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J'ajouterai à tout ça le rapport contradictoire de Stark à Captain America, mélange d'admiration et de rivalité. Comme Zemo (qui lui dit un truc du genre "vous avez du vert dans vos yeux bleus, c'est agréable de trouver enfin un défaut") il a confusément envie que pour une fois il ait tort, que la figure de Cap, qui se mélange avec la figure conflictuelle de son père, soit déchue de son piédestal.
De l'autre côté Rogers ne peut pas se défaire complètement de son mépris pour Stark le golden boy, et condamne sa position avant même qu'il ait eu le temps de la formuler (la phrase "he's already made up his mind" quand Stark reste silencieux après le monologue du secrétaire à la défense). Son inflexibilité sur la question des accords se traduit aussi par son indifférence à tous les efforts de Stark pour le gagner à son point de vue.
La progression du film est très cohérente sur ce point : on voit une amitié chargée d'affects contradictoires se disloquer sur ce qui apparaît comme un malentendu (le coup monté contre Bucky) mais révèle des tensions et des non-dits. Je trouve ici que la rivalité entre les deux personnages principaux est développée de manière beaucoup plus palpable et cohérente que dans les deux Avengers où ça se résume à des dialogues basiques et un peu trop illustratifs.

Du coup j'ai trouvé la fin plutôt intense malgré son économie, et le film parvient, tout en évitant soigneusement de tuer qui que ce soit, à donner un sentiment de cassure irréversible. Moins parce que les Avengers sont effectivement divisés (on suppose que la première menace d'ampleur suffira à les rassembler), que parce que des affects malsains qui étaient jusque là enfouis ont été exprimés. Que personne ne meure accentue presque davantage le constat amer que dans l'escalade du conflit, Iron Man et Captain America ont été à deux doigts de s'entretuer.