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 Sujet du message: Mank (David Fincher, 2020)
MessagePosté: 17 Nov 2020, 16:09 
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S'il est évident que j'ai adoré le film, ce n'est pas tant parce que je suis vendu à David Fincher mais parce que ce film est taillé sur mesure pour moi.

Avant même la sortie du film, la presse cinéma a d'ores et déjà décidé du storytelling qui accompagnerait Mank : après six longues années d'absence, David Fincher fait son grand retour au long métrage et signe son film le plus personnel. Concrétisant une arlésienne vieille de presque 30 ans, à partir d'un scénario développé pendant une décennie avec nul autre que son propre père, décédé en 2003, et s'intéressant au monde du cinéma, le dernier opus du cinéaste charrie d'emblée un bagage pesant qui prête effectivement à la formule facile.

Au-delà de ces observations plus superficielles, le caractère personnel de l’œuvre réside peut-être davantage dans sa personnalité. Une autre formule que les journalistes utilisent souvent est "un pour eux, un pour moi", évoquant l'alternance dans la filmographie de certains cinéastes. "Eux" étant les studios, évidemment. Mank est clairement le "un pour moi" de Fincher. Non seulement parce qu'il met à mal les majors hollywoodiennes dans le texte mais parce qu'il paraît si peu ouvert au grand public. Le film a failli se monter en 1997, avant que Polygram ne se demande "mais à qui s'adresse ce film au juste?", et les Fincher ont lâché l'affaire en 2001. Exténué par ses deux saisons de Mindhunter, le metteur en scène est allé voir Netflix pour leur dire qu'il ne souhaitait pas rempiler et quand ils lui ont demandé ce qu'il avait d'autre, Fincher a ressorti le script de Mank.

C'est le genre de film incroyablement peu user-friendly qu'un réalisateur peut faire seulement à un certain stade de sa carrière (et seulement avec une certaine plateforme, n'en déplaise aux Jean Labadie de ce monde). Et à un certain stade de sa vie. Si Mank voit le jour aujourd'hui, ce n'est pas uniquement parce que Fincher a trouvé quelqu'un prêt à financer son film de niche en N&B mais aussi parce que l'actualité s'y prête étrangement. J'aurais aimé éviter le marronnier consistant à mentionner "l'Amérique de Trump" dans ma critique, mais le parallèle est indéniable.

Derrière cette portée politique, qui ouvre le film sur quelque chose de plus large qu'Hollywood, Mank n'en demeure pas moins un récit confidentiel, à hauteur d'homme, mais d'une densité qui impressionne, composant une ode triste au pouvoir de l'art, au moins sur un seul homme.

Soyons clairs d'entrée de jeu, si vous attendez un film qui mettra un terme au débat soulevé par l'article de la célèbre critique Pauline Kael, attaqué depuis par nombre de sources, concernant la paternité du script de Citizen Kane, vous allez être déçu. De la même manière qu'il importait peu à Fincher de savoir qui avait réellement inventé Facebook, il ne s'intéresse ici qu'à ce qui a pu mener Herman J. Mankiewicz (Gary Oldman, toujours le plus grand caméléon, même quand il est dépourvu de tout postiche) à écrire "American", comme s'appelait le chef-d’œuvre d'Orson Welles à l'époque et dont le titre final n'est mentionné qu'une seule fois, à la fin. L'homme lui-même est quasi-absent du récit, n'apparaissant que par intermittences, avec toujours un artifice : une voix de stentor au téléphone, un faux nez, un flou menaçant sur une silhouette noire grandissante dans la profondeur de champ...et toujours cette barbe de petit diable. Au vu du sort qui attendait Mankiewicz, le contrat qu'il signait avec Welles avait tout du pacte faustien. Pour autant, Fincher ne diabolise pas le génie de 24 ans venu du théâtre mais en fait plutôt le démiurge dont le scénariste avait besoin pour accoucher de son "opéra".

