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MessagePosté: 11 Aoû 2015, 13:44 
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Successful superfucker
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Des soldats atteints d’une mystérieuse maladie du sommeil sont transférés dans un hôpital provisoire installé dans une école abandonnée. Jenjira se porte volontaire pour s’occuper de Itt, un beau soldat auquel personne ne rend visite. Elle se lie d’amitié avec Keng, une jeune médium qui utilise ses pouvoirs pour aider les proches à communiquer avec les hommes endormis.
Un jour, Jenjira trouve le journal intime de Itt, couvert d’écrits et de croquis étranges. Peut-être existe-t-il une connexion entre l’énigmatique syndrome des soldats et le site ancien mythique qui s’étend sous l’école ? La magie, la guérison, la romance et les rêves se mêlent sur la fragile route de Jenjira vers une conscience profonde d’elle-même et du monde qui l’entoure.


Après la féerie fantômatique d'Oncle Boonmee, ceux qui s'attendaient à voir Weerasethakul persister dans un fantastique de créatures enchantées vont être déçus dans ce nouveau film en ligne directe avec Syndroms of a century, reprenant un hôpital comme lieu principal, et avec lequel il partage quelques similitudes. Les splendeurs annoncées ne s'exposent pas cette fois au grand jour, pouvant rester hermétiques au spectateur refusant un voyage intérieur nécessaire dans un subconscient de rêves confinant à une expérience magnétique sous hypnose.

Quoi de plus anti-spectaculaire que de filmer ces soldats endormis soignés dans un dortoir au biais d'une mystérieuse thérapie par la lumière? Et pourtant se dégage une magie mystérieuse dans ces lieux parfois sinistres, une puissance de contemplation et de méditation égale à celle des meilleurs films de Naomi Kawase. Ce qui m'a toujours plu chez Weerasethakul et qui m'en fait définitivement un des réalisateurs les plus précieux qui soient, qui n'est même pas le cinéaste le plus théorique ou fortiche esthétiquement, c'est qu'à chaque fois que je sors de la salle, et ce n'est peut-être pas nécessairement objectif, je ressens un apaisement, c'est vraiment un cinéma qui calme de la folie et de la douleur du monde, offrant quelques instants d'harmonie detox qui me lavent de toutes les ficelles de daubes ou de films préfabriqués que je peux m'envoyer chaque année, redonnant à voir le monde au prix d'une invitation à reparcourir son imaginaire. Sans doute pas son meilleur, mais un grand film quand même.
5/6


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MessagePosté: 11 Aoû 2015, 14:04 
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Antichrist
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Je pensais que le fil existait déjà. Le film est presque en deux parties: le jour où la photo de son chef op habituel manque un peu, et où je sentais presque l'ennui poindre. La nuit et là par contre séance de lévitation totale où tu ne sais plus si tu dors, rêve du film ou pas, comme les protagonistes.

5/6

Mékong Hotel passe en ce moment sur Arte, c'est un moyen assez faible, mais très doux.


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MessagePosté: 11 Aoû 2015, 14:07 
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Effectivement l'affiche est superbe.

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MessagePosté: 11 Aoû 2015, 14:30 
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MessagePosté: 03 Sep 2015, 00:03 
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Le film est paisible mais ça ne suffit pas. Pour moi, c'est le film que n'importe qui avec des penchants auteurisants, zen peut faire. J'aime la sensibilité de Weerasethakul, le côté tranquille, ouaté comme on dit, de ses films mais les intentions sont maintenant beaucoup trop visibles, et c'est le grand défaut du cinéma dit d'auteur en général.
On retrouve le milieu médical de Syndromes & A Century (son meilleur film), mais cette fois dans un hôpital d'appoint, qui a l'air quasi-improvisé, le film se termine par une scène de gymnastique comme dans Syndromes & A Century, une promenade à travers la forêt rappelle le dernier segment d'Oncle Boonmee.
Les dialogues sont plutôt drôles, la façon dont la vieille dame et la médium se taquinent par exemple. Elles passent leur temps à se taper des barres; ça n'a d'intérêt que très incidentel, mais on se raccroche aux détails car l'ennui ne fait pas que poindre.
Il y a des séquences gratuites, comme lorsqu'on voit des promeneurs se livrer à une espèce de jeu de chaises musicales. C'est ridicule honnêtement.
C'est toujours un peu exotique, new age, mais ça commence à devenir surfait.


