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MessagePosté: 15 Aoû 2013, 18:30 
Mes 7 commandements pour faire grandir le cinéma français.

L'heure est venue pour moi de prendre des vacances, mais avant que je ne m'exile vers l'Ouest, j'aimerais faire part de ce qui, d'après moi, pourrait améliorer le cinéma français. Une analyse basée sur ce que j'ai pu observer au cours de cette année particulièrement intense, durant laquelle j'ai préparé mon moyen-métrage, ainsi que sur les nombreuses rencontres que j'ai pu faire à cet occasion.
Comme certains le savent, je passe le plus clair de mon temps à scruter les évolutions du cinéma, qu'elles se trouvent à l'étranger où chez nous, et je ne peux m'empêcher d'analyser les causes et les conséquences des décisions prises par les poids lourds de notre industrie. Au delà des nombreux dysfonctionnements systémiques révélés, à raison, par Vincent Maraval, et du récent départ de Matthieu Kassovitz, je pense qu'il y' a de profondes inhibitions, névroses, blocages, liés à notre manière de penser et à notre psychologie. Il est temps de sortir de ce système archaïque et infantile, afin que le cinéma français puisse progresser à nouveau.
Les grosses majors (Gaumont, Pathé...) n'ont aucun intérêt à ce que cette situation change, et rester chez soi à attendre que les choses évoluent n'apportera aucune modification. Voilà pourquoi je prend le risque de donner un coup de pied dans la fourmilière, dans l'espoir que cela suscite des réactions de la part de notre communauté, et puisse élever le débat.

Lorsque tous les marqueurs de notre industrie sont au rouge, et que moins de 11 films français ont dépassé le million d'entrée cette année, il convient de s'interroger sur ce qui pourrait être à l'origine des maux de notre cinéma. Ce dernier souffre en effet du syndrome de Peter Pan, à l'instar d'un adolescent qui refuserait de grandir, alors même que cette maturité est nécessaire pour que notre industrie franchisse un nouveau cap ; et pour cela, le cinéma français doit s'ouvrir.

1) Faire des films pour tous les publics : ce qui signifie proposer des expériences plus complexes et aller au delà des grosses comédies à répétition (Turfs, Astérix et compagnie...)

2) Changer notre façon de voir les choses : En tant qu'industrie, nous devons décider que la comédie et les drames sociaux ne sont pas la seule issue. Actuellement, nous sommes dans une situation où si l'histoire ne tourne pas autour de notre voisin ou d'un ami, les producteurs ne savent pas quoi faire.
J'ai beaucoup de respect pour ces histoires là, mais je pense qu'il devrait aussi y avoir de la place pour un cinéma qui explore d'autres voies, notamment la science-fiction.

3) Mettre l'ambition au centre de tout : j'ai souvent pensé que les acteurs, techniciens et réalisateurs français étaient moins performants que leurs pairs américains, et que cela expliquait pourquoi la plupart de leurs films étaient meilleurs. Mais la réalité est que beaucoup d'acteurs majeurs de l'industrie manquent d'ambition, s'autocensurent ou se rabaissent ; il faudrait au contraire viser le meilleur pour chaque film et ne pas hésiter à tester des idées nouvelles ou des genres encore inconnus. Il faudrait arrêter avec la manie qui consiste à se sous-estimer pour ne pas paraître arrogant, et adopter l'attitude « sky limit » des américains. Tout est une question de volonté et d'ambition, mettre 100 millions de dollar dans un esprit médiocre donnera un film médiocre.

4) Se mettre rapidement au niveau en évitant le cloisonnement : C'est la suite logique du précédent commandement. Il n'est pas normal de considérer que moins de 5 films français sortent du lot, sur une production de plus de 200 par an, et pourtant c'est la triste la vérité. Je ne suis jamais sorti d'une projection française en me disant que c'était extraordinaire.
La part des films français dans la consommation des moins de 25 ans représente moins de 10 % de ce qu'ils regardent, alors qu'elle devrait au moins représenter 50 %. La qualité visuelle et sonore de la majorité nos films n'est pas suffisante, il n'y a pas de soin apporté à l'étalonnage et à la musique pour que l'expérience globale soit plus intense. Les salles de cinéma ne sont pas équipées en THX et la plupart des films ne développe pas d'écriture sonore, essentielle à l'émotion et à la dramaturgie de certaines scènes.
Beaucoup de réalisateurs US viennent de la publicité, où l'esthétique de l'image est poussée à l'extrême, tandis que les compositeurs tiennent un grand rôle dans la réalisation du film. Le son doit cesser d'être le parent pauvre du cinéma, car il offre autant d'émotions que l'image.
Mettons l'accent sur des histoires ambitieuses, qu'avons nous à dire ? Montons nos films sur des scénarios intéressants, plutôt que sur des têtes connues, en arrêtant de sous-estimer le métier de scénariste.
Cela vaut au cinéma comme à la télévision, les américains ont HOMELAND, Game of thrones, breaking bad, 24 heures chrono, How I met your mother, Sex and the city, True blood etc... Qu'avons-nous ?

