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MessagePosté: 05 Aoû 2014, 22:39 
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Bon, comme je siège aussi régulièrement en commission, comme je connais aussi bien l'envers que l'endroit du décor, je me sens un peu obligé de répondre.

Qui-Gon Jinn a écrit:
Tom a écrit:
Demande de subvention avec matériel visuel, et non seulement écrit, c'est séduisant sur le papier, n'est-ce pas vouloir de force mener le cinéma vers un horizon (formel, maniéré) qu'il n'a forcément à être ? Est-ce que c'est pas partir vers un autre diktat ? Ou peut-être laisser à chacun le soin de présenter son projet via le matériel qu'il souhaite ?

Sachant que le cinéma c'est d'abord des sons et des images, ça me dépasse totalement qu'on ne demande que de l'écrit. Je pense qu'encourager/obliger à montrer des images en pousserait certains à dépasser l'horizon littéraire/mental dans lequel ils enferment parfois leurs films.


J'ai toujours en tête les superbes courts métrages de Godard, qu'il envoyait en commission lorsqu'il préparait un long métrage... C'est une question importante, la présence d'images dans les dossiers de demande d'aide : d'autant plus, vous vous en doutez, en matière de documentaire. Il y a cette espèce de mauvaise foi, dans ce domaine, à devoir prétendre n'avoir tourné aucune image, alors même que le documentaire est nécessairement une étude sur un monde vivant et en mouvement : toute image de repérages peut nécessairement finir dans le montage final. Depuis quelque temps, les commissions aspirent de plus en plus, d'ailleurs, contre toute logique, à ce que le dossier d'un documentaire ressemble à un dossier de fiction. Il faut qu'il y ait des personnages, un scénario, des situations, un script réellement, et l'annonce d'une mise en scène qui singerait la fiction, toutes choses tout à fait aberrantes, qu'on retrouve même hélas lors des palmarès de festivals, sur les films achevés : on n'aime jamais tant un film documentaire que lorsqu'il nous fait oublier qu'il en est un, que lorsqu'on pourrait jurer que c'est de la fiction. L'apparition du 5D a d'ailleurs renforcé cet abord-là, d'un film léché de partout, avec travellings, flous artistiques, caméra transparente, personnages forts filmés jusque dans leur lit, ce qui a par ailleurs ce quelque chose de télévisuel que je trouve pour ma part absolument répugnant, et qui de toute façon me semble s'opposer même à l'approche documentaire (où d'ailleurs l'on voit souvent des mecs s'adonner au documentaire court métrage et qui, afin de préparer leur venue au long métrage de fiction, qui est en somme leur objectif, qui n'ont aucune considération pour le documentaire, prouver leur valeur cinématographique comme on prouve sa force de frappe, à grands coups de dispositifs monumentaux, de travellings flottés sur coussins d'air, etc.).

Je lis en ce moment ce très grand livre hélas méconnu :

Image

Cinéma et Anthropologie, de Claudine de France, livre remarquable, peut-être le plus grand livre que j'aie lu sur la question documentaire.
Elle pose justement ces problèmes, auxquels elle répond avec le lexique de l'anthropologie et qui m'a permis d'en prendre conscience : sur un de mes films que j'estime le plus (je dirai pas lequel on s'en fout) j'ai eu une castagne mémorable, qui m'a beaucoup marquée, avec une des personnes que je filmais, qui ne supportait pas que j'emploie le mot "personnage" lorsque je parlais du film. Au début je ne comprenais pas, mais par la suite, ça m'a tout de même travaillé. Claudine de France, revenant donc au lexique de l'anthropologie, escamote ce terme de personnage, qui effectivement n'a de sens réel qu'en fiction, pour celui d'agent, ce qui me paraît assez pertinent. Avec cette notion d'agentivité s'ouvre la question de la mise en scène : filmer le réel, c'est se trouver confronté à la mise en scène du réel, à divers titres. Ainsi, il y a la mise en scène quotidienne de l'agent, qui joue son rôle social ; puis il y a la mise en scène de l'agent qui se sait filmé et modifie cette mise en scène en fonction de cette connaissance ; et puis il y a la mise en scène que l'auteur imprime à ce qu'il filme, par l'angle de vue et tutti quanti.

Mais bon, je me vois bien déposer un dossier en commission et écrire "agent" : on se foutrait de ma gueule. Donc j'écris personnage, j'utilise la connaissance acquise au Conservatoire Européen d'Ecriture Audiovisuelle pour constituer les dossiers hyper-narratifs attendus et je ferai mon film ensuite.

