30* All the boys love Mandy Lane 30 C'est dur d'être aimé par des cons 29 Dernier maquis 28 Desengagement 27* The strangers 27 Shine a light 26 Redacted 25 [REC] 24 http://fr.youtube.com/watch?v=u0Bk-HosveE 23 Valse avec Bashir 22 L'orphelinat 21 California dreamin' 20 L'échange 19 The dark knight 18 Peur(s) du noir 17 Serbis 16 Sans Sarah rien ne va
15* Let's get lost, de Bruce Weber
15 Je veux voir, de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige
14 Telepolis, d'Esteban Sapir
13* Encounters at the end of the world, de Werner Herzog
13 There will be blood, de Paul Thomas Anderson
12 Versailles, de Pierre Schoeller
11 Speed racer, d'Andy et Larry Wachowski
10 It's a free world!, de Ken Loach
9 Cloverfield, de Matt Reeves
8 Blindness, de Fernando Meirelles
7* L'oeil sauvage, de Ben Maddow, Sidney Meyers et Joseph Strick
7 Two lovers, de James Gray
6 Le libre arbitre, de Matthias Glasner
5 Reviens-moi, de Joe Wright
4* A swedish love story, de Roy Andersson
4 Un conte de Noël, d'Arnaud Desplechin
3 La vie moderne, de Raymond Depardon
1 Wall-E d'Andrew Stanton et No country for old men, de Joel et Ethan Coen
Dernière édition par DPSR le 23 Déc 2008, 22:04, édité 1 fois.
Inscription: 25 Nov 2005, 00:46 Messages: 87074 Localisation: Fortress of Précarité
C'est (re)tipar, sur le même mode que les deux dernières années : chaque titre est accompagné d’une image, représentative d'un plan ou d'une scène marquante, stigmatisant la thématique du film ou tout simplement la raison pour laquelle je l'aime, ce que j'essaie d'expliquer dans les quelques lignes qui accompagnent également cette image.
Il peut s’agir de plans "spoilers" étant donné qu’il s’agit souvent du dernier plan ou d’un plan de la dernière séquence du film, donc je prends les précautions nécessaires.
Un plan tout con en apparence, à quelques secondes du début du film. Un lent travelling avant sur une figure absolument immobile, inerte, de dos. Il ne se mettra en mouvement que lorsque débarque le van qui vient le prendre mais avant d'être littéralement pris en stop par le scénario, il ne bougeait pas, il était comme mort, hors de l'action. Cependant, dès qu'il arrive, c'est lui qui devient le moteur du récit. Je le disais déjà dans mon avis à la sortie de la salle, dans le film, le Joker est presque davantage un concept abstrait qu'un protagoniste, il impose les règles du jeu, il est le grand marionnettiste, un démiurge et c'est tel quel qu'il nous est présenté : un absolu. On ne nous explique pas ses origines, il est juste l'incarnation du mal et ce plan est probablement le plus symbolique de cette notion. Avant le film, il n'existe pas, mais dès lors qu'il est mis en scène, dès qu'il "apparaît" à l'écran, au début du film, c'est lui qui set things in motion. Et cette interprétation du Joker est pertinente à plus d'un titre dans un film qui en fait avant tout un terroriste (plutôt qu'un simple méchant de comic book) voire même la Terreur, celle-là même contre laquelle l'Amérique (Batman) mène sa Guerre...enfin bref, je pourrais en parler des heures tant ce film est riche. Cette année, il n'y a rien qui puisse le surpasser.
2. Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull
Y en a 150 000 des plans de ce film que j'aurai pu choisir tant la mise en scène me souffle à chaque instant, transcendant tout ce qu'on peut reprocher au scénario et que je ne vois même plus. Mais j'ai préféré sélectionner ces deux plans, situés chacun à une extrémité du film et qui se font écho, associant directement l'une des images les plus mémorables au monde (le champignon atomique, oh combien réel) et une image d'épinal du genre auquel le film rend hommage (la découverte d'une soucoupe volante, cliché de l'imaginaire collectif) avec ce même sens du héros d'un autre temps (le chapeau et le fouet faisant foi) dépassé par ce monde à l'ère du nucléaire sur lequel il n'a aucun contrôle, au même titre que celui des êtres venus d'ailleurs, le renvoyant à ses connaissances bibliques (c'est le seul des 4 films où Jones est incrédule après le climax, n'ayant plus aucun repère). Le film ne sera probablement pas le plus convaincant niveau aventures aux yeux de beaucoup mais thématiquement, même s'il aurait mérité d'être exploré plus avant, c'est le plus intéressant de la saga.
3. Iron Man
La capture d'écran ne fait pas honneur au dynamisme et à la force du plan qui voit le super-héros arriver des cieux tête la première en contre-plongée avant de se redresser pour atterrir à la hauteur de la caméra, au niveau du sol, dans une pose des plus comic book, avec un "cling" métallique qui "vend" la scène. C'est la première apparition héroïsée du personnage dans son armure finale, à 1h17 de film et c'est une des dernières scènes tournées par Favreau et probablement la meilleure scène d'action du film. On sent tout de suite qu'il est plus à l'aise dans son découpage et notamment dans la manière de filmer le costume, comment alterner entre CGI parfaits et uniforme réel. Toute la séquence dégage alors la compréhension d'un medium comme finalement peu de cinéastes ont su le faire. Favreau n'a pas le talent (et surtout la personnalité) de certains de ses prédécesseurs mais il a su retranscrire au mieux un matériau encore en plein essor cinématographique.
4. Speed Racer
Pfooo mais là aussi j'aurai pu en choisir 1000 des plans différents vu comme le film regorge d'inventivité formelle, évoquant l'évolution de l'art de l'image en mouvement, de Muybridge à Mario Kart en passant par le cartoon et la japanime ou les délires les plus psychédéliques. Je garderai ce climax renvoyant on ne peut plus ostensiblement à la séquence du stargate de 2001, comme un ultime référent cinématographique et évoquant par la même occasion cette même transcendance du fond (c'est quand même à la base un film pour gosses) par la forme (la mise en scène la plus novatrice de l'année?). C'est aussi la première grosse surprise de l'année pour moi et donc de mon top. Je n'attendais plus rien des Wachowski.
5. Waltz with Bashir
Surprise n°2. "Ouais la même année que Batman 2 et Indy 4, t'auras un docu d'animation israëlien passé à Cannes dans ton Top 5". Mais ouais, t'as raison. Et pourtant la force graphique de ce séjour au coeur des divers cauchemars et souvenirs, plus oniriques les uns que les autres, fut indéniable. Ainsi, comment élire une autre séquence que celle, leitmotiv du film, du rêve d'Ari, venant hanter ses nuits comme elle le fait pour la vision du spectateur, encore envoûté par la musique de Max Richter à la sortie de la salle. Ces images feront certainement partie de celles qui me resteront gravées là.
6. Hellboy II - The Golden Army
De tous ses films hollywoodiens, celui-ci est sans aucun doute celui qui allie le mieux les deux sensibilités de l'oeuvre de Guillermo del Toro. Les plus gros morceaux de bravoure blockbusteriens y côtoient des instants d'une poésie qu'on a pas l'habitude de voir dans ce genre de grosses machines et qui est tout droit issu des films plus petits et personnels de l'auteur. Déjà plus tôt dans le film, l'attaque d'un monstre géant était immédiatement suivie d'un moment de pure grâce qui n'a "rien à foutre là" et pourtant toute la thématique du film y est comprise...et le propos se voit rendu explicite par les dernières paroles du Prince Nuada, le "méchant" du film, avant qu'il ne se fige (littéralement) dans un plan où est contenu tout Del Toro (l'ambre, le rouage, le monstre). "If we die, the world will be poorer for it". Pareillement, si Guillermo del Toro venait à disparaître, le paysage cinématographique en serait appauvri.
