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 Sujet du message: TOP 2012 - Définitif
MessagePosté: 03 Déc 2012, 17:45 
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Antichrist
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J'aurais pu attendre jeudi et Le Hobbit, patienter encore quelques jours devant les DVD qu'ils me restent à voir - I Wish notamment, que je vais mater ce soir. Mais je suis en RTT et je m'ennuie


Voici donc mon top 15 commenté

15. Cosmopolis de David Cronenberg

"Prisonnier de sa propre vie, Erick Packer – ou le nouveau capitalisme - marche vers son destin un éternel rictus ironique au coin des lèvres. Ce vampire des temps modernes a besoin de vivre des expériences nouvelles pour se sentir vivant – être pointé par un taser, tuer de sang-froid son garde du corps ou encore se tirer une balle dans la main. Le constant est d’autant plus glaçant que l’on nous le montre totalement hermétique aux mouvements d’une foule qu’il scrute comme un spectacle permanent, derrière les vitres teintées de sa limousine. Et quand la mort s’offre à lui, sous les traits d’un ancien employé lors d’un théâtral affrontement final, Erick Packer accepte son sort, comme le vampire le pieu."

14. Skyfall de Sam Mendes

"«Plus le méchant est bon, plus le film est bon». L’adage est d’Alfred Hitchcock, grand maître du suspense – anglais de surcroît – qui connaissait parfaitement la petite musique du genre et savait que l’intrigue importait finalement peu dans un film d’action-espionnage. Pour «Skyfall», c’est simple, il y a un avant Javier Bardem, où le film déploie ses ailes en mode automatique et un après, quand l’élément du chaos est au cœur de la mécanique. On n’a pas le souvenir d’avoir rencontré un méchant aussi charismatique en 50 ans de Bond. Un deuxième Oscar du meilleur second rôle pour le rude Ibère est envisageable, après celui obtenu pour son interprétation d’Anton Chigurh dans «No Country for Old Men» des frères Coen."

13. Le Fossé de Wang Bing

«Le Fossé» a une dimension presque fantastique. Les prisonniers deviennent des fantômes au sens propre comme au sens figuré.
Wang Bing: La déshumanisation des individus est le résultat de l’aliénation du système politique. C’est hélas une triste réalité. Les gens étaient effacés progressivement. A la fermeture du camp, des bergers ont retrouvé des prisonniers morts sous des couvertures, ignorés de tous. Cette histoire apparaît aujourd’hui absurde mais c’était la réalité crue d’une époque.

12. Martha Marcy May Marlene de Sean Durkin

"Ils citent Andreï Tarkovski, Carlos Reygadas et Roman Polanski comme influences majeures, partagent un même chef opérateur – le talentueux Jody Lee Lipes – et ont l’acteur Brady Corbet («Melancholia») en commun. Dans de premiers essais prometteurs et sélectionnés par les plus grands festivals, les têtes pensantes de Bordeline Films, les réalisateurs Sean Durkin, Antonio Campos, Alistair Banks Griffin et Josh Mond, se sont imposés comme des auteurs à suivre. Dans un paysage américain indé frappé par la crise et le désir de copier à tout prix les formules à succès – on ne compte plus les sous-«Juno» ou les copies carbones de «Little Miss Sunshine», ils forment une polyphonie où le cinéma n’est pas juste du scénario filmé mais une matière sensible et poétique."

11. Cheval de guerre de Steven Spielberg

"Toujours à la recherche de la meilleure forme pour toucher le cœur de son public – il a d’ailleurs justifié l’usage de l’Anglais commun à l’ensemble de la distribution, malgré des personnages allemands et français par la volonté de permettre aux enfants de voir le film sans lire de sous-titres, Steven Spielberg a volontairement opté pour une forme emprunte de classicisme, le montage ultra-cut et rythmé des derniers films d’action ne laissant que peu de place à l’émotion selon lui."

10. Guilty of Romance de Sono Sion

"Plongée noire dans la psyché de la femme japonaise contemporaine, «Guilty of Romance» a l'énergie des premiers films de Takeshi Miike («Visitor Q»), la rage des longs métrages de Koji Wakamatsu («L'embryon qui part braconner») et la beauté graphique des chefs d'oeuvre de Seijun Suzuki («La Marque du tueur»). Au-delà de la provoc' et de son amour pour le cinéma-bis, Sono Sion est la conscience punk du Japon d'aujourd'hui, un réalisateur qui ose filmer l'envers du décor de la société nippone derrière les paravents et les clichés."

