Vieux-Gontrand a écrit:
Par ailleurs, dès 2016, des médias français Pro-Poutine comme le Diplo (en principe réformiste voire révolutionnaire mais en pratique surtout occupé à justifier intellectuellement et moralement le populisme politique, en le présentant comme une théorie politique bien définie, ainsi qu'une Realpolitik favorable au Kremlin ) étaient dès le début pro-Trump et spontanément anti-démocrates, que ce soit envers Hillary Clinton ou Biden, ce qui donne l'impression de stratégies et calculs pour travailler l'opinion mûris et inscrits sur le temps long.
Le Diplo n'a jamais été pro-Trump. Ils sont pour un monde multipolaire donc logiquement opposés à l'impérialisme américain qui a démontré, peu importe Républicains ou Démocrates, qu'il est constant. Seule la forme diffère et c'est un peu plus énervant quand c'est de la vile hypocrisie que des mensonges grossiers. Et la Russie étant un acteur d'un modèle multipolaire, ils sont effectivement dans une critique quand même plus constructive bien que branlante que la caricature de propagande anti-russe qu'on a pu manger parfois.
Müller a écrit:
bmntmp a écrit:
Les Américains s'en sont désintéressés - ils sont bien avec leur gaz de schiste, leur lithium (les nouvelles hier sinon annonçait la découverte d'un immense gisement de lithium en Pennsylvanie) et leur néo-isolationnisme.
Tu peux détailler un peu cette idée de néo-isolationnisme ? Ou donner des exemples.
Perso, je ne vois pas de néo-isolationnisme. D'une, il ne serait pas néo. À part peut-être de courtes périodes, les US n'ont jamais été un pays isolationniste. Il est par essence expansionniste. Une fois la Frontière effacée par le Pacifique, ils ont continué à s'étendre sur l'océan même. Et a toujours considéré l'ensemble du continent américain comme son pré-carré.
Non, nous sommes beaucoup plus en face d'un néo-protectionisme, politique beaucoup plus dans l'esprit américain (on parle d'un pays qui, même au pic de son ultraliberalisme à profiter de la chute de l'URSS, n'a jamais cessé de mettre des normes allant de l'automobile au fromage).
Le Green New Deal de Biden (et Trump ferait pareil), c'est un énorme coup de couteau dans le dos de l'Europe. Parce que, comme le dit Castorp, on n'a plus les capacités indus, et FWWM, si on a encore des cerveaux, ce genre d'aides à l'investissement impossible ailleurs (sauf en Chine mais pas en ce moment) va pousser les entreprises européennes à financer des ingénieurs américains et accompagner l'expatriation d'ingénieurs européens enthousiastes à aller s'installer là-bas.
bmntmp a écrit:
Le Viêtnam, dont on oublie qu'il était divisé en deux à l'époque, et les vietcong soutenus par l'URSS et la Chine, est un bon exemple.
Tellement soutenu par la Chine que Pékin poussait le Vietcong à une partition nord-sud. Ou auparavant, le Kuomintang reconnaissant l'autorité coloniale française sur toute l'Indochine (sous réserve du départ français des concessions).
Et puis comparé l'Ukraine qui n'a jamais connu de réelles velléités de prise de distance avec la Russie avant la chute de l'URSS et le Vietnam qui a connu multitudes de révoltes contre l'occupant chinois durant des siècles, puis la colonisation française, puis la japonaise qui lui a permis de construire une stratégie militaire de décolonisation qui aurait fait repartir les Français fissa si ce n'est le financement pour grande partie US de l'armée française... Et les US qui n'arrivaient quasiment à rien militairement et n'avaient plus comme solution que de raser le pays et se sont donc arrêtés avant... une nouvelle guerre sino-vietnamienne. La Chine a surtout toléré le passage de l'aide soviétique sur son territoire.
L'Ukraine, ça reste un pays totalement gangrené par la corruption et c'est un miracle qu'elle résiste aussi longtemps avec des représentants qui n'iraient certainement pas dormir dans des tunnels avec de l'eau de riz pour repas.
Enfin bon, j'avoue avoir une certaine fascination pour le petit vieux à barbiche plongeur dans les restaurants et pas fondamentalement convaincu par le communisme que pour un acteur en treillis sortant de la salle avant chaque conférence de presse et à l'éternelle barbe de 3 jours.
C'est con, hein ? Mais quitte à aller chercher des symboles et comparaisons boiteuses, c'est pas pire.
Azazello a écrit:
c'est bizarre pour un peuple relativement peu politisé avant, surement l'effet d'Internet..
Ya pas quand même un effet d'abord d'un affaiblissement de l'économie américaine pré-COVID et d'une remise en cause morale post-Irak 2003 ?Et Afghanistan ? et le choc du 11 septembre ? Semblerait quand même que le pays soit passé par des soubresauts inconnus depuis la 2nde GM, modulo le Vietnam qui n'a peut-être pas non plus gêné en dehors de certains cercles, les pertes US étant relatives. L'inclusion en masse des soldats afro-américains ayant d'autant plus protégés les familles WASP. Et donc aujourd'hui la concrétisation d'une bascule démographique mettant les Blancs minoritaires.
Ça fait quand même quelques arguments expliquant une politisation d'une société.
Vieux-Gontrand a écrit:
Les Americains peuvent être isolationistes voire nombrlistes envers le modne exterieurs, mais ils sont politisés.
Entre les meurtres des frères Kennedy, ceux de Luthet King rt Malcolm X, les luttes des droits civiques et leurs résistances, le McCarthysme puis le poids de la gauche etudiante 15 ans après, sans parler de l'importance des questions de genre et de sexualité dans le débat politique, ils sont accessibles aux passions politiques en matière de plitique intérieure.
Le 1er Mai est d'ailleurs un hommage international à l'activisme politique de travailleurs américains.
Et puis bon, le texte sacré du pays c'est une Constitution quoi.
Mais j'imagine qu'Azazello parle du ressenti au quotidien de "l'Americain moyen".
On dira bien que le Français est plus politique. Ce qui est certainement vrai dans la forme. Parce que dans le fond, moins imaginatif que la France en matière politique, faut y aller. Même quand elle fait une Révolution, c'est pour faire la même chose que le régime précédent, le droit du sang en moins .