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MessagePosté: 16 Mar 2017, 11:45 
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Beau texte, Artcore, qui fait d'autant plus plaisir que tu étais sceptique avec le scénario.

Et moi non plus, j'arrive pas à adorer Hunnam, il est pas mauvais mais... c'était pas l'acteur idéal.


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MessagePosté: 19 Mar 2017, 23:22 
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Le film a beaucoup de qualités, à commencer par une sorte de sincérité qui transpire de l'écran, d'amour pour ses personnages et son propos. Mais je trouve aussi que le côté vignettes accolées, avec des transitions souvent absentes, un montage parfois foutraque et une utilisation de la musique hasardeuse par moments, peut faire sortir du film : soit on accepte cette approche, qui a le mérite de ne pas être conventionnelle (le Scorsese "glisse" beaucoup mieux par exemple), soit on se heurte régulièrement à des sauts temporels et géographiques que l'on peine à justifier par l'obsession voire la confusion mentale du héros. Et on peut trouver le dernier plan très beau, moi il m'a un peu gêné, j'ai trouvé ça vraiment surligné et inutile. Mais ça reste très riche d'interprétations et d'une générosité folle tout en étant relativement humble graphiquement.
Aussi, quand le nom de Brad Pitt apparait dès le début des crédits comme producteur, on ne peut s'empêcher de penser à ce qu'il aurait donné à la place d'Hunman. Sienna Miller est elle plutôt bonne, les gamins aussi, et Pattinson déchire alors qu'il n'a pas grand-chose à jouer (en revanche j'ai du mal à comprendre l'intérêt narratif du méchant, évacué d'un coup de chasse d'eau).
J'aime beaucoup Gray, j'avais été estomaqué à l'époque par Little Odessa, depuis je lui reconnais le courage de souvent tenter de faire autre chose que du huis-clos familial (même si, au final, il y revient toujours, et ici aussi) et cela passe par certaines maladresses à mes yeux, mais ses films même imparfaits demeurent très attachants.
4.5/6


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MessagePosté: 20 Mar 2017, 00:01 
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boultan a écrit:
Aussi, quand le nom de Brad Pitt apparait dès le début des crédits comme producteur, on ne peut s'empêcher de penser à ce qu'il aurait donné à la place d'Hunman.


Pareil..mais en me disant finalement "heureusement qu'il ne jouait pas le rôle principal".


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MessagePosté: 22 Mar 2017, 11:15 
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Très beau film, qui a eu le mérite d'à la fois me surprendre dans son scénario et me plonger dans un état contemplatif. Le complément idéal de Silence en ce début d'année cinéphile.

Je pensais que l'on allait vers un unique voyage dans la jungle et puis le retour en Angleterre m'a pris au dépourvu. Ces allers-retours font toute l'originalité et la mélancolie du film, qui est avant tout le portrait d'un idéaliste, obsessionnel comme le semblent être tous les grands hommes. Gray réussit à éviter tout manichéisme en restituant les dilemmes moraux et humains qui se posent à tous ceux qui veulent se consacrer à une grande cause. C'est vrai qu'il a causé de grandes souffrances à sa famille. Et en même temps, Gray montre subtilement que l'archaïsme et le racisme de la société aggravent le préjudice, et le conditionnent peut-être même entièrement:
quand à la fin le dignitaire de la Société de géographie reçoit l'objet signifiant que le protagoniste a trouvé "Z", il ne le dit pas à la femme, parce que ce serait reconnaître l'erreur de la civilisation occidentale sur sa prétendue supériorité; mais ce faisant, il empêche la femme de s'apaiser en voyant que son mari et son fils sont probablement toujours vivants et qu'ils ont atteint leur but.


