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MessagePosté: 03 Fév 2023, 09:33 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
Par contre j'avoue
que tout ce qui a trait au suicide du père m'a échappé. Lorsqu'il part dans l'eau en mode DUNKIRK j'y ai cru, mais après il revient se pieuter donc j'ai cru qu'il était vivant. Et j'ai pas percuté que c'était elle qui pleurait de dos dans le lit et pas lui. (le plan juste avant la carte postale)

I mean come on (vrai spoiler) :
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MessagePosté: 03 Fév 2023, 09:40 
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Non ce n'est pas évident, c'est uniquement suggéré (mais en même temps c'est ce qui donne du sens au film, essayer de comprendre).

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MessagePosté: 03 Fév 2023, 09:43 
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Art Core a écrit:
Non ce n'est pas évident

Je parle du fait que ce soit lui/un homme de dos, et que c'est lui qui envoie une carte à sa fille (je sais que QGJ a cru le contraire).


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MessagePosté: 03 Fév 2023, 09:56 
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Oui je répondais à Arnotte.

Pour QGJ j'ai pas relevé mais je vois même pas comment on peut penser que c'est la fille qui est de dos :shock:.

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MessagePosté: 03 Fév 2023, 10:03 
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Art Core a écrit:
Pour QGJ j'ai pas relevé mais je vois même pas comment on peut penser que c'est la fille qui est de dos :shock:.

Oui je comprends pas là, QGJ parle certainement d'une autre plan mais je ne vois pas lequel.

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MessagePosté: 03 Fév 2023, 13:12 
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Non je parlais bien de ce plan. Mais vu qu'il y a le plan de la carte postale juste après, j'ai juxtaposé les deux dans mon esprit (car je suis un spectateur de 1906), pensant que la lecture de la carte avait fait pleurer la personne qu'on a vu juste avant. Or vu que c'est un mec qui pleure, j'ai "mal lu" la carte et pensé que c'était une carte envoyée par sa fille.

Bref j'étais paumé.

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MessagePosté: 03 Fév 2023, 13:20 
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Robot in Disguise
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Libé est moins convaincu que vous:

Primé à Deauville, auréolé arty, nominé aux oscars pour son premier rôle, le film de Charlotte Wells, sur les vacances d’été d’un père divorcé et de sa fille, coche toutes les cases de l’œuvre soucieuse de plaire aux festivals de films indés. Et fatigue.

Un père, sa fille, britanniques, passent une semaine de vacances dans un hôtel avec piscine, au bord d’une côte en Turquie. Pas le grand luxe, pas les moyens, mais ce qu’il faut au farniente, aux activités élémentaires de vacanciers, karaoké, jeux d’arcade d’un autre temps (les années 90), têtes piquées dans l’eau, nuits chaudes, alcool, flirts sans conséquence, temps suspendu. Les souvenirs au prisme de la mémoire de Sophie, 11 ans, dont quelques flashforward stroboscopiques puis au saut du lit la montrent adulte se remémorant hébétée, forment une succession de scènes languissantes et aléatoires, dans un grand effort impressionniste de notations jolies, éparses, fragmentaires, pour ce faire surcadrées, surlignées.

Le père et la fille vaquent, arpentent les lieux, se reposent, sieste et grasse mat, chacun de son côté ou réunis pour des tête-à-tête qui se paient de peu de mots, le film veillant à tisser entre eux le fil invisible et impératif, attendri et mutuel. Leur complicité est aussi naturelle que celle d’un père séparé de la mère et qui a la garde de sa fille le temps de dernières vacances (aux accès dépressifs du père, on comprend que le temps est fugace, et l’ensemble affreusement littéraire). Entre eux, dans le domaine de l’hôtel et ses environs, un manège doux qu’une mise en scène chichiteuse élabore, très consciente de l’objet arty qu’elle vise.

Bardé de nominations et de prix – Paul Mescal aux oscars pourra prétendre au prix du meilleur acteur, couronnant une interprétation sensible, effacée et douloureuse –, tel nous parvient Aftersun. Précédé de ces sortes de louanges toujours à la limite du coup de bluff que font les bruits de festivals et leur effet-bocal lanceur d’alertes mates, depuis Cannes (où il revint de la Semaine de la critique avec le prix ronflant de la «French Touch»), jusqu’au grand prix décerné au festival Deauville, plus dure est la chute – du plongeoir de la piscine : plouf.