7. Quantum of Solace
Ok là on n'est plus du tout dans la poésie. Soit. Toutefois, cela n'ammoindrit en rien le poids de cette image, véritable objet pop art, réincarnée à travers les décennies pour se voir conférer en deux films d'un sens qu'il ne connaissait jusqu'alors pas du tout. Si le gunbarrel est le plan-signature de Bond (la saga ET le personnage), alors jamais n'a-t-il été exploité de manière plus pertinente que dans ces deux premiers chapitres (d'une même histoire) de Daniel Craig. Son premier, hybride, symbolisait la naissance du héros (son accession au statut d'agent 007, dans le prégénérique avant de lancer le générique, deux autres éléments-clé de Bond) tandis que son second, situé en bout de film, vient confirmer sa maturation et donc la présence d'un héros fin formé. Les deux gunbarrels "iconoclastes" servent donc de guillemets ouvrant et fermant cette première longue aventure de Bond et représentent (à l'instar du dernier plan de Casino Royale, que j'avais choisi pour mon top 2006) l'essence même de l'entreprise.
8. Tropic Thunder
C'est assez difficile de sélectionner UN plan dans une comédie où la mise en scène prime probablement moins que le scénario et surtout ici, l'interprétation. C'est pourquoi je choisis de résumer le film à une image de Robert Downey Jr., LE joyau du film, dont la performance stigmatise à elle seule (notament dans cette scène de révélation vers la fin) la thématique plus discrète sur les troubles identitaires (le teubé qui s'assume ou pas, le method actor obligé de se fondre dans ses rôles, le comique mégalo aux multi-rôles par film, le black gay qui joue le cliché du gangsta, le producteur aussi, etc.) par le biais de la figure de l'acteur. L'ouvrage possède un certain relief donc (c'est autre chose que Zoolander quoi) tout en poussant les limites de l'humour transgressif (race, sexe, handicap). Troisième surprise de l'année et donc de ce top.
9. Le Premier jour du reste de ta vie
C'est le genre de plan qui te fait tout un film là aussi, où comment évoquer tous les thèmes du film (fraternité, transmission, nostalgie, etc.) en une image qui traduit également le style de Bezançon (le ton référentiel, le cadre soigneusement composé, tout en droites, un peu BD, un peu vieille photo). Le genre d'images comme on s'en fait dans la tête quand on se remémore un moment-clé de son passé, un souvenir figé dans le temps, où tout est carré et parfait, comme les images d'Epinal de sa propre vie. "Cette famille, c'est la votre"? Cette image, ce souvenir, c'est le mien.
10. 3:10 to Yuma
J'avais dit à l'époque que c'était un film "de détails". Les chuchotements de Bale à sa femme, les proverbes de Crowe, le look de Foster, les petites touches qui caractérisent les personnages et, forcément, le genre, t'asseyant confortablement dans un western à l'ancienne. Et bien qu'il y ait toutes ces eptites aspérités, le film adopte une mise en scène plutôt sobre et un scénario presque épuré, épousant un classicisme qui ne tombe jamais dans le surlignage au niveau des protagonistes, deux héros (et deux acteurs) qui FONT le film. Et ce dessin, c'est tout ça. C'est le petit détail anodin qui en dit long. Quand le fils de Bale, convaincu du bon fond de Crowe, découvre ce dessin de son père fait par son ennemi, pas besoin d'en tartiner des heures. C'est le genre de truc très "premier degré" qu'on voit plus souvent parce que t'auras toujours des nases pour dire "ah ils sont pédés" comme pour Frodo et Sam. Et cette rareté est précieuse.