D'une manière générale, la recréation de l'esprit de l'époque est brillante, comme cette scène où l'explorateur prêche pour une nouvelle expédition auprès des savants réunis. La séquence est surprenante car loin d'être solennelle, elle est joyeuse, enlevée, presque attendrissante: les hommes sont de petits enfants. Mais la face sombre de cet infantilisme rattrapera bientôt le personnage, et la civilisation. L'aveuglement de l'occident le précipitera dans le trou noir des deux guerres mondiales. A ce titre, l'immersion dans les tranchées n'est pas une simple toile de fond, elle est une étape essentielle de la démonstration.

Toute la dernière partie est très mystérieuse, Gray entretient effectivement le flou sur la réalité de ce qui est montré, car le voyage de tout explorateur est avant tout intérieur, et les fantasmes sont souvent pour soi plus réels que la réalité. C'est le travail du cinéaste de dévoiler ces mondes intérieurs, par-delà la simple et commune réalité, et de ce point de vue, Gray a peut-être signé un chef d'oeuvre. D'autant que les influences dont il use sont parfaitement digérées, de 2001 (oui, ce regard extérieur du personnage assis sur un autre "moi", c'est vraiment ça, et en même temps c'est suffisamment subtil pour qu'on doute, et du coup l'avoir vu mentionné sur ce topic m'a fait sourire) à Apocalypse Now en passant par Aguirre.


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MessagePosté: 22 Mar 2017, 12:30 
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MessagePosté: 22 Mar 2017, 13:38 
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Baptiste a écrit:
D'une manière générale, la recréation de l'esprit de l'époque est brillante, comme cette scène où l'explorateur prêche pour une nouvelle expédition auprès des savants réunis. La séquence est surprenante car loin d'être solennelle, elle est joyeuse, enlevée, presque attendrissante: les hommes sont de petits enfants.

La séquence où Hunnam gueule et où il est hué puis acclamé dans la seconde ? Pour moi c'est écriture bâclée 101 mais si tu dis que c'est l'esprit de l'époque.


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MessagePosté: 22 Mar 2017, 14:51 
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Déjà-vu a écrit:
Baptiste a écrit:
D'une manière générale, la recréation de l'esprit de l'époque est brillante, comme cette scène où l'explorateur prêche pour une nouvelle expédition auprès des savants réunis. La séquence est surprenante car loin d'être solennelle, elle est joyeuse, enlevée, presque attendrissante: les hommes sont de petits enfants.

La séquence où Hunnam gueule et où il est hué puis acclamé dans la seconde ? Pour moi c'est écriture bâclée 101 mais si tu dis que c'est l'esprit de l'époque.


Je pense que quelqu'un comme Gray a une intention précise en procédant comme ça. Cette scène montre des réactions épidermiques à l'hypothèse d'une autre civilisation, puis dans la seconde, comme tu dis, enthousiastes pour le pur sentiment de découverte. Par ce biais il nous décrit une époque avide de découvertes, d'exploration, et en même temps, paradoxalement, campée sur ses vieilles certitudes de domination, sur son ethnocentrisme. C'est une contradiction comme celle-ci qui a pu déboucher sur l'intensité de la Première guerre mondiale, cet aspect conquérant qui s'abîme dans la confrontation.

C'est vrai que le ton de la scène est fortement accentué par rapport au reste du film, qui baigne dans une atmosphère similaire mais moins grotesque. Mais pour moi, ça a vraiment à voir avec l'infantilisme que Gray veut faire ressortir.


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MessagePosté: 23 Mar 2017, 09:10 
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Ca part sans doute d'une intention (Gray n'est pas idiot non plus), mais je crains que ça soit loupé quand même et que 99% des spectateurs ne se disent pas "ah comme la versatilité de l'époque est bien figurée dans cette scène" mais plutôt "tiens, ils ont laissé un stagiaire bourré monter cette scène en trois-quatre".
Je peux comprendre qu'il cherche à éviter le morceau de bravoure classique du tribunal où l'éloquence du héros retourne la salle, mais ça reste raté à mon avis. Comme est ratée, aussi, l'exposition de la disgrâce familiale qui retombe sur le héros (son père picolait, la belle affaire), expédiée sans ménagement, et sur laquelle repose pourtant une grande partie de sa motivation et du thème de la transmission père-fils qui est au cœur du cinéma de Gray.


