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MessagePosté: 04 Nov 2007, 02:04 
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Poupée qui fait non
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Très bon, Denzel Washington m'a vraiment impressionnée, la scène tant attendue entre lui et Crowe est excellente, la mise en place est un peu longue mais sur les 2h40 il n'y a rien à enlever... 5/6

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Janet


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MessagePosté: 14 Nov 2007, 16:42 
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Avec Ridley Scott, c’est un jour oui, un jour non. Au sinistre Hannibal avait succédé le brillant La Chute du Faucon noir. Au pénible Les Associés, Kingdom of Heaven. Et après l’insulte Une grande année, Scott revient en grande forme avec cet American Gangster d’une délicieuse efficacité. Le projet s’inspire d’un article de Marc Jacobson, The Return of Superfly, consacré à l’histoire vraie de Frank Lucas, le premier Parrain noir de New York. Le film commence en 1968: son mentor, Bumpy Johnson, vient de mourir, et le jeune Lucas reprend discrètement la suite des affaires. Après un voyage en Asie du sud-est, Lucas a l’idée qui va le transformer en kingpin du milieu. Son plan, d’un cynisme absolu, est brillant: Lucas importe discrètement son héroïne dans les cercueils à double fond des soldats morts au Vietnam. La marchandise, deux fois plus pure que celle du marché, est revendue dans les rues à un prix défiant toute concurrence.

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C’est un Denzel Washington magnétique qui campe Frank Lucas. Dans un rôle qui possède les mêmes qualités qui lui avaient valu son Oscar pour Training Day, l’acteur créé un personnage attachant, dangereux et charismatique. Lorsque ses menaces à l’égard de ses rivaux cèdent brutalement la place à un large sourire accompagné d’un « My man… » rassurant, Washington fait un grand écart glaçant dont lui seul est capable. Son Frank Lucas veut le meilleur pour les siens mais, en construisant son empire, il renie ses principes. En supprimant les intermédiaires entre l’achat de la drogue et sa mise sur le marché, Lucas met en œuvre avec machiavélisme ce que son mentor Bumpy déplorait juste avant de mourir (la fin des petits commerces, la grande distribution écrasant tout sur son passage). Face à Lucas, Richie Roberts. Russell Crowe interprète ce flic trop intègre (il devient un paria chez les policiers pour n’avoir pas empoché sa part sur un butin d’un million de dollars) qui remonte petit à petit la piste de cette héroïne d’un genre nouveau. Dans un parallélisme qui fonctionne étonnamment malgré tout ce qu’il a d’écrit, Frank Lucas est un criminel mais un family man total, alors que Roberts, aussi intègre soit-il, trompe sa femme et n’arrive pas à sauver la barque de son mariage.

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L’affiche du film, superbe, résume ce dispositif: deux personnages que tout oppose mais qui restent complémentaires. Steven Zaillian affirme avoir écrit deux scénarios: l’un du point de vue de Lucas, l’autre de Roberts, et les a ensuite confrontés. C’est l’affrontement en creux entre les deux hommes, mené assez brillamment par le montage de Pietro Scalia, qui fait le sel du film. Ils ne font que se croiser brièvement avant le dernier tiers du métrage, un poil précipité, qui les voit collaborer rapidement à la manière d’un Arrête-moi si tu peux, version glauque. Derrière les deux mastodontes, une belle galerie de seconds rôles: Josh Brolin, Chiwetel Ejiofor, Ted Levine… Ils viennent peupler ce Harlem des seventies dont Scott le démiurge, le créateur d’univers, fait une description touffue et prenante, et que Harris Savides filme dans un 1.85 terne et tranchant. A l’ombre des géants, Coppola, Scorsese, DePalma, American Gangster est une réussite humble, un film compétent et soigné. Il en va de même pour Frank Lucas: la grandeur était là, à portée de main.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 14 Nov 2007, 16:49 
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Belle critique.