11. WALL-E
Si on m'avait dit que j'aurai les larmes aux yeux pour une histoire d'amour entre deux robots en synthèse, bah putain...mais c'était sans compter sur le talent de Pixar, conteurs hors pair capable de créer l'émotion à partir de la simplicité même, ou comment humaniser des personnages muets à peine anthropomorphes et tendre à une universalité des sentiments à toute épreuve. Jamais le film n'est-il aussi fort que lorsqu'il laisse les images parler (à l'instar de No Country for Old Men, There Will Be Blood et Hunger) et des moults échanges entre Wall-E et E.V.E., je garderai ce plan qui parvient à rendre doux le contact entre deux surfaces métalliques et anguleuses (et faites de 0 et de 1).
12. Jumper
Le film du touseulisme. Bah je persiste et je signe. Peut-être est-ce trop geek? Moi je le trouve surtout intelligent, tant dans le scénario (qui n'explique pas les règles mais les laisse deviner) que dans la mise en scène (qui se permet d'être exigeant vis-à-vis de l'oeil humain et de sa lecture), ou comment essayer de raffraîchir un genre encore en plein essor, certes, mais parfois déjà plus très inspiré formellement parlant. Ainsi à partir de son concept fort, Liman et Cie exploitent un potentiel de fou qui rend possible ce genre d'images. Si j'avais pu faire des gifs, j'aurai plutôt mis la séquence de fin où Christensen et Bell se poursuivent et se battent à travers les lieux en se téléportant un peu partout.
13. Un conte de Noël
Hey pas d'image! J'ai pas réussi à mettre la main sur le film pour faire une capture de l'image que j'aurai aimé vous montrer pour illustrer ce que j'aime dans le film. Ca aurait probablement été un extrait du tout début du film, la présentation en animation de l'histoire. Parce qu'on retrouve bien là toute la richesse formelle d'un film qui ne se limite aucunement aux carcans des clichés d'un genre, d'un courant, d'un pays. Depleschin alterne entre naturalisme et théâtralité, dans le texte comme dans l'image, entre justesse et léger surréalisme, ose l'iris et autres artifices qui n'ont pas lieu d'être dans ce type de "film d'auteur". Et pourtant si. Surprise number four.
14. The Mist
Le film n'est "que" 14e de mon top mais ce plan est probablement dans le top 5 des images les plus marquantes de l'année. Du film de Darabont, je reste peu amateur de la chute finale, trop twilightzonesque dans son "twist" pour vraiment me convaincre et/ou me toucher et quelque part, j'aurai aimé que le film se termine sur la voiture des "survivants" s'enfonçant dans la brume après la vision d'horreur qu'incarne l'image ci-dessus. A mes yeux, la vue d'un tel mastodonte, inattendu, malgré le crescendo du bestiaire du film, signe déjà la fin des temps. Quand une telle créature règne de sa hauteur sur la Terre des hommes, comment veux-tu vaincre? C'est fini quoi. Et le tout se déroule sur une musique macabre, a priori hors sujet, d'une artiste qu'on croyait devenue inutilisable, mais non. C'est parfait. Cinquième surprise de 2008 mais la première chronologiquement.
15. The Incredible Hulk
Pour celui-ci, le principe est plus ou moins le même que pour Iron Man. N'en déplaise à jiko, oui, j'aime surtout le film pour ce qu'il m'offre de la BD que je ne retrouvais pas chez Ang Lee. J'aime beaucoup son Hulk mais je ne le considère pas sans lacunes et il en va de même pour celui-ci. Ils sont presque complémentaires, l'un faisant preuve d'une vraie réflexion formelle sur la question d'adaptation (de comics) et le personnage, l'autre comblant l'avarice du premier en ce qui concerne l'action et déployant une imagerie comic book transposée au premier degré mais non moins satisfaisante pour ma part. Comme en témoigne ce joli plan de Louis Leterrier, qui évoque même l'émotion quelque peu absente chez Lee du rapport Hulk/Betty. A l'instar de son "souci" d'adaptation, le film demeure très simple, très basique, flattant mes instincts primaires et c'est pourquoi il est si bas mais quand même ici, malgré le nombre de films qui lui sont supérieurs cette année (mon but n'est pas d'établir la liste universelle -et donc consensuelle- des meilleurs films de l'année OBJECTIVEMENT PARLANT, mais de mes films, mes goûts à moi...Et moi c'est Hulk ).
