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MessagePosté: 28 Déc 2010, 22:20 
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Schtroumpf sodomite
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Cosmo a écrit:
Je crois qu'après Tropical Malady, j'ai la confirmation que ce cinéma là n'est pas pour moi. C'est joliment fait, mais cette retenu, ce dépouillement, transforment chaque minute en heure. J'imagine que mon rejet de la culture asiatique ou du moins de ce qu'on nous en montre (je ne suis jamais allé en Asie, et je ne veux pas mettre tous les pays de ce continent dans le même panier non plus) explique que j'y sois totalement hermétique : voir des gens parler face à face, les bras le long du corps, sans faire le moindre mouvement, pendant dix minutes, ça me soule rapidement. En fait, le film parle de gens qui ne m'intéressent pas le moins du monde, et d'une façon manifestement très juste, très proche du réel, mais de ce réel qui lui non plus ne m'intéresse pas.
3/6 pour la composition des plans et les acteurs.


Je suis assez d'accord avec toi mais je précise toutefois que je suis allé plusieurs fois en Thaïlande et en Asie (et pas dans un car de touristes, mais chez des locaux), et que rien de ce que j'y ai vu ne ressemblait à ce film. C'est ce qui me dérange le plus au final _indépendamment de ma propre expérience_ le fait que tout cela ne soit qu'une certaine idée de la Thaïlande et du spiritualisme asiatique, que ça tient avant tout d'un exotisme propice à titiller l'imaginaire un brin colonial du cinéphile occidental. Les sensations, l'imaginaire décomplexé, la douceur de vivre & co, ça va bien deux minutes mais ça ne fait pas chez moi le grand cinéma. Ong Bak me parait à côté beaucoup plus authentique et proche de "l'âme thaïlandaise"...

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MessagePosté: 28 Déc 2010, 22:22 
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Discours plaqué là. Je peux te dire que pour avoir montré ce film à des Cambodgiens, ils trouvent cela totalement extraordinaire, justement proche de ce qu'ils vivaient spirituellement quand ils vivaient à la campagne.


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MessagePosté: 28 Déc 2010, 22:30 
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Je m'en fous de ce que pensent les cambodgiens, c'est pas de ça que je parle. Les français ont beau se reconnaître dans Les Ch'tis, ça change rien.

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MessagePosté: 28 Déc 2010, 22:32 
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Ton ressenti est tellement fabriqué par ce que tu "intellectualise", "du spiritualisme asiatique, que ça tient avant tout d'un exotisme propice à titiller l'imaginaire un brin colonial du cinéphile occidental", faut quand même l'écrire. J'espère que tu n'es pas sérieux là.


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MessagePosté: 28 Déc 2010, 22:42 
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Schtroumpf sodomite
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"Ton ressenti est tellement fabriqué parce que tu intellectualises" c'est pas piqué des hannetons non plus...

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MessagePosté: 28 Déc 2010, 22:45 
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Antichrist
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Disons que tu vois le mal partout. Et comme je l'écris dans la shoutbox, Ong Bak, ça reste des villageois thais qui font du kung fu pour récupérer une statuette de Bouddha....


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MessagePosté: 29 Déc 2010, 06:46 
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Tetsuo a écrit:
C'est ce qui me dérange le plus au final _indépendamment de ma propre expérience_ le fait que tout cela ne soit qu'une certaine idée de la Thaïlande et du spiritualisme asiatique,


Pour faire simple, soit c'est carricatural et ça me gène, soit c'est réaliste et ça m'ennuie...

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MessagePosté: 29 Déc 2010, 06:47 
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Karloff a écrit:
Lol, on dirait du Yves.


Pas d'accord : Yves parlait du film en tentant une objectivité critique. Moi j'ai l'honnêteté de reconnaître que le problème vient probablement de moi 8)

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MessagePosté: 29 Déc 2010, 19:28 
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Cosmo a écrit:
Je crois qu'après Tropical Malady, j'ai la confirmation que ce cinéma là n'est pas pour moi. C'est joliment fait, mais cette retenu, ce dépouillement, transforment chaque minute en heure. J'imagine que mon rejet de la culture asiatique ou du moins de ce qu'on nous en montre (je ne suis jamais allé en Asie, et je ne veux pas mettre tous les pays de ce continent dans le même panier non plus) explique que j'y sois totalement hermétique : voir des gens parler face à face, les bras le long du corps, sans faire le moindre mouvement, pendant dix minutes, ça me soule rapidement. En fait, le film parle de gens qui ne m'intéressent pas le moins du monde, et d'une façon manifestement très juste, très proche du réel, mais de ce réel qui lui non plus ne m'intéresse pas.
3/6 pour la composition des plans et les acteurs.

Cosmo et la spiritualité, ça fait deux.


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MessagePosté: 29 Déc 2010, 19:35 
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Tetsuo a écrit:
que ça tient avant tout d'un exotisme propice à titiller l'imaginaire un brin colonial du cinéphile occidental. Les sensations, l'imaginaire décomplexé, la douceur de vivre & co, ça va bien deux minutes mais ça ne fait pas chez moi le grand cinéma. Ong Bak me parait à côté beaucoup plus authentique et proche de "l'âme thaïlandaise"...

Euh... J'ai bien lu ce que je viens de lire?

Ce que tu écris là, ça s'appliquerait aux navets de Pan Nalin (l'affreux Samsara) ou autres bouses exotiques de ce genre-là que j'ai d'ailleurs du mal à supporter...

