Sacré Jerzy, prévisible de bout en bout, toujours cette réaction épidermique dès qu'on fait l'affront au monde de faire à sa gracieuse majesté de la rhétorique le centième de ce qu'il pratique perpétuellement contre autres, toujours les mêmes recours au attaques formelles pour faire croire que c'est l'autre qui transforme, l'autre qui ment, l'autre qui trompe, l'autre qui juge, alors que c'est lui qui transforme, lui qui ment, lui qui trompe, lui qui juge, toujours les mêmes techniques de détourner, retourner, contourner, en disant qu'il ne dit pas ce qu'il dit ne pas dire, mais qu'en fait il ne le dit pas, mais différemment, parce que l'autre se trompe toujours sur ce qu'il dit, parce qu'il ne l'a pas dit mais le redit ensuite, etc.
Au final, tu parviens exactement là où je ne pouvais rêver que tu arriverais : tu montres que tu es un hypocrite du dernier degré, que tes messages précédents n'existaient que pour signifier à Castorp, sous couvert de leçons rhétorique, qu'il est prétentieux, ou pas à la hauteur de ses prétentions, et qu'il a en plus un souci psychologique (parce que ton truc, aussi, c'est de révéler les obsession des autres, les blessures de leur amour-propre, les rivalités inconscientes à l'oeuvre dans les discours, tous ces trucs d'ordres psychologiques (que moi, alors que je n'en ai pas fait l'usage, n'ai pas le droit d'utiliser, évidemment), de l'ordre de l'ego, qui dissimulent très mal que le seul ego en jeu, c'est le tien), tout en ramenant l'autre, bien sûr sans le dire vraiment, à l'ordre de ton humilité, ou plutôt de l'humilité de tes analyses à toi, qui évidemment n'ont aucun "gros sabots catégoriels" (je les aime, mes sabots catégoriels, parce que eux ne trompent personne) et aucun sophisme (ton leitmotif, sur lequel tu pourrais écrire un Ring entier). Evidemment, tu diras que ce n'était pas le sens de tes remarques, que toi tu ne fais pas de psychologie, que tu ne cherches qu'à révéler les discours à eux-mêmes (pour le bien de tous), ou un truc du genre. Pas la peine : on connaît la chanson.
Et avant dernier paragraphe : le coup de grâce contre moi - pour redire exactement ce que j'ai écrit tout, tout en inventant des "contenus psychologiques" et autres machins-concepts-bidules (qui sont comme ça maintenant mais qui au prochain message auront changé, avant un troisième message qui signifiera, après déconstruction de la rhétorique de l'autre, montrera clairement qu'ils n'ont jamais changé) qui te permettent de prétendre que je me trompais sur le sens de ta remarque. Evidemment, l'autre se trompe toujours, et se trompe toujours surtout quand il est question de toi, même quand il a raison.
Quant au "venant de toi", aucune rumination et rien du délire paranoïaque que tu nous sors, mais il est évident que je ne développerai pas ma pensée sur ce point : tout développement de ma part entraînerait déconstruction, accusation de sophismes, démonstrations que je me trompe, etc., tout comme je ne développe rien sur les contre-vérités que tu énonces, les raccourcis que tu fais et les manipulations rhétoriques qui jalonnent tes messages. Je l'ai déjà écrit : avec les gens comme toi, on ne gagne jamais, et il ne faut surtout pas rentrer dans leur jeu.
Et te répondre n'est qu'un plaisir tout relatif pour moi : j'ai dit tout ce que j'avais à dire l'autre jour, et j'ai l'impression ici de me répéter. Je n'ai répondu que pour Tom et Castorp, pas pour les défendre (ils sont grands), mais parce que lire ton petite manège avec eux depuis tout à l'heure (et même avant) me donnait des hauts-le-coeur, et les voir continuer, parce qu'ils sont gentils et sympas, à te considérer comme un interlocuteur normal et perpétuer la chose était désagréable. En te donnant du grain à moudre, je casse un peu ta mécanique (non, je n'ai pas la prétention de te révéler au grand jour ou je ne sais quoi, juste de casser ton jeu). Je sers globalement à rien, mais si j'arrive à ça, c'est déjà pas mal.
Mais je vais finir par un remerciement : merci à toi, Jerzy, pour m'avoir fait comprendre pourquoi, à chaque fois que je lisais Derrida, je me sentais mal à l'aise, même parfois sale.
_________________ Nothing and no one can save you! Abandon hope now! Here's what you can do : 1. Admit you are a semi-evolved ape-thing mercifully ignorant of the sanity-blasting truths of the greater cosmos. 2. Die. 3. Rot.
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