C'est sur les ordres de Welles que Mankiewicz, cloué au lit après un accident, est emprisonné dans une maison et sevré de l'alcool qui lui servait de carburant, avec un délai de 60 jours pour finir le script. Une convalescence qui fait office de purgatoire, une immobilité du corps qui force la mouvance de l'esprit et donc la délinéarisation du récit. Au premier abord, la structure en flashbacks du film peut passer pour un hommage superficiel à celle de Citizen Kane mais si elle ne témoigne pas de la même audace narrative (pas d'allers-retours non-chronologiques, deux temporalités seulement), c’est parce qu’il n’est plus question d’une enquête dialoguant avec plusieurs points de vue, mais du dialogue entre un homme et sa propre mémoire. Quand John Houseman, le producteur de Welles, reproche à Mankiewicz que son scénario ressemble à une collection d’anecdotes sautant à travers le temps, l’auteur lui répond "Bienvenue dans mon esprit ". Chez Fincher, l'enfermement physique n'est que l'illustration de l'isolation de ses protagonistes, qu'ils soient l'unique femme dans une prison d'hommes, un riche reclus ou une claustrophobe, et le lieu dont il leur faudra s'extraire pour atteindre la rédemption ou la résurrection. Ainsi Mankiewicz doit-il s'évader des méandres de son cerveau.

"Je suis le fils d'un auteur. J'ai regardé quelqu'un mettre une feuille de papier blanc dans une Underwood de 1928 et rester assis là pendant 45 minutes. Je sais à quel point c'est solitaire." Illustrant ses propos, c'est précisément ce que Fincher met en scène dans Mank, nous enfermant dans ce voyage dans le temps formel, avec son image numérique adoucie jusqu'à la patine des années 30, son N&B tout en clair-obscur... Toutefois, malgré quelques afféteries potentiellement auto-référentielles comme les "brûlures de cigarette", il n'est pas uniquement question d'exercice de style gadget ou de simple hommage. Le film ne pousse d'ailleurs pas le mimétisme jusqu'à reprendre le format 1.37 ou à composer la majorité de ses plans en deep focus. Tout en s'interdisant sa palette d'astuces habituelle, Fincher se réapproprie l'esthétique adoptée pour y infuser cette intensité qui caractérise ses films. Dans un premier temps, le film épouse une certaine idée des films d'époque, leur rythme énergique, dépeignant la vie dans le studio et la rapidité des répliques cinglantes, puis peu à peu, le N&B en vient à se faire oppressant, même lors d'une scène en plein soleil, c'est sombre, au même titre que cet incroyable mixage mono à la fois chaleureux et distant. Un parti-pris casse-gueule qui pourra effectivement freiner l'affect chez certains, surtout que les œuvres du cinéaste font souvent montre d'une humanité sourde. Et c'est une nouvelle fois le cas ici.

Il est intéressant de voir la façon dont le film semble répondre parfois à The Social Network. En un sens, l'histoire de Mankiewicz par Fincher pourrait se résumer à nouveau à celle d'un individu qui se grille en donnant naissance à sa plus grande création mais pour une bonne cause cette fois. Comment un cynique brillant venu à Hollywood pour pitcher n'importe quoi et prêt à signer un film sans être crédité en vient à estimer qu'il est "en train d'écrire un opéra". Au début, il envoie des télégrammes appelant ses amis auteurs à venir à Hollywood parce qu'il y a de l'argent à se faire mais il finit le film indigné que certains aient pu exploiter le cinéma afin de faire des fake news. Et doit donc se réapproprier cet art avec un film à clef. Mais chez Fincher, arriver au bout de sa quête n'est pas synonyme de victoire. Herman Mankiewicz n'est pas mieux loti que Robert Graysmith à la fin de Zodiac. Il aura dit la vérité, il aura signé quelque chose d'authentique cette fois, mais à quel prix? En se retournant contre William Randolph Hearst (un Charles Dance reptilien que l'écriture ne diabolise jamais mais garde dangereux), Mankiewicz a "tué le père", comme doivent souvent le faire les personnages fincheriens, mais il a surtout trahi Marion Davies (Amanda Seyfried, surprenante). Une nouvelle entreprise de démythification menée par Fincher, une déclaration d'amour aux scénaristes et à l'écriture, une parabole sur la manipulation des médias, Mank est bien des choses et notamment un des meilleurs films de l'année.

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 Sujet du message: Re: Mank (David Fincher, 2020)
MessagePosté: 05 Déc 2020, 21:48 
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Tout est très bien dit par Freak. C'est formidable et ça ne s'adressera peut être pas à tout le monde car c'est l'oeuvre en partie d'un cinéaste qui a grandi avec des références d'un autre temps mais peut être pas, faut voir... En tous cas c'est vraiment brillant et sans doute que sans Netflix le film n'aurait pas vu le jour.

Gary Oldman est génial et les seconds rôles excellents. La réalisation est d'une classe à la fois "simple" pur sans effet gratuit et finalement avec cette lumière, ce noir et blanc, impressionnant.

