Forum de FilmDeCulte

Résumé de la page Wikipédia du livre dont le film est adapté, la statue de l'affiche serait devenue célèbre à l'époque. Elle a été déplacée du cimetière dans un musée l'année où est sorti le film. C'est intéressant car je pensais qu'elle avait été conçue pour le film alors que c'est plus l'image primale (comme la photo de Flag of our Fathers plus tard).

Le procès de Kevin Spacey presque 25 avant

Symptôme du vieillissement, quand tu deviens moins dur vis-à-vis de Clint Eastwood et de son côté mellow terre-à-terre. Ici on est bien happé au début par la description d'un microcosme du sud des Etats-Unis et de la ville de Savannah en Géorgie, ça reste un peu limité et revu si tant est qu'on ait un peu de références, même indirectes en la matière, d'autant que le film, qui dure 2h35, tourne au film de procès au bout d'une heure et demie.
On apprécie quand même - même si c'est en deux sitting comme disent les anglophones - une espèce de souffle un peu romanesque qui se fait rare et aussi la mise en scène presque inexistante de Eastwood, la qualification n'est pas tout à fait juste : il y a zéro mise en scène chez lui, c'est terre-à-terre mais on n'est pas non plus dans le téléfilm, il y a une tout de même une fluidité, une désinvolture, un côté en terrain conquis, une breeziness, de jazzman mainstream qui la distinguent.
On peut comprendre pourquoi ce cinéma sans prétention apparente puisse plaire, et même cette ringardise hors d'âge, qui connaît qu'un impair, lors d'un travelling circulaire tout droit sorti des doigts d'un monteur sous ecstasy et incompétent à la fin. Tout comme l'affiche de l'époque est d'une laideur 90s sans beaucoup d'équivalent.
Alors pour le corps du film ? Pas grand chose malheureusement. Il épouse une forme de gentilty propre, apparemment, à l'atmosphère sudiste où en fait se distingue le personnage de drag queen, dont le rôle consiste à, dans le film comme dans la tranquille petite société de Savannah, "disturb the peau" ou troubler l'ordre publique. On notera l'équanimité old school d'Eastwood déjà à l'époque devant une esquisse de ce qui ne s'appelait pas encore le twerk ou le grinding, ou du moins n'était pas aussi popularisé sous ces noms là. En fait le film se distingue par une espèce de capacité normative : tout ça est normal, du crime qui vient troubler la société, au fait de l'homosexualité qui la trouble au mumbo jumbo de la Whoopi Goldberg du cru, adepte de vaudou, assez ridicule dans son traitement mais qui pique un peu la curiosité. Mellowness quoi, du light jazz movie.

nb : pour ce qui est de la vraisemblance, le film est l'adaptation d'un livre portant sur une affaire réelle relatant donc le procès, qui fut en dernière instance "externalisé" hors de Savannah. Donc en fait le film est sur l'auteur qui écrira le livre, qui a inspiré le film. L'avocat de l'inculpé est l'autre personnage qui donne un peu de sel au film, dommage que finalement la procédure judiciaire soit complètement transformée même si on s'en fout un peu en réalité.

J'aime bien. C'est sa période "j'ai un Oscar, je m'en bats les couilles" où il enchaîne plein de trucs du même genre à regarder les dimanches de pluie, comme Jugé Coupable ou Les Pleins Pouvoirs, mais il n'a pas encore abordé le virage de Mystic River et la course au GROSSE sujet. D'aucuns diront qu'il avait encore toute sa tête à l'époque.

Tu n'as pas parlé du mec qui promène son chien invisible (ou fantôme, je crois...)

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Oui le type qui promène son chien invisible désigne l'excentricité so southern au début (c'est presque un marqueur, ou un tag du Southern gothic pour la personne pas très demandeuse) et le film se finit sur ça aussi - pas étonnant que ça te soit resté en mémoire ! Le film est pas mal mais ça reste sacrément décevant et tu pourras me traiter d'idéaliste. Dans mon souvenir, Mystic River, qui faisait partie des films que je rêvais de voir étant enfant, est sacrément ringard, à deux doigts d'une émission d'affaire criminelle merdique.
Mais oui finalement, de l'inspecteur Harry aux films d'Eastwood, tout ça est cohérent, c'est très terre-à-terre parfois c'est pas mal.

J'aime aussi, mais je vais pas te contredire, parce que pour moi, c'est le début de la fin. Même si ces dernières années, j'en ai apprécié certains qui renvoyaient à ce côté nonchalant ou branleur, suivant où on se place. (J'aime bien Sully, par exemple et Dieu sait si le film est ingrat physiquement).