5) Etablir de nouvelles relations avec Hollywood : Copier bêtement les films américains ne nous permettra pas d'atteindre leur qualité. Actuellement, certains films et séries françaises tentent de reproduire les schémas hollywoodiens en conservant les même méthodes de travail ; alors qu'il faudrait, à l'inverse, s'inspirer de la manière dont ils fabriquent les films pour les adapter aux histoires locales.
Dans une plus large mesure, les 2 industries devraient plus et mieux travailler ensemble. Ce que fait actuellement Luc Besson, en investissant sur un Hollywood sur seine.

6) S'ouvrir aux talents du jeu vidéo et aux nouvelles technologies : Le monde a changé, on ne peut plus continuer à considérer que le jeu vidéo est un média pour enfants, quand le joueur moyen en 2013 à 35 ans. L'industrie interactive est devenue plus puissante que la nôtre, alors que le dernier Call of duty a rapporté 500 millions de dollars en une semaine.
Les producteurs, réalisateurs et acteurs devraient s'intéresser à ce nouveau média en multipliant les collaborations et en surveillant de près cet univers : fréquenter des salons tel que l'E3, s'intéresser aux talents et artistes du jeu vidéo comme David Cage, Christophe Balestra, Hidéo Kojima, Warren Spector ou Shigeru Miyamoto..est la moindre des choses en 2013.

7) Responsabiliser le spectateur : S'ils veulent faire évoluer l'industrie, ils doivent soutenir les initiatives innovantes en les finançant.
Le cinéma français doit permettre la cohabitation de toutes les approches, en allant du blockbuster au cinéma d'auteur en passant par la série Z.
S'il veut grandir, le cinéma français doit sortir de sa bulle et ne pas être qu'un art. Il doit multiplier les rencontres et points de contacts avec d'autres acteurs et consommateurs : jeu vidéo, art, médias, musique, sport.

Et le spectateur tient une place importante dans tout cet écosystème : aller voir des films médiocres et vous en aurez encore plus, allez voir des films excitants et ambitieux et vous en aurez plus.

Soit nous continuons à attendre que la situation change pour nous, soit nous contribuons à la changer. J'aime ce média, mais je refuse de continuer à m'investir dans une industrie infantile, baignant dans ses certitudes.

Voilà ma vision, aux autres acteurs et créateurs de participer maintenant au débat...en espérant qu'il le souhaitent.


Yannick Morel


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MessagePosté: 15 Aoû 2013, 19:03 
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C'est mignon et un peu naïf quand-même Yannick ton texte


Citation:
Dans une plus large mesure, les 2 industries devraient plus et mieux travailler ensemble. Ce que fait actuellement Luc Besson, en investissant sur un Hollywood sur seine.


Je pense pas que le cinéma français soit fier des productions Besson. Surtout quand tu parles d'ambition artistique dans le reste de ton message.


Citation:
6) S'ouvrir aux talents du jeu vidéo et aux nouvelles technologies : Le monde a changé, on ne peut plus continuer à considérer que le jeu vidéo est un média pour enfants, quand le joueur moyen en 2013 à 35 ans. L'industrie interactive est devenue plus puissante que la nôtre, alors que le dernier Call of duty a rapporté 500 millions de dollars en une semaine.
Les producteurs, réalisateurs et acteurs devraient s'intéresser à ce nouveau média en multipliant les collaborations et en surveillant de près cet univers : fréquenter des salons tel que l'E3, s'intéresser aux talents et artistes du jeu vidéo comme David Cage, Christophe Balestra, Hidéo Kojima, Warren Spector ou Shigeru Miyamoto..est la moindre des choses en 2013.