9. Looper de Rian Johnson


"Mixant avec habilité les genres et les références - le film de science-fiction comme "Blade Runner" et "Terminator", bien sûr, mais aussi le polar et même le western quand le récit s'arrête dans une ferme coupée du monde -, "Looper" surprend dans un Hollywood aux recettes faciles et éculées. Et si parfois le scénario ne suit pas le rythme quand il délaisse le personnage de Bruce Willis au profit de celui incarné par Joseph Gordon-Levitt, la mise en scène rattrape le tout, grâce à des idées vertigineuses, comme la séquence de la vie anticipée du héros qui provoque un vrai sentiment d'ivresse temporelle."

8. Ernest et Célestine de Stéphane Aubier, Vincent Patar, Benjamin Renner

"Présenté à la dernière Quinzaine des Réalisateurs, ce dessin animé français est une merveille de poésie et d’humour qui émerveillera les petits et les grands. Et fera fondre le cœur des ours mal léchés comme celui des petites pestes."

7. Take Shelter de Jeff Nichols

"Impressionnant de maîtrise – on pense parfois à «Signes» de Night M. Shyamalan ou encore au cinéma de Richard Kelly («Donnie Darko») -, toujours sur le fil du rasoir entre rêve et réalité, «Take Shelter» a triomphé à la Semaine de la Critique à Cannes puis au dernier Festival de Deauville, trustant les récompenses et les critiques dithyrambiques. C’est amplement mérité tant le couple formé par Jessica Chastain (« Tree of Life») et Michael Shannon («Bug») nous hante longtemps après la projection, miroir de nos sociétés anxiogènes. Car il y a bien sûr une dimension politique à «Take Shelter», une vraie réflexion sur nos fantasmes apocalyptiques et comment la peur et les doutes irrationnels s’insinuent en nous, hypocondriaques du réel."

6. Oslo, 31 août de Joachim Trier

5. La Chasse de Thomas Vinterberg

"Si le scénario n'évite pas quelques clichés et scènes chocs - on pense notamment à la messe de Noël, séance de sadomasochisme danois -, Thomas Vinterberg a l'heureuse idée de ne jamais installer un quelconque suspense sur la culpabilité de son héros pour nous interroger sur notre propre conscience et la stigmatisation de tel ou tel individu. Que ferions-nous si notre voisin était accusé de pédophilie? Sortirions-nous aussi, nos piques et nos fourches, ivres d'une colère attisée par la haine de son prochain? En homme traqué par tous, mais qui trouve la force de résister, Mads Mikkelsen démontre une fois de plus qu'il est bien l'un des plus grands acteurs du cinéma contemporain. Et le prix d'interprétation obtenu lors du dernier Festival de Cannes la plus méritée des récompenses."

4. In Another Country de Hong Sang-soo

"Pour ses détracteurs, il refait le même film à l’identique depuis le début de sa carrière. Pour ses fans, chacun de ses longs métrages est une nouvelle leçon d’humour et de fantaisie. «In Another Country» ne devrait pas faire bouger les lignes sur le cas d’Hong Sang-soo, mais en accueillant Isabelle Huppert dans son cinéma, le génial réalisateur sud-coréen – vous avez deviné dans quel camp je suis – signe un petit chef d’œuvre de comédie pince-sans-rire. L'auteur de "Turning Gate" et "La Femme est l'avenir de l'homme" n’a pas changé ses codes narratifs et l’on retrouve trois histoires en une, reliées par le fil d’Ariane des personnages et du cadre – ici la station balnéaire de Mohrang. Chaque récit a le même point de départ: l'arrivée d'une étrangère au bord de la plage. Suivant les histoires, elle rencontrera un maître-nageur collant, un couple avec une femme enceinte ou encore un moine bouddhiste attaché à son stylo Mont Blanc. L'art subtil de HSS réside dans son incroyable faculté à recréer des moments de vie souvent anodins mais teintés d'absurde et de poésie."