Ce qui me plaît chez Apichatpong, c'est avant tout une certaine idée de cinéma, une vraie et grande proposition de mise en scène. Rien à voir avec ce que tu racontes. Ca ne se résume pas bêtement à de la "douceur de vivre"...

Bref, tu as tout faux, Tetsuo.


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MessagePosté: 29 Déc 2010, 21:55 
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Prout Man a écrit:
Cosmo et la spiritualité, ça fait deux.


La spiritualité, c'est encore que je préfère dans le film, trou du cul.

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MessagePosté: 29 Déc 2010, 23:17 
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Karloff a écrit:
Disons que tu vois le mal partout. Et comme je l'écris dans la shoutbox, Ong Bak, ça reste des villageois thais qui font du kung fu pour récupérer une statuette de Bouddha....


Oui enfin dans ce cas, "Un Chien Enragé" reste un jeune keuf paumé qui veut récupérer son gun. (Bon ok, comparer à Kurosawa, c'est tendu, mais bon.)

Je débarque un peu en plein dans le débat, j'ai beaucoup aimé moi Oncle Boonmee, chais même pas pourquoi, mais c'était comme une histoire sans queue ni tête un peu, avec un tas de trucs cools dedans et tout, je le défend mal, calme et sauvage je dirais; mais en fait, je ne vois pas ce que ça fait qu'une histoire soit un prétexte ou qu'elle soit basique et conne au possible, Le Nouveau Monde, c'est Pocahontas hein, Avatar aussi, et putain, quand je dis ça, c'est pas un reproche.

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MessagePosté: 31 Aoû 2011, 12:25 
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Vu les scènes coupées sur le DVD. Elles sont très belles et surtout racontent un film différent, plus cohérent car centré sur deux personnages - la tante et oncle Boonmee. Elles donnent un sens différent à la fin d'ailleurs. Je conseille.


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MessagePosté: 18 Jan 2012, 23:02 
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Revu ce soir et j'ai à nouveau trouvé ça ex-tra-or-di-naire. Des scènes d'une puissance cosmique rappelant 2001 cotoient des moments plus raccordés au quotidien... Pour reprendre vite fait le mini-débat Tetsuo/Karloff, je me fous de savoir si Weerasethakul décrit une Thaïlande authentique -même si je pense que le film saisit bien l’immixtion du monde occidental dans la tradition de cette société- mais le voyage est féérique et bouleversant. D'un point de vue pictural, ça va souvent chercher très loin, tout en restant très humble, du très grand art pour moi (la scène de la grotte, précédée par les personnages qui arpentes le couloir de la mort noir-vert constituée par la jungle...).


Dernière édition par Baptiste le 18 Jan 2012, 23:25, édité 1 fois.

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MessagePosté: 18 Jan 2012, 23:15 
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Je me permets de mettre quelques morceaux de textes postés sur enculture à l'époque. Ca fait plaisir de voir que j'ai éprouvé les mêmes choses la seconde fois, en DVD, comme si le film m'avait repris par la main en douceur, sans rancune aucune.

Citation:
Moi y a pas que les trips muets du film qui m'ont touché, j'ai aussi adoré cette douce redescente sur terre avec le passage comique du jeune moine, c'est un peu "notre bonne vieille civilisation est belle aussi", avec ses douches, ses pc pour chatter; et le mec qui fait ses comptes dans le café, ce morceau de rock final qui explose au moment d'un cut sur la femme, le moine et la fille affalés devant la télé... qui vient souligner encore la beauté de la quotidienneté. C'est de l'humour mais pas de l'ironie.
C'est sûr qu'on est loin de la pose genre "retournons dans la nature y a que ça de vrai".

Je sais même pas, au fond, si Weerasethakul veut vraiment discourir sur un fond spirituel aussi poussé que peut l'être l'animisme; ce qui m'est par contre accessible par son seul film, c'est comment il fait rentrer les formes de la jungle, de la grotte (jusqu'au bref plan sur les poissons qui vivent dans une ébauche de flaque au fond de cette grotte, là on a l'exemple d'un moment qui saisit instantanément, dans un geste de poétique pure, l'essence de ce que c'est la vie, la relation de l'animal à la nature, au minéral, à l'univers), d'un lac, ou même de la disposition d'une famille qui discute, comment il fait rentrer ces formes en symbiose avec la propre forme de l'esprit (esprit du spectateur comme esprit des personnages, d'ailleurs)... il y a un naturel harmonieux très puissant, et je crois que c'est simplement incroyable de savoir faire ça avec le média cinéma. C'est pour ça, je pense, que j'ai eu l'impression pendant la séance de faire corps avec son monde, sans réfléchir un poil. C'est juste de la sensation pure. Et c'est pour ça que les reproches sur un film supposément intellectuel passent mal chez moi aussi.

Un mot sur l'ennui que peut provoquer le film: perso il y a des moments où j'ai ressenti une certaine langueur aussi. Mais c'est aussi un monde de la douceur que veut saisir le cinéaste et on obtient pas ça sans laisser des plages de pure contemplation. Là ou c'est parfois difficile, c'est qu'il faut se lâcher et ne pas être en attente d'action, ni même d'ailleurs à la recherche de plans renversants: il y a des tas de moments où la beauté n'est pas du tout brillante, mais très simple, comme par exemple dans la musique des mots que tu décris ou encore la douce inquiétude des personnages qui se manifeste de manière touchante dans la mise en question de leur passé et de leur avenir.


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