Pour Mystic River, je l'ai revu il y a peu avec l'idée que j'allais le dézinguer (Sean Penn en mode matez ma douleur) mais ça m'a quand même cueilli jusque dans la lutte de Tim Robbins face à ses démons.




Crois-le ou non, mais c'était un compliment. On en manque.

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Excellent souvenir de celui la.

Mais bon j'ai bien aussi Mystic river

Ouais vous comprenez pas que même si je trouve ça un peu nul, je trouve ça tout à fait correct.



Hum éclaire-moi, tu es un inconditionnel d'Eastwood, sans faute, jusqu'à Mystic River ? Perso, je suis prêt m'y remettre sans. préjugé, Gontrand qui parlait de Breezy, au sujet de Licorice Pizza, m'a rendu curieux par exemple, Un monde meilleur me tente un peu aussi et c'est tout. Josey Wales peut-être également pour l'affiche dessinée. quelqu'un dira sur la route de Madison est bien. Autre chose ? Space Cowboys

Bird si tu aimes le jazz.

J'aime bien aussi la sanction.

Ca c'est un navet de Mimi Leder. Tu confonds avec Un monde parfait qui fait effectivement partie des tous meilleurs Eastwoods et si tu ne l'as pas vui, ben jette toi dessus. Mllion dollar Baby si tu ne l'as pas vu, même si le dernier quart d'heure est loupé et tombe dans le piège qu'Eastwood avait su éviter tout le film (le côté larmoyant inutile).

Quand je parle de début de la fin c'est dans le sens de "saut du requin" que font tous les réals au bout d'un moment quand ils ont fait le tour des questions qu'ils creusaient jusqu'ici (ou qu'ils ont arrêté la drogue et les bacchanales et trouvé Dieu ou la famille) : ça veut pas dire que j'aime tout avant ou rien après.

Avant, je dirais, outre Un Monde Parfait et Breezy, j'aime beaucoup L'épreuve de force, Sudden Impact (pour le versant héroïque), Chasseur blanc, coeur noir (pour le côté sérieux, je réfléchis sur mon art), Le Maître de guerre, La Relève et Space Cowboys (pour le côté déconne). Dans les années 70, même ceux où il joue dedans, c'est toujours au minimum intéressant grâce à la patine de l'époque.

Sur la route de Madison : oui, bon, ok, il a fait son roman à l'eau de rose, mais ça va... Et Josey Wales c'est un poil longuet/Nouvel Hollywodien, je trouve, je préfère L'Homme des Hautes Plaines ou Pale Rider (mais je crois que t'aimes pas Impitoyable).

Et sur la fin, j'aime bien Sully donc, mais aussi American Sniper et Richard Jewell.
réajuste sa casquette MAGA



Mais tellement oui <3 , mais ça demande un peu d'entraînement.




Si tu aimes le jazz, oui, je confirme.
sifflote en attendant que ça passe



J'aime bien chialer à celui-ci.

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Je n'y ai pas pensé sur le coup, mais tu devrais aussi pouvoir trouver ton bonheur, si ce n'est déjà fait, dans les film du duo Siegel/Eastwood : hormis L'Inspecteur Harry, les quatre autres (Un shérif à New York, Sierra Torride, Les Proies et L'évadé d'Alcatraz) délivrent déjà les marottes du Eastwood réalisateur, mais aussi le ton ironique et l'approche assez sèche, loin du maniérisme mais pas sans beauté. Si Leone avait élaboré l'icône Eastwood, Siegel s'amuse à le placer dans le New York du Flower Power (et anticipe ce que va devenir le ciné d'action qui transpose le western dans le contexte urbain yuppie moderne) ou le ridiculise en le faisant mener par le bout du nez par "Sister" Sara dans Sierra Torride) et lui fait endosser alternativement des rôles de flic et de prisonnier qui sont tous deux des individus en butte contre un système dirigé par des carriéristes et miné par des sadiques. Dans Les Proies, il y a aussi tout l'éventail de la figure de la Femme chez Eastwood avec son chasseur qui devient chassé et quelque chose de l'ordre du masochisme dans la description à la fois hyper-désagréable de son personnage (une vraie ordure) mais aussi du châtiment qu'il va recevoir (je pense que Stephen King a vu le film pour Misery) : même dans un petit film comme La Relève, Eastwood trouve moyen de se faire attacher et violer par la bad guy.
C'est, à mon avis, quand il s'éloigne de ce que Siegel élaborait que son cinéma se perd un peu (le sentimentalisme gluant qui termine La Mule alors que la première moitié était primesautière par exemple).

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Pas un mauvais souvenir du film mais me souviens absolument plus de la fin. ni du reste d'ailleurs

Justement, il enfile des gros sabots pour rien.


A la rigueur, on peut faire un parallèle avec , mais vla le parallèle...

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