3. Moonrise Kingdom de Wes Anderson

On pourra trouver «Moonrise Kingdom» régressif – il l’est comme une soirée spéciale consacrée à des dessins animés des années 80 -, toujours propre sur lui et très conscient de sa sensibilité à fleur de peau, mais ce serait remettre en cause la profonde sincérité du cinéma de Wes Anderson, son talent de conteur et surtout son élégance folle. Peu de cinéastes parviennent comme lui à capter l’ivresse d’une première fois– premier baiser, premier amour, première transgression -, à donner vie à un univers de cinéma sans céder aux sirènes commerciales ni au renouvellement forcé. Bien sûr, comme tout metteur en scène au grand style, la forme prend parfois le pas sur le fond, avec un souci maniaque de contrôler le moindre détail – symétrie et composition des plans, narration en boucle. Mais ce n’est pas pour rien si le tout-Hollywood se précipite pour travailler avec lui – ici Bruce Willis, Edward Norton, Tilda Swinton, Harvey Keitel-, tant on aimerait nous aussi être invité à ses surprises-parties grandeur nature, même au coin du feu et sous la tente. Et si «Moonrise Kingdom» se perd parfois dans les méandres de la rivière – évocation de «La Nuit du chasseur» auquel on songe souvent -, Wes Anderson touche en plein cœur lors d’une tempête finale qui préfigure l’adolescence et ses bouillonnements intérieurs.

2. Holy Motors de Leos Carax

1. Les Bêtes du sud sauvage de Benh Zeitlin


Pour son premier long métrage, l’Américain Benh Zeitlin nous conte l’histoire d’un père et de sa petite fille qui vivent dans des abris de fortune à l’estuaire du Mississipi, en marge de la société humaine. Récompensé du Grand Prix à Sundance, «Les Bêtes du sud sauvage» convoque Mark Twain («Les aventures de Tom Sawyer») et Maurice Sendak («Max et les Maximonstres»), la poésie d’un Terrence Malick première période et un vrai discours écologique. Dans ce no-man’s land ravagé par les ouragans, fermé par des digues, le récit devient presque biblique, alors qu’apparaissent des créatures de l’ancien temps. Au-delà du sens politique, c’est bien sûr la dimension humaine qui touche profondément, dans l’innocence de la petite «Hushpuppy», déjà si forte face aux épreuves de la vie et dans le regard jamais complaisant porté sur cette communauté du bout d’un monde. Un petit chef d’œuvre.


Plusieurs constats: 11 films vus à Cannes sur quinze, trois films asiatiques, deux films français, un seul Blockbuster - j'ai trouvé l'année très moyenne sur ce plan-là même si Avengers et The Dark Knight Rises méritent une deuxième vision.


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 Sujet du message: Re: TOP 2012 - Définitif
MessagePosté: 03 Déc 2012, 20:42 
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Tu commentes pas le Carax ?

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 Sujet du message: Re: TOP 2012 - Définitif
MessagePosté: 03 Déc 2012, 20:45 
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Antichrist
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je n'ai pas écrit dessus.


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 Sujet du message: Re: TOP 2012 - Définitif
MessagePosté: 03 Déc 2012, 20:57 
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Vaut mieux l'avoir en journal
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On va avoir le Cronenberg et Oslo 31 août en commun. Il faut que je vois La Chasse et Martha Marcy May Marlene. Par contre je risque de louper Les Bêtes du sud sauvage, ce qui me fait bien chier.

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 Sujet du message: Re: TOP 2012 - Définitif
MessagePosté: 04 Déc 2012, 01:14 
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Ca va être le waï le top FDC cette année encore...

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 Sujet du message: Re: TOP 2012 - Définitif
MessagePosté: 04 Déc 2012, 09:46 
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Ce ne sera pas ton top, c'est clair.


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 Sujet du message: Re: TOP 2012 - Définitif
MessagePosté: 04 Déc 2012, 20:42 
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Je vais avoir du mal à faire un top... Mauvaise année.


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 Sujet du message: Re: TOP 2012 - Définitif
MessagePosté: 04 Déc 2012, 20:50 
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Oui, je pense que je n'aurai pas dix films...

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 Sujet du message: Re: TOP 2012 - Définitif
MessagePosté: 04 Déc 2012, 20:54 
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Serves you right, cold pisseeeeeeeers!!!!

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 Sujet du message: Re: TOP 2012 - Définitif
MessagePosté: 06 Déc 2012, 20:28 
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Pas convaincu par le HHS et le Vinterberg mais sinon pas mal ton top Karloff.