Voili voilou.
Une mention d'honneur au cinéma français qui aura quand même su m'étonner cette année : deux films dans mon top et d'autres assez réussis (JCVD, L'Ennemi public n°1, Seuls Two et même Secret défense à un certain niveau).
2008 enfiste 2007 et restera l'année du règne blockbuster pour ma part avec un beau lot de réussites, chacune au niveau de leurs ambitions (oui j'aime bien Hancock).
Et aussi celle des surprises...
Peu de réelles déceptions cette année...le seul que je pourrais citer, c'est Shyamalan, même si à force je m'y étais préparé et que je trouve pas le film aussi mauvais que certains le pensent. Ca reste le premier film de l'auteur qui n'est pas dans un de mes tops. Et le prochain, je le sens pas.
Bientôt suivront mon Flop 2008 et mon Top Affiches 2008.
Inscription: 25 Nov 2005, 00:46 Messages: 87074 Localisation: Fortress of Précarité
the black addiction a écrit:
Aaaaah tu n'as pas mis Rambo. I love you.
Revu hier. C'est mignon dans son bourrinisme et son amour du perso mais après ça va pas plus loin. C'est déjà bien, c'est court donc c'est cool mais bon.
Inscription: 25 Nov 2005, 00:46 Messages: 87074 Localisation: Fortress of Précarité
the black addiction a écrit:
Aaaaah tu n'as pas mis Rambo. I love you.
Et j'aime bien ton pignolage sur les détails de Yuma. Je suis d'accord en plus, ça devrait t'effrayer.
Boah c'est pas tellement du pignolage...la jambe de Bale, les proverbes de Crowe, c'est le genre de petits détails de caractérisation classiques quoi...
Inscription: 01 Mai 2007, 12:27 Messages: 12731 Localisation: Actresses
Bon j'ai mis les films que j'ai vu, même si ils ne sont pas sortis, comme ça cette liste diffère de celle du site de CaptainN.
1. La Frontière de l’aube. Phillipe Garrel.
Une année monstrueuse, rarement un film m’aura autant touché que le Garrel, rarement autant eu l’impression de voir le cinéma en train de renaître devant moi, une histoire d’une simplicité archétypale, retour à ce qui fait l’essence du cinéma. J’ai beaucoup de mal à parler de ce film, autant à l’écrit qu’à l’oral, c’est une sorte d’absolu pour moi, le meilleur film de la décennie avec Mulholland Drive, deux grandes histoires d’amour (je fais ma psychanalyse en même temps).
2. Southland Tales. Richard Kelly.
Là aussi, impression extrêmement rare d’être face à quelque chose de totalement neuf, du moins un objet qui ingurgite le cinéma du passé pour le recracher totalement détruit. Tout ça dans un film soit disant mainstream, mais il ne faut pas s’y tromper, le film de Richard Kelly est bel et bien un film expérimental. Il y a surement des choses ratées, mais je l’aime jusque là dedans, car il fallait avoir des tripes pour un projet pareil. Un grand nom en train de se construire, celui du cinéaste qui a essayé de réunir grand projet avec constat réflexif d’un cinéma dépressif… le cinéma DOIT aller de l’avant ? Ce n’est pas vraiment le propos, il doit juste être pluriel. Un film Lynchien, Ferrarien, Verhoevenien… un film de Richard Kelly.
3. A Short film about the indio nacional. Raya Martin
Hallucinant qu’un jeune de 21 réussisse ça, à passer outré l’arrogance de son jeune âge et de son talent, à être déjà mature pour fournir un film qui peut passer, si on ignore son âge, pour un film de vieux maître uniquement connu dans son pays. A 21 ans, Raya Martin conjugue aspirations intime, affective, politique, pour livrer le film conceptuel le plus habité depuis très longtemps. Intense.
