Forum de FilmDeCulte

C'est vraiment intéressant de revoir Hannibal avec les presque 10 ans de recul de sa sortie, débarassé de toutes les attentes qu'on en avait. Le film reste d'une classe folle et le scénario est bon, sans fioritures, avec des personnages qui enrichissent la mythologie.

Mason Verger est à ce titre vraiment le gros plus de cette séquelle, monstre de foire au visage ravagé mais à l'humour intact. J'adore ce qu'ils en font, on passe de l'empathie, au dégout pour Mason, et Gary Oldman a du s'amuser comme un petit fou à lui donner vie. Julianne Moore est bien mais c'est vrai que Jodie Foster faisait passer de façon absolument parfaite la vulnérabilité de son personnage, là on a du mal à y reconnaitre la Clarice Starling du Silence...mais en même temps les années ont passée et Ridley Scott a choisi de la faire évoluer.

Et puis ce final dont on oublie maintenant le côté grand guignolesque, pour y voir problablement l'ultime danse de 2 entités que tout sépare et pourtant profondement liées.

Commentaire audio passionnant du réalisateur, comme à son habitude.



4/6

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Je trouve justement le scénario pas bon, que le perso de Giannini aurait dû être au premier plan et reste inexploité, sacrifié à celui de Clarice dont le rapport avec Lecter fait super cliché du trauma...ce dernier n'a d'ailleurs plus son magnétisme effrayant, on a juste l'impression que dès qu'il parle à quelqu'un, il va le bouffer...faire de lui le protagoniste est une erreur je trouve, on devrait pas être de son côté...

Après, oui, la forme est au poil...mais au service de hmmmmpf.

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Tu dis ça en rapport au bouquin ou c'est ton ressentiment à la vision du film. Je trouve pas forcement intéressant de développer davantage le personnage de Giannini, on ressent déjà très bien, le mélange d'excitation et de malaise, l'hésitation qu'il développe en apprenant à qui il a à faire et le montant de la récompense. En faire plus, n'aurait rien apporté.

Personnellement je suis pas du côté d'Hannibal, c'est juste que j'adore le hair, comme on dit.

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Je t'arrête tout de suite, Freak n'a pas lu le bouquin.

Film. Pas lu le bouquin.


Je dis ça surtout parce que c'est le perso le plus intéressant et que jusqu'alors, chaque roman avait un héros différent (Will Graham dans Manhunter/Red Dragon, Clarice Sterling dans Le Silence des agneaux) et Lecter y était secondaire...mais évidemment, vu le succès du Silence des Agneaux, on nous ressert du Clarice et Hannibal prend le devant de la scène...


Le problème c'est qu'on ne le hait pas dans ce film...dans les deux premiers, il éveille une fascination morbide mais il reste un élément froid, autre, c'est le Joker...dans Hannibal, on est trop de son point de vue et du coup il perd cette qualité...c'est JUSTEMENT parce que Lecter/Hopkins est devenu si culte qu'il aurait fallu ne pas lui donner un rôle aussi important...c'est devenu une blague là, une caricature de Lecter, Hannibal le Cannibale, on veut qu'il bouffe tout le monde (et c'est pas Clarice la pleurnicharde, avec une Moore qui n'arrive pas à la cheville de Foster dans le précédent, qui sauve la mise).
Et je parle même pas de Young Hannibal qui achève de faire de Lecter le héros de la saga (surtout que c'est surpourri) en le démystifiant totalement par le biais d'une exposition vulgaire de ses origines. Harris a juste pas compris comment exploiter son perso avec Le Silence des agneaux.

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Il a jamais été conçu comme un personnage haïssable, Lecter, enfin pas à partir du silence (dans le sixième sens il est nettement plus pervers et nuisible, par contre)... son rapport de force avec clarisse est enfantin, presque tendre, et on ne le voit tuer que des individus laids ou agaçants. C'est toute la cruauté du film (j'ai pas lu le bouquin par contre) que de le présenter davantage comme un dératiseur méthodique que comme un bouffeur de moelle halluciné. C'est ce que j'aime bien dans Hannibal, Scott l'envisage comme un conte immoral et plus du tout comme un thriller. Du coup, même dans les moments de faiblesse et quand c'est mal branlé on retrouve toute une imagerie baroque de carnaval, la galerie de freaks est insuffisamment fournie mais gentiment torchée, et les scènes de violence sont éprouvées du point de vue du frisson sadique du cannibale, et très réjouissantes. De ce point c'est relativement un ovni, sans être le premier film à envisager le crime du point de vue de son auteur, il prend le parti de le représenter dans un genre de raffinement naïf, et accumule les colifichets autour de son héros (Florence, le piano, la prétention épistolaire, des litres d'érudition classique et de sang frais). C'est à la limite du portrait convenu, comme si Scott avait pris au pied de la lettre son propre titre. Évidemment c'est un film de commande qui ne va pas au bout de ses parti-pris, mais j'ai toujours beaucoup de plaisir à le regarder.

Je dis pas qu'on doit le haïr mais qu'il tend à perdre de son mystère, de ce qui le rendait si atypique et fascinant...


Justement, le côté "Hannibal l'élitiste tueur", je trouve ça pas très folichon...je le préférais en psy dark dans les deux précédents...là j'ai plutôt l'impression de voir un gamin faisant des caprices ("ouais bah lui il l'aime aps l'opéra, allez jle bouffe").

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Je trouve que cette légèreté infantile s'intègre très bien dans la tonalité du film, mais c'est clairement en rupture avec le silence, en effet. Et je le préfère aussi, mais j'apprécie les deux pour leurs spécificités.

Putain ce que c'est chiant.

Revu aussi donc, après une unique vision à sa sortie en salles, et j'avais pas souvenir que c'était aussi barbant.

Dès les premières minutes, c'est super vulgos, avec ce plan sur le masque qui réduit d'emblée le personnage d'Hannibal à un gimmick, et en enchaînant avec cette scène d'action qui n'a rien à foutre là, qui sent la concession au studio et rallonge d'entrée un film interminable (2h11 nan mais non quoi).

Je ne dirai pas, contrairement à ce que je soutenais plus haut, que le film aurait dû avoir pour protagoniste le flic italien joué par Giancarlo Giannini, finalement pas très intéressant comme personnage, mais il apparaît assez clair que le récit se perd dans sa triple intrigue faussement riche.
Il y a effectivement des personnages intéressants ici (Mason Verger, sa gueule, sa vengeance) mais le film ne sait pas trop quoi raconter au fond, entre sa Clarice qui n'a plus rien à voir avec celle d'il y a dix ans, son Hannibal tout pépère, et Pazzi le cupide donc, au-delà de ce que Scott essaie d'articuler autour de l'opulence et de la décadence, dans cette Florence sublimée.

Les personnages disparaissent et réapparaissent au gré d'une trame complètement foireuse, cherchant à ne pas répéter la formule des deux précédents, mais complètement dénuée de la portée psychologique qui les traversait, et se termine donc dans un final grand guignol pas déplaisant mais que le film n'a pas mérité, et son épilogue qui lui remake celui du Silence des agneaux.

En fin de compte, le film est aussi peu raffiné que les victimes sélectionnées par Hannibal.

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Souvenir de moi sortant de la séance et croisant mon ancien prof de ciné du lycée qui me dit "Je trouve qu'il l'a joué subtil par rapport au premier".

Pouah !

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Le craquage.

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