Forum de FilmDeCulte

Dès les premières minutes du film, qui nous plongent in media res dans cette mission sur Mars, il y a un ton qui va dominer le dernier opus de Ridley Scott, un ton auquel le cinéaste ne nous a pas réellement habitué jusqu'ici, et le genre non plus. En réalité, The Martian paraît moins influencé par un 2001, l'odyssée de l'espace que par les vidéos virales de Chris Hadfield, cet astronaute de la Station Spatiale Internationale adepte des réseaux sociaux et devenu suffisamment célèbre pour sa reprise de "Space Oddity" de David Bowie que la presse lui demande désormais son avis sur le moindre blockbuster dont l'action se déroule dans l'espace.

Si on ne connaissait pas Hadfield, cet humour aurait pu paraître hors de propos, or il apparaît ici tout à fait à sa place dans l'approche réaliste de Scott & Co et a le mérite de distinguer The Martian de bien des films du genre, ayant pour protagoniste un personnage dépressif et mélancolique. L'adaptation par Drew Goddard (Cloverfield, La Cabane dans les bois) du roman d'Andy Weir, déjà extrêmement documenté et drôle, et Matt Damon, armé de tout son charme et son humanité, parviennent à rendre entraînant un film qui passe pourtant le plus clair de son temps à glorifier le nerd qu'il est, lui et tous les autres membres de la NASA qui peuplent le film. Défait de toute aspiration métaphysique, The Martian est une réjouissante célébration de l'intelligence et de l'optimisme, les deux parents de la survie pour le protagoniste.

Le souci, c'est qu'une fois que tu décrètes que le personnage est un génie et pourra toujours s'en sortir, les enjeux paraissent moindre. Et comme le film fait aussi le choix de ne pas affubler le personnage d'un trauma... Peut-être cela conviendra-t-il aux gens qui auraient préféré que Gravity se passe du trauma du protagoniste mais moi, je ne peux m'empêcher de trouver qu'il manque un petit quelque chose au film de Scott. Je déteste comparer des films sous prétexte qu'ils font plus ou moins partie du même genre, d'autant plus que, dans l'absolu, The Martian est assez différent d'Apollo 13 ou Gravity ou Interstellar ou même Cast Away, mais dans les inévitables points communs qu'il partage avec chacun de ces films, que ce soit des séquences ou un propos, je trouve que le film, parfaitement compétent au demeurant, souffre quelque peu de la comparaison. Je ne me suis pas ennuyé une seconde et j'ai même trouvé ça touchant par instants mais il n'y a pas la force de certains des exemples susmentionnés.

C'est peut-être un reproche injuste fait à un film qui transpire le savoir-faire par tous ses pores artistiques (Scott, Wolski, Scalia, Max), beau, rythmé, qui raconte quelque chose et qui reste terre-à-terre (enfin Mars-à-Mars *badum-chsss*). Parce que c'est très bien comme film. Mais les autres me conviennent davantage.

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Scandaleux. Il le voit un mois avant sa sortie, et il est même pas content.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Deviens usé à ça.

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Oui ça tu sais c'est une excitation dont tu te blases très très vite...

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

A peu près d’accord avec tout ce que dit FF mais je serai plus sévère.

Effectivement le film est vraiment surprenant et déstabilisant par ce ton de comédie presqu’immédiat dont il ne se départira jamais. On n’est vraiment pas dans le survival dur et viscéral mais au contraire dans une forme de film de survie malin et optimiste. C’est donc très original dans l’approche et plutôt rafraîchissant avec des idées saugrenues mais finalement sympas comme cette illustration musicale très disco ou ce passage (furtif) Happy Days.

Après ce choix finit par se retourner totalement contre le film en lui faisant perdre toute tension, tout suspens et surtout, plus grave, tout enjeu. La survie du personnage est presque trop facile, le mec est un génie, arrive à tout faire, trouve toujours l’outil qui va lui sauver la vie etc… Il rencontre bien quelques difficultés ici ou là mais ça semble presque purement théorique. Comme lorsqu’apparaît ce carton « 7 mois plus tard » et que t’as pas vraiment l’impression que le temps a passé, qu’il y ait eu une quelconque souffrance (le perso a maigri mais à part ça ?). Il faudra attendre le climax pour avoir une scène un peu tendue et spectaculaire (mais qui après Gravity est un peu pâlichonne).

C’est d’ailleurs pareil avec le perso de Damon, coquille vide dont on ne sait rien de sa vie sur terre, qui semble n’avoir aucune famille, aucun ami, (très étrange quand même cette oblitération totale de ses contacts terrestres). Un personnage qui ne s’exprime que prosaïquement, sans vraiment parler de ses états d’âme et de son ressenti quotidien dans la solitude martienne. Du coup l’empathie fonctionne assez peu, le personnage est sympathique mais il ne m’émeut jamais vraiment malgré la bonne performance de l’acteur.

