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Et après ça commence.

Je ne savais pas grand chose du film. Je pensais que c'était une histoire de petits arnaqueurs qui essaient de faire un gros coup. J'ai donc été surpris de voir que le film commençait et restait tout du long dans le registre du minable.

Dès le départ, le ton est donné avec ces plans longs et mou du cul sur cette famille inimitable. Tout de suite ce qui frappe c'est la dégaine d'Evan Rachel Wood, grande escogriffe dans son maillot de hockey XXL. Avec son attitude, sa voix, sa gestuelle, elle apporte grave au film - pour une fois la mention favorite des critiques français sur "les corps" est justifiée. Même son prénom - Old Dolio - est hilarant de lose.

Après le film reste souvent inconfortable: drôle mais pas trop, toujours un peu gênant, malaisant. Une ligne de crête admirable mais qui menace à certains moments de basculer dans la pose, dans une trop grande conscience de soi. Pourtant, l'émotion finit par poindre et la fin s'avère touchante. Mais je ne sais pas si j'ai passé un si bon moment que ça...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Justement non, si ça commence effectivement dans le minable (famille qui vit de petits larcins et des concours auxquels elle gagne des prix dérisoires), Miranda July dévoile progressivement les ressorts profond de cette famille, et en particulier de ce qui fait de Old Dolio cet être à la limite de l'haptophobie. J'ai trouvé cela subtilement amené, la révélation se fait à la fois et en même temps pour Old Dolio et le spectateur, on ne se pose pas vraiment la question de pourquoi cette grande blonde se comporte de manière aussi bizarroïde, on se convainc que c'est juste par atavisme, jusqu'à l'irruption de Mélanie (je ne connaissais pas Gina Rodriguez, pour le coup je trouve que c'est elle qui illumine vraiment le film).

A partir de là on bascule dans une radiographie du manque affectif, qui (pour reprendre l'une des références mentionnées par Karloff dans son article) peut effectivement faire penser à Spike Jonze. De ce qui en est la cause (l'importance des séances sur la petite enfance comme révélateur) et de ses conséquences. Ce que l'on ne comprend pas vraiment par contre, c'est ce qui a motivé les parents à se comporter ainsi, ou plus précisément ce que July veut faire passer comme message au travers de cette histoire de famille qui ne sait (ou ne veut) pas exprimer son amour. Il y a peut-être une référence à un certains monde états-uniens que je ne sais pas reconnaître. N'empêche que j'ai trouvé cela juste, mais peut-être aussi que le sujet m'est plus sensible qu'à d'autres.


Le film sera probablement trop indé/poseur pour certains, mais j'ai clairement passé un bon moment. Même si ce sont deux mondes totalement différents, ça m'a un peu rappelé la bizarrerie de Dupieux (l'appartement où dégouline régulièrement la mousse de l'usine voisine est cousin du bureau où la pluie tombe du plafond dans Wrong), mais il y a aussi un côté féerique typiquement américain (la "renaissance" dans les toilettes sur fond de constellation d'étoiles à un côté très It's a Wonderful Life de Capra). Il y a quelques scènes qui ne m'ont pas vraiment convaincu (en particulier celle avec le jacuzzi dans l'appart, ça ne correspond pas vraiment à l'atmosphère du reste du film), mais je trouve que c'est globalement une réussite et à ça m'a donné clairement envie de voir le reste de sa filmographie (avantage, c'est très court).

Je parlais en termes d'ampleur des arnaques. Le syno - A woman's life is turned upside down when her criminal parents invite an outsider to join them on a major heist they're planning - et l'affiche laissent imaginer un truc plus gros.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

La dernière arnaque est pourtant d'une autre ampleur

Sinon je n'avais pas du tout reconnu Debrah Winger avec son look à la Holly Hunter dans Top of the Lake...

Pareil, j'ai cru que c'était Hunter au début. D'ailleurs filmo étonnante: rien entre 1995 et 2001...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste