Forum de FilmDeCulte

C'est juste magnifique... Il filme à distance, mais c'est la distance idéale. Ce n'est jamais poseur, jamais. Il y a une vraie franchise dans cette mise en scène qui ne triche jamais, qui ne fait jamais toc... Ce n'est pas comme chez "Tehilim" où le cadre se la joue "je me cache un peu et je tremblote" pour faire croire à un semblant d'intimité... Contrairement à un Ratanaruang (que je trouve parfois roublard), la mise en scène de Chapi-Chapo est tellement simple, évidente dans son rapport aux personnages, dans son rapport à la nature, voire même, pour reprendre la fameuse expression de Tetsuo, dans son rapport au monde. Les antagonismes ville/campagne, nature/urbanisation, passé/présent, tout cela aurait pu être lourdingue, chiantissime... Mais là, c'est juste incroyablement léger et donc jubilatoire. C'est bien simple, le film dure 1h45 mais j'ai eu l'impression qu'il faisait 30 min.

Parce que l'air de rien, Chapi-Chapo sait sublimer la philosophie bouddhiste, les idées sur la réincarnation, il ne tombe jamais dans le discours de comptoir... C'est à la fois mystique et naturel, et c'est ce qui pouvait arriver de mieux au cinéma ces dernières années. David Lynch et Naomi Kawase rentrent également dans cette voie. Pour moi, ces trois grands cinéastes se ressemblent étrangement par leur capacité à filmer des choses invisibles.

Merci

j'irai.

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Joe : "Mon prochain film sera Utopia, une comédie, tournée au Canada, où six personnages, des femmes, empruntés à des films de science-fiction, seront confrontés à un Asiatique, homme des cavernes sans culture. "

Miam Miam.

ça c'est un déjà ancien projet, dont on avait parlé sur FDC, mais je retrouve plus le lien de la news

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Mais allez-y, bordel !

(le panthéon accepte les deux pass)

Mon premier Apicha... Autant j'ai trouvé les premières 50 minutes absolument sublimes, pensant être devant le number one de l'année, autant la deuxième partie n'a absolument pas réussis à m'emporter et m'a sortis direct du film.

si ça passe devant un "conseil bouddhiste", je ne sais pas s'ils ont tellement apprécié les portraits des deux moines que l'on voit dans le film

Ah oui...

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Doll, it's a heartbreaking affair

Les dernières minutes sont pourtant extraordinaires...

pas trop fana... je préfère la fiesta aux claquettes en fin de "Zatoichi" tiens

Mais que s'est-il donc passé en milieu de film? T'as décroché à quel moment?

bah quand le film bascule dans l'hopital moderne

Bah, pendant quelques secondes, j'ai eu un peu peur qu'il refasse un copier-coller démonstratif de la première partie avec juste un point de vue différent mais c'est loin d'être le cas... Les variantes sont vraiment belles et viennent naturellement : Chapi-Chapo recrée des souvenirs d'enfance et puis il les superpose très délicatement avec une vision d'adulte, ce qui donne encore plus d'intensité... Bref, c'est très dommage que t'aies décroché après avoir adoré la première partie.

T'as même pas été sidéré par l'incroyable plan du tuyau qui aspire?

si tu veux je trouve qu'il y a un élan naturel complètement brisé au niveau de la césure, et que tout devient nettement plus appuyé dans ses effets par la suite (les panoramiques sur les statuts, le moindre travelling millimitré). Le plan que tu me cites en est le meilleur exemple peut-être.

Autant Hong Sang-soo sait très bien gérer ces basculements et relectures, autant là je n'était pas du tout convaincu et le film a du mal à exister autrement que comme un bel objet arty du coup.

Bon sinon ça me faisait marrer au niveau des petites coincidences parce que le matin même j'ai passé mon premier entretien d'embauche depuis trois ans, et que je suis en train de lire "La répétition" de Kierskegaard...

Bizarre quand même. A te lire, on dirait qu'il y a eu un changement radical de style alors que la mise en scène est toujours aussi douce et harmonieuse du début à la fin...

Et je ne crois pas trop qu'il faudrait comparer à du Hang Sang Soo, ils n'expriment pas vraiment la même chose... D'ailleurs, parfois, je trouve ses relectures un peu appuyées, surtout dans "La Vierge.." et "Conte de cinéma" (ses films que j'aime le moins)

Je ne sais pas ce que dit le bouquin de Kierskegaard sur la répétition mais chez Chapi-Chapo, c'est surtout le sentiment de renaissance qui prédomine son film... A la fin, j'ai un peu ressenti la même chose qu'en sortant de "INLAND EMPIRE", cette heureuse sensation de liberté totale, cette plénitude... Je crois que cette fameuse "méditation transcendentale" ne doit pas être si éloignée de la philosophie bouddhiste.