Quant à toutes les scènes sur terre elles sont du même tonneau. On retrouve cet optimisme un peu béat où tout le monde se démène pour sauver le personnage (sans que l’on ne s’interroge jamais sur les coûts humains, financiers d’un tel sauvetage, ça aurait pu être passionnant…) avec ce all-star cast un peu sous employé pour pas grand-chose. Il y a également des traits d’humour assez surprenants, notamment cette blague qui fait totalement sortir du film sur Drôle d’idée. Comme cette drôle d’idée de faire un générique de fin en mode sitcom avec le nom des acteurs sur un plan de leurs visages.

Alors quand vient cette fin j’y crois pas du tout, je suis absolument pas emporté, j’ai même presque envie de rire tant le film ne prépare pas du tout à ce genre de sentiment. Je trouve que ça ne fonctionne pas du tout, j’ai le sentiment que Scott lui-même n’y croit pas vraiment.

Tout ça donne au film le goût d’un divertissement léger et malin, rafraîchissant dans son approche de la survie très prosaïque et scientifique mais totalement inconséquent et oubliable. En plus d’être un film mineur de plus dans la carrière de Scott. Je regrette quand même le manque de poésie dans la manière de filmer la planète rouge (je sauve deux trois plans vraiment chouettes), le manque de profondeur dans la quête de vie du personnage et surtout le manque quasi total d’implication que j’ai eu devant. Et puis on va pas se mentir, le film pâtit quand même pas mal de passer derrière Gravity ou Interstellar qui à eux seuls ont quelque peu révolutionné la manière de filmer la conquête spatiale.

3/6

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CroqAnimement votre

Bah putain ça donne pas envie hein...

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Non mais le film a une vraie personnalité je pense qu'il peut beaucoup plaire. Mais de mon côté je le trouve très "petit" finalement.

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CroqAnimement votre

Oui moi ça m'a beaucoup plu... Il y a des fautes de goût comme d'habitude avec Ridley Scott (la fin manque un peu de concept et est un peu expédiée), mais je trouve l'ensemble tellement réjouissant et satisfaisant. Sans comparer l'incomparable, Gravity est certes largement plus fou dans sa forme (ici c'est quand même très classique), mais ce je préfère le scénar de celui-ci (je suis plutôt de ceux qui pensent que le trauma de Stone, sans être inutile aurait pu être... différent...) plus classique aussi, mais aussi plus consistant. Voili voilà

4.5-5/6

J'ai trouvé ça absolument palpitant, réaliste, prenant, très bien réalisé. Direct tu es dans le coeur de l'histoire, et tu trembles jusqu'à la fin. Tous les acteurs sont parfaits, l'environnement est un personnage aussi....et jusqu'à la fin je bouffais mon fauteuil. Papy Ridley prouve une fois de plus qu'il en a encore sous le pied. Surtout quand tu compares à un Clint Eastwood qui a tendance à ralentire grave le pas, ici tu as plutôt l'impression qu'il a décidé d'en avoir rien à foutre et de s'amuser.
5/6

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J'ai pas encore vu le film mais c'est quand même assez fou que le mec à 77 ans continue encore à s'enfiler des "gros" films... Les trois derniers sont des énormes machines et ça ne semble pas trop le déranger.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Paradoxalement The Martian est relativement "petit" finalement. Il y a un décor principal sur Mars, assez peu d'effets spéciaux etc...

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CroqAnimement votre

Le film est fun, très surprenant par son côté léger, positif, lumineux. On ne s'ennuie jamais et, comme d'hab chez Scott, tout ce qui relève de la direction artistique est au top. On sent comme toujours un mec en pleine possession de ses moyens qui gère des films maousses, longs, complexes, comme si c'était une seconde nature.

Cependant, j'ai trouvé que le film manquait de gravitas. En effet, l'absence de contacts terrestres pour Mark et la pénurie de moments de pure drame en mode downer manque au projet. Du coup c'est jamais totalement ancré, jamais totalement viscéral. C'est dommage car l'alliance de la hard sci-fi avec un pitch aussi radical aurait pu donner quelque chose d'autrement plus trippant, sans pour autant se départir du côté fun.

Mais bon, je mentirais si je disais que j'avais pas passé un bon moment.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Il y a en effet ce manque viscéral.. Mais le film est très bien foutu, avec notamment de très beaux plans dans l'espace, d'ailleurs les plus touchants sont ceux où l'on voit la Terre, magnifique.

Il y a des petites longueurs.. Mais à part ça c'est carré, ça ce suit bien, on veut savoir ce qu'il adviendra du Terrien sur Mars, dans l'espace.

Le film montre un espoir retrouvé de la part de Ridley Scott, cela fait du bien à voir pour lui et le spectateur.

Chapeau faut le faire ce genre de film comme le dit Liam. Même si cela reste un film mineur pour lui.

4,5/6

C'est cool, je pensais que j'allais être le seul à avoir ce ressenti.

Longue vie à Gravity et Interstellar

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Interstellar you win.