4. Redacted. Brian De Palma
J’en avais suffisamment parlé à l’époque de sa sortie, un film qui m’a beaucoup touché tout en mettant en avant une nouvelle forme de récit, un récit par lequel passe le potentiel critique et politique du film, rien n’est gratuit. Un grand film maniériste et iconoclaste, le De Palma de cette décennie.
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5. Go Go Tales. Abel Ferrara
Ferrara qui continue son travail entamé dans les années 90 avec sa « trilogie » miraculeuse, The Black out, The Addiction et New Rose Hotel. Il se détache de plus en plus du récit classique, tout en conservant le lien léger avec le genre, sans lequel Ferrara a du mal à exister. J’ai trouvé ça fort, beau, personne aujourd’hui ne filme les corps comme Ferrara, il arrive en faire sortir une valeur singulière et politique. Je conseille de lire ce que Nicole Brenez en dit dans son livre sur Ferrara, j’y souscris totalement.
6. Valse avec Bachir. Ari Folman
Là aussi il est question de mélange de genre… possible mais ce n’est pas ce qui importe vraiment, ce qui importe c’est la grandeur de cette écriture affective qui habite chaque image animée, chaque raccord, chaque ellipse, un film d’une cohérence et d’une rigueur bluffante. Un film politique ? je ne crois pas, surtout un film humain qui met en avant la nécessité de retrouver une image, de ne pas laisser la douleur derrière. Simple dans le discours, après c’est autre chose…
7. Hunger. Steve McQueen
J’ai pris une grosse baffe, je m’attendais à un truc genre Ken Loach, ben on en est très loin… Il ne s’agit pas de réalisme ici, surtout pas dans la représentation de la souffrance liée à la grève de la faim. Il s’agit de conceptualiser le social, j'ai souvent pensé à Alan Clarke, l’énergie politique qui passe par le corps du personnage est parfaitement rendue. Un film dérangeant dans le sens où la douleur est admirée, ambigu sur la question du sacrifice, mais un film qui m’amène à réfléchir et à penser certaines choses…
8. Frownland. Ronald Bronstein
Expérimental, underground, libre, criard, glauque, dérangeant… Bronstein redonne un sens au mot indépendant, un film qui fait un beau dyptique avec Tarnation de Caouette. Bref il s’agit de ne pas oublier Warhol, Mekas, Morrissey, Smith, Conner… ce n’est pourtant pas un film citationnel, il rétablit juste leur importance, surement involontairement, il reproduit un geste important.
9. Dernier maquis. Rabah Ameur Zaimeche.
Un film politique et fort, autant qu’un film doux et sensible, un film de peintre autant qu’un film documentaire… les frontières sont mises à mal dans cette œuvre d’une douceur particulière, car quand on sort de la salle on a qu’une envie c’est de crier.
10. Two Lovers. James Gray
Superbe film d’amour sur l’impossibilité de l’acquérir, c’est donc un film très difficile, comme d’habitude avec le cinéaste. Encore une appropriation de genre extrêmement réussie. Joaquim Phoenix est au sommet.
11. No Country for old men. Joel Coen
12. L’Echange. Clint Eastwood
13. There will be blood. Paul Thomas Anderson
14. The Dark Knight. Christopher Nolan
15. Cloverfield. Matt Reeves
16. Body Rice. Hugo Viera Da Silva
17. De La Guerre. Bertrand Bonello
18. Le Premier venu. Jacques Doillon
19. Lust Caution. Ang Lee
20. L’Homme qui marche. Aurélia Georges.
L’année est vraiment hallucinante pour moi, même dans les films après le top 10 il n’y a presque que des films qui méritent un top 10… c’est presque frustrant, mais tant mieux.
Quelle superbe année pour le cinéma, tout de même...
Moi je ne trouve pas... je galère pour trouver des films "topables".
Me reste quelques gros calibres à voir, et quelques rattrapages (ces tops donnent de nouvelles idées), mais j'ai vu la plupart des films cités... et, y'a du bon, évidemment, mais rien ou presque qui troue le cul.
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