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 Sujet du message: Re: TOP 2012 - Définitif
MessagePosté: 14 Déc 2012, 01:47 
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C'est tipar.
Je reprends le même mode que j'utilise depuis 2006, en revenant à une image par film seulement (pour illustrer une scène marquante, stigmatisant la thématique du film ou tout simplement la raison pour laquelle je l'aime, ce que j'essaie d'expliquer dans les quelques lignes qui accompagnent également cette image).
Il peut s’agir de plans "spoilers" étant donné qu’il s’agit souvent de la dernière séquence du film, donc je prends les précautions nécessaires. Mais je vous mets une petite capture du titre pour le staïle. Parce que je vous kiffe. Et que c'est plus zoli.



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Incroyable dernier plan d'une incroyable dernière séquence, avec sa bande originale dont les percussions m'atteignent encore comme des coups de poing au bide, appuyant juste là où il faut pour déclencher un torrent de larmes improbable devant cette fin, celle d'une trilogie parfaite, d'un parcours humain rare pour le genre, et surtout d'un propos post-11 septembre sur ce monde sous la constante menace d'être détruit mais pour lequel il faut se battre, sans jamais perdre espoir dans le peuple qui l'incarne. Cette fin en revendication est autant une conclusion qu'une annonce, la masse noire émergeant de l'eau comme le World Trade Center renaissant de ses cendres, portant son héros issu du peuple. En tuant Batman pour mieux le ressusciter, Nolan assure une pérennité à son protagoniste, mais surtout à sa saga, qui restera un modèle.

2
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Si j'avais déjà su apprécier à la première vision cette thématique insoupçonnée de l'importance de la parentalité, ce n'est que la deuxième fois que toute la portée de ce propos m'a frappé et touché, me faisant réaliser que la boucle évoquée dès le titre n'était pas ce twist SF annoncé mais cette inéluctable histoire se répétant qui condamne un enfant à souffrir de l'absence d'une mère et à sombrer dans la violence et qu'il faut interrompre à tout prix. Ce plan arrive au terme d'une séquence qui voit le protagoniste prêt à choisir la solution de facilité pour résoudre le problème ("si tu peux retourner dans le temps et tuer Hitler, le fais-tu?") et qui se voit dans le gamin et opte pour la solution plus ardue ("non, je l'éduque"). Après une séquence formellement tellement plus ostentatoire, formellement (la ralenti, le montage parallèle) et narrativement (la télékinésie, le paradoxe temporel), avoir ce moment tout calme, muet, dans ce décor aride, ça résume tout le film. Tellement plus que son concept. Tellement riche.

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Plan d'une classe folle qui inaugure une séquence là aussi inattendue et lourde de sens, emmenant ce personnage, qui a parcouru le monde entier en une vingtaine de films, là où on ne l'avait jamais vu : à ses origines. Littéralement, vu qu'il se retrouve dans son pays natal, que ce plan nous présente comme une terre fantôme à l'immensité écrasante, dans la demeure qui donne son nom au film, un trauma à résoudre en la détruisant, comme les autres éléments qui le définissent (l'Aston Martin, Silva sa part d'ombre, M sa mère de substitution), pour mieux ressusciter encore une fois.

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Dans la bande-annonce déjà, ce moment, doux et mélancolique, m'avait surpris, annonçant la couleur de la solennité avec lequel Peter Jackson continuait de traiter sa saga et surtout de l'une deux principales thématiques qui traversent ce premier chapitre : la quête d'un foyer pour ce peuple sans terre, qui abandonnent un moment leur fierté et leur bellicisme pour chanter une plainte mélodieuse. Il y a quelque chose d'assez merveilleux quand un blockbuster peut se permettre de prendre son temps pour s'offrir ce genre de scène. Il y a quelque chose de tout simplement fabuleux quand un cinéaste parvient à la réussir. La lenteur des mouvements, presque comme au ralenti, rythmé au fredonnement qui ouvre la chanson et qui m'a tout de suite envoûté, comme Bilbo visiblement, à en croire l'expression sur le visage de Martin Freeman. Toute l'entreprise de Jackson est contenue dans cette séquence, cette foi et cette dévotion absolue au premier degré de son conte fantastique. Du coup, moi aussi j'ai la foi. Et les larmes aux yeux.