Primo, le jeu vidéo n'est plus considéré comme un média pour enfant depuis l'explosion du casual game et il y a souvent eu pas mal de tentative de rapprochement entre les deux univers et de manière globale c'est l'échec (les adaptations). A une époque, j'avais lu un article théorie et branlette des cahiers assez drôle. C'est d'ailleurs marrant de lire dans certaines critiques négatives " on se croirait dans un jeu vidéo" alors que ce dernier est justement basé sur l'interactivité. Après, il peut évidemment avoir des influences comme " j'ai été inspiré par l'univers de ce jeu ou telle cinématique". Mais j'ai des doutes que fréquenter un salon tel que l'E3 (je ne dis pas que ce soit inintéressant) soit si important que ça.


Citation:
7) Responsabiliser le spectateur : S'ils veulent faire évoluer l'industrie, ils doivent soutenir les initiatives innovantes en les finançant.
Le cinéma français doit permettre la cohabitation de toutes les approches, en allant du blockbuster au cinéma d'auteur en passant par la série Z.
S'il veut grandir, le cinéma français doit sortir de sa bulle et ne pas être qu'un art. Il doit multiplier les rencontres et points de contacts avec d'autres acteurs et consommateurs : jeu vidéo, art, médias, musique, sport.


D'un point de vue professionnel, je connais très bien le milieu du crowdfunding et tu seras étonné ou non de savoir que les montants levés sont assez minimes et servent surtout à financer des projets entre 20 et 100K€. Tu as des entreprises qui arrivent à lever 500K€ par des sites, mais ça se compte sur les doigts de la main et ce sont les arbres qui cachent la forêt. Le dernier Paul Schrader a été financé en partie grâce au crowfunding mais c'est un budget ridicule qui a été apporté par les internautes de kickstarter pour un budget inférieur à 100K$.

La deuxième partie sur le sortir de la bulle, sans être méchant, c'est d'une naïveté désarmante ainsi que :

Citation:
Et le spectateur tient une place importante dans tout cet écosystème : aller voir des films médiocres et vous en aurez encore plus, allez voir des films excitants et ambitieux et vous en aurez plus.


Dernière édition par Abyssin le 15 Aoû 2013, 19:26, édité 1 fois.

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MessagePosté: 15 Aoû 2013, 19:18 
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wave a écrit:
Mes 7 commandements pour faire grandir le cinéma français.

L'heure est venue pour moi de prendre des vacances, mais avant que je ne m'exile vers l'Ouest, j'aimerais faire part de ce qui, d'après moi, pourrait améliorer le cinéma français. Une analyse basée sur ce que j'ai pu observer au cours de cette année particulièrement intense, durant laquelle j'ai préparé mon moyen-métrage, ainsi que sur les nombreuses rencontres que j'ai pu faire à cet occasion.
Comme certains le savent, je passe le plus clair de mon temps à scruter les évolutions du cinéma, qu'elles se trouvent à l'étranger où chez nous, et je ne peux m'empêcher d'analyser les causes et les conséquences des décisions prises par les poids lourds de notre industrie. Au delà des nombreux dysfonctionnements systémiques révélés, à raison, par Vincent Maraval, et du récent départ de Matthieu Kassovitz, je pense qu'il y' a de profondes inhibitions, névroses, blocages, liés à notre manière de penser et à notre psychologie. Il est temps de sortir de ce système archaïque et infantile, afin que le cinéma français puisse progresser à nouveau.
Les grosses majors (Gaumont, Pathé...) n'ont aucun intérêt à ce que cette situation change, et rester chez soi à attendre que les choses évoluent n'apportera aucune modification. Voilà pourquoi je prend le risque de donner un coup de pied dans la fourmilière, dans l'espoir que cela suscite des réactions de la part de notre communauté, et puisse élever le débat.

Lorsque tous les marqueurs de notre industrie sont au rouge, et que moins de 11 films français ont dépassé le million d'entrée cette année, il convient de s'interroger sur ce qui pourrait être à l'origine des maux de notre cinéma. Ce dernier souffre en effet du syndrome de Peter Pan, à l'instar d'un adolescent qui refuserait de grandir, alors même que cette maturité est nécessaire pour que notre industrie franchisse un nouveau cap ; et pour cela, le cinéma français doit s'ouvrir.

1) Faire des films pour tous les publics : ce qui signifie proposer des expériences plus complexes et aller au delà des grosses comédies à répétition (Turfs, Astérix et compagnie...)

