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MessagePosté: 30 Mai 2021, 22:08 
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Robot in Disguise
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Paris, un soir au mois d'août. Un garçon rencontre une fille. Ils ont le même âge, mais n'appartiennent pas au même monde. Félix travaille, Alma part en vacances le lendemain. Qu'à cela ne tienne. Félix décide de rejoindre Alma à l'autre bout de la France. Par surprise. Il embarque son ami Chérif, parce qu'à deux c'est plus drôle. Et comme ils n'ont pas de voiture, ils font le voyage avec Edouard. Evidemment, rien ne se passe comme prévu.

De la danse un soir d'été sur les quais de Paris avec un réveil au petit matin dans l'herbe des Buttes Chaumont, puis un jeune homme noir qui s'occupe d'une mémé blanche et lui confie ses peines de cœur, le tout en 1.66... J'avais l'impression d'être revenu dans les années 90 devant un "Tous les garçons et les filles de leur âge", ou bien un film écrit par Santiago Amigorena.
Le reste du film est d'ailleurs une sorte de jeu de piste cinématographique: sur les terres de Mouret, puis de Betbeder, le tout coloré par l'impression de voir la version humaine et réaliste d'un truc de Djamel Bensalah.

S'amuser à repérer les "Ça me fait penser à du..." aide à passer le temps car, si le film n'est pas désagréable du tout, notamment dans sa douceur généralisée et son hommage aux vacances en mode quasi Front Populaire, il faut bien reconnaître qu'il ne se passe pas grand chose, et que surtout ce qui se passe reste bien trop timide: les blagues sont gentillettes, l'émotion très très en pointillé... Reste (copyright Karloff) les acteurs, a priori des jeunes du Conservatoire, tous très bien.

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MessagePosté: 30 Mai 2021, 22:11 
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MessagePosté: 31 Mai 2021, 08:47 
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Beaucoup aimé aussi, mon préféré de Brac haut la main depuis Un monde sans femmes. J'ai toujours trouvé que dans ses films il y avait quelque chose d'assez trouble dans la relation homme/femme. Il présente souvent des hommes finalement romantiques et amoureux en apparence mais relativement toxiques au fond (et c'est même le cas pour son docu où on assiste à des scènes de drague qu'on pourrait quasiment labelliser du harcèlement de rue). Et là ça ne manque pas, le personnage principal, de gentil naïf romantique, se change peu à peu en stalker toxique et assez malaisant. Et j'ai beaucoup aimé le fait que Brac ne le juge pas mais tout simplement fait pivoter délicatement le film vers le personnage de son pote, gros nounours adorable et émouvant. Et ça fonctionne vraiment bien, le film en devient beau et d'une immense tendresse.

Quelque chose m'a initialement dérangé mais au final je crois que c'est une qualité du film. C'est sa fiction. Le film ne mentionne jamais l'origine des deux personnages principaux. Que ce soit l'origine sociale de banlieue ou évidemment la couleur de peau (une vague remarque de la fille à un moment sur l'ouverture d'esprit de ses parents). J'ai d'abord trouvé ça un peu naïf et idéaliste, voir ces deux mecs de cité débarquer dans un camping familial où ils seront les deux seuls noirs, quelque-part tu peux pas l'ignorer. C'est pareil avec l'amitié soudaine avec le perso du jeune mec maladroit à laquelle il est un peu difficile de croire. Mais à posteriori je crois que c'est bien comme ça, que le film assume pleinement sa fiction, son romantisme poreux qui dépasse les classes. Mais c'est marrant j'avais lu une petite interview de l'acteur principal qui avouait à demi mot une incompréhension avec Brac sur la manière de filmer "le corps noir" et je pense que ça faisait référence à ça, à cette absence de prise en compte du caractère racial du film (d'ailleurs les deux hommes noirs vont n'être attirés que par des femmes blanches).