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MessagePosté: 03 Sep 2015, 09:23 
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Je retrouve ce que j'aime profondément dans le cinéma de Weerasthakul, c'est à dire cette foi pure et inquestionnable dans ce qu'il raconte. Je trouve absolument sublime cette manière de présenter les choses, de raconter la magie, la mythologie, la magie dans cette simplicité et cette économie. Comme quand deux déesses surgissent sans particularité fantastique ou quand au gré d'une balade dans la forêt on évoque un palais opulent et gigantesque. La magie est là devant nos yeux, tout s'entremêle dans un film qui s'apparente à une rêverie les yeux ouverts. Il y a véritablement quelque chose d'unique dans ce cinéma là, dans cette manière de le faire qui paraît détaché de toute tendance, de toute école, de toute influence je dirais même. L'expérience est donc forcément forte.
Après comme presque toujours chez Api, je décroche régulièrement. Parce que lui aussi se permet des bizzareries qui sortent un peu du cours paisible du film (ici un homme qui chie au milieu de la forêt, là effectivement un jeu de chaises musicales, ici encore un plan de cellule sur fond de ciel, ce moment où les personnages se lèvent et restent debout sans raison dans le cinéma...). C'était pareil avec cette séquence photographique dans Oncle Boonmee.

Mais au final peu importe, ça reste du grand cinéma, du cinéma qui propose quelque chose de totalement unique, d'une poésie permanente et totale. C'est finalement tellement rare. Et ce dernier plan superbe et si fort qui me hante depuis que je l'ai vu hier fait tomber peu à peu les réserves qui m'étreignaient à la sortie.

5/6

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 03 Sep 2015, 12:46 
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Oui, quand ils restent debout dans le cinéma pendant plusieurs secondes, ça fait partie des choses forcées qui m'ennuient un peu.
Le dernier plan est beau en effet mais il est marquant parce qu'il jure avec le reste du film, qui est composé en majorité de plans d'ensembles.


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MessagePosté: 03 Sep 2015, 17:27 
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EYES WIDE OPEN


Lorsque les premiers synopsis du nouveau projet d’Apichatpong Weerasethakul voyaient le jour, à savoir une histoire tirée d’un fait divers incluant 27 soldats atteints d’une étrange maladie du sommeil, on pouvait facilement craindre que le cinéaste thaïlandais, après une palme d’or cannoise amplement méritée en 2010, succombe à la tentation de doser à l’excès son univers d’onirisme et ainsi livrer une sorte d’Oncle Boonmee puissance 10. Heureusement il n’en est rien et l’onirisme de Cemetery of Splendour ne sera présent que hors champ dans ce dernier film dont le merveilleux supposé passe avant tout par la parole. Cette parole serait une parole de conteur dépouillant le film de tout artifice et de tout effet, laissant ainsi au spectateur la liberté d’imaginer voire de créer les autres mondes que sont ceux des esprits, des vies antérieures ou des rêves.

En cela, Cemetery of Splendour se situe quelque part entre Syndrome and a Century et Oncle Boonmee, ses deux précédents films, pas vraiment une synthèse des deux mais plutôt la relecture de l’un par l’autre. On retrouve du premier la même mise en scène en plans fixes aux parfaites compositions et quelques scènes similaires dont une scène à la beauté plastique sidérante (ici une scène avec des spirales hypnotiques (ventilateur, escalators, reflet de voitures sur un panneau publicitaire) et couleurs changeantes avec un des plus beaux fondus vu depuis longtemps au cinéma), et on retrouve du second sa croyance profondément sincère en son riche folklore spirituel. Mais Cemetery of Splendour semble plus incarné, moins “expérimental” et allant même jusqu’à titiller la comédie pure par moments. La romance qu’il propose entre la femme et le soldat malade (le film s’appelait un temps Love in Khon Kaen) est peut-être aussi une de ses plus chaleureuses quand bien même il s’agit d’une de ses plus complexes: un flirt entre deux personnes, l’une éveillée et l’autre endormie, via une tierce personne (une médium) servant d’interprète pour les faire dialoguer.

Il y a ici quelque chose de plutôt abscons pour notre culture occidentale mais que le cinéaste rend, au détour de scènes poétiques, totalement lisible et naturellement simple. Une des forces d’Apichatpong Weerasethakul étant aussi celle de concilier les contraires et de brouiller leurs frontières. Ainsi le concret côtoie l’abstrait, le réel et le rêve se confondent, les morts s’invitent à la table des vivants pour manger des brioches. Le titre même du film accole le mot “cimetière” à celui de “splendeur”. Il y a parfois ces moments flottants où l’on bascule d’un univers à l’autre mais on ne sait jamais trop où et quand, ni pourquoi. “On ne peut empêcher les rêves, comme on ne peut empêcher les pensées” dit un professeur de méditation lors d’une séquence. Le cinéma du réalisateur semble obéir à ses propres règles, des règles où l’inconscient a aussi son mot à dire. Cela crée depuis quelques films une expérience de cinéma parfaitement inédite que ce dernier film méditatif pousse toujours aussi loin.

Selon son seuil de tolérance à ce cinéma de la lenteur et de l’immersion, on trouvera le film soit très ennuyeux soit très apaisant, et le fait que son sujet même soit une maladie du sommeil donnera pléthore de vannes toutes trouvées à Eric Neuhoff mais il s’agit moins ici de se laisser bercer ou hypnotiser par la zénitude du film que de faire l’effort de rester éveillé, de garder les yeux grand ouverts face à la beauté insaisissable du film, une beauté d’un autre monde qui doit peut-être se mériter. Montrer l’insaisissable, c’est un peu ce qu’Apichatpong Weerasethakul fait plus que jamais avec cet infiniment précieux Cemetery of Splendour.