5/6 car je manque des choses avec ma culture. Mais ça vaut 6/6 dans l'absolu. L'oeuvre d'un Artiste !

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 Sujet du message: Re: Mank (David Fincher, 2020)
MessagePosté: 05 Déc 2020, 21:54 
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Je ne crois pas que tu le soulignes Freak mais ça parle aussi de la paternité.. avec son oeuvre, sa création. En sachant que le scénario est écrit par le père de David Fincher on peut le rapprocher de la paternité du père avec son fils. Je vais peut être un peu loin ?

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 Sujet du message: Re: Mank (David Fincher, 2020)
MessagePosté: 06 Déc 2020, 01:42 
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Allez lire la fiche wikipedia du bonhomme, vous en saurez plus et vous perdrez moins de temps... encore un film Netflix d'un "auteur" qui se regarde filmer et qui pourrait faire une bonne heure de moins en coupant la parlotte et les anecdotes inutiles.

Prenons au mot l'argument habituel des discours d'auteurs-martyrs qui se font produire par Netflix : pourquoi un studio aurait-il perdu son temps et son argent à produire un film pareil ?!

Citation:
user-friendly


sauf ton respect, tu en as bcp des expressions débiles comme ça pour vendre un film ?


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 Sujet du message: Re: Mank (David Fincher, 2020)
MessagePosté: 06 Déc 2020, 02:02 
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 Sujet du message: Re: Mank (David Fincher, 2020)
MessagePosté: 06 Déc 2020, 10:31 
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J'ai trouvé ça totalement décevant. Extrêmement décevant de la part de Fincher et tout simplement un film décevant et surtout terriblement ennuyeux. Je trouve qu'à peu près rien ne fonctionne. La première heure est une horreur, la construction est très chaotique et j'ai l'impression de comprendre la moitié des dialogues, ça se veut sans doute "sorkinien" avec ces phases de dialogues où l'on marche, où l'on fait référence à des persos qu'on connait pas et à des choses qu'on nous a pas présenté et du coup j'avais l'impression de passer totalement à côté. Et le problème c'est que ça m'était égal tant ce que dit le film n'est tout simplement pas intéressant.

Le problème majeur c'est ce personnage principal de Mankiewicz que j'ai trouvé inintéressant au possible. Déjà personne ne le dit mais Gary Oldman est un total miscast. Attention pas qu'il soit mauvais, au contraire. Mais pourquoi diable faire jouer un personnage qui a 43 dans le film (il le dit lui-même), par un acteur qui a 20 ans de plus ? Je comprends pas et du coup je trouve que c'est un personnage totalement dévitalisé, ennuyeux qui n'a jamais réussi à m'emporter. En fait j'avais un peu lu sur lui avant le film et je m'attendais vraiment à un personnage borderline permanent, dans un style alcoolisme extrême et et décadence et c'est n'est pas du tout ça (ou très peu). C'est marrant d'ailleurs parce que le personnage est immobilisé durant toute l'écriture de Citizen Kane et tu penses que le film va jouer avec ça mais en fait pas du tout.

C'est pareil pour l'écriture de Citizen Kane, toute cette partie est totalement décevante. D'une part parce que finalement c'est totalement secondaire et d'autre part parce que le peu qu'on y voit est très grossier, notamment cette description à la serpe d'un Orson Welles, jeune loup arrogant et détestable. Alors ce qui est intéressant c'est la thèse du film. Ce n'est pas Citizen Kane en lui-même mais ce qui a mené Mank a écrire ce film, ses convictions politiques face à ce rôle de témoin qu'il avait de toute cette période entre hégémonie des studios en souffrance au moment du parlant, magnat de la presse qui manipule les masses etc... Cela donne au film un parfum tout à fait contemporain mais au final tout ça m'apparaît comme un peu stérile tant cela reste purement théorique.

J'ai sans cesse eu l'impression d'un film "hors-sujet" qui se perdait dans des circonvolutions qui ne cessaient de nous éloigner de son cœur (l'interminable scène horrible où ils parlent de l'Allemagne avec la ballade nocturne au milieu du zoo qui suit - la scène la plus réussie visuellement et pourtant d'un ennui mortel tant on en a strictement rien à foutre de ce qu'ils racontent). Le récit soudain de l'ami malade sorti du chapeau (et qui visiblement n'existe même pas) etc.... J'ai regardé le film agacé en attendant sans cesse qu'il retourne à ce qui nous intéressait vraiment sans finalement qu'il n'y parvienne jamais véritablement.