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Point culminant du parcours de ce protagoniste d'un film qui est davantage un film d'espions qu'un film d'espionnage et dont la finalité se situe donc davantage à l'échelle humaine que dans une quelconque résolution d'enquête vers laquelle redirige le titre français simplet. Aux antipodes du film ci-dessus, défait de tout glamour, avec ses personnages usés, à la vie détruite par leur métier, comme son héros donc, mesuré tout le long, et qui craque enfin lorsqu'il rentre chez lui pour découvrir le retour de celle qui l'avait déserté. Une fois de plus, l'émotion naît d'un détail imprévisible. Un détail qui transporte le film ailleurs.

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La capture d'écran ne fait pas honneur au plan, premier du film à unir les héros dans un travelling circulaire forcément jouissif à ce stade du récit, en plein climax, mais aussi de manière inhérente pour tout fan de comics aux yeux de qui ce moment constitue à lui seul la concrétisation d'un rêve qui paraissait encore improbable il y a tout juste quelques années. En choisissant Joss Whedon, Marvel a eu l'intelligence de faire appel à un mec qui sait ce qui fait marcher une équipe et le mec a su non seulement comment le gérer à l'écrit mais aussi à l'écran dans un film qui n'a certes pas la profondeur des autres figurant dans ce top mais qui assure sur tout le reste, comme une poupée russe, révélant surprise sur surprise. Un cadeau.

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Comme je le disais dans ma critique, ce film c'est le mélange improbable entre Hot Fuzz et Superbad qui transcende la facilité de l'adaptation comique par son fond, exploitant au mieux les codes des genres dont font partie les deux modèles susmentionnés - buddy movie et teen movie - avec cette bromance qui voit deux archétypes du lycée régler leurs comptes avec l'adolescence, et en ça, j'ai trouvé le film vraiment malin et surtout touchant. Et ce plan, de l'avant-dernière scène du film, cristallise bien l'entreprise, unissant un plan de fin classique de film d'action (les héros blessés au milieu du champ de bataille et des gyrophares) avec celui de Breakfast Club (avec le poing dressé en l'air de la revendication de l'ado).

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Une vraie surprise ce film, au croisement du film de superhéros et du conte de Noël, avec l'ampleur du premier et le cœur du deuxième. C'est ce cœur qui m'a particulièrement parlé - une nouvelle fois pour un Dreamworks Animation à l'heure où Pixar n'arrive plus à assurer sur ce terrain - avec son propos sur la foi qui parvient à rester sain parce qu'il s'agit de croire en toutes ces notions propres à l'enfance qu'incarnent les Gardiens, l'émerveillement, l'espoir, l'amusement, l'apprentissage. Ça paraît niais dit comme ça, mais j'ai trouvé ça vraiment touchant dans le film, qui le symbolise via le parcours de son protagoniste, arrivant à son comble lors de cette séquence où, enfin, il existe, parce qu'un enfant peut le voir. Parce que cet enfant est le dernier à croire encore à l'impossible, à la magie. Du coup, le discours semble davantage être une ode à l'enfance qu'une parabole religieuse. Et quand t'es le dernier enfant qui croit encore à la magie, forcément, tu t'y retrouves.

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En écrivant ces paragraphes l'un après l'autre, je réalise qu'une ligne directrice semble émerger de mon top cette année, composée en grande partie de film qui présente un thème et/ou une émotion dont la présence m'a surpris. Ici, c'est la découverte d'un film qui parle de mort caché derrière un survival avec des loups. Un film qui s'est vendu sur Liam Neeson s'apprêtant à tabasser du lupin avec des tessons de mignonnettes alors qu'il s'agit d'une promo mensongère qui essaie de vendre un film avec des couilles là où il s'agit d'un film avec du cœur. Comme en témoigne cette magnifique scène où le protagoniste calme un homme sur le point de mourir. Plus marquante que toutes les louveries du film.

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Je ne sais pas s'il y a un plan qui transpire davantage l'amour d'un genre que celui-ci cette année. Et donc un plan qui cristallise davantage le fond de ce film d'horreur ludique, véritable déclaration d'amour à tout un pan du 7e art, dont il joue avec les codes pour mieux les justifier, parodiant tout en pardonnant les clichés avec malice, culminant avec un troisième acte BONUS inauguré par ce plan métafilmique qui contient à lui seul vraisemblablement l'intégralité du cinéma fantastique, ici reconstruit plus que déconstruit. A l'instar de l'autre film écrit par Whedon cette année, c'est d'une générosité jubilatoire.