J'ai appris, avec le temps, qu'un dossier et un film sont deux choses bien différentes, deux exercices finalement distincts.

Néanmoins, je ne peux nier que passer un temps fou à écrire un film pour qu'une commission l'accepte permet aussi de se poser des questions neuves et précises et il m'arrive que ces questions me servent ensuite. C'est un drôle de machin. Pour autant, je continue à jongler entre films "pas écrits" (çàd pas écrits pour les commissions, improvisés, mais extrêmement écrits en vérité, au tournage comme au montage, et même en préparation en vérité) et films "écrits" (pour les commissions) car nécessitant financements.

Citation:
Ceci dit, j'ai vu récemment uelques commissions qui encourageaient vivement de faire des moodboards (le mot à la mode du moment) ou autre. Et ça faisait partie des revendications de la SRF. Donc les choses changent.


J'en ai eu un une fois en commission, c'était absolument calamiteux. Je ne sais pas du tout quoi faire de cet objet. Ou alors j'en ai eu un mauvais, c'est possible, mais enfin ces pages d'assemblages simplistes et hasardeux d'images d'inspiration c'est affreux. Je préfère à la rigueur un teaser, mais je sais que c'est tendu : quiconque a siégé ou déposé en commission sait que l'emploi d'images tournées est à double-tranchant : aucune commission ne le préfère ni ne le conseille réellement. Il est de notoriété publique que personne ne sait vraiment regarder ça : faut-il voir ça comme un brouillon ? comme un truc fini ? comme un truc à part ? Finalement c'est le même problème qu'avec les films précédents : faut-il les joindre ? Faut-il considérer qu'un auteur fait le même film toute sa vie ?
Au final, j'en mets très rarement, sauf si c'est vraiment impressionnant. Un auteur que je produis a cette capacité, de faire des trailers qui sidèrent pas mal et annoncent un truc fort. D'autres ne savent pas faire ça par avance, sont meilleurs dans le feu de l'action, alors on fait autrement, on se contente du texte. Souvent aussi, je compense par la mise en page (je fais toutes les mises en page de tous nos films : pour l'un d'eux je sais que la mise en page a beaucoup fait, qu'on avait inventé quelque chose de très fort visuellement qui explicitait mieux le film que quoi que ce soit d'autre ; mais parfois aussi on nous dit : oh c'était tellement bien mis en page qu'on avait l'impression que vous aviez embauché un mec exprès pour, du coup ça veut dire que vous aviez déjà les moyens, alors hein, votre aide à l'écriture... SIC ... en somme : pour chaque projet, on réinvente la manière de vendre à la commission, car après tout c'est aussi beaucoup ça : de la comm').

Tom a écrit:
Le court-métrage obligatoire, ce serait pas mal oui. Pourtant j'en suis très peu friand, je trouve souvent que c'est pas passionnant, mais c'est aussi peut-être parce que c'est un format qui n'a pour seul auditoire que le festival, et la dimension de carte de visite que ça implique. Remettre le court entre les mains d'un public, en faire le support de discussions et de réactions critiques de la part du public comme de la presse, ce serait peut-être bénéfique, oui.


Ben moi j'en doute, ouais, ça rejoint ce que je disais : on ne fait pas le même film toute notre vie. Si on a un projet en rupture ou au moins différent du précédent, alors que faire ? Va-t-on être jugé toute notre vie sur nos travaux précédents ? Autant que possible, j'évite de joindre les films précédents, sauf si c'est en connexion directe. Le book de l'auteur me semble suffire.

Citation:
Tom a écrit:
Est-ce qu'ils reçoivent tant de projets alternatifs - et si c'est le cas, est-ce que c'est projets sont convaincants ?

C'est toujours l'excuse qu'on entend: "On adorerait soutenir un film d'horreur, mais les scénarios sont tous nazes".
Après, il est évident que la majorité des gens dans ces commissions n'ont pas la "culture" nécessaire pour reconnaître un bon projet d'horreur, ça j'en suis convaincu.
J'ajouterai que Paul Otchakovsky-Laurens, qui présidait l'an dernier l'Avance sur recettes, le dit tout haut: les autres membres de la commission étaient clairement réfractaires au film de genre.