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MessagePosté: 23 Mar 2017, 10:09 
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Je suis d'accord avec Baptiste, cette scène étant d'ailleurs mise en miroir plus loin avec la confrontation tout aussi puérile avec le milliardaire.

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MessagePosté: 24 Mar 2017, 22:01 
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Attention spoilers:

Je me suis toujours tenu à distance de l'emballement sur James Gray, notamment aux moment où il sortait La nuit nous appartient ou Two Lovers, en observant ça avec un peu d'étonnement tout en ayant l'impression que quelque chose m'échappait. Avec son dernier j'ai fini par basculer dans le camp du "ouais en fait ça me gonfle" et je trouve son cinéma carrément grossier ici: tout ce qui a trait à la caractérisation est facile et convenu. Que ce soit sa femme que l'on met un peu trop avant alors qu'elle n'a aucun poids (cf la scène inutile où son fils la convainc en deux minutes d'aller se jeter dans une mission quasi-suicide); le fils tiens, écrit de façon hyper caricaturale avec la traditionnelle crise d'adolescence à base de "tu nous a abandonné !" puis l'âge de la maturité et l'acceptation de la figure paternel en un coup d'ellipse magique; on citera aussi les présidents de la Geographical Society plus archétypaux tu meurs ou encore le gros traître dont les attitudes de lâcheté sont tellement passées au fluo qu'on sait exactement ce qu'il va se passer pendant 30 minutes à partir du moment où il court se cacher derrière les arbres lors de l'attaque des "sauvages".

Tout dans l'écriture m'a semblé paresseux et sans imagination.

A la base l'idée de devenir le témoin d'une époque proche et pourtant fantasmée, dans le sens où on a du mal à se la représenter (absence de frontières, esclavage, ignorance d'un pan entier de l'humanité etc) me fascine totalement et les premières scènes dans la jungle m'ont enthousiasmé. J'ai été très déçu de voir le récit s'éparpiller et faire autant d'aller-retour, pour moi ça casse totalement le rythme et tout ce qui a en dehors de la jungle m'a totalement désintéresse - par parce qu'il n'y'a pas de matière à servir l'histoire mais plutôt comme je l'ai décrit plus haut à cause de son traitement selon moi insipide, et parce que dépourvu de la magie et du côté théâtrale de l'exploration le film m'a semblé vide et ennuyeux. A force, j'ai fini par lâcher prise et suis resté totalement en dehors de cette dernière expédition, de tout le folklore déballé et du pouvoir mystique qu'il tentait d'obtenir in extremis.


Globalement de toutes façons en ce début d'année, même si j'ai vu peu de films ce sont tous des films qui devaient potentiellement m'intéresser et il y'a rien du tout qui m'a emballé (un peu Neruda qui dénote et surprend par moments). Je suis totalement blasé :(

1/6


Dernière édition par Mickey Willis le 24 Mar 2017, 22:48, édité 1 fois.

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MessagePosté: 24 Mar 2017, 22:45 
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Je ne l'ai pas encore vu, mais Two Lovers, c'est sublime.

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MessagePosté: 25 Mar 2017, 16:46 
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Billy Budd a écrit:
Je ne l'ai pas encore vu, mais Two Lovers, c'est sublime.
C'est un film sympathique - comme tous les films de Gray en fait - sans plus.

Je te trouve un peu dur Mickey, mais d'une certaine manière je peux comprendre ton ressenti. Je suis loin d'être un vendu à Gray, il a d'indéniable qualité de metteur en scène, mais je ressors toujours avec la même impression que son talent + pitch aurait du donner quelque chose de plus grand, je me demande comment il arrive à systématiquement rater le franchissement de la dernière haie pour s'installer dans le giron des réalisateurs incontournables. Je pourrais quasiment mettre la note de tous ses films avant de les voir, sachant que je vais passer un bon moment mais que le film n'atteindra jamais le niveau espéré.