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Amusant comme le film a pu à la fois décevoir et surprendre, le bât blessant sur les points les plus attendus mais étonnamment riche là où on ne l'attendait pas, narrativement foireux mais thématiquement épatant pour ma part, dans tout ce qui touche au personnage de David, incarnant la déception de la Création face à son Créateur et, l'espace d'une scène se concluant sur le plan ci-dessus, l'incarnation de la Vérité face à la vie après la mort : There is nothing. Transcendant le film d'horreur pour explorer la mélancolie de celui qui ne croit plus, l’œuvre parvient à outrepasser pour moi ses indéniables défauts et à faire preuve d'une valeur qui va au-delà de ces considérations.

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Là aussi, derrière l'enquête qui domine le film, il y a le cheminement de son anti-héroïne, qui prend déjà à elle seule la moitié du récit avant même qu'elle ne rejoigne l'intrigue principale et qui s'octroie un dernier acte à elle seule aussi, faisant d'elle la raison d'être du film, et donc celle qui porte le propos, celui-là même qui condamne ces "hommes qui n'aimaient pas les femmes", par le biais de cette victime, violée physiquement puis sentimentalement, aboutissant sur une impasse. Ou plutôt une fuite, toujours plus loin dans l'isolation, comme l'indique ce plan, le dernier du film, plus pessimiste encore que celui du précédent film de l'auteur, qui se terminait déjà sur la détresse sentimentale d'un protagoniste incapable de communiquer avec l'autre. Une fois de plus, au-delà de l'intrigue de polar, il y a l'humain. Sauf qu'ici, on est dans un dénouement à l'opposé de ceux, optimistes, des films susmentionnés.

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J'ai pas réussi à choisir entre la scène du No Man's Land et la dernière scène. Alors bats les couilles, je mets les deux.
La première résume à elle seule tout le film, où comment le cheval est une sorte de vecteur du bien, allant d'un "propriétaire" à un autre, d'une nationalité à une autre, les faisant communiquer malgré eux, et plus directement dans cette séquence, sorte de mini-film dans le film, où l'on retrouve tout Spielberg, animé par la magie de la communication, celle qui unissait extra-terrestres et êtres-humains dans Close Encounters, celle qui était impossible entre israëliens et palestiniens dans Munich, etc.
Dans ma critique, j'écrivais "Une dernière scène belle à en faire hurler les cyniques, sublime d'un point de vue formel - avec ces silhouettes de profil découpées sur un coucher de soleil rougeoyant - et thématique, laissant le vrai fond du film apparaître, plus spielbergien que jamais." Avec ce point final, Spielberg vient nous dire que tout le film n'était autre qu'un parcours du fils pour comprendre son père. Le fait de balancer ça avec une scène muette au visuel exacerbé, avec cette symétrie iconique dans les postures de la cellule familiale, qui répond à la première séquence et au premier plan (lever de soleil), rend le propos plus fort que s'il avait été martelé en fin de compte. BEAU!

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Aussi premier degré - et potentiellement mièvre - que le film juste au-dessus mais là aussi, il y a une telle foi et une telle humanité qui traversent le film, porté non seulement par un Damon tellement proche et une écriture qui transforme les clichés en justesse, que c'en est lumineux. Et Rodrigo Prieto l'illustre avec cette incroyable photo solaire dans laquelle baigne le film et je ne saurais trouver une meilleure image pour capturer ça, surtout que ce plan vient de la séquence épiphanique au début du film lorsque le protagoniste saisit la portée du lieu et comment il va pouvoir assurer le bonheur de ses enfants. Le tout sur du Sigur Ros emphatique. J'en ai chialé, c'était incompréhensible. A ce niveau-là, c'est de la magie. Je pose pas de questions, je me laisse porter.

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Il y a un gag récurrent dans la série Family Guy créée par Seth MacFarlane qui voit le protagoniste tomber fréquemment par hasard sur un poulet géant avec lequel il se met alors à se tatanner de façon de plus en plus destructrice et absurdement longue. Au même titre que tous les autres gags de la série, c'est clairement le même esprit qui traverse cette séquence de Ted sauf qu'ici, le combat a du sens. Ici, l'animal improbable avec lequel le protagoniste se bat n'est autre que le symbole de sa propre immaturité qu'il lui faut affronter pour évoluer. Et la séquence cristallise à elle seule l'entreprise toute entière de MacFarlane, qui a su aller outre son habituel étalage de blagues trash et de références geek pour raconter quelque chose, et le fait avec un style super bien vu, au travers d'une baston super violente et filmée de manière super réaliste, avec cette peluche en synthèse parfaite. Il y a quelque chose de très cru qui résonne alors particulièrement dans la scène. En plus d'être drôle.