Le sentiment grandissant devant ce précis de correction, formaté pour plaire aux clercs et aux jurys d’auteurs internationaux, est qu’on se trouve en présence de cette légende urbaine de temps en temps avérée : un film créé de toutes pièces pour les festivals indés. Aftersun, pourquoi pas After Sundance, en clin d’œil au fameux festival indépendant de Salt Lake City ? Le film de Charlotte Wells est trop soucieux de plaire, de remimer chaque fiction d’adolescence vue et archivue, dans ses choix formels, son languissement étudié, ne lésinant pas sur les gros effets qui tachent pour laisser planer une menace dramatique qui n’adviendra jamais : ainsi le bruitage et le mixage sonore souvent injustifiables, comme ce bruit soudain de freins crissant d’un bus quand le père traverse la rue. Ou comme de mépriser un passage à la Club Med avec Macarena hasardée pour asseoir son goût plus sûr d’Under Pressure de Queen et Bowie ou du Losing My Religion de REM, que dans ses petits malheurs Sophie chante aussi faux que le film se veut «vrai». En 1948, sur un thème proche, Roger Leenhardt signait un film très beau et très peu vu : les Dernières Vacances.

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MessagePosté: 03 Fév 2023, 13:44 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
jusqu’au grand prix décerné au festival Deauville

Voilà notamment pourquoi j'ai cru que c'était un film américain.


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MessagePosté: 03 Fév 2023, 14:13 
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Pendant la majeure partie j'étais un peu dans le même état d'esprit que la critique de Libé, en moins systématique car je trouvais quand même que Charlotte Wells avait une attention aux détails et une manière de les rendre assez virtuose. Mais c'est vrai que l'on fait sacrément du surplace sous prétexte d'opérer par petites touches.

Et puis les 20 dernières minutes ont en partie sauvé le film pour moi, notamment ce beau climax stroboscopique sur du Queen, c'est émouvant et en effet, oui, c'est bien vers le suicide que tout pointe. Mais il me manque tout de même une substance un peu robuste dans les personnages, je trouve que tout est assez cliché finalement, présenté comme tel d'ailleurs: enfance du père pas du tout caractérisée en dehors de "ils ont oublié mon anniversaire", indices d'homosexualité balancés sans contexte et allez débrouille-toi. Et il ne me semble pas qu'on puisse dire du film qu'il est un puzzle à reconstituer, il y a quelques signifiants, répétés à l'envi, mais pas réellement de richesse.

Si bien que je ne comprends pas trop ce que raconte le film en dehors d'une relation père-fille douce-amère, sans ancrage dans la réalité, abstraite.


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MessagePosté: 03 Fév 2023, 14:27 
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Je comprends la frustration sur le manque de repères ou d'ancrage (en gros: d'explication) car je suis moi-même inévitablement un peu frustré, mais là où le film est réussi c'est dans son rapport à la mémoire. Dès lors qu'on lit le film comme un souvenir (avec ses bribes, ses flashs, ses détails, ses trous, ses ellipses, ses interprétations...), ça marche super bien. J'ai mis du temps à "lire" les passages "stroboscopiques" mais sur la fin ça fonctionne très bien, on comprend sans vraiment comprendre, ce qui rend l'ensemble cohérent. Et ce dernier plan quoi! Juste parfait.

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MessagePosté: 03 Fév 2023, 14:35 
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Oui le rapport à la dépression du père est quand même très ténu, on en sait en quelque sorte aussi peu que le personnage de la fille semble-t-il, même devenue adulte, mais c'est aussi crédible que la question du suicide reste ouverte et incompréhensible dans les entourages des défunts, et si je comprends le procès en afféterie (du moins théoriquement car en l'état je trouve le film très bon/sincère, avec certes quelques moments à la réalisation experte mais que j'ai appréciés), je me verrais mal en faire le reproche à Welles directement puisque c'est a priori en partie autobiographique, et Aftersun est une sorte d'antichambre, ce que montre effectivement le dernier plan.


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MessagePosté: 03 Fév 2023, 14:48 
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Déjà vu a tout dit, dès lors qu'on n'est pas dans le teen movie estival lambda mais dans un véritable travail sur la mémoire autobiographique par la fiction ça dépasse automatiquement ce que semble pointer Libé comme un petit programme auteurisant pour plaire aux festivals. Après ça plaît ou non mais le procès est malhonnête. Un film comme Falcon Lake (que j'ai pas vu) semblait beaucoup plus correspondre à cette description.

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MessagePosté: 03 Fév 2023, 15:44 
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Oui mais ce qui est bizarre dans cet écosystème faisant la part belle à la mémoire, ce sont les scènes où le père est seul: recréation a posteriori de sa fille? On va même dans le rêve du père qui dort, sur la fin. Je ne trouve pas que ce soit spécialement signifié dans la mise en scène.


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MessagePosté: 03 Fév 2023, 15:46 
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Sûr que c'est pas hyper rigoureux dans le point de vue.


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MessagePosté: 03 Fév 2023, 15:49 
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Sauf si on admet que la mémoire "recrée" souvent des faux souvenirs...

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