Ouais alors ça je peux me baser que sur ce que je connais : dans la commission où je siège, c'est l'inverse. On fait toujours passer les films de genre, ne serait-ce que pour les booster, prouver qu'on peut soutenir du genre. Des fois (souvent) c'est d'ailleurs contre toute logique : il y a une comédie, elle pue du fion, mais c'en est une, soutenons-là. Pour tout dire, hormis le film de Z, je n'ai pas souvenir d'un film de genre prometteur. J'ai lu quantité de trucs mal branlés, mal fichus, pas pensés, pas écrits. C'est quand même ça, avant tout, le métier de lecteur en commission : lire de la merde. Et de la merde, on en bouffe au kilomètre, c'est désespérant. Je veux dire, de la merde carabinée : des trucs pas écrits, pas relus, des fautes à chaque ligne, des personnages qui changent de nom au fil des pages, des V1 mal mélangées avec des V4, des films adaptés à telle ou telle région qui, à force de copier-coller, se déroulent aussi bien dans la Creuse qu'à Marseille, des trucs tellement illisibles qu'à la troisième lecture tu n'as toujours pas compris de quoi il en retourne, des notes de mise en scène où on t'écrit textuellement : "Je souhaite que ma mise en scène soit stylée", enfin des trucs vraiment aberrants où tu as envie de convoquer la production pour leur demander s'il leur arrive de seulement lire ce qu'ils envoient.


Et le pire dans tout ça, c'est qu'à chaque commission, on a un certain nombre de films à retenir. On peut avoir moins de bons scénarii que de films à soutenir, c'est très fréquent. Alors on soutient quand même, le moins pire. On n'a pas le choix. Si c'est pas dépensé, ça disparaît et l'année suivante la commission aura moins de blé que l'année d'avant. (C'est aussi pour ça que j'aurai toujours un immense respect pour Amalric qui, en 2004, décida de ne pas remettre de prix à Clermont-Ferrand vu la nullité de la sélection : putain, fallait le faire, chapeau.)

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MessagePosté: 05 Aoû 2014, 22:48 
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Zad a écrit:
(je fais toutes les mises en page de tous nos films : pour l'un d'eux je sais que la mise en page a beaucoup fait, qu'on avait inventé quelque chose de très fort visuellement qui explicitait mieux le film que quoi que ce soit d'autre ; mais parfois aussi on nous dit : oh c'était tellement bien mis en page qu'on avait l'impression que vous aviez embauché un mec exprès pour, du coup ça veut dire que vous aviez déjà les moyens, alors hein, votre aide à l'écriture...

LA FRANCE.

Zad a écrit:
Tom a écrit:
Le court-métrage obligatoire, ce serait pas mal oui. Pourtant j'en suis très peu friand, je trouve souvent que c'est pas passionnant, mais c'est aussi peut-être parce que c'est un format qui n'a pour seul auditoire que le festival, et la dimension de carte de visite que ça implique. Remettre le court entre les mains d'un public, en faire le support de discussions et de réactions critiques de la part du public comme de la presse, ce serait peut-être bénéfique, oui.

Ben moi j'en doute, ouais, ça rejoint ce que je disais : on ne fait pas le même film toute notre vie. Si on a un projet en rupture ou au moins différent du précédent, alors que faire ? Va-t-on être jugé toute notre vie sur nos travaux précédents ? Autant que possible, j'évite de joindre les films précédents, sauf si c'est en connexion directe. Le book de l'auteur me semble suffire.

On parlait de passer des courts avant les longs en salles.

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MessagePosté: 05 Aoû 2014, 22:49 
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Ah lol pardon. Oui là je suis pour, comme Michel :-)

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MessagePosté: 05 Aoû 2014, 22:59 
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Tom a écrit:
L'apparition du 5D a d'ailleurs renforcé cet abord-là, d'un film léché de partout, avec travellings, flous artistiques, caméra transparente, personnages forts filmés jusque dans leur lit, ce qui a par ailleurs ce quelque chose de télévisuel que je trouve pour ma part absolument répugnant

Je ne sais pas si rattacherais exactement ça à quelque chose de télévisuel (même si y a effectivement cette idée), mais je plussoie à fond, en tout cas de ce que je peux voir dans ce qu'on reçoit des jeunes documentaire en sélection de festival : c'est un carnage. C'est vraiment une génération pour qui mise en scène = parure. Qui se réfugie dans la longue focale (en doc, quand même !), quand c'est pas dans la sécurité mortifère d'un cinémascope décoratif.