Bilan :

Année qui a assez mal commencé en paraissant s'inscrire sous le signe des films inégaux, semi-déceptions de la part d'auteurs généralement en forme (Fincher, Spielberg, Scott) sur des gros films attendus, tandis que les petits films créaient la surprise, avant de se révéler dans le dernier trimestre avec quelques gros morceaux. Année riche où tous les genres ont été surpris, avec des révélations (Goddard), des confirmations (Alfredson, Whedon, Lord & Miller, Johnson), des résurrections (Crowe) et des retours en forme (Carnahan, Mendes).
Pour les amateurs de blockbusters comme moi, 2012 était un bon cru, avec des films de divertissement intelligents, thématiquement intéressants (TDKR, Skyfall, Prometheus) ou tout bonnement magiques (Avengers, The Hobbit, Rise of the Guardians). Impossible pour moi de bouder mon plaisir, cette année je suis comblé. Je crois que je préfère les films de cette année à ceux de l'an dernier même si 2011 était plus cosmopolite.


Quelques stats triviales (Pays d'origine/Statut/Genre) :
1 Américain/Suite de suite de reboot d'adaptation de comics/Super-héros.
2 Américain/Original/Science-fiction.
3 Britannique/Suite de suite de reboot de franchise de 19 films/Espionnage.
4 Américain/Adaptation/Heroic Fantasy.
5 Britannique/Adaptation de livre/Espionnage.
6 Américain/Crossover de quatre adaptations de comics/Super-héros.
7 Américain/Adaptation de série TV/Comédie.
8 Américain/Original/Fantastique.
9 Américain/Original/Survival.
10 Américain/Original/Horreur.
11 Américain/Préquelle d'une franchise de six épisodes/Science-fiction.
12 Américain/Réadaptation de livre/Thriller.
13 Américain/Adaptation de livre/Guerre.
14 Américain/Adaptation de livre tiré de faits réels/Comédie dramatique.
15 Américain/Original/Comédie.

Soit 13 américains, 7 blockbusters et 5 films originaux.
Et je vous emmerde.


MVP of 2012 :
Joseph Gordon-Levitt (The Dark Knight Rises, Looper)
Gary Oldman (Tinker Tailor Soldier Spy, The Dark Knight Rises)
Tom Hardy (Tinker Tailor Soldier Spy, The Dark Knight Rises)
Benedict Cumberbatch (Tinker Tailor Soldier Spy, War Horse)
Scarlett Johansson (The Avengers, We Bought a Zoo)
Chris Hemsworth (The Avengers, The Cabin in the Woods)
Tom Hiddleston (War Horse, The Avengers)
Liam Neeson (The Grey, The Dark Knight Rises)
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 Sujet du message: Re: TOP 2012 - Définitif
MessagePosté: 14 Déc 2012, 09:14 
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Antichrist
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21 Jump Street, je viens de me le mater, y a vraiment des passages énormes... Pour le reste, tes goûts sont tellement établis dans le temps qu'il n'y a guère de surprise, en fait.


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 Sujet du message: Re: TOP 2012 - Définitif
MessagePosté: 14 Déc 2012, 10:41 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Peu importe tes goûts, Freak, tes messages "top final" sont toujours un régal! Chapeau!

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 Sujet du message: Re: TOP 2012 - Définitif
MessagePosté: 14 Déc 2012, 12:24 
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Karloff a écrit:
21 Jump Street, je viens de me le mater, y a vraiment des passages énormes... Pour le reste, tes goûts sont tellement établis dans le temps qu'il n'y a guère de surprise, en fait.

J'aurai dû te demander à toi de faire mon top vendu 2013. Si t'avais pas eu 15/15, bannissement.

Et te surprendre n'étant pas un de mes objectifs, je me remettrai vite de ton commentaire désagréable et gratuit. Maintenant tu peux aller chier sur le top de quelqu'un d'autre.

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 Sujet du message: Re: TOP 2012 - Définitif
MessagePosté: 14 Déc 2012, 12:28 
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Arnotte a écrit:
Peu importe tes goûts, Freak, tes messages "top final" sont toujours un régal! Chapeau!

Merci!

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