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MessagePosté: 15 Nov 2007, 00:23 
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Bon, je peux pas dire que ce n'est pas bon, ni que je n'ai pas aimé. Mais j'ai eu tout le film l'impression de revoir des trucs vu ailleurs.

Je trouve le film franchement bien foutu, une belle machine, Pietro Scalia au montage, Harris Savides à la photo, le père Scott pas au chômage derrière la caméra, devant t'as quand même Washington et Crowe, l'histoire vraie qui est massive, la bande son qui dépote (même si Bobby Womack, c'est trop Jacky Brown -et je sais que c'est un autre truc avant, mais voilà-, ça se réutilise pas)...

Et pour autant, c'est que du vu et revu. Enfin, c'est probablement qu'un impression et la (re-)vision récente de certains Pacino d'époque me fait sûrement ça aussi, mais je n'ai jamais été bluffé, jamais été impressionné, jamais je prend mon pied (à part
la scène quand Frank but le mec cash dans la rue, ça c'est du lourd, et le thanksgiving des junkies, c'est facile, mais ça fonctionne bien
).

Du coup, j'en sors avec le sentiment du bon moment, du truc agréable, mais sans plus de saveur que ça. Ceci dit, mieux vaut ça que de voir un film raté...

4/6


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MessagePosté: 15 Nov 2007, 11:53 
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Oui c'est un peu ça le "défaut" du film... mais le truc c'est que c'est même pas vraiment un défaut.

De toute façon oui c'est vrai que c'est un film sur lequel il est impossible d'être 100% à fond.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 16 Nov 2007, 21:05 
American Gangster est donc un pur concentré d'influences seventies, qui séduit mais qui ne surprend jamais. C'est efficace et bien foutu, riche et dense comme il faut, mais le film n'éblouit pas, il reste un peu trop humble, trop appliqué dans ce qu'il veut raconter, sans s'attacher à une vraie vision personnelle. Ridley Scott ne semble pas avoir d'autre ambition que d'être un movie-maker de luxe... Pas un film raté, juste un bon film embourgeoisé.

4/6


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MessagePosté: 18 Nov 2007, 23:03 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Je rejoins l'avis relativement général. C'est toujours intéressant, on ne se fait pas chier pendant les 160 minutes nécessaires à raconter tout ça. C'est joliment réalisé, bien écrit, bien rythmé, bien joué... Mais... MAIS. Comme le dit Le Pingouin ça manque de réelle saveur, de réelle personnalité. Un autre cinéaste auraît pu en faire un truc plus prenant, plus tripant? Peut-être. Peu importe. C'est loin d'être raté, ça vaut le détour, mais voilà, mon coeur n'a pas battu. Pour moi American Ganster est un film agréable mais pas un grand film.

4/6 quand même.

EDIT:
- Bon point pour la "reconstitution historique" (et la manière dont tout le background de l'Histoire américaine, peinte en toile de fond, est liée au récit).

- Mauvais point pour la musique omniprésente (c'est insupportable).

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 20 Nov 2007, 06:26 
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J'en attendais pas grand chose et c'est plutôt une bonne surprise au final...

C'est assez marrant par contre comme le film semble avoir une dizaine d'années, dans son écriture comme dans sa mise en scène -- hormis la photo, qui me plaisait pas dans la bande-annonce (mais la bande-annonce n'a rien à voir et intègre d'ailleurs plusieurs plans qui sont absents du film), qui est en fait très "modernité US", qqch dans l'esprit de Zodiac, avec ces gammes de couleurs dans les marrons, et ce goût pour la sous-exposition et les contre-jours.

