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MessagePosté: 02 Sep 2010, 11:10 
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Inscription: 04 Juil 2005, 16:48
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Localisation: in the forest of the Iroquois
J'irai le voir quand même !

Si Kate Beckinsale a aimé, j'aimerai.


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MessagePosté: 02 Sep 2010, 23:10 
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Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
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A chaud.

C'est excellent.
Le film n'a pas, je trouve, l'incroyable majesté de "Syndromes" (son unité de ton, sa pureté de structure, son harmonie formelle), mais c'est aussi sa force : butinage tous azimuts (et, n'en déplaise à ce qu'on a lu, rythme plutôt rapide et soutenu), façon coffre au trésor, voguant du drôle au touchant, du zen au bizarre.

Plus de pics et plus de ratages du coup (parfois au sein même des scènes ; je pense à celle de la princesse par exemple, qui après quelques maladresses sentant presque l'équipe filmer le tout à distance, se conclut sur une décharge fulgurante et géniale qui te ré-aggripe d'un coup dans le film).

Je reste ainsi en dehors pour quelques scènes, et la fin n'a sans doutes pas le charisme nécessaire pour clore un film comportant autant de moments aussi grandioses (la scène de repas et la grotte, déjà les sommets de sa filmo). Mais globalement c'est toujours captivant, étonnant, merveilleux, inventif, terriblement accompli (l'impression très nette d'un cinéaste au sommet de sa maîtrise). Et toute les dix minutes, la certitude de voir l'un des plus beau plan des dix années à venir...

Bref, des étoiles plein la tête, un film qui t'accueille comme un cocon. Magnifique scéance.

5/6, qui évoluera j'imagine.


(pour situer, chez moi, c'est "Tropical Malady" à 4.5/6, et "Syndromes and a century" à 6/6)


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MessagePosté: 03 Sep 2010, 10:16 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
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Le cocon, c'est exactement ça. Bon, j'y retourne ce week-end, j'avais aussi préféré le précédent, une vraie baffe alros que le reste c'est 3§/6 pour moi.


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MessagePosté: 03 Sep 2010, 11:40 
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Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
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Karloff a écrit:
Le cocon, c'est exactement ça.

Mais trop oui ! Un vrai berceau...


Bon, le petit message nocturne d’hier est un peu léger. Le film bouillonne gentiment dans ma tête, et avec le recul (et une grosse envie de retourner le voir), y a deux choses qui m’ont vraiment touché et qui font le meilleur du film, à mon sens, et je vais essayer d’organiser un peu tout ça pour espérer être un peu clair !


Spoilers énormes !



Image

- La fin du monde

L’une des choses les plus réussies dans le film est cette impression très concrète de flirter avec le précipice : la mort est à présent vraiment proche, et cette promiscuité fait tomber toutes les règles du monde, en douceur. La réalité domestique de la vie des personnages se fait poreuse, invitant fantômes à la table, intégrant les vies passées dans la linéarité du film, monstres patients et bruits de choses qui n’existent pas dans la forêt proche. La vie se mélange aux histoires et visions que l’humain a projeté sur elle.
Très naturellement, et surtout très rapidement, la réalité perd de son autorité, mais justement pas d’une façon événementielle, c’est là toute la force du film : c’est parce que cette cohabitation est présentée comme évidente que le réalisme et ses principes deviennent invalides, accessoires, obsolètes. En ce sens, le final (qui semble d’abord voir les personnages "revenir à la réalité" et sortir la tête de l’eau, comme après avoir un temps accompagné le mourant dans son trip) annonce l’impossibilité définitive pour eux de revenir en arrière : il va falloir faire avec ce nouveau règne à présent, celui du fantastique admis. Nous sommes passés de l’autre côté du miroir.
La meilleure scène de loin, selon moi, celle de la grotte, incarne de façon sidérante cette sensation d’être au bord du gouffre. Le décor évoque terriblement un espace d’avant l’humain, d’avant le monde : il ne reste plus que de la pierre et de l’eau, des bribes prometteuses de vies aquatiques, le silence, et même les constellations d’étoiles naïvement figurées par une petite nuée de pierres précieuses encastrées à la roche. Ce n’est pas là que lui, Boonmee, est né : c’est là que la vie toute entière est née, dans le noir. D’où ces sublimes plans au matin, ces plans de gueule de bois à la lumière crue qui laisse échapper là la jambe d’un cadavre, ici un être vivant qui va devoir aller arpenter le monde, sortir de la grotte (superbe plan mastodonte en contre-plongée, qui semble déjà figurer l’énigme de l’évolution) pour aboutir à un monde offert, large vision d’une jungle immense et enfin dévoilée au jour, qui aurait comme poussé durant la nuit. On peut ainsi voir Oncle Boonmee comme un reboot géant, à la façon dont les films d’Oshii l’ont parfois métaphorisé, qui filme la vie recommencer sa course à nouveau, comme dans un cycle.