Après je dirais : carnage pour l'instant. On voit aussi que le 5D (ou assimilé) redistribue assez les cartes. C'est plus comme la DV qui t'obligeait à penser la chose en béton armé, où si ton dispositif marche pas y a aucun filet de sécurité, c'est irregardable. Ici il y a une forme de séduction qui arrive, et dont 99,99 % des film se contentent, mais qui offre aussi de nouvelles voies à explorer (le retour de la matière dans les docs, par exemple, d'une image capable de la saisir, d'en faire quelque chose). Je sais pas, pour l'instant ça ressemble fort à un désastre, mais attendons quelques années de voir ce qui fleurit sur le bousin.


Sinon merci pour tout ce rapport, ça recoupe assez l'impression que ça donne de l'extérieur. Moodboards, si je comprend bien, c'est réunir des images qui posent l'ambiance du film, et vaguement ses inspirations ? Parce que dans ce cas j'ai un peu honte, j'ai fait ça y a 7 ans sans savoir :mrgreen:


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MessagePosté: 05 Aoû 2014, 23:18 
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Zad a écrit:
Cinéma et Anthropologie, de Claudine de France


Vazy il est pas sur Amazon.

(ouais, je sais)


Citation:
Néanmoins, je ne peux nier que passer un temps fou à écrire un film pour qu'une commission l'accepte permet aussi de se poser des questions neuves et précises et il m'arrive que ces questions me servent ensuite. C'est un drôle de machin. Pour autant, je continue à jongler entre films "pas écrits" (çàd pas écrits pour les commissions, improvisés, mais extrêmement écrits en vérité, au tournage comme au montage, et même en préparation en vérité) et films "écrits" (pour les commissions) car nécessitant financements.


C'est très vrai. Parfois je rencontre des réalisateurs qui cherchent des scénaristes, davantage pour rédiger les dossiers de commission que pour retoquer leur scénario ! Genre parce que j'ai été aidé deux fois par le CNC, je suis dans le secret des Dieux. Il faudrait créer un autre métier que scénariste pour pas mal de boîtes de pubards ou de réalisateurs... un Schindler de l'écriture : il a zéro thune, il branle rien, mais il s'occupe de la présentation. Perso, j'évite d'accepter ces jobs, et je passe à côté de sommes rondelettes... mais faut pas déconner. Je me demande - un peu comme quand j'ai fait l'ESRA - qu'est-ce qui anime ces gens... c'est quoi le délire ? Faire partie du milieu ? Gagner de la thunasse ? Je capte mal où et quand le plaisir et l'envie les ont quittés... où sont la simplicité du désir de gosse de tenter des trucs, dopé par l'autre plaisir de réfléchir avec toute sa culture accumulée ? Franchement, je rencontre des gens TEUBÉS, vides, sans passion. Mais sympas. Mais teubés, putain.

Citation:
Pour tout dire, hormis le film de Z, je n'ai pas souvenir d'un film de genre prometteur.


Arrête... la vieille pression.

Citation:
J'ai lu quantité de trucs mal branlés, mal fichus, pas pensés, pas écrits. C'est quand même ça, avant tout, le métier de lecteur en commission : lire de la merde. Et de la merde, on en bouffe au kilomètre, c'est désespérant. Je veux dire, de la merde carabinée : des trucs pas écrits, pas relus, des fautes à chaque ligne, des personnages qui changent de nom au fil des pages, des V1 mal mélangées avec des V4, des films adaptés à telle ou telle région qui, à force de copier-coller, se déroulent aussi bien dans la Creuse qu'à Marseille, des trucs tellement illisibles qu'à la troisième lecture tu n'as toujours pas compris de quoi il en retourne, des notes de mise en scène où on t'écrit textuellement : "Je souhaite que ma mise en scène soit stylée", enfin des trucs vraiment aberrants où tu as envie de convoquer la production pour leur demander s'il leur arrive de seulement lire ce qu'ils envoient.


lol

C'est tellement un mystère tous ces trucs que vous vous infligez... je ne lis que très rarement le travail des autres, j'aime assez l'idée d'être totalement amateur dans ma façon d'écrire, de faire mon apprentissage tout seul, de faire en sorte de me professionnaliser le moins possible en ne lisant rien de ce que les autres écrivent (ou juste les foruméens) pour davantage coller au sujet d'écriture qu'aux règles de lecture (Liam, je tiens quand même compte de tes remarques pleines de bon sens). J'aimerais bien voir l'autre versant un de ces quatre, et participer à une commission. Ce doit être violent. Désespérant peut-être.

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MessagePosté: 05 Aoû 2014, 23:28 
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Mec il est sur Amazon, sur la Fnac et moins cher encore sur Priceminister.