2) Changer notre façon de voir les choses : En tant qu'industrie, nous devons décider que la comédie et les drames sociaux ne sont pas la seule issue. Actuellement, nous sommes dans une situation où si l'histoire ne tourne pas autour de notre voisin ou d'un ami, les producteurs ne savent pas quoi faire.
J'ai beaucoup de respect pour ces histoires là, mais je pense qu'il devrait aussi y avoir de la place pour un cinéma qui explore d'autres voies, notamment la science-fiction.

3) Mettre l'ambition au centre de tout : j'ai souvent pensé que les acteurs, techniciens et réalisateurs français étaient moins performants que leurs pairs américains, et que cela expliquait pourquoi la plupart de leurs films étaient meilleurs. Mais la réalité est que beaucoup d'acteurs majeurs de l'industrie manquent d'ambition, s'autocensurent ou se rabaissent ; il faudrait au contraire viser le meilleur pour chaque film et ne pas hésiter à tester des idées nouvelles ou des genres encore inconnus. Il faudrait arrêter avec la manie qui consiste à se sous-estimer pour ne pas paraître arrogant, et adopter l'attitude « sky limit » des américains. Tout est une question de volonté et d'ambition, mettre 100 millions de dollar dans un esprit médiocre donnera un film médiocre.

4) Se mettre rapidement au niveau en évitant le cloisonnement : C'est la suite logique du précédent commandement. Il n'est pas normal de considérer que moins de 5 films français sortent du lot, sur une production de plus de 200 par an, et pourtant c'est la triste la vérité. Je ne suis jamais sorti d'une projection française en me disant que c'était extraordinaire.
La part des films français dans la consommation des moins de 25 ans représente moins de 10 % de ce qu'ils regardent, alors qu'elle devrait au moins représenter 50 %. La qualité visuelle et sonore de la majorité nos films n'est pas suffisante, il n'y a pas de soin apporté à l'étalonnage et à la musique pour que l'expérience globale soit plus intense. Les salles de cinéma ne sont pas équipées en THX et la plupart des films ne développe pas d'écriture sonore, essentielle à l'émotion et à la dramaturgie de certaines scènes.
Beaucoup de réalisateurs US viennent de la publicité, où l'esthétique de l'image est poussée à l'extrême, tandis que les compositeurs tiennent un grand rôle dans la réalisation du film. Le son doit cesser d'être le parent pauvre du cinéma, car il offre autant d'émotions que l'image.
Mettons l'accent sur des histoires ambitieuses, qu'avons nous à dire ? Montons nos films sur des scénarios intéressants, plutôt que sur des têtes connues, en arrêtant de sous-estimer le métier de scénariste.
Cela vaut au cinéma comme à la télévision, les américains ont HOMELAND, Game of thrones, breaking bad, 24 heures chrono, How I met your mother, Sex and the city, True blood etc... Qu'avons-nous ?

5) Etablir de nouvelles relations avec Hollywood : Copier bêtement les films américains ne nous permettra pas d'atteindre leur qualité. Actuellement, certains films et séries françaises tentent de reproduire les schémas hollywoodiens en conservant les même méthodes de travail ; alors qu'il faudrait, à l'inverse, s'inspirer de la manière dont ils fabriquent les films pour les adapter aux histoires locales.
Dans une plus large mesure, les 2 industries devraient plus et mieux travailler ensemble. Ce que fait actuellement Luc Besson, en investissant sur un Hollywood sur seine.

6) S'ouvrir aux talents du jeu vidéo et aux nouvelles technologies : Le monde a changé, on ne peut plus continuer à considérer que le jeu vidéo est un média pour enfants, quand le joueur moyen en 2013 à 35 ans. L'industrie interactive est devenue plus puissante que la nôtre, alors que le dernier Call of duty a rapporté 500 millions de dollars en une semaine.
Les producteurs, réalisateurs et acteurs devraient s'intéresser à ce nouveau média en multipliant les collaborations et en surveillant de près cet univers : fréquenter des salons tel que l'E3, s'intéresser aux talents et artistes du jeu vidéo comme David Cage, Christophe Balestra, Hidéo Kojima, Warren Spector ou Shigeru Miyamoto..est la moindre des choses en 2013.

7) Responsabiliser le spectateur : S'ils veulent faire évoluer l'industrie, ils doivent soutenir les initiatives innovantes en les finançant.
Le cinéma français doit permettre la cohabitation de toutes les approches, en allant du blockbuster au cinéma d'auteur en passant par la série Z.
S'il veut grandir, le cinéma français doit sortir de sa bulle et ne pas être qu'un art. Il doit multiplier les rencontres et points de contacts avec d'autres acteurs et consommateurs : jeu vidéo, art, médias, musique, sport.