Après celui-là à tout de même une ambition plus élevée que les précédents je trouve, mais comme mentionnée par ailleurs sa gestion de la temporalité est calamiteuse. Le premier gosse je me suis demandé qui lui avait fait dans le dos, il part en 1906 sa femme lui dit être enceinte il revient 5 ans plus tard le bébé à moins d'un an. En gros soit sa femme à un temps de gestation supérieure à celle d'une éléphante soit elle occupe ses longues nuits d'hiver à autre chose que la lecture.
Quant à Art Core qui mentionne que Gray aurait "voulu expurger son projet de toutes péripéties inutiles, de tout spectacle superflu", je pense justement l'inverse, et c'est bien là où le bât blesse (bien plus que le jeu de l'acteur principal que j'ai trouvé plutôt bon). Il y a énormément de superflu dans ce film (je dirais qu'il n'y a presque que du superflu), de l'intro en Irlande en passant par les tranchées de 14 (je veux bien comprendre que ça doit être dans le bouquin et dans la vie de Fawcett, mais qu'est ce que c'est sensé apporté au message de Gray?), les rapports bâclés avec ses enfants, la rencontre avec le magnat du caoutchouc (cette scène aurait pu être géniale si poussée un peu plus) ou le gros qui se traine dans la forêt tout cela ne sert absolument à rien! On comprend que Gray veut se concentrer sur ce personnage principal, son attirance irraisonné dans la recherche de Z et se refaire une gloire/un nom (que son père aurait ruiné, on ne saura jamais trop pourquoi), mais il y a un tel bazar qu'au lieu d'une immersion dans la psyché du personnage principal on se retrouve avec une litanie de scène d'époque pas toujours réussies.

Dernier point quant à l'humanisme de Fawcett. Être humaniste au début du XXème ça n'a absolument rien de sensationnel, il était loin d'être le seul. Quitte à vouloir porter la vie d'un humaniste britannique à l'écran, il aurait mieux valu adapter le roman de Vargas Llosa "Le Rêve du Celte" relatant la vie exceptionnelle et autrement plus humaniste de Roger Casement


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MessagePosté: 25 Mar 2017, 21:49 
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Team Art Core, j'ai trouvé ça sublime.

Et pourtant les 20 premières minutes j'avais peur de m'emmerder mais ça prend son envol dès le premier passage sur la rivière avec les piranhas. A partir de ce moment, le film ne fait que monter en puissance et fait naitre une fascination forte. La recherche de la cité perdue n'est qu'un MacGuffin et ce qui intéresse le plus Gray c'est les différentes facettes de l'humain qui sont traitées dans le film de manière assez subtile. Outre la rencontre entre occidentaux et tribus primitives, c'est surtout les différents comportements des membres de l'expédition qui sont observées. On pourrait aussi évoquer la relation entre l'homme et la nature, le dernier Gray pouvant être naturellement qualifié de film panthéiste surtout au vue de cette fin.

En dehors de cet aspect poème panthéiste, c'est d'ailleurs assez impressionnant comment à partir d'un script tout simple on arrive à une telle profondeur thématique, Gray excelle à donner le goût de l'aventure. Gray donne tout simplement envie d'accompagner ces différents protagonistes dans leurs expéditions, d'explorer des contrées inconnues quels que soient les risques encourus. Le choix de Charlie Hunnam est plutôt bon. Même si son jeu fait peur dans la première demi-heure, il est très bon après dans un registre sobre et on arrive totalement à s'identifier à lui. Le fait que les principaux participants de l'expédition ne voient pas leur background surdéveloppé est volontaire, Gray arrive à accentuer le sentiment d'immersion en nous mettant dans leur peau. Il n'y a aucune quelconque fadeur dans leur construction, disons que Gray arrive à trouver le bon équilibre pour qu'on puisse s'attacher et s'identifier à eux sans que ce soit des fantoches. Pour finir sur ce point, Pattinson est impressionnant.