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MessagePosté: 05 Aoû 2014, 23:30 
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Zad a écrit:
Mec il est sur Amazon, sur la Fnac et moins cher encore sur Priceminister.


My bad, je venais de faire une recherche PS3 :wink:

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MessagePosté: 06 Aoû 2014, 05:10 
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Ah oui, ils ne l'ont adapté que sur Dreamcast, j'aurais dû te prévenir :-)

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Citation:
C'est quand même ça, avant tout, le métier de lecteur en commission : lire de la merde. Et de la merde, on en bouffe au kilomètre, c'est désespérant. Je veux dire, de la merde carabinée : des trucs pas écrits, pas relus, des fautes à chaque ligne, des personnages qui changent de nom au fil des pages, des V1 mal mélangées avec des V4, des films adaptés à telle ou telle région qui, à force de copier-coller, se déroulent aussi bien dans la Creuse qu'à Marseille, des trucs tellement illisibles qu'à la troisième lecture tu n'as toujours pas compris de quoi il en retourne, des notes de mise en scène où on t'écrit textuellement : "Je souhaite que ma mise en scène soit stylée", enfin des trucs vraiment aberrants où tu as envie de convoquer la production pour leur demander s'il leur arrive de seulement lire ce qu'ils envoient.

Voila. Une solution pour le cinéma français devra d'abord s'attaquer à ça.

Tom a écrit:
Que fais-tu des chefs-d’œuvre de l'Histoire du ciné insortables dans cette visée purement liée aux entrées, et qui ont eu tant d'influence et d'importance qu'ils font beaucoup pour ce que tu aimes, dans les blockbusters d'aujourd'hui ?

Avant d'entrer dans ce genre de considérations, il faudrait définir ce qu'on entend par chef d'oeuvres de l'histoire du cinéma. Depuis 15 ans, j'ai lu des tas de listes de Chefs d'Oeuvres de l'Histoire du Cinéma. Etablies par des réalisateurs célèbres, des magazines, des forumeurs. Je ne doute pas que tu aies la tienne. Il y a autant de listes que de rédacteurs et aucune intersection.
Ceci dit, miser 10 % des fonds d'aides sur des films sans le moindre potentiel d'entrées (avec l'espoir d'y voir surgir un ou deux films intéressants), ça me semble sain. Ce serait en quelque sorte le laboratoire de recherche du cinéma français.

Tom a écrit:
La mise en scène (au sens large) n'est pas une parure, ce n'est pas affaire de jolies images ou de plans virtuoses : la réalisation c'est avant tout ce qui te parle, concrètement, quand tu regardes un film. C'EST le film. Pour le dire autrement : tu peux avoir un film visuellement très moche, aux cadres tremblants, et qui soit un sommet de mise en scène, et un sommet de cinéma - regarde, pour prendre l'exemple le plus bateau, l'aspect a priori rebutant qu'a À bout de souffle ! Ça ne veut pas dire que le script est forcément à mépriser, mais qu'il est un outil comme un autre, qui aura plus ou moins d'importance dans la narration selon la place que le film lui confère.

Pour reprendre ta formulation, le script n'est pas une parure, un gagdet narratif qui donne ça et là un peu de pêche au travail du réalisateur, supposé déterminant à lui-seul. La qualité d'un script n'est pas un ornement facultatif. Concrètement, quand tu regardes un film, tu regardes en grande partie le script. Je veux bien croire que le script ne te parle pas autant que la réalisation. Mais je ne suis pas dans ton cas. Le public est composé aussi de gens qui réagissent comme moi. J'aime le phrase "Pour faire un bon film, il faut trois choses : une bonne histoire, une bonne histoire, une bonne histoire". Une bonne histoire repose au moins autant sur un bon script que sur une réalisation inspirée. Quand un spectateur est ému, amusé ou émerveillé, ça vient souvent du script. Quand il ne l'est pas, ça vient aussi du script.
Ceci dit, encore une fois, ce n'est que mon avis.

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Dernière édition par rotary [Bot] le 06 Aoû 2014, 16:39, édité 2 fois.

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MessagePosté: 06 Aoû 2014, 16:39 
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rotary [Bot] a écrit:
Avant d'entrer dans ce genre de considérations, il faudrait définir ce qu'on entend par chef d'oeuvres de l'histoire du cinéma. Depuis 15 ans, j'ai lu des tas de listes de Chefs d'Oeuvres de l'Histoire du Cinéma. Etablies par des réalisateurs célèbres, des magazines, des forumeurs. Je ne doute pas que tu aies la tienne. Il y a autant de listes que de rédacteurs et aucune intersection.

