Zihuatanejo a écrit:
Bon je me suis tapé toute la discussion, et je n'aurais qu'une chose à apporter au débat, en m'adressant à Tetsuo. Enfin, 'apporter' est un bien grand mot. Je donne mon avis sur un point précis.
Pour moi, les mouvements d'appareils physiques (travelling) ou optiques (zoom), les compositions de cadre etc. procurent au spectateur une sensation.
Chez les meilleurs cinéastes (ou plutôt ceux que je préfère), chaque mouvement ou absence de mouvement a du sens (même si un Spielberg peut parfois se montrer trop démonstratif).
Qu'est-ce que tu entends par "sens" ? Qu'ils ont une signification ? Une raison d'être ?
Zihuatanejo a écrit:
Et c'est quand le sens et la sensation s'unissent que nous obtenons de l'émotion. Je ne fais pas la démonstration d'une recette, mais d'une opinion, et les films que je préfère ont ces deux éléments cadenassés l'un à l'autre.
J'aimerai bien que tu donnes un exemple précis pour comprendre de quoi tu parles exactement.
Zihuatanejo a écrit:
Il y a certains films que j'aime, et qui pour moi ne sont que dans la sensation (exemple Matrix), et d'autres qui sont très poussés au niveau du sens (Incassable). Certains n'ont aucun mouvement d'appareil mais n'en sont pas moins sensiques (Rio Bravo) etc. Les combinaisons sont différentes selon les périodes et chaque film détient sa propre ambition affichée (on ne peut contester un mouvement ou une absence de mouvement, comme la qualité d'un scénario) et son propre ressenti chez le spectateur. C'est un raisonnement qui m'est personnel, et qui a au moins le mérite de considérer chaque film et chaque réalisateur sur un pied d'égalité. Quant à juger de la sincérité d'une oeuvre ou d'un metteur en scène, de sa générosité, de sa fainéantise, de sa roublardise etc., j'avoue que ça m'a toujours dépassé...
Je suis d'accord sur le fait que chaque film a son ambition. Mais les juger sur leur sincérité, n'est-ce pas aussi une façon de les mettre sur un pied d'égalité (car un mec comme Ed Wood et trés sincère et ce n'est pas parce que ses films sont techniquement nuls qu'il faut les ignorer). Et si on ne les juge pas à leur sincérité, à quoi les juge-t-on ?
Zihuatanejo a écrit:
Je comprends que Karloff déteste Schumacher mais trouve Tigerland superbe, bien davantage que le fait qu'un Tetsuo qui n'a vu que quelques Soderbergh ou Huston, puisse élargir son jugement à toute une filmographie.
Whoula ! Deux secondes ! Je n'ai jamais élargie à toute une filmographie, je parle des films que j'ai vu et de ce que j'y ai constaté. Ce que j'ai vu de Soderberg c'est naze. Ce que j'ai vu de Houston, c'est excellent mais sans génie. Même si j'avais vu un seul film de chacun, mon jugement serait légitime. Généralement, avant de me prononcé sur un réalisateur j'attend d'avoir vu au moins trois films. Si j'y constate exactement les même défauts, je n'insiste pas. S'il y a un film qui me plait, je continue. Je vois pas ce qu'il y a de choquant. Les mauvais films des bons cinéastes ne sont jamais totalement inintéressants de toute façon.