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MessagePosté: 02 Juin 2021, 12:35 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Ah oui merci pour le lien !

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https://www.youtube.com/watch?v=Z0bi2BWv7qQ

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 02 Juin 2021, 12:42 
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Faut quand même être à l'aise et persuasif pour mettre deux filles à poil dans un de ses premiers courts-métrages... non pas que je m'en plaigne.


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MessagePosté: 05 Juin 2021, 14:00 
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Je n'avais pas compris que le film est en VOD sur Arte TV :(

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Erving Goffman


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MessagePosté: 05 Juin 2021, 19:30 
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Il est même sur le Youtube Arte Cinema là.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 06 Juin 2021, 23:59 
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Pas mal, je me suis un peu reconnu dans certaines situations, mais de manière partielle et diagonale (pas le même âge, pas la même rivière, chez moi le Gard, chez eux la Drome, mais parfois les mêmes rapports, les mêmes embrouilles à la fois définitives et faciles à dénouer ). C'est sans doute justement cet aspect partiel qui pour Brac fonde un destin commun liant les personnages entre eux, et ceux-ci aux spectateur. La collectivité est "reconnue" (c'est à dire différenciée et en même temps épuisée - les deux aspects sont nécessairement combinés pour faire de cette reconnaissance une légitimation) de la même manière que l'individu l'est dans la dialectique du maître et de l'esclave, le film opère ainsi habilement une forme de transfert de la reconnaissance, pour montrer des liens d'égalités entre personnages, d'abord formels, puis de plus en plus investis par de l'affection.

Le bémol est que le film repose sur la caractérisation initiale des personnages, qui forme un axe autour duquel ils évoluent en vibrionnant, sans pouvoir s'y arracher, plutôt que sur l'évolution ou le développement d'une situation. Cela donne l'impression qu'ils sont résignés à être eux-même, que même le désir obéit à une logique de rôle social à endosser, avec l'idée trop précise d'une fin dans les deux sens du terme (fragilité des sentiments mais aussi une forme d'utilisation de l'autre pour justifier ce rôle).
Je trouve le film assez noir finalement, la relation entre Chérif et la mère est complètement impossible, mais est pourtant présenté comme le contrepoint qui lisse la violence et la brutalité apparente de Félix. Celui-ci est le personnage le plus sympathique, car il provoque les rencontres et situations, c'est aussi le seul à exprimer un renoncement, ce n'est pas le personnage égoïste et immature que j'ai pu lire. Par contre cette caractérisation toute morale implique dans l'économie du film que c'est un personnage sans passé, comme s'il n'en avait plus besoin. Seul le personnage d'Edouard a une mère (soit le bourgeois Français, jalousé jusqu'à ce qu'il énonce lui-même la nécessité du partage, rende visible le fait qu'il ne jouit pas de son intégration - c'est peut-être là la dureté du film, l'égalité est fondée sur la prise de conscience sur fait que la richesse et l’intégration n'émancipent pas : Edouard a le même rapport avec sa mère que Chérif avec son patron) , les autres parents sont invisibles ou non nommés (sauf pour dire qu'ils ont provoqué la solitude de la fille se Stains), et les pères et maris complètement absents (superflus ou suicidés , ou les deux ?). C'est Black Hole de Charles Burns sans maladie mais avec la même morosité en fait

En effet ce n'est pas du tout rohmerien, ni dans la situation (Rohmer centre souvent ses films sur un personnage-clé, le seul en position de tirer la morale de la situation, et celui-ci est opposé au spectateur) ni dans le rythme. On est un petit plus proche de Kéchiche dans une veine plus intimiste ou un peu Michael Hers, peut-être aussi les films du début de carrière de Lucas Belvaux.

4/6

Et le personnage de la grande sœur est quand-même marrant, ça m'a rappelé des trucs.

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Erving Goffman


Dernière édition par Vieux-Gontrand le 07 Juin 2021, 11:22, édité 5 fois.

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MessagePosté: 07 Juin 2021, 01:07 
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Karloff a écrit:
Et puis Salif porte un tee-shirt à la gloire des Enfants-loups.


Heu, c'est qui Salif ?

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MessagePosté: 07 Juin 2021, 01:14 
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latique a écrit:
Art Core a écrit:
Le film ne mentionne jamais l'origine des deux personnages principaux. Que ce soit l'origine sociale de banlieue ou évidemment la couleur de peau (une vague remarque de la fille à un moment sur l'ouverture d'esprit de ses parents). J'ai d'abord trouvé ça un peu naïf et idéaliste, voir ces deux mecs de cité débarquer dans un camping familial où ils seront les deux seuls noirs, quelque-part tu peux pas l'ignorer.

Mentionné dans le dialogue, dans les relations entre les personnages, tu veux dire? Parce que c'est exposé clairement quand même. L'un fait de l'aide à la personne, l'autre bosse dans une superette en marge de ses études (il lit "Economie des politiques publiques" sur la plage). Ils viennent de La Courneuve.