Et le spectateur tient une place importante dans tout cet écosystème : aller voir des films médiocres et vous en aurez encore plus, allez voir des films excitants et ambitieux et vous en aurez plus.

Soit nous continuons à attendre que la situation change pour nous, soit nous contribuons à la changer. J'aime ce média, mais je refuse de continuer à m'investir dans une industrie infantile, baignant dans ses certitudes.

Voilà ma vision, aux autres acteurs et créateurs de participer maintenant au débat...en espérant qu'il le souhaitent.


Yannick Morel

Il manque le commandement "prendre un pseudonyme débile comme Wave Christensen".

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MessagePosté: 15 Aoû 2013, 19:44 
Il y'a certainement un peu de naïveté dans le message, mais c'est ce que je ressens. Le cinéma français doit se bouger s'il veut être à la hauteur, et ce mouvement commence par les petits acteurs de l'industrie car les gros sont trop bien installés pour bouger.

Quant à Luc Besson, il s'agir plutôt de saluer la démarche, même si les résultats ne sont pas encore au rendez-vous. Mais il n'était pas normal que la France n'ait toujours pas de studio digne de ce nom. Nous en avons rêvé, Besson l'a fait.

(Et je peux vous dire qu'ils sont grandioses, pour les avoir vu de mes propres yeux)


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MessagePosté: 15 Aoû 2013, 22:04 
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Je les ai vu aussi, j'y ai même tourné, et je peux te dire qu'on y fait toujours autant de la merde.
Le problème est bien plus complexe que ça sinon, il faut prendre en compte la manière dont sont financés les films en France, qui est très spécifique, et toute la structure de l'industrie qui tient sur un système de soutien et une économie qui n'est pas forcément rentable en soi. Difficile de s'indexer sur le modèle américain dans ces conditions (surtout qu'on a pas et qu'on aura jamais leur savoir-faire). Bref, faut un peu maîtriser le sujet. Tu ne t'attaques qu'à la surface des choses en ne l'orientant pas forcément dans la bonne direction qui plus est...

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MessagePosté: 15 Aoû 2013, 22:37 
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Wave a déjà du mal à gérer 3000 €, je ne vois pas comment il pourrait conseiller autre chose que des conneries sur une industrie d'un milliard €.

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MessagePosté: 15 Aoû 2013, 22:54 
rotary [Bot] a écrit:
Wave a déjà du mal à gérer 3000 €, je ne vois pas comment il pourrait conseiller autre chose que des conneries sur une industrie d'un milliard €.


Rho, t'es dur là Rotary...


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MessagePosté: 15 Aoû 2013, 23:06 
@Tetsuo : Si tu pars déjà du principe que nous n'obtiendrons jamais le savoir faire des américains, c'est mal parti pour la suite et c'est un très mauvais état d'esprit. Je connais assez bien le mode de financement du cinéma français, et l'article de Vincent Maraval fait très bien le tour du sujet.
Ce que j'essais péniblement d'expliquer, c'est qu'avant même de parler de financement voire de fabrication de films, il faut régler la question de l'état d'esprit. Il faut avoir la volonté de se surpasser et l'ambition de faire des films révolutionnaires (même si on n'y arrive pas forcément).

En prenant l'exemple des séries françaises, je perçois clairement un manque d'ambition; aussi bien dans la trame principale en elle même, que dans le traitement de l'image, le jeu des acteurs ou la qualité du son. Nous ne sommes pas au niveau.

J'ai beaucoup de mal à faire comprendre le fait que Besson ait contribué à doter la France de studios dignes de ce nom, et qu'on devrait au moins le remercier pour ça. Je ne sais pas si c'est moi qui suis trop gentil, ou si c'est les autres qui manquent de gratitude.

@Rotary : Tu ne réussiras pas à m'énerver, Rotary :)


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MessagePosté: 15 Aoû 2013, 23:21 
wave a écrit:
@Tetsuo : Si tu pars déjà du principe que nous n'obtiendrons jamais le savoir faire des américains, c'est mal parti pour la suite et c'est un très mauvais état d'esprit.


Tu regardes parfois autre chose que des films américains?
(question sincère hein, sans agressivité, je précise au cas ou)


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MessagePosté: 15 Aoû 2013, 23:29 
Oui, je connais aussi très bien le cinéma asiatique. Notamment hong-kongais et japonnais, j'apprend tout juste à apprécier le cinéma coréen. Mon dernier moyen-métrage mélange mes influences asiatiques et américaines.