C'est pas la première fois que je sens ça chez A.W. : la fin de Tropical Malady semblait être arrivé à la fin de tout, au cœur d'un crâne, à la fin du parcours - quant à la danse de Syndromes and a Century, on peut recevoir ça, après toute la partie morte et clinique qui a précédé, comme une certaine vision de l'apocalypse. Il a toujours été très bon pour ça, mais c'est la première fois qu'on assiste à une renaissance.




Image

- Un cinéma reprend ses droits

Je disais plus haut, pour les personnages à la fin, devant le dédoublement qui s’impose dans la réalité : impossible pour eux de revenir en arrière. Et bien j’ai un peu l’impression que la séquence parle pour le cinéma tout entier : on a accouché d’une forme pouvant se passer du réalisme (de la linéarité et du découpage classique, auxquels ce film fait parfois appel) pour fonctionner et narrer, pour toucher le spectateur. « Et maintenant, si je veux », semble se dire A.W., « je peux avoir le même personnage dans deux séquences différentes, deux versions de la même situation, le tout en montage parallèle si ça m’intéresse, et foutez-moi la paix ».
Je connais mal les références (notamment thaï, bien que j’ai l’impression de reconnaître un peu de cinéma indien ou de Tourneur) dans ce que le film passe en revue d’influences, mais ne serait-ce que par les changements de ton constants, qui font comme voyager le film d’un genre à l’autre (dans un grand écart qui va de la série Z aux clichés du grand-film-d’auteur), ou encore par la prégnance salvatrice du 16 mm (ce gros grain qui donne une pesanteur, une présence inhabituelle au fantastique, une matière grouillante aux gros plans les plus simples) – bref, par tout ça, Oncle Boonmee semble voyager à l’intérieur de l’Histoire du cinéma autant qu’il se ballade dans les souvenirs.
Le cinéma a eu plusieurs vies, en sommes (je crois qu’il en parlait dans une interview, d’ailleurs), et si le son semble souvent ici presque se suffire à lui-même (plongeant l’image dans le noir quasi-total pour de longues minutes), on a aussi souvent l’impression de revenir aux origines du muet, notamment dans cette grotte où la lumière crue baladeuse, presque bicolore, évoque l’iris palpitant d’un cinéma silencieux qui s’émerveillait encore du simple enregistrement du monde.
Dans la grotte des origines (qui est aussi celle de la caverne et de ses projections, si on veut pousser la métaphore du cinéma jusqu’au bout : « là où je suis né pour la première fois »…), il y a un monde de sensations aux règles archaïques et abstraites dans lequel ce cinéma nouveau veut se ressourcer pour créer l’esthétique des films de demain, cette forme qu’A.W. semble vouloir mettre sur pied.



Voilà, je sais pas si je suis le seul à avoir ressenti ces deux aspects-là, mais s’il fallait retenir deux choses parmi les plus belles du ce film, ce serait ça.


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MessagePosté: 03 Sep 2010, 18:51 
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Pas grand chose à en dire. Je trouve la première heure sublime, belle et surprenante, loufoque très souvent, mais après j'ai lentement décroché, j'étais plus à distance, moins immergé, malgré quelques fulgurances qui m'ont réveillé ici et là (le travelling "flottant" qui accompagne la princesse dans l'eau, le plan épaule dos à Boonmee qui s'aventure dans la forêt, le type qui grimpe sur les lianes... mais ça restait de l'ordre du "plan", je voyais un peu trop l'intention ou l'idée pour me plonger à fond dans les séquences). Disons que les 3 dernières parties m'ont paru plus attendues, enfin surtout la dernière, le retour à la civilisation, tout ça... Je peux absolument rien y reprocher, j'étais moins dedans, tout simplement.
Je le reverrais sans doute ceci-dit, si j'arrive à éprouver le même plaisir sur la deuxième heure que sur la première, ce sera bonnard.
C'est mon Apichatpong préféré derrière Blissfully Yours. Quelque chose comme 4/6 en l'état.