Oui le film ne l'esquive pas du tout, il ne me paraît pas juste d'attaquer le film par là. Le voyage en bagnole est quand-même bien tendu (les chips, le coup du mode d'emploi) et les ellipses sous-entendent qu'il s'est dit des trucs. Et il le serait resté si la voiture n'avait pas l'accident, comme si elle somatisait le rejet raciste potentiel à la place des humains.
C'est aussi le fait que la mère vienne de Stains qui décoince un peu Shérif, qui perçoit une certaine ambivalence ("mes parents trouvaient que le quartier craignait. Mais j'ai perdu tous les potes qui venaient de là" introduisant une forme d'opposition entre appartenance sociales et lien affectif. On voit que Chérif est potentiellement un bon étudiant (anglais correct) mais il ne lisse pas cela, même s'il s'oppose un peu à Felix, plus psychologue mais mais un peu plus rugueux en partie à cause de cela : la stratégie de réussite, qui se confond avec l'évaluation des légitimités (dans laquelle Félix ne tombe pas). Il y a aussi son dialogue (monologue en fait) sur les cassoulets en conserve, où l'opposition université/grande école à prépa est vécue comme une opposition de classe voire même banlieue Paris (l'université fabrique la cassoulet, HEC le vend), accusée par le ressentiment individuel ("ils"), qui ne permet pas de l'exprimer rationnellement. Le film est bon et complexe dans la caractérisation, c'est un beau personnage, mais il aurait pu peut-être la dépasser

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Erving Goffman


Dernière édition par Vieux-Gontrand le 07 Juin 2021, 11:21, édité 3 fois.

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MessagePosté: 07 Juin 2021, 06:23 
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Citation:
Je trouve le film assez noir finalement, la relation entre Chérif et la mère est complètement impossible


Hmm j'ai eu du mal à comprendre ce que signifiait le champ contre champ un peu insistant de la toute fin entre les deux personnages, mais pour moi
la mine de plus en plus ouverte et affirmée de la fille, qui répond au visage fermé et désabusé du garçon, laisse penser qu'elle a décidé de lâcher son mec. C'est donc bien d'un triple happy end qu'il s'agit si l'on ajoute les deux autres gars, même si comme tu le dit des choses plus noires travaillent le film également.


A noter qu'une telle ambiguité, une telle suspension du jugement quant aux potentialités de la vie, est à l'oeuvre à la fin de "Un monde sans femmes", qui certes se termine sur une note plus amère, mais dont la relation similaire entre une jeune sylphide et un loser désabusé pourrait aussi continuer, elle a tout de même pris son mail avec une certaine insistance du film sur ce moment...

Il me semble que Brac essaie de rester humble sur ses conclusions, même si on pourrait lui reprocher une hésitation. Son évolution va être passionnante à suivre.


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MessagePosté: 07 Juin 2021, 07:47 
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Je ne sais pas, déjà tromper son mari dans un camping où tout le monde est sur tout le monde c'est chaud, même si leur couple ne va visiblement pas bien, et que le scénario la dote commodément d'un chalet. Le plan peut aussi bien être le fantasme (et le regret) d'un des deux personnages qu'une ellipse après plusieurs mois. Mais je ne lui reproche pas cette fin ouverte et cette ambivalence.

J'ai vu quelques minutes d'Un Monde sans Femmes c'est vrai qu'il y a des trucs qui reviennent (le dialogues sur l'ingratitude des enfants de Laure Calamy auquel répond le mec décroissant catastrophiste moral-relou ici). C'est marrant comme le cinéma français de Hers, Mouret et Brac procède par légères déclinaisons à la fois formalistes et psychologiques, quand l'enjeu de la génération des années 90 apparue avec les telefilms d'Arte (Mazuy, Lovsky voire Klapisch, mais aussi Honoré ou Bonello) était au contraire de varier les formes et les genres, voire le public (Rohmer procède aussi par série certes, mais a finit sa carrière avec Astrée et Céladon ou Triple Agent ). Cela fait plutôt penser à Desplechin (bien que lui aussi change parfois d'univers).

C'est peut-être aussi en partie liée aux contraintes économiques et à une crise de la production qui renforce cet effet-signature.

PS. L'image n'est pas géniale sur Arte TV. Lors du début sur les quais de Paris où beaucoup de choses bougent j'avais l'impression de voir Canal + sans décodeur dans les années 90.

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Erving Goffman


Dernière édition par Vieux-Gontrand le 07 Juin 2021, 11:20, édité 4 fois.

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MessagePosté: 07 Juin 2021, 08:47 
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Robot in Disguise
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Vieux-Gontrand a écrit:
Karloff a écrit:
Et puis Salif porte un tee-shirt à la gloire des Enfants-loups.
Heu, c'est qui Salif ?
Celui qui porte un tee-shirt à la gloire des Enfants-loups.

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MessagePosté: 07 Juin 2021, 08:50 
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C'est le prenom de l'acteur en fait, son personnage c'est Chérif.
Je veux pas troller, surtout que je ne crois pas Karloff malveillant sur ces sujets, mais le lapsus est significatif...

Ah ouai et quand c'est un acteur blanc est-ce que vous dites Gerard, Isabelle, Mathieu et Marion ?

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Erving Goffman


Dernière édition par Vieux-Gontrand le 07 Juin 2021, 10:17, édité 2 fois.

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MessagePosté: 07 Juin 2021, 08:53 
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Robot in Disguise
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Vieux-Gontrand a écrit:
Je trouve le film assez noir
:o

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MessagePosté: 07 Juin 2021, 09:04 
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Erving Goffman


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MessagePosté: 10 Juin 2021, 10:43 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
un réveil au petit matin dans l'herbe des Buttes Chaumont

Faux parisien, il se réveille dans le Parc-de-Montsouris.


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MessagePosté: 10 Juin 2021, 21:53 
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Antichrist
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Euh, je croyais juste que les personnages portaient tous les prénoms des acteurs (vu que je connaissais seulement Edouard Sulpice qui se prénomme Edouard).


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