Après oui la reconstitution est souvent magnifique, Fincher se fait plaisir et la surprise vient sans doute de son contenu politique assez complexe et inattendu. Mais même visuellement je n'ai pas du tout retrouvé Fincher. J'ai détesté cette photo numérique noir et blanc "vieillie" comme pas assumée avec des conneries puériles comme les cigarette burns toutes les 5mn, sans parler du chapitrage en mode scénario, idée d'étudiant. Et le film se cherche au niveau du ton avec ce petit jazz enlevé qui donne l'impression d'être dans un Woody Allen léger alors que même ce coté comédie noire m'a semblé raté.

Le pire c'est finalement l'aspect consensuel de l'ensemble, surtout sur la fin avec ces cartons explicatifs supposés nous rendre triste pour Mank ce personnage dont pourtant on se fout totalement depuis plus de deux heures. C'est le grand paradoxe du film selon moi. D'un côté il est bizarre, très étrangement construit, écrit, avec un ton insaisissable mais de l'autre il répond quand même pas mal au côté "film à Oscars" bien consensuel, bien scolaire.

Vraiment un film que je n'ai pas aimé, que j'aurais jamais envie de revoir tellement je l'ai trouvé chiant et mort. Je me suis fait cette réflexion qui dans mon cas veut tout dire, il n'y a pas une seule scène de ce film qui m'ait marquée où je me suis dit, "excellente scène", pas un moment qui soit sorti du lot (la scène du banquet final allez pour être gentil même si j'ai détesté cette écriture théâtrale toute en monologue). De très loin pour moi le plus faible de Fincher, je préfère revoir dix fois Alien 3 que devoir revoir ce film.

2/6

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Dernière édition par Art Core le 06 Déc 2020, 10:40, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Mank (David Fincher, 2020)
MessagePosté: 06 Déc 2020, 10:38 
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Sinon ce thread de Jean Jacky explique très bien tout ce qui m'a également déplu dans le film :
https://twitter.com/JeanJacky/status/13 ... 2572492803

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 Sujet du message: Re: Mank (David Fincher, 2020)
MessagePosté: 06 Déc 2020, 11:38 
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Je me situe dans l'entre-deux, comprenant les avis du Freak et d'Art Core. Le film a un côté Huit et demi assez fascinant, ne cherche jamais la facilité, semble s'adresser avant tout à un public cinéphile averti (et sans doute déjà mort) et te pousse (en tout m'a poussé) à me renseigner sur Citizen Kane et à cette époque. J'aime beaucoup les personnages secondaires - les femmes surtout - mais comme Art Core j'ai du mal avec le personnage principal - qui est loin de la démesure attendue, ça peut être une qualité en soi, mais cette sur-sobriété d'un alcoolique bon...

Sur le plan formel, Art Core signale une évidence : Woody Allen. De la zik jazzy, aux bons mots, du perso désabusé "outsider" à la photo aussi, le film semble établir un lien entre Hollywood Ending et Café Society, c'est assez troublant. Je ne dirai pas que j'ai passé un mauvais moment mais il y a quelque chose qui me dérange chez Fincher, cette différence entre ce qui dit dans ses films et ce qu'il est. Enchainer pub et clip pour ensuite fustiger la société de consommation (Fight Club), ici faire l'éloge du socialisme alors que bosser pour Netflix tient justement de l'individualisme créatif (et pourquoi pas, hein). Après il est assez évident que ce n'est pas lui Mank, mais son père et que le film rend hommage à ce dernier.

Enfin bref, 3/6 (tout de même), et deuxième Fincher que j'aime moyen d'affilée.

Mon top Fincher
1. Social Network 6/6
2. Se7en 6/6
3. Zodiac 5/6
4 Benjamin Button 5/6
5 Panic Room 4/6
6 Millenium 4/6
7 Alien3 4/6
8 Gone Girl 4/6
9 Mank 3/6
10 Fight Club 3/6
11 The Game 3/6