Tu peux aussi consulter des choses plus sérieuses que des magazines et des forumeurs. Faut arrêter ce relativisme bidon : il y a des intersections et des consensus, surtout si on s'éloigne dans le temps. Un travail historique et critique sérieux permet de déterminer les films importants. Il ne faut pas confondre une liste de films préférés et une approche historique et critique des films qui comptent.

rotary [Bot] a écrit:
Une bonne histoire repose au moins autant sur un bon script que sur une réalisation inspirée. Quand un spectateur est ému, amusé ou stupéfait, ça vient (souvent) du script.

Autant je suis plutôt pour prôner une revalorisation du scénario au cinéma (ou une évolution de sa place et de sa considération) et percevoir un état général de faiblesse de l'écriture (pas que dans le cinéma), autant ce que tu énonces là est faux. Il est certain que l'émotion du spectateur vient en grande partie de la mise en scène, ou de la mise en acte du scénario, et que nier cela c'est nier le cinéma. Devant un film, on ne regarde pas un script : on regarde au mieux un récit médiatisé par un nombre considérable d'éléments liés à la mise en scène (au sens large, incluant la réalisation, la direction d'acteur...), à tel point que ce qu'on appelle scénario est une abstraction reconstituée à partir de ses éléments - on n'a matériellement aucune idée de ce qu'était le script sur lequel a été construit le film, et il est souvent très différent du récit tel qu'annoncé par le film. On peut filmer deux fois exactement le même scénario et en tirer une version qui provoque quelque chose, et une version qui ne provoque rien. Des tas de scènes bouleversantes prennent 1 ligne anodine dans le scénario (genre "Machin meurt"), un acteur génial peut faire pleurer sur une ligne sans grand intérêt sur le papier ou improvisée sur le plateau, etc.

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The Scythe-Meister a écrit:
Il est certain que l'émotion du spectateur vient en grande partie de la mise en scène, ou de la mise en acte du scénario

Je ne dis pas autre chose. Ce que je ne crois pas, par contre, c'est la négation du rôle tout aussi importante du script. D'ailleurs, comme l'a dit un jour ici quelqu'un (Tetsuo ?), je ne comprends pas cette volonté de séparer et d'établir une hiérarchie entre réalisation et script. Ce sont deux facettes de l'objet-film qui intéragissent en permanence durant sa génèse. Aucun des deux n'est une parure de l'autre, un ornement dispensable.

The Scythe-Meister a écrit:
il y a des intersections et des consensus, surtout si on s'éloigne dans le temps. Un travail historique et critique sérieux permet de déterminer les films importants.

Tom et moi parlions de Chefs d'Oeuvres de l'histoire du cinéma', pas de films "simplement" importants intéressants et innovants. Il y a tout de même une différence. Et je pensais plutôt à ces cinquante dernières années (pour les périodes antérieures, je te fais entièrement confiance). Si tu as une liste qui fait consensus, je veux bien les références.

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rotary [Bot] a écrit:
Tom et moi parlions de Chefs d'Oeuvres de l'histoire du cinéma', pas de films "simplement" importants intéressants et innovants. Il y a tout de même une différence.

La différence est que "les chefs d'oeuvres de l'histoire du cinéma" est un concept publicitaire, pas un concept critique, surtout à notre époque. La réalité, c'est qu'il y a des traditions, des genres, des histoires dans l'histoire, et qu'un travail historique et critique permet de déterminer les films majeurs dans ces traditions, genres, histoires.
Pour avoir la liste, il faut se pencher sur les travaux sérieux traitant des traditions, genres, histoires en question. Une liste des "100 chefs d'oeuvre du cinéma" est amusante à établir mais ne rend compte de rien et n'a pas de valeur.

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rotary [Bot] a écrit:
D'ailleurs, comme l'a dit un jour ici quelqu'un (Tetsuo ?), je ne comprends pas cette volonté de séparer et d'établir une hiérarchie entre réalisation et script.


C'est possible...

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Bon bah Scythe résume un peu tout ce que j'aurais répondu, donc j'ai pas grand chose à rajouter. Je ne renie en rien l'importance du scénar rotary, je dis juste que ce qu'est le scénar, en tant que spectateur, et contrairement à ce dont tu as l'impression, tu n'en as absolument aucune connaissance : c'est une illusion, encore une fois. La construction narrative d'un film, tu la reçois uniquement via l'imbrication de tous les éléments qui le composent selon une cohérence, et le garant de cette cohérence, c'est le réal.


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