de prétendants naturalistes annuels, c'est une bonne pioche, et je ne vois aucun défaut véritable à lui reprocher.

Je me suis demandé de qui tu parlais donc je le dis : Tom cite Nicole Garcia qui présidait le jury de la Caméra d'or.

Oui, je sais pas pourquoi mais depuis c'est repris partout comme si ça allait de soi...

Surtout que bon, Nicole fait plutôt dans le cinéma "bien élevé", ceci explique cela.

est ce que ce film a vraiment un intérêt quelconque ?

L'extrait est en début de bande-annonce, surtout... Y a rien de plus agaçant qu'un film qui se veut rebelle et est qualifié comme tel le mette à travers les paroles... de représentants de festivals.

Oui vraiment, c'est pas que la soupe habituelle, y a un truc, j'ai été agréablement surpris.

Bande-annonce la plus glauque du moment.

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Oui, donne pas envie.

Bizarre et surtout très réducteur de mettre tous les films dits "naturalistes" dans le même panier comme s'il s'agissait d'un genre en soit typer super-héros. Surtout que finalement le projet de ce Party Girl est relativement singulier dans son mélange de documentaire et fiction (personnages qui jouent leur propre rôle, lien familial avec un des réalisateurs etc...).

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CroqAnimement votre

C'est assez révélateur de la vision que j'en ai : bien du mal à voir quelque chose de singulier, impression surtout de revoir la même approche photocopiée pour la millième fois... Ce sont les films que je trouve réduits (dans leur regard, dans leur ambition), si tu veux - même si j'aurais du mal à t'en sortir 300 exemples vu que ça fait des années que je les évite comme la peste. Mais c'est aussi pour ça que celui-là me plaît, il dessine quelque chose qui sort un peu du cadre habituel.

Après, j'exclue pas que ce soit simplement un truc personnel, une approche qui me file juste à moi des boutons, et dans laquelle on peut par ailleurs voir beaucoup de richesses.


Bizarrement, je trouve pas ça si prépondérant que ça dans le film. Ça l'a sûrement été à sa conception, ça explique le grand naturel, mais j'ai pas l'impression que le film joue spécialement de cette ambiguïté à l'écran, hormis pour le perso (plutôt rare) joué par le réal.