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qu'aujourd'hui ce soit assez tiède).
Tu vois combien de films japonais qui sortent là-bas par an ? Si l'on se borne aux sorties françaises, on va dire 10 au max... C'est ça, surtout le problème de notre perception du cinéma japonais. Les films ne sortent pas en France à part les films fantastiques, les films animés (et encore) et quelques films d'auteur. Le dernier et magnifique Kore-Eda (le cinéaste de Nobody Knows) n'est toujours pas sorti.... Tout comme le Shinji Aoyama L'essor au début des années 2000 d'un cinéma d'auteur japonais était dû à un producteur (le mari de Kawase d'ailleurs), qui a lancé un programme J-Works pour faciliter l'exportation des films d'auteur japonais via les différents festivals.
Voici, pris sur l'excellent Cinemasie, le box-office japonais 2006... Note le nombre de films sortis
Box Office Japon
Les premiers éléments chiffrés concernant 2006 témoignent d'une évolution favorable aux productions japonaises, mais qui n'est pas sans contrastes. Pour la première fois depuis plus de 20 ans, les productions locales (hoga), avec 53% du box office annuel, pèsent plus que les films étrangers (les films américains captent environ 95 % de la recette réalisée par l'ensemble des films étrangers) et font mieux que les 43% de l’année 2005. Egalement, la quantité de films japonais produits devrait excéder les 400, une première aussi depuis 1973. De janvier à fin novembre 2006, les résultats au box office sont de 1.48 milliards de dollars US, et la part des productions locales s’élève à 792.4 millions de dollars, c'est-à-dire déjà plus que les 692 millions sur l’ensemble l’année précédente. Les projections prédisent un total de 847.5 millions de dollars pour les films japonais fin décembre. Une progression incontestable donc de la part des films locaux dans un box office qui devrait être, avec 1.78 milliards de dollars, un peu meilleur que celui de 2005 (1.69 milliards).
Du mieux à priori, mais des chiffres à contraster et à mettre en perspective. Si le box office est en léger progrès par rapport à l’année 2005, il ne devrait pas faire mieux que celui de 2003 et encore moins que le record de 2 milliards de dollars de l’année 2004 par exemple, avec la locomotive Le Château Ambulant de MIYAZAKI père pour tirer le tout. L’un dans l’autre, globalement, la situation oscille mais reste stable depuis quelques années et si les films japonais pèsent nettement plus, leur nombre étant en régulière et constante augmentation également (de 270 en 1999 à plus de 400 en 2005), ça signifie des recettes à diviser d’autant. De plus, le parc de salles étant également en franche augmentation (de 2221 à 2929 salles entre 1999 et 2005), cela veut dire que le chiffre d’affaire moyen par écran tend à rester constant, si ce n’est à baisser. Du point de vue de la fréquentation, les chiffres de 2006 ne sont pas encore tombés, mais on peut extrapoler sans trop de risques qu’il ne seront significativement pas meilleurs que les trois années précédentes. A part le pic de 170 millions de spectateurs en 2004 (merci MIYAZAKI), depuis 2001 la fréquentation oscille autour de 160 millions. Elle sera peut-être légèrement supérieure en 2006, mais à la mesure de la différence dans le chiffre du box office, minime. Le tableau ci-dessous pointe du reste cette « stagnation positive » - positive car consolidant quand même un mieux par rapport aux décennies antérieures - en donnant les indices de fréquentation pour les 8 dernières années. Ce qui se traduit également dans les recettes, qui sur cette même période – à part 2004 toujours - oscillent aux alentours du chiffre de 2005, soit 1.70 milliards de dollars.