Non vraiment un beau film, d'une rare douceur qui oscille entre quelque chose de très français et une certaine comédie américaine (il m'a fait penser à Adventureland), j'adore la fin, sa douceur, son optimisme (le mec content d'avoir un petit travail dans le camping).

4.5-5/6

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MessagePosté: 31 Mai 2021, 10:41 
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Un film charmant de Guillaume Brac qui parlera immédiatement aux galériens de la drague (et ils sont nombreux). Plus que Rohmer, cité abusivement je trouve, le film m'a fait penser aux films de Podalydès. Les comédiens sont toujours très bon et j'aime bien le rythme tranquille du film, comme si nous étions au bord d'une petite rivière l'été. Et puis Salif porte un tee-shirt à la gloire des Enfants-loups. Après ça reste "petit", un peu un Antoinette dans les Cévennes universe.

4/6


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MessagePosté: 31 Mai 2021, 11:05 
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Karloff a écrit:
Plus que Rohmer, cité abusivement je trouve


Pour rebondir là-dessus (et paraphraser ce qu'on a déjà dit sur FB), effectivement la ressemblance avec Rohmer n'est pas flagrante (même si Brac cite ouvertement Rohmer dans ses autres films). Pour moi le modèle depuis Un monde sans femme reste Rozier.

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MessagePosté: 31 Mai 2021, 12:09 
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Rohmer est TOUJOURS cité abusivement.


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MessagePosté: 31 Mai 2021, 13:09 
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Art Core a écrit:
Le film ne mentionne jamais l'origine des deux personnages principaux. Que ce soit l'origine sociale de banlieue ou évidemment la couleur de peau (une vague remarque de la fille à un moment sur l'ouverture d'esprit de ses parents). J'ai d'abord trouvé ça un peu naïf et idéaliste, voir ces deux mecs de cité débarquer dans un camping familial où ils seront les deux seuls noirs, quelque-part tu peux pas l'ignorer.

Mentionné dans le dialogue, dans les relations entre les personnages, tu veux dire? Parce que c'est exposé clairement quand même. L'un fait de l'aide à la personne, l'autre bosse dans une superette en marge de ses études (il lit "Economie des politiques publiques" sur la plage). Ils viennent de La Courneuve.
Art Core a écrit:
son romantisme poreux qui dépasse les classes

Pas vraiment, puisqu'au bout du compte, le gars de La Courneuve ne sortira pas avec la fille à papa - alors que son pote passera la nuit avec la fille de Stains. C'est un peu du Marivaux: dans le jeu de l'amour, il y a peu de hasard.
Art Core a écrit:
Et là ça ne manque pas, le personnage principal, de gentil naïf romantique, se change peu à peu en stalker toxique et assez malaisant.

Les deux sont liés: son romantisme est ce qui le rend pressant, relou, dès le début. Felix, c'est un peu Mme Bovary: il part avec un cliché en tête, qu'il veut réaliser à tout prix (le bain avec une fille nue dans la rivière: c'est le cliché qu'il envoie en message à son pote avant de partir). Tout tourne mal dès le début, quand il force la fille à rester dans l'eau et qu'elle se blesse le pied. La rencontre finale avec la comédienne qui joue du ukulélé au bord de l'eau est encore déterminée par ce rêve.
Art Core a écrit:
cette absence de prise en compte du caractère racial du film (les deux hommes noirs vont n'être attirés que par des femmes blanches)
En dehors de la remarque sur "l'esprit ouvert" des parents dont tu parlais, il y a aussi le moment où le gars qui angoisse à cause de la fin du monde demande à Felix (plutôt qu'à Edouard) s'il a de l'herbe.
La question, c'est comment ils se perçoivent ou sont perçus. Pour Chérif, par exemple, la question apparemment, c'est surtout qu'il se trouve gros (en comparaison de son pote athlétique; c'est pas dit, mais il reste habillé sur la plage, il ne veut jamais se baigner "à cause de ses otites" dit-il, il évoque les "gros plouf" qu'il fait dans la piscine quand il parle au bébé...).
Quand le beau gosse drague Alma en lui soignant le pied, il lui dit qu'Alma signifie "qui a la salive fraîche" (signification arabe du prénom), et il parle de son voyage au Maroc.
Et il y a d'autres éléments qui compliquent les partages: par exemple, qui est un "vrai mec" et qui l'est pas (voir l'embrouille entre Félix et Chérif).