5,5/6

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MessagePosté: 18 Sep 2015, 21:45 
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Après Tropical Malady et Oncle Boonmee, c’est la troisième fois que je me frotte au cinéma si particulier d'Apichatpong Weerasethakul, avec un bonheur intact. A mille lieues du tout-venant des sorties, c’est un vrai plaisir de s’offrir une séance de quasi-hypnose, dont on sort extrêmement apaisé, avec l’impression d’avoir rêvé les yeux grand ouverts. Le cinéma de Weerasethakul n’a pourtant rien de psychédélique, mais il nous invite toujours à explorer les mondes intérieurs et les vies antérieures, à mettre rêve et réalité sur le même pied d’égalité. Si le thème du sommeil est central dans Cemetery of Splendour, le film se rapproche surtout, tant par le fond que par la forme, de la méditation Pleine conscience. A condition d’accepter le voyage, le spectateur vivra une expérience magique. Comme le dit bien Art Core, le réalisateur a une telle foi dans le cinéma, une telle foi dans ce qu’il raconte, toujours avec simplicité et économie d’effets, que le film ne semble prendre que sa forme définitive qu’une fois avoir pénétré le subconscient du spectateur. Rêve, réalité? Magie du cinéma…

Même note qu'au deux autres que j'ai vus: 5/6

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MessagePosté: 18 Sep 2015, 21:49 
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Faudrait que je revois Tropical Malady, le seul qui m'a laissé perplexe et vaguement ennuyé.


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MessagePosté: 22 Sep 2015, 17:23 
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Une nouvelle fois, j'ai adoré. C'est de la poésie cinématographique, qui entraine le spectateur dans une sorte de rêve éveillé (après tout, c'est un peu ce qu'on vient chercher dans une salle obscure non ?). Le film baigne dans cette lumière aveuglante propre aux rêves justement et la construction sans frontières ni entraves (de scénario, de personnages, temporelles,...) créée une sorte d'état semi-conscient qui, moi personnellement, me ravit :)

Non je déconne, ça c'était l'avis de Nada sur "Réalité" de Dupieux... !

En ce qui concerne Cemetery, j'ai trouvé ça bien trop opaque perso, à l'image de ce que soulignent Caribou et Art Core dans ces espèces de plans obscurs, volontairement décalés et qui tuent par facilité la douceur du côté "rêve éveillé" du film. Je pense aussi à la tâche bleue bizarre qu'on voit vaguement gigoter dans le ciel à un moment.

Bon voilà il y'a certains passages marquants (je pense surtout à l'apparition toute simple des deux déesses, ça a un effet déboussolant de les voir se présenter de façon aussi naturelle, c'est une vraie idée forte de mise en scène - pour ce qui est de la déambulation fantasmée dans le temple à la fin, je trouve ça un peu longuet, à l'image du film) mais le voyage hallucinatoire que propose le film m'a plutôt laissé à quai.


3/6


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MessagePosté: 22 Sep 2015, 18:08 
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Mickey Willis a écrit:
Une nouvelle fois, j'ai adoré. C'est de la poésie cinématographique, qui entraine le spectateur dans une sorte de rêve éveillé (après tout, c'est un peu ce qu'on vient chercher dans une salle obscure non ?). Le film baigne dans cette lumière aveuglante propre aux rêves justement et la construction sans frontières ni entraves (de scénario, de personnages, temporelles,...) créée une sorte d'état semi-conscient qui, moi personnellement, me ravit :)

Non je déconne


:mrgreen:

Pedro Costa a écrit:
Today it’s only ghosts. I’m tired of them (...) If you see a Thailandese film, all of them are exactly the same, they’re all about ghosts in the jungle. If you see a Portugese film, they’re all the same. Everything is becoming the same. (...) Everything that I thought was over is coming back. Ghosts, projections… You have seen films by Murnau or Lang : it’s very different. You cannot fake it. You cannot do it again, you have to do something else, but you have to break a little, be a bit violent, not gentle. You cannot be gentle with Murnau or Lang.

http://signododragao.blogspot.fr/2015/09/when-you-go-to-films-today-you-dont-die.html


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MessagePosté: 22 Sep 2015, 18:16 
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Heureusement que Jeanne Balibar ne vient pas hanter chaque film thai.


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MessagePosté: 23 Sep 2015, 01:09 
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Le prochain Pedro Costa a l'air bien, il est déjà sorti à NY, ou je me trompe? Mais soit dit en passant, je suis le seul à m'être fait chier à Cemetery Of Splendour?
J'adore Syndromes and A Century, donc bon...


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MessagePosté: 23 Sep 2015, 08:27 
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Caribou a écrit:
je suis le seul à m'être fait chier à Cemetery Of Splendour?


Plus que chiant, j'ai trouvé le film plat, désincarné, paresseux.


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