A ce titre, un peu de mal à comprendre les reproches sur l'écriture que je trouve bonne. Outre les personnages que j'ai détaillé, j'aime beaucoup la façon dont est structuré le film. Cette construction temporelle qui apporte un rythme très soutenu, ces ellipses bien senties, le film dure 2H21 sans de sentiments de longueur. Pas de gras, chaque scène apporte sa pierre à l'édifice même ce passage de la seconde guerre mondiale qui est une prolongation pertinente de cette relation homme/nature (sublime plan du cadavre dans la boue).

Je ne développerais pas sur la mise en scène qui est comme d'habitude virtuose chez Gray mais sans être tape à l'oeil et avec un visuel au service du projet et je ne vais pas répéter ce qu'a très bien écrit Art Core. The Lost City of Z est sans doute un des plus beaux films de son auteur et d'ores et déjà un de grands moments de cinéma de cette année.

6/6


Dernière édition par Abyssin le 25 Mar 2017, 22:19, édité 1 fois.

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MessagePosté: 25 Mar 2017, 22:17 
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Billy Budd a écrit:
Je ne l'ai pas encore vu, mais Two Lovers, c'est sublime.
Ses deux meilleurs films. Je viens de lire plusieurs critiques, je crois que The Lost City of Z va aussi me hanter longtemps. Il y a tellement de choses dessus à dire : les thématiques père/fils, l'obsession en tant que folie, la colonisation, le parti pris antispectaculaire de Gray...


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MessagePosté: 26 Mar 2017, 01:06 
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J'accroche assez peu au cinéma de James Gray sans vraiment m'expliquer pourquoi (enfin peut-être que je me l'explique dans les différents topics de ses films ci-dessous mais j'ai invariablement oublié chacun d'entre eux que je n'ai jamais eu envie de voir plus d'une fois). Et pourtant, à part la raté The Immigrant (que j'ai oublié aussi), je les trouve tous bons. Mais ils glissent sur moi.

The Lost City of Z est imparfait mais le souvenir qu'il me laissera ne sera pas périssable.

Dès le départ, avec cette scène de chasse remarquablement mise en scène dans sa brutalité, bien plus barbare que même un tribu cannibale, quelque chose m'a happé dans la caractérisation de ce protagoniste soucieux de redorer le blason de sa famille, une quête intime que l'on semble perdre de vue au fur et à mesure que le récit progresse et préfère s'intéresser à l'obsession, pas toujours incarnée avec la fièvre nécessaire, mais une quête qui vient éclater de toute sa force émotionnelle dans un dernier tiers replaçant l'histoire dans l'obsession, grayienne cette fois, de la dynamique générationnelle.

Entre les deux, je dois avouer avoir été également un peu gêné par l'équilibre malaisé entre la langueur du rythme et cette structure elliptique où le passage du temps ne se ressent pas même si la démarche est indéniablement délibérée, illustrant comment Fawcett passe à côté de sa vie, ne voit pas ses enfants grandir. Par conséquent, quelque chose peine à prendre sur moi avant que la conclusion vienne donner tout son sens au film.
Redorer le blason importait moins ou autant que de transmettre à son fils l'importance de l'exploration, de l'ouverture de son monde. Révélation à laquelle Fawcett n'accède enfin qu'en entreprenant le voyage avec son fils et se remémorant les mots de sa femme, comme s'il comprenait enfin pourquoi il rêvait de son fils lors de son premier voyage. Après toutes ses années à l'avoir "abandonné", il le voit enfin et lui dit enfin qu'il l'aime et son fils, qui l'a haï jadis, aussi.

Et le film est encore plus riche que ça, dans ce qu'il montre de la bigoterie de l'occident jusque dans l'hypocrisie du héros, dans sa lettre d'amour à la croyance personnelle à primer par-dessus tout quitte à perdre sa santé mentale (comme dans Two Lovers), dans sa façon de montrer les guerres des hommes comme des entraves au progrès humain...

Expérience imparfaite durant la projection oui, mais moi aussi, le film me reste.

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