Forum de FilmDeCulte

Suite à un incident, Young-Nam, jeune commissaire de Séoul est mutée dans un petit village côtier. Dès son arrivée, elle croise Dohee, une adolescente dont l’attitude renfermée l’intrigue. Elle constate rapidement que la jeune fille est victime de violences quotidiennes. Pensant la protéger, elle s’engage dans une relation qui la met en danger …

La nouvelle production de Lee Chang-Dong joue un peu sur le même registre que La chasse de Vinterberg, avec son héroïne lesbienne un peu passive à se prendre toute la société dans la gueule en courbant bien l'échine, plus ses personnages un peu schizos et un peu bourrés. Ca reste efficace mais ça surprend peu, malgré un final assez pervers, faute sans doute à une héroïne un peu fade et trop dans sa posture de victime, même si on saluera l'effort de présenter une lesbienne qui ne soit pas résumée à sa sexualité quand bien même on lui renvoie à la gueule comme de la pédophilie au moindre soupçon.
3/6

Je retiens surtout que grâce à ce film, j'ai parlé d'Air Doll à Doona Bae. Sinon film sensible, pas inintéressant sur ce qu'il dit de la société sud-coréenne des champs, auquel il manque un peu de nerf.

3-4/6

Un peu pareil qu'au-dessus, c'est assez académique mais sensible, et les deux actrices sont excellentes... Ce qui fonctionne le mieux sont les scènes dépressive de l'héroïne (qui se bourre subtilement la gueule avec du soju planqué dans des bouteilles d'eau minérale) : July Jung est très l'aise pour suivre sa solitude. Les passages entre Bae Doo-na et l'ado, notamment ce moment assez ambigu dans la salle de bain, sont assez bien exécutés, même si le suspens et la lourdeur latente est quand même bien éculée au niveau cinématographique. C'est aussi plus lambda dans le portrait villageois, avec le gros défilé de ploucs et de flics débiles, le tout agrémenté ici de clandestins indiens... Il y a parfois des gros sabots scénaristiques et mécaniques dignes d'un fait-divers filmé par Cayatte (le gros piège pour la résolution finale). On se demande jusqu'où la réalisatrice est consciente de ses effets, quand des gouttes deau se transforment en pas, que des coups à la porte tombent façon métronome à la fin d'une réplique... Enfn heureusement, encore une fois, l'interprétation et le regard sur les personnages transcendent souvent les réserves, et on ne s'ennuit pas vraiment.