Forum de FilmDeCulte

En compagnie de sa mère, Renée, qui souffre d'importants troubles mentaux, le réalisateur Jonathan Caouette entreprend un voyage à travers les Etats-Unis, pour la déménager de Houston à New York. Les obstacles qu'ils rencontrent sur leur route sont entrecoupés de retours dans le temps qui donnent un aperçu de cette relation mère-fils hors du commun. A travers un montage musical et parfois psychédélique, alternant réalité et imaginaire, Walk Away Renée traite de l'amour, du sacrifice et de la perception de la réalité qui nous entoure.

Bien sûr, on perd à la redite du procédé, à l'inévitable comparaison avec Tarnation comme si Caouette autour duquel on avait spéculé mille projets depuis huit ans était condamné à refaire toujours le même film. On peut regretter aussi certains moments plus artificiels dans la partie ancrée à la réalité, comme la perte des médicaments de Renee. On peut aussi voir ça comme ça une B-side à un film unique qui aura marqué une génération d'homosexuels et tout simplement de cinéphiles qui fouille ses fonds tiroirs dans un dernier élan d'exhibitionnisme affectif tout en s'autorisant des envolées in the sky with diamonds dans un cosmos recréé sous paintbrush, twilight zone d'ultimes souvenirs arrachés à la maladie.
5/6

Affligeante télé-réalité émaillée d'effets ringardos. Tout le charme de Tarnation s'est envolé dans l'enflure des moyens. Très très embarrassant, beurk.

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Je pense pas qu'on puisse dire que le film ait été fait dans l'opulence comparé à Tarnation. Ca reste du fait maison intégral.

Ben non, y'a une différence majeure : une équipe et du multicam. Ca change absolument tout.

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Ah bon t'as une équipe qui les suit quand ils prennent la route? Si c'est vrai je suis hyper déçu déjà que c'"est ce qui fonctionne le moins dans le film cette histoire de médocs...

ah oui, oui, cette fois il y a une équipe en permanence, avec plusieurs caméras, c'est pour ça que je dis "télé-réalité", le montage lui-même le dévoile, qui n'arrête pas de changer d'axe en cours d'action, pour dynamiser et dramatiser ce qui ne l'est pas, la palme là-dessus aux zooms numériques ajoutés en fin de presque chaque plan, pour faire dynamique...

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Bon bah j'aime plus le film, c'est fini, le procédé est dégueulasse.

j'étais assez effondré aussi...

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Assez d'accord avec ça.
J'ai été particulièrement déçu de voir que Caouette n'a absolument pas su aborder le virage suivant le succès de Tarnation (film que je suradore). Je me suis toujours demandé ce qu'il ferait par la suite, s'il avait l'âme d'un cinéaste capable de faire du cinéma hors du sujet de sa personne. Et bien la réponse est visiblement non tellement ce film fait effectivement redite par rapport à son génial premier film. Et puis il a attendu longtemps, trop longtemps certainement et du coup son film parait sans inspiration, un peu fade, un peu complaisant par rapport à la maladie de sa mère. Comme si seul sa famille dysfonctionnelle pouvait être l'origine de son cinéma.
A la limite tout ça n'est pas très grave, il pourrait faire des journaux intimes, en faire l'unique corpus de son oeuvre mais là c'est particulièrement maladroit, les aller/retour présent/archives fonctionnent assez mal, les rajouts fictionnels sont trop grossiers (la perte des médocs effectivement) et le tout semble totalement artificiel. Je ne parlerais pas du passage cosmique totalement foireux et visuellement immonde qui n'a par ailleurs strictement aucun sens.

Après il reste une chose très belle et très digne, c'est l'amour d'un fils pour sa mère. Et en ce sens le film est une vibrante déclaration d'amour. C'est en cela qu'il n'est pas entièrement raté.
Mais après Tarnation j'attendais beaucoup, beaucoup plus de Jonathan Caouette.

2/6

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CroqAnimement votre

on peut prendre le film littéralement tel que son titre le désigne, comme une guerre à filmer la schizophrénie de la mère, sans doute aussi il s'agit de chercher la distance qui ne la met pas en crise, et je n'en vois aucun effet "pour faire dynamique".

Ce que j'aime particulièrement dans ce film-là c'est aussi l'héroïsme du cinéaste à entourer d'affection ce vieux singe fasciste qu'est Adolph, ce qui amène cette séquence notamment, parfois très drôle: http://youtube.com/v/eTZNXFEwMoE

Belle leçon de vie, même s'il a quasiment toujours filmé Adolph et Rose comme des monstres, Caouette y réussit à repousser la vengeance, l'agression, l'insulte, dans cette histoire de destructions.