Forum de FilmDeCulte

Comme tu le vois.
"Pour tous ceux qui rêvent de se taper Kermit sous le regard consentant de Chewbacca". C'était pourtant simple à vendre.

J'ai été fasciné pendant les trois quarts du film mais effectivement j'ai violemment décroché lors des scènes des photos. Là j'ai plus rien compris, j'ai trouvé ça laid, ridicule (le mec déguisé en gorilles, les jeunes kékés qui se prennent en photo), ça m'a sorti du film et c'est vraiment dommage, parce que la scène de la grotte est extraordinaire, il se passe véritablement quelque chose de profondément intime en même temps que cosmogonique. Et la scène de réveil à demi éclairé avec l'ascension de l'homme qui remonte vers la vie est parmi ce que j'ai vu de plus beau cette année et plus globalement depuis très longtemps. C'est pareil pour la scène de la princesse dont j'adore la candeur, la simplicité nue du mythe et de ce qu'il représente et de nous l'offrir ainsi sans artifices. Il y a par moment quelque chose du Miyazaki de Princesse Mononoké dans l'animisme du film et son traitement égal de toutes choses, de la vache introductive aux fascinantes créatures aux yeux rouges.
Malheureusement la toute fin incompréhensible pour moi (ce dédoublement étrange, cette réincarnation vivante, ubiquité qui n'a pas de sens) une fois de plus et son générique sur fond de musique pop thaïlandaise, comme si Api s'excusait presque de son film trop austère et voulait finir sur une note légère et un peu ringarde en forme de clin d'oeil. Dommage parce que sorti de ces deux moments (les photos et la fin) le film touche vraiment et de manière très belle au pur merveilleux.
4.5/6

_________________
CroqAnimement votre

Pas fan non plus, même si je peux comprendre le principe (cet espèce de truc très cru, très cash, qui est un moyen comme un autre de te faire passer "de l'autre côté"). Je me demande si y a pas un lien avec Tropical Malady, mais c'est peut-être plus en rapport avec ses expositions... Quoiqu'il en soit, c'est vrai que ca reste l'idée la plus ratée du film.

J'aime mieux l'idée finale, par contre !

C'est bien en rapport avec son expo "Primitive". Les jeunes militaires qu'on voit étaient sur des photos et dans des petits films, notamment un où on les voit dormir dans une sorte de capsule temporelle faite en bois, en plein milieu d'une clairière.
Le passage photo dans le film est peut être un rappel de la Jetée de Marker, avec cette histoire de voyage dans le temps...

Oui c'est un peu comme ça que je le vois (comme si le film pouvait plus suivre - que tout d'un coup, au moment où il retourne à la mort, quelque chose essaie de nous faire partager le côté "irreprésentable" de l'expérience). Mais bon, autant je vois théoriquement, autant dans les faits, dans le flux de la scène, c'est une cassure assez dommage.

45 000 en première semaine, plutôt pas mal. Dans un parc de salles presque similaire, Avatar nouvelle édition fait 55 000 pour donner une comparaison.

Comparer avec une ressortie, je suis pas sûr que ce soit très pertinent.

_________________
UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

Disons qu'en terme de budget, je pense que l'on peut guère trouver plus opposé dans le monde. Mais c'était la seule sortie de la semaine dans un parc de salles à peu près équivalent.

Oui c'est vraiment pas mal. En termes de moyenne par copie, y'a que Avatar et Piranha qui font mieux cette semaine. Le film va finir aux alentours de 100 000 - 150 000 en fonction du bouche à oreille.

En tout cas l'effet Palme d'or joue à fond puisque le record d'AW était jusqu'alors 25 000 entrées (Tropical Malady).

Pas mal, je m'attendais vraiment à pire vu le démarrage.

_________________
Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
Commande | Site perso

Il battra pas sans doute le record du plus faible succés récent d'une palme des Meilleures Intentions avec 92 000 mais pas les 165 000 du Goût de la Cerise...

_________________
CroqAnimement votre

Frustrant...

J'aime beaucoup de choses, très précises, très ponctuelles, toute la séquence du porche la nuit, l'apaisement général à la vue des esprits, l'incroyable beauté de l'homme-singe à la table, sa voix douce, ses oreilles humaines sous les poils, cette attention au bien-être des esprits, est-ce qu'ils ont soif, est-ce qu'ils ont faim... Cet amour, en somme.

J'aime l'amour de bien des séquences du film, presque son côté guimauve, mignon.

Mais sans cesse, AW décide qu'il faut l'interrompre, qu'il faut avorter l'émotion en chemin, qu'il faut interrompre le récit, partir ailleurs, faire des ruptures, faire moderne en rompant, en laissant traîner, en flottant entre les blocs de récit. Eh bien moi il me perd. Il éteint mon émotion par seaux d'eau, et entre, il faut que je rallume le feu, avec du bois toujours plus humide. Des fois je m'ennuie, je pense à autre chose, j'oublie de raviver la flamme. Des fois je n'écoute plus. Des fois j'attends que ça se finisse.

Alors je regarde les couleurs, la belle lumière, les drôles de nuits américaines, les cadres... Je me dis qu'à force ce plan s'épuise, qu'il faudrait peut-être couper, qu'il y a un devenir carte postale de certains plans, finalement le passage photographique l'achève et c'est très beau de l'assumer, de comprendre ce devenir carte postale.

Et puis je ne sais plus. C'est sympathique.

_________________

*

tiens oui, j'y avais pas pensé, c'est bien vu

_________________

*

Je crois qu'après Tropical Malady, j'ai la confirmation que ce cinéma là n'est pas pour moi. C'est joliment fait, mais cette retenu, ce dépouillement, transforment chaque minute en heure. J'imagine que mon rejet de la culture asiatique ou du moins de ce qu'on nous en montre (je ne suis jamais allé en Asie, et je ne veux pas mettre tous les pays de ce continent dans le même panier non plus) explique que j'y sois totalement hermétique : voir des gens parler face à face, les bras le long du corps, sans faire le moindre mouvement, pendant dix minutes, ça me soule rapidement. En fait, le film parle de gens qui ne m'intéressent pas le moins du monde, et d'une façon manifestement très juste, très proche du réel, mais de ce réel qui lui non plus ne m'intéresse pas.
3/6 pour la composition des plans et les acteurs.

_________________
Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
Commande | Site perso

Lol, on dirait du Yves.