Très nineties, donc, très premier degré tout en restant classieux. Rien de fulgurant, rien de réinventé, mais un film qui paye son dû narratif aux séries TV (y'a parfois comme un air de The Shield dans l'écriture), avec cette façon qu'on ignore complètement en France, de manier aussi bien l'ellipse, de délayer l'action, de la résumer fortement par l'image, et d'éviter ainsi le discours et l'explicatif à n'en plus finir (je me disais qu'en France, par ex, la scène de l'église à la fin, si tant est qu'on aurait eu l'idée de la faire, on ne l'aurait jamais laissée être finalement si sobre malgré le dispositif narratif grandiloquent mis en place... là, et ça semble avoir été décidé au montage, la simple installation suffit, en faire plus, ç'aurait été en faire trop, pas un mot n'est dit et ça suffit, cet échange de regard, ce parti-rpis évidemment iconique et pas naturaliste du tout de le faire sortir le premier de l'église afin de l'avoir seul sur le parvis... en France on aurait eu des phrases définitives, un truc hyper-indigeste, ou même un dernier sursaut grotesque...).

Film très carré, donc, film d'excellent faiseur, très bien épaulé par un scénario très bien écrit et dialogué, et pas idiot (le phrase de Crowe, sur les 100.00 personnes qui ont un emploi grâce à la drogue) qui n'a certes pas le truc en plus qui en ferait un grand film (la mise en scène, loin d'être catastrophique, manque clairement de personnalité), mais qui se tient vraiment bien (le sommet du film, pour moi, c'est l'excellent montage parallèle entre les avions et la mise à sac de la baraque...), et qui ne fait absolument pas sentir sa pourtant excessive longueur (moi j'étais partant pour un épilogue!).

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MessagePosté: 20 Nov 2007, 09:39 
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à noter une fois encore que les sous-titres nous apprennent des scoops sur la langue anglaise. Par exemple (sauf berlue) : "His mother went back to South Carolina" signifierait "Sa mère est morte un an plus tard."

:shock:

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MessagePosté: 20 Nov 2007, 09:57 
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Zad a écrit:
hormis la photo, qui me plaisait pas dans la bande-annonce (mais la bande-annonce n'a rien à voir et intègre d'ailleurs plusieurs plans qui sont absents du film), qui est en fait très "modernité US", qqch dans l'esprit de Zodiac, avec ces gammes de couleurs dans les marrons, et ce goût pour la sous-exposition et les contre-jours.


C'est le même chef op. (peut-être le savais-tu) Par contre les photos n'ont rien à voir, je trouve. Zodiac a une photo super particulière, du fait du numérique, qui donne une ambiance spéciale, pas ouateuse, mais on sent une atmosphère étouffante de par celle-ci. Jamais de grain, c'est très lissé, propre, et en même temps, ça donne aux ambiances nocturne quelque chose d'oppressant.
Celle d'American Gangster fait plus "serpicoienne" (bon, encore une fois, je me remet pas de ma vision de Serpico, c'est une matrice ce film), très accrochée à la réalité, sèche.

Mais les deux font très bien leur travail. Et Savides a ses chances aux oscars, plus pour le second que pour le premier (vu le bide, et le fait que Am. Gangster est aussi un carton critique), même si il fait la couv d'american cinematographer sur Zodiac, du fait des avancés sur le numérique avec le film...


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MessagePosté: 20 Nov 2007, 10:18 
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ah j'avais pas fait gaffe... je suis d'accord sur les différences, mais c'est bien la preuve qu'il y a une patte commune ;)

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MessagePosté: 23 Nov 2007, 03:29 
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Successful superfucker
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Oh j'avais pas vu que le final cut de Blade Runner sortait en salles le 5 Décembre.


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MessagePosté: 23 Nov 2007, 03:43 
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DPSR a écrit:
Oh j'avais pas vu que le final cut de Blade Runner sortait en salles le 5 Décembre.


Enorme, je savais pas qu'il passerait en salles en France.
Ca tue.

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MessagePosté: 23 Nov 2007, 18:57 
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Departed
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Jouissance.
Un des mes films préférés.
Jamais vu au ciné.

Max Linder. Il Faut.


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MessagePosté: 23 Nov 2007, 23:05 
Je me souviendrai toujours de ma vision de Blade Runner quand je suis allé pour la première fois de ma vie au Gaumont Grand Ecran Italie.

Ca doit être le seul cinéma parisien dont j'ai vécu à la fois l'ouverture et la fermeture.


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