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MessagePosté: 31 Mai 2021, 16:10 
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latique a écrit:
En dehors de la remarque sur "l'esprit ouvert" des parents dont tu parlais, il y a aussi le moment où le gars qui angoisse à cause de la fin du monde demande à Felix (plutôt qu'à Edouard) s'il a de l'herbe.

A propos de ce gars qui angoisse à cause de la fin du monde, tout le monde aura reconnu Castorp.


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MessagePosté: 31 Mai 2021, 17:45 
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Déjà-vu a écrit:
A propos de ce gars qui angoisse à cause de la fin du monde, tout le monde aura reconnu Castorp.
lol, exactement ce que j'ai dit à l'oral en matant le film.

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MessagePosté: 01 Juin 2021, 22:34 
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Cosmo a écrit:
Quasi chef d'œuvre, j'ai trouvé ça absolument superbe.


Pareil, ceux qui trouvent ça petit comme film ou qui se sont ennuyés ont donc manqué la subtilité et la fluidité de l'écriture des situations, dialogues et personnages d'absolument chaque instant? Quel film français arrive à ce niveau, ces dernières années? Le film a une apparence humble et sur ce point oui c'est dans la veine Rohmer, dont il a toujours été facile de sous-estimer les films.

La description comme en passant des mille petits ajustements que des personnes différentes font pour essayer de s'entendre, en y arrivant à moitié (le film raconte un semi-échec, mais aussi une semi-réussite française), est admirable, j'en avais presque les larmes à plusieurs reprises.

Et le côté social est bien présent comme dit latique, juste pas du tout surligné, mais distillé dans quelques répliques, regards, interactions... Ce qui peut potentiellement déranger, et c'est peut-être la limite du film, c'est le côté feel good movie qui semble prendre le dessus au final. Disons que la potentielle amertume est camouflée dans un triple happy end facile... mais j'avoue que j'ai pas boudé mon plaisir, savourant par exemple la relation entre le nounours de La Courneuve et la jeune maman en galère de Stains, tellement belle et vraie.

Merci au forum sans lequel je serais passé à côté de ce film et donc de ce cinéaste, dont je vais vite rattraper la filmographie.


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MessagePosté: 01 Juin 2021, 22:50 
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A peu près pareil que Baptise, même si je manque sans doute des références pour relier le film à ses influences. J'ai bien aimé le film, tout en douceur, l'ambiance vacancière estivale est parfaite (la Drôme <3), et la vision idéalisée des rapports humains (il y a toujours une certaine fluidité, les conflits sont finalement peu violents, les persos sont sympas et assez conscients d'eux-mêmes) permet au final de porter un regard apaisé mais lucide sur les rapports sociaux et sentimentaux.
Belle découverte (grâce au forum également).


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MessagePosté: 02 Juin 2021, 07:46 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Un monde sans femmes, les gars!!!

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MessagePosté: 02 Juin 2021, 08:51 
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Arnotte a écrit:
Un monde sans femmes, les gars!!!

Dispo à partir de Vendredi ici : https://www.cotecourt.org/festivals/202 ... a-odeHZC-g


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MessagePosté: 02 Juin 2021, 09:14 
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Ah oui tiens merci, je m'apprêtais à le télécharger mais je peux bien attendre. Site à surveiller, notamment pour le Peretjako qui arrive aussi.


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MessagePosté: 02 Juin 2021, 12:10 
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Ah oui merci pour le lien !

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