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 Sujet du message: Re: Mank (David Fincher, 2020)
MessagePosté: 06 Déc 2020, 11:43 
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Comparé au dernier Tarantino (que j'aime pas non plus ms pour d'autres raisons), Fincher est à fond dans son histoire ancienne et cherche jamais à la rendre attrayante, au goût du jour, même s'il tente de creuser des comparaisons avec la situation politique sous Trump (ms c'est franchement tiré par les cheveux - et déjà périmé). On dirait un vieux qui raconte très platement une histoire ultra référencée à ses gamins dont en plus ils n'ont absolument rien à foutre. Ce qui fait bizarre c'est qu'il parle d'un des films les plus connus de l'histoire du cinéma mais que très tôt je me suis dit que je m'en fichais complètement de ces anecdotes, surtout racontées sur un mode aussi moisi, et pourtant je suis encore d'une génération qui connaît Citizen Kane, qui l'a regardé parce qu'il fallait le voir en tant que "chef d'oeuvre du cinéma moderne". Réellement je me demande qui ça intéresse vraiment aujourd'hui ce type de film, indépendamment du fait que c'est "le nouveau Fincher"... ça parle sans recul d'un monde qui pour ainsi dire n'existe plus ou presque mais comme si le scénariste/réalisateur n'en avait pas du tout conscience, comme si c'était hier...


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 Sujet du message: Re: Mank (David Fincher, 2020)
MessagePosté: 06 Déc 2020, 11:49 
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Je pense que le film doit être vu comme un hommage direct et concret à son père. Après, il y a bien que Netflix pour produire un tel délire auteuriste, tant mieux pour l'auteur.


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 Sujet du message: Re: Mank (David Fincher, 2020)
MessagePosté: 06 Déc 2020, 11:55 
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Karloff a écrit:
Je pense que le film doit être vu comme un hommage direct et concret à son père. Après, il y a bien que Netflix pour produire un tel délire auteuriste, tant mieux pour l'auteur.


non j'utiliserais pas "délire" (d'autres parlent de "cinéma expérimental" - lu sur allociné), c'est juste un film à côté de la plaque, qui n'a pas été encadré sans doute parce que "tu es un auteur et nous Netflix on est pour la liberté des Artistes blablabla..." (ce type de liberté pour le réal peut donner un "Ctitzen Kane", mais aussi le pâté qu'il a réalisé).

Hommage à son père, bon ok, on est content pour lui ms les notes d'intention on s'en fout un peu, c'est surtout bon pour le dossier presse ou Film Freak hihi...


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 Sujet du message: Re: Mank (David Fincher, 2020)
MessagePosté: 06 Déc 2020, 12:18 
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Pour le coup, je me fous de l'hommage à son père. Ma critique ne parle pas de ça. Je dis même que c'est la lecture la plus évidente et sur laquelle saute la presse le plus facilement.

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 Sujet du message: Re: Mank (David Fincher, 2020)
MessagePosté: 06 Déc 2020, 12:21 
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tiens d'ailleurs jetons un petit pavé dans la mare : Citizen Kane, le scénario on s'en tape non ? C'est la mise en scène qui est incroyable non ?


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 Sujet du message: Re: Mank (David Fincher, 2020)
MessagePosté: 06 Déc 2020, 12:35 
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 Sujet du message: Re: Mank (David Fincher, 2020)
MessagePosté: 06 Déc 2020, 13:16 
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scienezma a écrit:
Comparé au dernier Tarantino (que j'aime pas non plus ms pour d'autres raisons), Fincher est à fond dans son histoire ancienne et cherche jamais à la rendre attrayante, au goût du jour, même s'il tente de creuser des comparaisons avec la situation politique sous Trump (ms c'est franchement tiré par les cheveux - et déjà périmé). On dirait un vieux qui raconte très platement une histoire ultra référencée à ses gamins dont en plus ils n'ont absolument rien à foutre. Ce qui fait bizarre c'est qu'il parle d'un des films les plus connus de l'histoire du cinéma mais que très tôt je me suis dit que je m'en fichais complètement de ces anecdotes, surtout racontées sur un mode aussi moisi, et pourtant je suis encore d'une génération qui connaît Citizen Kane, qui l'a regardé parce qu'il fallait le voir en tant que "chef d'oeuvre du cinéma moderne". Réellement je me demande qui ça intéresse vraiment aujourd'hui ce type de film, indépendamment du fait que c'est "le nouveau Fincher"... ça parle sans recul d'un monde qui pour ainsi dire n'existe plus ou presque mais comme si le scénariste/réalisateur n'en avait pas du tout conscience, comme si c'était hier...


Assez tristement d'accord avec ça. Fincher échoue totalement à rendre son récit universel, à nous y intéresser et je me demande vraiment à qui s'adresse le film (même les cinéphiles n'y trouvent pas vraiment leur compte). Et quand je lis des comparaisons avec le Tarantino c'est terrible pour le Fincher. Le Tarantino va rester, c'est un classique instantané. Mank on en parlera plus dans deux semaines.

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