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MessagePosté: 15 Aoû 2013, 23:33 
Pour toi si un film ne se fait pas dans les conditions d'un film hollywoodien alors il est forcément voué à l'échec?


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MessagePosté: 15 Aoû 2013, 23:57 
Non, on peut réussir à faire de bons films dans des conditions différentes. A une certaines période, certains films hong-kongais étaient tellement bon que les américains n'ont pu s'empêcher de s'en inspirer pour améliorer leur cinéma. Matrix doit une partie de sa réussite à ce cinéma.

Ce que je dénonce surtout, c'est un manque de volonté de la part des acteurs de l'industrie, à toutes les échelles. Comme je le disais, il y'a un manque d'ambition, d'innovation, d'esprit de conquête et d'envie d'évolution, voire de révolution.
Je suis tout le temps dans les salles obscures, et c'est vrai que peu de films français soulèvent mon enthousiasme. Dois-je considérer que c'est normal, ou bien m'offusquer de ce manque d'intérêt ?

C'est d'autant plus frustrant qu'il y'a de l'argent pour faire du cinéma en France. Mais ces crédits sont dilapidés par des corporations qui pillent les fonds, à fond pendant que la majorité du système leur donne des raisons (Je pense à Astérix par exemple)

Bon sang, Easy rider a été fait avec 300 000 dollars, Star wars avec 8 millions, Killer joe avec moins de 30 000...Ou est la magie, la nouvelle génération de réalisateurs français ? Je ne les vois pas, et c'est un problème. Gondry, Pierre Morel, Laugier, Aja, Delpy et maintenant Kassovitz, sont aux USA.


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MessagePosté: 16 Aoû 2013, 02:54 
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wave a écrit:
Comme je le disais, il y'a un manque d'ambition, d'innovation, d'esprit de conquête et d'envie d'évolution, voire de révolution..


C'est quoi la dernière palme d'or déjà ?
Sinon j'échangerai pas les dernières saisons de Mafiosa ou d'Engrenages contre une des séries de ta liste hormis Game of Thrones.


Fais un bon truc à ton niveau. Si t'es le Neill Blomkamp français, prouve le comme lui l'avait fait avec son court. Et pour le financement de film S-F, te plains pas du système français et va plutôt engueuler les minables derrière les Eden Log, Chrysalis, etc...des dernières années.

Donner un coup de pied dans la fourmillière ? C'est dur de te prendre au sérieux.


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MessagePosté: 16 Aoû 2013, 03:38 
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wave a écrit:
Tu ne réussiras pas à m'énerver

Ce n'est pas le but. Je suis plus qualifié pour parler de l'enseignement du sport en France que tu ne l'es pour parler de cinéma. Parce que c'est mon métier et que je baigne dedans à plein temps depuis plus de 15 ans. Pourtant, je ne suis pas capable d'émettre une recommandation sur l'enseignement du sport en France. C'est un sujet complexe. Tu penses pouvoir émettre des recommandations valables pour une industrie qui emploie 40 000 personnes et produit 200 films par an. Mais tu n'as jamais travaillé à la direction d'une grande société de production de long métrages, ni dans la distribution, ni au gouvernement. Ta qualification et ton expérience pour raisonner à cette échelle sont inexistantes. Le plus gros travail d'organisation que tu as mené à bien dans ta vie, c'est entrer le n° de tes amis dans ton téléphone portable. Tous les soirs, dans les bars, il y a des poivrots qui refont le monde. Ils savent mieux que n'importe qui comment les choses devraient être organisées. Ton topic, c'est pareil sauf que tu n'as même pas l'excuse d'être bourré.

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MessagePosté: 16 Aoû 2013, 04:09 
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wave a écrit:
Nous en avons rêvé, Besson l'a fait.


:lol: :lol: :lol:

Citation:
Bon sang, Easy rider a été fait avec 300 000 dollars, Star wars avec 8 millions, Killer joe avec moins de 30 000...Ou est la magie, la nouvelle génération de réalisateurs français ? Je ne les vois pas, et c'est un problème. Gondry, Pierre Morel, Laugier, Aja, Delpy et maintenant Kassovitz, sont aux USA.


Killer Joe, le budget c'est 10M$, je sais pas où tu vas chercher ces 30 000, c'est peut-être le budget hot-dog de l'équipe?
Sinon c'est pas très grave, petite erreur, Star Wars c'est 11, mais je te l'accorde on est dans la bonne échelle de grandeur.


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