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MessagePosté: 03 Sep 2010, 18:59 
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Inscription: 04 Juil 2005, 20:24
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Ah et même si les deux films sont très différents, je trouve que Boonmee a des similitudes avec le Bad Lieutenant d'Herzog, cette façon de mélanger les morts et les vivants, l'homme et l'animal, la nature qui envahit la civilisation, dans une sorte de sérénité inquiète...


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MessagePosté: 03 Sep 2010, 21:37 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Bon ben... J'ai trouvé ça très beau. C'est effectivement traversé par plusieurs scènes absolument sublimes, mais le tout vaut plus que la somme de ses parties. Weerasethakul a une maîtrise de l'image-temps qui force l'admiration. Ici encore, pas une seconde d'ennui... Mais comme Gerry, je trouve que ça perd un peu de son pouvoir d'ensorcellement sur la fin - une fin qui m'a d'ailleurs laissé très perplexe: je suis sorti du film 5 minutes avant le générique, dommage. Pour le reste, c'est vraiment superbe, et tellement à des millions d'années lumières de ce qu'on a l'habitude de voir au cinéma que c'est un vrai plaisir de simplement voir "autre chose"... Difficile d'en parler.

Je pense pas que je lui aurais attribué la Palme, mais si je dois noter (pas simple) c'est 5/6.

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 05 Sep 2010, 11:10 
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Impossible de dire ce que j'en ai pensé puisque cet aspect "cocon" (qui est réel... le travail sur le son est admirable notamment) m'a plongé dans un sommeil profond jusqu'à une scène de copulation entre une princesse et un poisson chat. A partir de là, ça a été assez compliqué d'appréhender toutes les thématiques du film jusqu'à la fin.

Je m'excuse auprès des fans!


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MessagePosté: 05 Sep 2010, 11:20 
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Ah écoute moi j'ai fait une première séance de Tropical Malady en dormant à moitié, en m'éveillant de temps en temps, et c'était délicieux. Après, de là à dire que les films sont fait pour être regardés comme ça, j'irai pas jusque là, mais bon...


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MessagePosté: 05 Sep 2010, 11:27 
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Localisation: in the forest of the Iroquois
Non mais j'y ai vu beaucoup de très belles choses. Et j'aime beaucoup ce fantastique "cheap" qui fonctionne vraiment à fond à certains moments.

Mais sur le fond...


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MessagePosté: 05 Sep 2010, 11:28 
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Si t'as vu la scène Chewbacca, t'as vu le meilleur ! Le fond après, tu veux dire le sens ? Parce que là aussi ca reste très doux, j'ai pas l'impression qu'il y ait un truc hypra compliqué à saisir.


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MessagePosté: 05 Sep 2010, 11:32 
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Inscription: 04 Juil 2005, 16:48
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Localisation: in the forest of the Iroquois
J'ai vu la scène Chewbacca. :D

Et la scène que je qualifierais de "Poisson chat-Kermit" !


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MessagePosté: 05 Sep 2010, 11:49 
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Inscription: 25 Déc 2008, 02:29
Messages: 14042
Noony a écrit:
Et la scène que je qualifierais de "Poisson chat-Kermit" !

Image

Un gant de cuisine, une Palme d'or.

_________________
"Je suis prêt à accepter une tonne de qualité chez Spielberg" Lohmann


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MessagePosté: 05 Sep 2010, 11:53 
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Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
Messages: 11667
Déjà-vu a écrit:
Un gant de cuisine, une Palme d'or.

Nan mais en plus c'est limite ça. Mais ca marche très bien, c'est génial !
*le fan-boy que rien n'arrête...*


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MessagePosté: 05 Sep 2010, 12:53 
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Inscription: 18 Aoû 2005, 23:40
Messages: 19478
Localisation: Rebirth Island
Mais il a l'air bien vot' film dites donc !


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