wave a écrit:
@Tetsuo : Si tu pars déjà du principe que nous n'obtiendrons jamais le savoir faire des américains, c'est mal parti pour la suite et c'est un très mauvais état d'esprit.
C'est pas une question de d'état d'esprit mais de bon sens. Nous n'avons pas la même culture, pas la même Histoire, pas les mêmes moyens. Le savoir faire des américains leur est propre mais de la même façon que nous faisons (ou du moins avons fait) des choses qu'ils sont incapables de faire, ou que le cinéma Hongkongais a son propre savoir faire tout aussi inimitable.
Réfléchir à comment faire des films, c'est avant tout réfléchir à l'économie du cinéma. C'est ce qu'avait fait la Nouvelle Vague en son temps. Regarde le cinéma italien, s'il a su faire des films très proches du cinéma américain dans les années 60-70, c'est parce que son modèle économique était calqué sur Hollywood, c'était un cinéma de studios (studios qui servaient aussi au cinéma américain). En France ce n'est pas le cas. Il y a une histoire des studios mais qui n'a jamais totalement pris, qui a toujours été court-circuitée par la singularité des auteurs. Ce n'est pas ça qui a fait l'identité de son cinéma.
Citation:
Je connais assez bien le mode de financement du cinéma français, et l'article de Vincent Maraval fait très bien le tour du sujet.
Justement, non, il ne parle que du morceau émergé de l'iceberg, et encore, il parle de ce qui l'arrange le moins. Le problème est beaucoup plus vaste et complexe qu'une histoire de financement sur le nom des comédiens.
Citation:
Ce que j'essais péniblement d'expliquer, c'est qu'avant même de parler de financement voire de fabrication de films, il faut régler la question de l'état d'esprit. Il faut avoir la volonté de se surpasser et l'ambition de faire des films révolutionnaires (même si on n'y arrive pas forcément).
Mais on a tous cette ambition, on t'a pas attendu, hein
. Seulement, avant de vouloir révolutionner le cinéma, il faut savoir où on met les pieds, pourquoi et comment on veut le faire. Il faut bien comprendre la situation de départ. Il suffit pas de dire "I know Kungfu". (et si tes modèles ce sont Kassovitz et Besson, laisse moi te dire que tu vas révolutionner que dalle).
Citation:
En prenant l'exemple des séries françaises, je perçois clairement un manque d'ambition; aussi bien dans la trame principale en elle même, que dans le traitement de l'image, le jeu des acteurs ou la qualité du son. Nous ne sommes pas au niveau.
C'est évident mais tu dois réfléchir plus loin que ça. Prends la série R.I.S sur laquelle il m'arrive de faire de la figu régulièrement, et d'observer un peu leur méthode de tournage. C'est clairement tout pourri, mal écrit, filmé n'importe comment et joué avec les pieds. Un épisode ne coûte pas extrêmement cher mais ils ont malgré tout un peu de moyens (ils peuvent se permettre de faire jusqu'à 15 prises, chose rare en télé), c'est TF1 qui produit. Pourtant, on en est à la 10ème saison, ça cartonne. L'ambition de la série n'est pas artistique, clairement, mais qu'elle soit compréhensible et accessible, qu'importe finalement que ce soit naze. C'est ça la logique de la télévision, c'est ça qu'il faut comprendre : c'est
volontairement nul. Va expliquer au directeur des programmes de fiction de TF1 que tu veux faire un truc artistique, même à moindre coût, mais qui risque de ne pas fédérer le publique alors que sa série merdique marche fort, il t'enverra chier, il en a rien à foutre, c'est pas ce qu'il cherche.
Citation:
J'ai beaucoup de mal à faire comprendre le fait que Besson ait contribué à doter la France de studios dignes de ce nom, et qu'on devrait au moins le remercier pour ça. Je ne sais pas si c'est moi qui suis trop gentil, ou si c'est les autres qui manquent de gratitude.
Gratitude de quoi ? Tu crois vraiment que ça va changer quelque chose ? Tu crois que ça va servir à autre chose qu'à tourner les films de merde de Besson ou autres nazeries françaises (et quelques films américains) ? Que soudainement il va produire des bons films ? Tu crois que ça l'arrange pas d'avoir son propre studio ? Réveille-toi mon pote...