Forum de FilmDeCulte

Genre parmi les plus restrictifs qui soit, le biopic est un exercice périlleux tant il contraint souvent les scénaristes à faire entrer de force la vie forcément sans structure d'un individu dans un cadre narratif plus conventionnel, réduisant souvent le parcours d'un artiste à des étapes-clé devenus clichés (le foyer qui ne le comprend pas, la rencontre de celleux qui l'aideront à percer, le succès, la drogue, les amours contrariées et éventuellement la maladie et la mort).

Malheureusement, alors qu'on en attendait un peu plus de la part de Bryan Singer, Bohemian Rhapsody n'échappe pas complètement à cet écueil. Toutefois, et c'est là que la présence de l'auteur se révèle intéressante, le film trouve quelque chose à raconter en plus des simples faits.

Dès le départ, malgré une précipitation une fois de plus propre au genre, et qui donne parfois que les gimmick des chansons cultes de Queen ont été trouvés par hasard ou en deux secondes, le récit s'intéresse à la manière dont la collaboration entre les différents membres du groupe est à l'origine de leur réussite. Le désir d'adoption et l'épanouissement au sein de la collectivité est une des thématiques récurrentes du cinéma de Singer. De Keyser Söze réunissant les "suspects habituels" à Superman désireux de faire partie de l'Humanité en passant par Wolverine abandonnant sa solitude pour faire partie des X-Men, le parcours des protagonistes reflète celui du cinéaste, enfant adopté et homosexuel.

Son dernier film va même plus loin dans l'identification quand il montre Freddie Mercury comme un connard qui arrive régulièrement en retard, se dispute avec ses collaborateurs, se vautre dans la débauche alors que tout ce à quoi il aspire, c'est l'adoption par un groupe. Quand on est au fait des déboires du réalisateur, associé à des orgies sexuelles, accusé d'agression sexuelle et renvoyé à cause de ses absences inexpliquées du plateau de ce film même alors qu'il restait encore deux semaines de tournage, il est impossible de ne pas y voir un autoportrait.

Les 25 minutes de la performance de Queen au Live Aid de 1985 sont montrées in extenso en fin de film, le concert se voyant ainsi repositionné en chant du cygne d'un artiste qui se savait condamné et qui a voulu redorer le blason du groupe avant de quitter ce monde. Un mea culpa de Singer, rappelé pour superviser le montage du film?

Une dimension personnelle qui aurait mérité un film moins scolaire. Formellement efficace et soigné, mais pas particulièrement inspiré, Bohemian Rhapsody ne parvient pas à vraiment emporter le morceau mais n'en demeure pas moins entraînant par moments, porté par les chansons du groupe et la prestation caméléon de Rami Malek.

_________________

Quel enfer.

_________________
Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique

C'est cadeeaaauuu.

_________________

Au début ça fait vraiment biopic le plus quelconque du monde. Enchaînement hyper rapide de trucs purement informatifs (bon, j'avoue que j'ai appris des choses - j'ignorais tout des origines de Freddie/Faroukh), le tout avec une lumière numérique un peu dégueu. Ça hit tous les beats (c'est le cas de le dire) et ça le fait bien, mais pour un film qui s'appelle BOHEMIAN RHAPSODY, je me disais que ça manque de bohème et que c'est pas du tout rhapsodique. Malgré quelques épisodes un peu plus fou-fou plus tard dans le film, ça reste très convenu. Le sommet: Freddie sous la pluie battante qui parle à un mec dix mètres derrière lui en lui tournant le dos. Comment peut-on encore faire des mises en scène comme ça ?!

Mais... car il y a un mais... ce que le film perd en originalité et en densité artistique, il le gagne en sincérité et en empathie. On finit par être vraiment avec Mercury et son groupe, tous adorables, et le final du film, pourtant hagiographique AF (cadeau), est un grand moment, généreux et touchant.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

Le ratio succès/nombre de messages sur le Forum est étonnant.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

Cosmo est appelé à la barre pour se justifier de son 5/6 (et accessoirement de son 4/6 à Halloween).

_________________

Le film foire ce que réussit en tout Leto.

Je n'attendais pas grand chose du film mais comme on m'en disait du bien ( père et patients).
Et bien c'est une horreur absolue. La photo, les acteurs, l'aspect lisse de l'ensemble.
Une séance cauchemar 1/6 ( parce que j'aime certains morceaux de Queen mais je le savais avant. Et n'importe quelle vidéo du live aids écrase ce truc. Y a pas photo la copie visuelle et auditive n'arrive pas à la cheville du groupe. Et c'est un non fan qui parle )

M'a donné envie de revoir walk the line qui dans mon souvenir était une biopic réussi car il apportait autre chose: une belle et forte histoire d'amour