C'est donc clairement la production de films locaux en augmentationl et la part de ces derniers dans les résultats du box office qui restent significatifs pour 2006. Certainement une bonne nouvelle en soi du point de vue de l’industrie du cinéma japonais, mais là encore à contraster. En effet, si par rapport à 2005 plus de films franchissent la barre des 42 millions de dollars (l’équivalent de « gros succès ») en 2006, six contre deux, aucun ne dépasse la barre symbolique des 85 millions (10 milliards de yen). Seul des films étrangers y parviennent comme le montre (en yen) le top disponible ci-dessous. Par ailleurs, ce top 10 2006 des films japonais confirme l’importance de l’animation avec pas moins de 4 films présents, dont Tales from Earthsea en 4ème place. Le film du studio Ghibli, avec 65 millions de dollars de recettes, est de plus le champion des films japonais de l’année, suivi de Umizaru 2: Test of Trust ($60 millions) et Suite Dreams ($52 millions). Le grand gagnant de l’année toutes catégories est le film étranger Pirates des Caraïbes avec 88 millions de dollars.
On pourrait alors croire qu’à défaut d’une nette augmentation de la fréquentation, l’augmentation de la production et une meilleure représentation au box office favorisent l’industrie japonaise dans son ensemble. Mais là encore, les données contrastent cette hypothèse. Car si la Corée voit deux gros studios se disputer le leadership sur leur marché, le Japon vit actuellement une écrasante domination de la Toho. Ainsi les 3 premiers films japonais au box office, cités précédemment, ont été distribués sous la houlette de ce studio. Plus globalement, la Toho avec plus de 489 millions de dollars de recettes pour 2006, trust la hoga bubble (l’explosion de la production locale) et fera assurément mieux que ses 60% de parts sur les recettes des films japonais en 2005. Quant aux concurrents de Toho, ils restent loin derrière comme la Shochiku et ses 117 millions de US$ et la Toei avec 111 millions de US$. Et la tendance ne devrait pas s’inverser pour l’année 2007, tout comme celle du "bizness model" dominant l’industrie locale depuis quelques temps (confortée par les chiffres de 2006), de co-productions avec les grands groupes télévisuels, recyclant de plus en plus les dramas TV à succès et leurs stars maisons, et/ou adaptant des mangas et animes également à succès. Le top 10 japonais de l’année n’est ainsi constitué que de co-productions avec des chaînes TV, avec un véritable match – si ce n’est une mêlée – auquel se livrent les grands studios cinéma Toho, Toei et Shochiku et les grandes chaînes Fuji, NTV et TBS.
Enfin, notons que si du côté des co-productions avec Hollywood le succès des deux Death Note (avec Warner pour qui c’est le plus gros succès au Japon en 2006) en appelle d’autres, beaucoup prédisent la fin de la « vague coréenne » qui frappait l’archipel ces derniers temps. Non seulement le Japon a importé cette année moins de films coréens, mais aucun de ceux distribués n’a de plus dépassé la barre symbolique du milliard de yen (8.2 millions de dollars). Quant aux chiffres concernant l’exportation du cinéma japonais, ils ne sont pas encore disponibles, mais ce secteur devrait toujours être dominé par les ventes de dessins animés selon un rapport (Japan Economic Report) du JETRO couvrant octobre et novembre 2006. A voir plus généralement si le cinéma japonais profite des ventes à l’internationale en baisse du cinéma coréen.
Top 10 des films japonais en 2006 :
Les résultats chiffrés entre parenthèses le sont en milliards de yens et les films d'animation sont indiqués en italiques. Il faut compter 1 euro pour 154 yen.
1 - Tales from Earthsea (7.65 bil. yen / Toho + NTV)
2 - Umizaru 2 - Test of Trust (7.1 bil. yen / Toho + FujiTV)
3 - Suite Dreams (6.08 bil. yen) / Toho + FujiTV)
4 - Deaht Note the Last name (5.5 bil. yen / Warner + NTV)
5 - Sinking of Japan (5.34 bil. yen / Toho + TBS)
6 - Yamato (5.09 bil. yen / Toei + TV Asahi)
7 - Pocket Monster (3.4 bil. yen / Toho + TV Tokyo)
8 - Doraemon (3.28 bil. yen / Toho + TV Asahi)
9 - Nada Soso (3.06 bil. yen / Toho + TBS)
10 - Meitantei Konan (3.03 bil. yen / Toho + NTV)
Si je me trompe pas, seul le premier est sorti en france... (d'ailleurs Death Note, c'est quand ils veulent).