Forum de FilmDeCulte

Oui mais justement j'ai l'impression que tu as une vision biaisée de ça. Cite les mois les films naturalistes moyens qui sortent en salles. Sorti de l'exemple canonique des Dardenne, je trouve que c'est un "genre" finalement assez rare et surtout qui aurait bien du mal à se laisser définir. Autant je trouve pas le cinéma français actuel toujours exemplaire je trouve que cette case "naturaliste" qu'on cherche parfois à lui coller ne lui convient pas ou plus.

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CroqAnimement votre

Faudrait qu'on se fasse ce topic "définissons le cinéma naturaliste" dont on parle depuis des lustres, car je sens qu'on va pas être d'accord sur ce qu'on met dans le mot.

Mais j'entends pas forcément naturaliste comme de la shakycam en milieu pauvre. Plutôt comme un cinéma qui fait de la reproduction de la réalité son unique but, et qui regarde davantage le milieu (notamment social) de ses personnages que ses personnages eux-mêmes, qui n'en deviennent que des représentants, des figures.

Après, je pense pas que ce soit l'ultra-majorité de la prod français, qui me semble plutôt être le lot de comédies académiques.

Je ne suis pas sur qu'il existe une définition du cinéma naturaliste ou tout du moins chacun doit avoir la sienne.

Moi, ce qui m'importe c'est le dosage et la façon dont c'est intégré dans un dispositif filmique. Je pense que, de la même façon qu'il existe de la violence gratuite au cinéma, il existe un naturalisme gratuit (et complaisant).

En gros, pour faire simple : dans La vie d'Adèle, je suis plus touché (ou moins géné) par la morve et la bave (qui renvoient à la violence de la dispute) que par la dégoulinance de la sauce bolognaise qui ne sert à rien ; ou, pour faire encore plus schématique, disons que je suis plus sensible à l'alcoolisme de Gena Rowlands dans Opening night que dans Faces.

Oui, on en parlait d'ailleurs avec Léo sur le topic de La rue de Solférino : je trouve aussi que c'est le point fort des cinéastes actuels plus ou moins affiliables au naturalisme (Kechiche, Safdie, Maïwenn, Donoma et Rengaine...) que de d'abord chercher le gros morceau de vie crue, l'énergie, une sorte de puissance. C'est un renouvellement assez salvateur.

en fait, naturaliste, ça sert à désigner des choses qui se passent dans le monde réel mais qui n'a rien à voir avec la réalité?

Eeuuhh......

8h30 du matin.

Salvateur tant que ça reste au service d'une histoire, d'une dramaturgie, mais complaisant quand ça dure de longues minutes sans justification.

dans la réalité quand tu as de la morve partout tu l'essuies. mais vu que ça existe ben on dit que c'est naturaliste

j'explique bien non ?

Ce qui est sûr c'est que ta connerie n'est pas naturaliste, elle est bien réelle.

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Nothing and no one can save you! Abandon hope now! Here's what you can do :
1. Admit you are a semi-evolved ape-thing mercifully ignorant of the sanity-blasting truths of the greater cosmos.
2. Die.
3. Rot.

Naturaliste, c'est aussi que quand t'es super énervé et triste, tu penses même plus à essuyer la morve qui coule.

quand même tu la sens quand elle coule, même que tu la lèche !

J'adore ce genre de film, qui t'amène là où tu ne pensais pas qu'il puisse t'amener.

A la lecture du pitch et dès les premières scènes, tu te dis, "c'est bon, j'ai compris, ça va être du naturalisme français de base, qui te plonge caméra à l'épaule dans le monde impitoyable mais ô combien émouvant et vrai des sans-dents"

Et puis non ! Grâce à un scénario très bien écrit, des personnages finement dessinés, et surtout une mise en scène sobre et maitrisée, le film dépasse ce postulat et atteint quelque chose de beaucoup plus universel. J'ai beaucoup apprécié comment la caméra est toujours à la bonne distance des personnages, ni trop loin, ni trop près.

Et puis là au moins, on sait filmer des gens en train de manger des spaghettis sans dégouter le spectateur, hein Kechiche, t'entends ça ?

4,5/6

putain ça y est, ils sont parvenus à intégrer ça dans le discours des teubés, bravo.

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Faut dire que c'est assez efficace. En plus, ça permet de bien distinguer les pauvres français des autres (qui eux ont souvent des dents en or).

Du point de vue de la mise en scène, je n'ai absolument rien à dire, tant le film en semble dépourvu. Ou tant les moments les plus écrits et les plus mis en scène me paraissent maladroits et faibles.



Je te rejoins entièrement sur ce point. La beauté du film est dans l'amour des réals pour cette femme. Beauté parce que le film n'a effectivement aucune autre raison d'être que celle-là. Je t'aime, je te filme. D'ici où de là, peu importe. Avec ses amies, avec ses enfants, avec son homme, seule. Ils aiment celle qu'ils filment. Cet amour évident de ceux qui filment a pour conséquence de faire apparaître et de questionner les rapports et sentiments d'amour des autres personnages à cette femme. Je trouve ça beau. Tout ce qui tourne autour des enfants est très touchant parce que les sentiments d'amour et la façon dont chaque enfant regarde leur mère se dessine de façon très claire à la lumière de ce regard d'amour.

En ce qui concerne Nicole Garcia qui dit que le film est "mal-élevé", j'ai envie de me raconter un truc comme ça : elle ne parle pas des personnages, ou du milieu ou même de mise en scène. Elle parle surtout du projet, du fait que le film a été fait par amour, d'abord, justement sans aucune autre raison d'être, et que ça se sent. Et dans le monde d'aujourd'hui, faire un film, par amour, et par amour seulement, pourrait-être qualifié de "mal-élevé" par certains...